Chapitre II, Jalousie !

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Sa tante le lui avait promis, bientôt, le grand voyage aurait lieu. Mais voilà, Abigaël Baxter, avait recouvré la jeunesse auprès d’un beau français, un ancien chirurgien de marine, un Tropézien au sang chaud et aux épaules larges. Elle roucoulait sous les grands pins et buvait les paroles qui coulaient si facilement, de la bouche trop rouge, de ce beau parleur. Ah, ces Frenchie's !

Ils faisaient tourner le coeur de bien de Niçoises, de souche ou d’adoption . Elle aussi, était tombée sous le charme du jeune varois, qui avait trouvé refuge à Baxter’s cottage ! C’était Campdoras qui avait installé ce brun ténébreux au triste sourire dans leur manoir. Abigaël ne pouvait rien refuser à son bel Eugène!

Mais là ! Elle avait des envies de meurtre, la belle Antonietta avait entrainé Jean-Thomas… La garce, était rouée, elle qui se pensait son amie… Ce n’était qu’une pauvre lavandière vulgaire en fait !

Elle les avaient vus se dévêtir dans l’eau froide de ce janvier doux. Courir sauter et…

Les larmes aux yeux elle rentrait à la croix de marbre.

Il fallait dire que cette bougresse avait des avantages certains, des seins lourds en forme de poire, de coings plutôt et un fessier callipyge de cariatide. Elle, avec ses abricots haut perchés, ses jambes longues et fines ses épaules étroites et ses crottes de mouche sur une peau laiteuse… ne devait pas attirer les garçons.

La rage au ventre, elle prenait à nouveau le chemin de la montagne, mais s’arrêta dans les ruines bimillénaires de Cimiez. Elle s’extasia sur ces constructions anciennes, ces arcs de voute sans plâtre ni ciment. Les Romains avaient étés de sacrés bâtisseurs. Ils étaient les maitres d’une grande partie de l’Europe alors. Patrick l’évangélisateur de l’Irlande était né romain, les Pictes ou les scots après avoir massacré son père Calpurnius l’avaient transporté esclave dans le compté de Mayo pas très loin d’ou elle avait vu le jour. Murray lui avait raconté que Patrick qui avait voyagé avant de devenir un saint s’était installé quelque temps dans les iles du Lérins toutes proches, à Saint-Honorat, juste en face de Cannes sur l’autre rive du Var. Elle dirait bientôt adieu à cette vieille Europe aux Romains aux grecs à ces saints légendaires et surannés. Heugène Campdoras les accompagnerait, elle y pensait maintenant, Jean Thomas sera du périple. Il était à la recherche d’un frère. Elle savait ou était la Californie, le sien devait y être aussi, là, ou dans l’Orégon voisin. Cette idée lui redonna le sourire. Antonietta, elle, restera ici ! Elle continuera à laver des draps, pour les riches étrangers et à garder les moutons de son grand-père. Ses hanches larges, ses fesses rondes, ses longs cheveux bouclés et ses grands yeux, lui serviront à courtiser un niçois ou un Italien. Les gars à marier ce n’était pas ce qui manquait. Elle pleurera sûrement, quand son amant partira de Gênes. Elle ne la plaindra pas cependant, elle devrait apprendre à mieux choisir ses soupirants.

Le voyage vers le Nouveau Monde serait interminable, Jean-Thomas aurait le temps d’oublier la jolie brunette, il aimerait ses petits seins hauts perchés, sa peau laiteuse et ses éphélides, elle saurait être audacieuse, ça ne devait pas être bien compliqué un homme à apprivoiser. Elle demanderait conseil à sa tante ; à elle, qui aurait fait marcher Murray sur les mains et qui a trente ans passés, avait domestiquée le plus beau français de Nice, après son Martinérois bien sûr !

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