Quelque part

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Quelque part dans son essai de jeunesse « L’extase matérielle », Le Clézio dit :

« Le regard donne son mouvement au monde. Il le façonne ».

   Oui, c’est notre regard qui métamorphose le monde, lui donne son contenu, définit ses apparences, le porte devant nous en tant que cette irremplaçable unicité dont, par essence, il ne peut qu’être affecté. Ce monde-là qui vient à nous est notre monde, celui que notre conscience intentionnelle, notre mémoire, nos souvenirs ont élaboré de manière à ce que, possédant un amer pour notre conscience, nous n’errions inutilement à la lisière des choses sans jamais en connaître la substance plénière, la saveur à nulle autre pareille. Ce lien indéfectible du monde à qui nous sommes, de qui nous sommes au monde est la seule façon pour nous de ne pas perdre pied, de demeurer homme parmi la multitude des autres hommes, de porter notre lucidité au-devant d’elle, d’en faire cet éclaireur de pointe qui sera notre lumignon dans la nuit lourde de l’inconscient.

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