Aujourd’hui j’ai regardé Quotidien et ça a bouleversé mon quotidien.
J’ai regardé, encore et encore et encore cette journaliste au meeting.
J’ai peur, je pleure, je déplore mon incapacité à résister.
Mes larmes ont coulés telle l’impuissance de mon cœur qui ruisselle sur mes joues.
J’ai pleuré pour cette journaliste hué. Et j’ai pleuré, pleuré pour qu’il disparaisse. Mais il était là et la foule avec.
Je l’ai écouté, il s’attaque à la différence, au pluriel, à l’enrichissement, au renouveau, au progrès, il s’attaque au bonheur, au futur, à notre futur, à nos enfants, au bonheur de nos enfants.
Il voit la France en danger, lui seul pour la sauver. Je la vois forte, lui seul pour danger.
J’ai regardé cette journaliste faire son travail, et j’ai vu cette foule se lever contre elle. Tel une vague La vague, la vague de haine. J’ai lu, j’ai vu, j’ai entendu la férocité sortir de leur bouche, de leur corps, de leurs yeux et la journaliste sortir de la salle.
Je pleure de tant de haine. J’ai peur de tant de foule.
Tout l’amour que je peux contenir ne suffira pas à l’arrêter, les arrêter.
Mes larmes ont cessés de couler, mon impuissance est resté, elle c’est blottie au fond de mon ventre et à glacé mon cœur. Elle m’a immobilisé, paralysé. Je suis restée regard fermé, mâchoire serrée, incapable d’aider, de partager, de protéger ou simplement de sourire.
J’ai cru que ça allait partir, qu’il allait partir, mais il envahit les écrans, les médias, les émissions, mes émotions.
Le plus terrifiant, c’est qu’il n’est pas seul, il remplit des salles de haine, des meetings de violence. Il fait vibrer le cœur des hommes au son de la peur, il agite une cible à abattre pour tous les problèmes. Ils écoutent et en sont persuadés comme des enfants qui sont convaincu qu’un bisou soigne tout. Encore que l’enfant, lui, croit en l’amour, la tendresse, la gentillesse…. Tous ses mots mués en maux par ses maudits mots dit à ses discours.
Il fait couler un venin dans leurs esprits, un poison qui les empêchent de réfléchir, une toxine qui prive d’esprit critique.
Et j’ai peur, le pleure, je rage et j’enrage. Si ma frayeur devient fureur alors je crains le dérapage.
Si à mon tour je ne sais plus aimer, je reste à tout jamais bloquée, paralysée, si je ne peux plus l’arrêter.
Je pleure de désespoir, de désarroi, désabusée et désarmée de toute idées mais désireuse d’aider à détruire des idées détestables.
Ultime solution pour ne pas sombrer dans la dépression, je passe un week-end entouré de mes proches. On parle de tout, de rien et surtout pas de lui. Me revoilà gonflé, je sais que l’amour est inépuisable, je sais que je ne suis pas seule.
Pour combler mon impuissance solitaire je peux compter sur la puissance solidaire.
Aimer contre la haine, il n’y à que ça à faire. Alors je recommence : à aider, partager, à sourire.
Chacun de mes petits gestes d’amour c’est comme un contre poison qui agit lentement mais efficacement. Plus nous seront nombreux et nombreuses à l’administrer, plus son venin disparaitra, lui et sa foule avec.
J’ai peur mais j’espère.