Chapitre Deux : Rééducation

Je me leva en boitant, le docteur Simus était là.

J’entendis sa voix.

« Avancez un pas, après l’autre. »

Je tomba à quatre reprises.

J’avais perdu des capacités intellectuelles et aussi physique.

Le docteur me parla doucement en articulant.

« Vous êtes un exemple pour le monde. Qui êtes-vous ? »

« Marine Logarde ? »

Je me trompais vingt fois de noms consécutifs.

« Non non non, vous êtes Ludivina Gréhadine. »

« Ludi … vinia ... »

« Bon on va s’entraîner. Faites … tout ce que je vous dis. »

« Oui. »

J’observais le miroir, je vis un visage laid et détestable.

« Je suis une conne. »

« Non, un modèle de courage pour la société madame ! »

« Bordel ! »

Je brisa les verres, j’eus une bouffée de colère ascendante et surprenante.

Le docteur m’entraîna à parler correctement et ne plus me sous-estimer.

« Votre rééducation durera assez longtemps. »

« Je suis morte ... »

« Non non non ! Vous êtes un modèle ! La beauté ne se voit pas de l’extérieur mais de l’intérieur, relevez vous et vivez putain ! »

« Je veux vivre ! »

« Alors ne lâchez pas ! »

Deux mois passèrent, le docteur m’avait apprise à être forte.

Il me fit des CV pour des entreprises.

Je ne revis plus jamais mon petit frère.

J’avais perdu une bonne partie de mon intellect et ma mémoire.

Le docteur ne voulut pas l’annoncer, mon amant m’avait quitté à ce moment, quel lâche !

Mais il me l’annonça.

Je pleurais des océans.

Je voulus voyager mais Simus me l’interdisait !

J’avais du courage … Désormais je m’en rendis compte.