Chapitre Quatorze.

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14. Imprévus Partie 2.

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(Point de vue Opaline)

Je dépose mes affaires dans la pièce que Jace a aménagée pour faire de la kiné à ses coéquipiers et remarque enfin à quel point celle-ci est lumineuse. Les murs sont couverts d’une couleur pistache, et le bureau massif est en noyer. J’installe mon sac dessus et fouille dans les tiroirs à la recherche de quelconques dossiers. Ils sont dans le premier tiroir du haut et je remercie mon ami d’être aussi organisé que moi, enfin surtout dans son travail. Je cherche les trois noms que m’as donné Gregor et je dépose leurs dossiers en haut avant de ranger les autres.

— Tu veux bien regarder ces dossiers ? demandé-je à Cora.

— Bien sûr, je vois son regard s’illuminer, tu as gardé celui de Ryk à ce que je vois, me taquine-t-elle.

— D’après ce que j’ai compris, il est le capitaine de l’équipe alors… me justifié-je.

Je vois son visage gagner en luminosité parle sourire qui étire ses lèvres et hausse un sourcil.

— Rien, dit-elle se retenant de rire.

Nous prenons place sur les sièges et j’ouvre le dossier. Je le parcours rapidement des yeux avant de remarquer quelque chose.

— Tu savais que le vrai prénom de Ryk s’était Amalryk en réalité ? questionné-je Coraline.

— Non, je l’ignorais… Sinon des informations plus intéressantes ? s’amuse-t-elle.

— Luxation de l’épaule droite, plusieurs côtes fêlés, c’est un sport extrême quand même, souligné-je.

— Je ne te le fais pas dire, les deux autres ont des blessures similaires, affirme Cora.

— Contre-indication médicale ?

— Aucune, confirme-t-elle.

— Ça va être un jeu d’enfant alors, souris-je.

— Je t’installe ton matériel ? propose-t-elle gentiment.

— Si tu veux, souris-je. Si tu veux rentrer tu peux, je me débrouillerai, l’informé-je.

— Non, j’ai bien envie de jouer à l’assistante, s’amuse-t-elle. Et puis je dors chez toi, tu n’as pas oublié ?

— Je pensais que toi si, avoué-je en chuchotant.

Mais à son rire je devine qu’elle m’a entendue.

— Tu croyais vraiment…

Mais elle stoppe sa phrase quand un petit coup retenti contre la porte. Je me lève et l’ouvre en souriant.

— Dairk, c’est cela ? questionné-je en souriant.

— Oui, mais vous pouvez m’appeler Endre, je préfère, avoue-t-il.

Je l’invite à entrer en me présentant et me sens vraiment petite à ses côtés. Il doit facilement faire un mètre soixante-dix-huit et vu sa musculature il s’entraine beaucoup.

— C’est le genou qui vous bloque, c’est cela ? repris-je.

— C’est ça, j’ai fait un mauvais mouvement il y a deux semaines et depuis, je boite et dans l’eau ça ne s’arrange pas vraiment, m’explique-t-il.

Je l’invite à s’installer sur la table et relève un peu le long short qu’il porte.

— Je vais d’abord masser la zone pour voir le point sensible, surtout n’hésitez pas à me dire si ça tire et ensuite, je verrai ce que je peux faire, souris-je.

Il acquiesce et je frotte mes mains l’une contre l’autre pour les réchauffer un peu et commence à masser la zone et arrive à assez vite poser un diagnostic.

— C’est une légère entorse du genou, Cora il faudrait que tu mettes la poche de glace dans… Vous avez un frigo ? le questionné-je.

— Dans le bureau de Gregor, vous serez moins embêtées là-bas, affirme-t-il.

— Je m’en charge, déclare mon amie en prenant la poche dans ma sacoche et sortant de la pièce.

— Bien, le temps que le produit se gèle, je vous laisse patienter dans le couloir, je ne peux rien faire de plus pour l’instant m’excusé-je.

— Ce n’est pas grave, sourit-il, Jace a une autre pièce, juste à côté m’affirme Endre.

— Ah, je ne savais pas, vous voulez patienter là-bas ? Je viens vous poser la bande d’ici une dizaine de minutes.

Endre acquiesce et se lève pour sortir de la pièce, un autre jeune homme attend devant la pièce et je l’invite à entrer lorsque Cora arrive.

— Monsieur Blost, bonsoir.

— C’est Varg, souligne-t-il d’une voix grinçante.

— Varg, c’est l’épaule ? fis-je plus froidement.

— Ouais, faites vite, j’ai autre chose à foutre de ma soirée, râle-t-il.

— Charmant, murmuré-je en regardant Cora qui acquiesce.

Il s’installe sur la table et cette fois, je ne chauffe pas mes mains et les dépose directement sur la zone sensible.

— Et mais doucement, vos mains sont gelées, s’énerve-t-il.

— Vraiment désolée, mens-je. On va reprendre.

Il se réinstalle correctement et cette fois je veille à être plus cordiale, même si Coraline se moque dans le dos du jeune homme. Je lui fais une grimace et me concentre sur ma tâche. Il me faut quelques minutes pour trouver le point sensible.

— C’est une tendinite, vos tendons ont étés trop sollicités et voilà pourquoi vous avez mal, expliqué-je.

— Je m’en fous, faites-moi un massage et on en parle plus, s’agace Varg.

— Non, malheureusement un simple massage ne suffira pas, il faut appliquer du froid et ensuite je ferai un massage. Cora tu veux bien aller chercher les poches de glaces ?

Elle sourit et sors de la pièce. Pendant ce temps, j’essaie de détendre la zone douloureuse en exerçant de petits massages.

— Ton parfum sent très bon, remarque le jeune homme.

— Merci, dis-je perplexe.

— Tu as un mec ? tente-t-il.

— Oui, mens-je. Alors n’essaie même pas de poser tes mains sur moi, le menacé-je.

Il me bouscule et se lève en colère.

— Pauvre fille, crache-t-il en sortant de la pièce.

La porte claque brutalement derrière lui et je reste stoïque face à ce qu’il vient de se passer. Cora entre rapidement et viens vers moi inquiète.

— Tout va bien ?

— Ouais, c’est juste un crétin de plus, dis-je en levant les yeux au ciel.

— Il ne t’a rien fait ? Insiste-t-elle.

— Non, non, souris-je. Je vais juste aller voir Gregor pour le prévenir, tu veux bien aller voir Endre ? Pas qu’il croit que je l’oubli, ris-je.

Elle m’observe une seconde avant d’accepter et de sortir. Je sors quelques instants après et remarque Ryk adosser au mur face à moi.

— J’arrive, je dois juste voir Gregor à propos de ton crétin de coéquipier, souris-je poliment.

Il hausse un sourcil auquel je réponds par un haussement d’épaules en m’éloignant. Je frappe doucement à la porte qui est ouverte et le cinquantenaire lève ses yeux bleus vers moi.

— Un problème ? s’inquiète-t-il de sa voix grave.

— Varg a décidé de quitter le rendez-vous, annoncé-je. Si je dois revenir, il se démerde, je veux plus avoir affaire avec lui.

— Il a été odieux ? s’inquiète l’homme en se levant.

— Pas spécialement, mais quand je m’occupe de quelqu’un, quand je prends du temps pour étudier leurs dossiers, quand je cherche des solutions adaptées, j’ai horreur qu’on se foute de ma gueule de la sorte, dis-je sévèrement.

— Je comprends, il n’y a pas de souci mam’zelle, mais sachez que je ne laisserai pas passer cela.

— Très bien, souris-je. À toute à l’heure.

Je le remercie en quittant son bureau et retourne vers les salles de massage.

— Ryk, l’interpellé-je, tu veux bien attendre dans la pièce ? demandé-je doucement.

Il acquiesce et se dirige d’un pas lent là où je lui ai indiqué, tandis que j’entre pour m’occuper Endre.

— Désolée, m’excusé-je, tout va bien ?

— Oui, c’est apaisant de se reposer ici, souris le jeune homme.

— Ça fait longtemps que tu pratiques le water-polo ? m’intéressée-je.

— Deux ans, je suis le bleu comme on dit, rit-il.

— Et tu aimes ça ?

— Bien sûr, c’est tellement cool, on est dans l’eau, il n’y a pas meilleure activité.

Je lui souris et dépose la poche de glace sur une serviette avant de la mettre sur son genou.

— Surtout tu ne bouges pas, d’accord ? Pardon, m’excusé-je.

— Pourquoi ? s’étonne-t-il.

— Je vous ai tutoyé, sans le vouloir, dis-je gênée.

— Ce n’est rien, explose de rire Endre. J’ai cru que c’était grave, rit-il.

— Oui mais ce n’est pas très professionnelle, avoué-je.

— Il est presque vingt heures et tu as sûrement eue une longue journée alors, hausse-t-il les épaules.

Je lui souris, vérifie que tout est en place et sors en compagnie de Cora. Nous pénétrons dans la première pièce où Ryk nous attends.

— Il faut que tu retires ton haut, s’il te plaît, commencé-je doucement. D’après ton dossier tu t’es fait une contracture musculaire à l’épaule c’est ça ?

— Ouep, à cause de ton empoté de meilleur ami, rit-il doucement.

Je l’observe retirer son tee-shirt et remarque à quel point il est tout en muscle. Ses pectoraux sont dessinés ainsi que tous ses abdominaux. Je remarque une légère ligne de poils clairs partir de son nombril pour finir leur course sous la ceinture de Ryk. Cora se racle la gorge, ce qui me ramène immédiatement sur terre. 

— Allonge-toi sur le ventre, dis-je en rougissant. Et qu’est-ce qu’à encore fait Jace ? m’intéressée-je.

— Il a bloqué mon tir, avoue-t-il en s’installant. Et donc bloqué mon geste et mon muscle en même temps, grogne-t-il.

Pendant qu’il parle je frotte mes mains pour les réchauffer et m’installe du côté droit de la table de massage. Je n’ai presque pas besoin de poser mes mains sur lui, car rien qu’à l’œil nu, on peut apercevoir le muscle bloqué.

— Je vais d’abord masser, et ensuite j’appliquerai de la crème chauffante pour détendre le muscle, expliqué-je.

Il tourne la tête vers moi et acquiesce. Je sens mes mains tremblées et les déposent sur lui, hésitante. La chaleur de son corps est plus haute que la moyenne et me surprend. Je souffle un grand coup et me concentre pour commencer à débloquer le muscle. J’essaie de regarder partout sauf son corps. Mais c’est beaucoup trop dur et je fini par observer son dos. Même ses muscles dorsaux sont dessinés et c’est encore plus impressionnant que le reste. Je sais à quel point développé cette zone demande du travail, de l’acharnement et je suis épatée. C’est rare de voir une telle musculature. Je remarque une grande cicatrice qui démarre sur son grand deltoïde gauche pour terminer sa course sur le grand oblique droit, quelques centimètres en dessous de mes mains. J’évite le plus possible de la toucher, de peur de blesser le jeune homme. Ou de le voir se mettre en colère.

— Je vais mettre la pommade chaude, ensuite je vais finir avec Endre et je viendrai terminer avec toi, expliqué-je.

— D’accord, murmure-t-il.

— Dis Ryk, est-ce que tu te sens bien ? questionné-je hésitante, enfin, je veux dire tu ne te sens pas fiévreux ?

— Non, pourquoi ? demande-t-il d’une voix traînante.

— Comme ça, tu dois faire partie de ses personnes à la température corporelle au-dessus de la moyenne, remarqué-je.

— Certainement.

Je sors de la pièce avec Cora et retourne voir Endre. Je lui enlève la poche glacée et lui fait des massages ainsi qu’un peu d’étirement.

— Il faut vraiment que tu évites de trop forcer sur ton genou, est-ce que tu travailles ? questionné-je.

— Non, pas actuellement, je finis des études.

— D’accord, donc repose toi, et applique de la glace deux, trois fois par jours, si ça ne va pas mieux, contact moi, lui dis-je en lui donnant ma carte professionnelle.

— Merci Opaline, sourit-il. Bonne soirée.

— À toi aussi ! Et repose-toi ! insisté-je.

Je retourne voir Ryk et entre silencieusement dans la pièce. Sa respiration est très calme et je demande à Cora, s’il s’est endormi ou non.

— Tu peux entrer, je ne dors pas, dit-il.

— Ah, dis-je rassurée. Est-ce que ça va ?

— C’est très apaisant ce parfum, murmure-t-il.

Je m’approche et reprends place à sa droite.

— Ce sont diverses épices mélangées ensemble, repris-je.

— Non, je parlais du parfum de lavande, avoue-t-il.

Je reste bloquée dans mes mouvements et suis heureusement sauvée par des petits coups frappés à la porte. Cora va ouvrir et laisse la personne entrer.

— Tu es encore là Lévy ? m’étonné-je.

— Oui, j’attends ce grand nigaud pour le raccompagner chez lui, dit-il.

— Tu veux qu’on le fasse ? propose Cora.

— Non, non, c’est gentil, souris le jeune homme. C’est juste que je viens de finir mon appel téléphonique et que j’en avais marre d’attendre dehors.

— Installe toi, dis-je en lui montrant les sièges. Il n’y en a plus pour longtemps.

Lévy se dirige vers un siège et s’assied, tandis que Cora le rejoint. Je souris à mon amie et celle-ci lève les yeux au ciel. Je reprends mes massages et remarque que le muscle semble moins tendu.

— Je vais devoir appuyer, n’hésite pas à me dire si c’est trop fort, le prévins-je.

— Vas-y j’ai la peau dure, s’amuse le jeune homme.

Je secoue la tête en souriant et commence à malaxer plus fermement la zone douloureuse. Sans le vouloir, en étendant son muscle, je frôle sa cicatrice et remarque son petit frémissement.

— Désolée, m’excusée-je en chuchotant. 

C’est un grognement qui me répond et je grimace. Mais plus je masse, plus je me rends compte que quelque chose ne va pas.

— Ryk, commencé-je doucement, est-ce que tu as eu un grave accident ?

Nouveau grognement que je prends pour une réponse négative.

— Alors, comment cela se fait que tes muscles sont légèrement plus grands que la normale et aussi pas vraiment placée aux mêmes endroits ? insisté-je.

Nouveau grognement. Bon, il n’a pas l’air décidé à parlementer. Pas grave. J’en toucherai tout de même deux mots à Jace, pour au moins avoir son avis.

— Cora, est-ce que tu peux envoyer un message à Jace, s’il te plaît ? Dis-lui que dans une demie heure nous serons chez lui.

— Je m’en occupe, tu crois qu’on passe chercher à manger ?

— Euh, certainement, les placards de Jace sont toujours vides, ris-je.

Je continue de détendre la zone de Ryk et quand j’estime que c’est suffisant pour aujourd’hui lui conseil de se rhabiller. Il se lève, la mine épuisée et me remercie d’un signe de tête.

— Essaie de mettre un max de chaud dessus, comme je sais que tu travail depuis chez toi, tu devrais y arriver, le taquiné-je. Si jamais tu as des douleurs, appelles et Coraline te mettra un rendez-vous rapidement avec Jace, l’informé-je.

— Et si je veux que ce soit avec toi ? questionne-t-il d’une voix lente.

— Euh, oui, bien sûr, bafouillée-je en rougissant. Là tu sens une amélioration quand même ?

— Plutôt bonne, oui, affirme-t-il avec un petit sourire en coin.

— Et bien alors, il ne me reste plus qu’à te souhaiter de prendre soin de toi, ainsi qu’une bonne soirée, dis-je en souriant.

— À toi aussi, murmure-t-il. On se revoit bientôt, conclut-il énigmatique.

Nous nous saluons maladroitement tous les quatre et une fois qu’ils sont sortis de la pièce, je m’autorise un long soupire.

— C’était tendu, remarque Coraline.

— Extrêmement, repris-je. Mais il y a quelque chose d’étrange avec Ryk. Sa musculature, je n’en ai jamais vue de similaire, ajouté-je.

— Et c’est grave ? s’inquiète Coraline.

— Aucune idée, haussé-je les épaules.

Je remballe mon matériel avec l’aide de mon amie et vais informer Gregor des soins prodigués sur les jeunes hommes, le remercie et lui souhaite une bonne soirée. Sur le parking, Lévy et Ryk sont toujours là et leur conversation à l’air tendue. Cora me demande silencieusement si nous devons intervenir mais je lui réponds par la négative. Quand ils nous remarquent, mon regard accroche celui de Ryk et un petit sourire vient ourler ses lèvres. J’ignore ce qu’il se passe avec lui, mais je compte bien mettre le plus de distance entre nous. Mon instinct me hurle de le fuir, et je compte bien l’écouter.

***

Hello, hello!

Voici le chapitre 14! Je suis vraiment désolée pour la parution tardive, cette lune me fatigue vraiment!

Enfin bref, que pensez-vous de ce chapitre? Les + et les - ?

On avance doucement mais sûrement, j'espère que vous ne vous ennuyez pas trop...

Bises,Nana.

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