Chapitre IV - Vol avec le colonel Delapynsse (Partie 2/3)

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A l’aube des temps * Centre de la création

J’avais achevé la création de l’espace-temps, il fallait maintenant créer une force pour imposer des contraintes aux êtres que j’allais installer dedans. Leur imposer le regroupement, et le rendre de plus en plus puissant au fur et à mesure qu’ils impliqueraient plus de matière. Ainsi émergea de ma volonté la force connue sous le nom de gravitation. Je me sentais fier, les créatures qui peupleraient prochainement mon univers seraient ainsi liées par cette force universelle. J’émit un soupir, il fallait que j’avance plus vite, imaginer n’était pas suffisant.

Les moments qui suivirent furent consacrés à la structuration de mon univers, il faudrait des briques élémentaires, pourquoi pas des cubes ? Non plutôt des structures plus complexes : que jamais ils ne comprennent leur fonctionnement. Ce serait tellement agréable de les voir se tordre les méninges à tenter de percer mes impénétrables voies. Il faudrait que j’imprime cette idée de voies impénétrables dans leurs esprits ! ça pourrait être très drôle. Les premières créations suivirent : d’abord les étoiles, de grandes boules de fusion d’hydrogène ! l’ultime jouissance serait de voir des êtres s’y jeter pour y mourir. La gravitation plaça les étoiles, et de nouvelles sphères solides autour de chacune d’entre elles : les planètes furent ainsi mises en place grâce à ma gravité.

Je pouvais tout voir, instantanément en tout point de l’Univers tout était visible. Il fallait que je trouve un mécanisme pour limiter cette vision pour les êtres que j’y installerai : Eureka ! limiter la vitesse de la lumière serait un petit jeu ! il leur faudrait de grands esprits pour comprendre cette limite. Les regarder nager dans l’incompréhension la plus totale serait très drôle ! J’installais alors un temple, une sphère d’énergie pure. J’y soufflais pour lui conférer une énergie proche de l’infini. La boule se mit en rotation. Elle déformait désormais l’espace-temps et désormais, la lumière allait au maximum à une vitesse de 299 792 km/s. Parce qu’une valeur ronde c’est pas drôle. L’Univers deviendrait ainsi impénétrable. Je fixais ainsi l’inhibiteur de lumière : il tournait paisiblement et dans un mouvement perpétuel. Je devais le cacher. Si les créatures le trouvaient alors ils l’exploiteraient et pourraient m’atteindre. Je plaçais un voile devant et il disparut.

Vaisseau du colonel Delapynsse * espace interstellaire

L’équipage réduit était en pleine contemplation, bien que tout fut dévasté il y avait une certaine beauté de l’image. La zone restait splendide, on pouvait apercevoir la nébuleuse de la chaussette. Elle ne se situait qu’à un bond de la position du vaisseau. Aucun vaisseau à l’horizon, aucune trace de la créature : tout allait pour le mieux.

—Professeur ? Pouvons-nous faire quelque chose pour le malheureux coincé dans un univers de poche ? demanda le maitre.

—Non nous ne pouvons pas, il faut que l’on aille à la rencontre de ma confrère et amie Faar’Aday, elle seule pourra nous aider.

—Et si pour une fois on m’écoutait ? J’estime qu’après vous avoir créé j’ai bien le droit d’imposer un peu ma volonté. Quitte à utiliser la force ! criais-je

Mes pensées étaient parties, dans mon esprit il n’y avait plus qu’une boule d’énergie pure qui attendait patiemment d’exploser sur eux. Mes yeux rayonnèrent une lumière bleue terrifiante. Quand leurs regards devinrent les mêmes que ceux d’un lapin qui va être dévoré je me retournais pour la voir : elle se tenait là derrière moi : une boule d’énergie pure. Je le su instinctivement, elle faisait la taille d’un de leur ballon. J’eut juste le temps de réagir et d’évacuer cette pensée avant que la sphère apparue si vite n’explose.

—Esdraël ? Tu n’aurais pas quelque chose à nous dire ? m’interrogea Yanh.

—Non, je ne vois pas de quoi tu parles.

—Oh mais … nous ne voyons plus non plus ! mais cette boule n’est pas apparue de nulle part si ?

—Si justement ! et puis laissez-moi tranquille. Je réfléchis à la meilleure façon de retrouver mon essence divine.

—Quelque chose me dit que tu ne l’as pas totalement perdue. Me rassura le professeur.

—Comment ? que dites-vous ?

—Eh bien, viens avec moi au laboratoire. Nous allons vérifier mon hypothèse.

Je ne pris même pas la peine de lui répondre, je lui emboitais le pas de mes petites pattes. Je le suivais comme son ombre jusqu’à un laboratoire présente au niveau inférieur du vaisseau. Je fixais le professeur Mhed d’un regard de feu, il ne tarda pas à me demander ce qu’il y avait.

—Qu’y a-t-il ?

—Tu me fixe, c’est gênant.

—Il va falloir que tu t’y habitues au moins jusqu’à ce que mon essence divine ne soit revenue.

—Ça tombe bien, je vais me charger personnellement de te la rendre, en revanche j’aimerai une petite contrepartie.

—Un échange de bon procédé ? demandai-je.

—En effet grand Esdraël. Un simple échange, je vous rends votre essence et vous… commença-t-il.

Une explosion nous secoua. Quelque chose se passait, bientôt la voix de Blue résonna dans l’interphone du vaisseau.

—Revenez sur le pont immédiatement ! nous sommes attaqués par des pirates de l’espace !

Le professeur me fixait, il me tendit la pince puis rouvrit la bouche sans tenir le moindre compte de l’explosion et des propos du maitre.

—Alors ? marché conclu ?

—Oui. Très bien. Vous aurez droit à un souhait une fois que je serai redevenu le dieu que j’étais. Lui confirmais-je.

—Parfait ! allons sur le pont désormais, réglons cette histoire de pirates.

Maitre Blue et Yanh étaient désemparés, les boucliers du vaisseau tenaient bon mais des salves fréquentes nous secouaient malgré tout. Les réserves énergétiques du vaisseau, bien que conséquentes, ne permettraient pas de tenir bien longtemps sous un feu aussi soutenu.

—Que fait-on professeur ? demanda le maitre

—J’aurai aimé le savoir, le colonel possédait un code de sécurité pour l’activation des armes. Nous ne pouvons rien faire.

—Vraiment rien ? demanda Yanh

—Eh bien, le niveau d’énergie du vaisseau diminue fortement, nous ne pourrions pas tirer même si nous avions les codes.

Une transmission arriva, un message écrit en provenance du vaisseau des pirates de l’espace.

—Levez votre bouclier énergétique et déverrouillez vos hangars pour permettre l’entrée de nos troupes. Préparez-vous à l’abordage.

Personne ne répondit, le professeur et le maitre Blue échangèrent un regard inquiet.

—Vous comptez rester là ? demandai-je.

—Tu as une meilleure idée peut-être ? demanda le professeur.

—Eh bien, on pourrait peut-être s’équiper d’armes de poing et se défendre non ? Enfin, par on j’entends plutôt vous !

—Et pourquoi donc s’il te plait ? grogna le professeur.

—Regardez donc par vous-même sale Ecrevicien …

C’était la remarque de trop, le professeur s’avança vers moi et me fusilla du regard !

—Je suis un noble Langoustien ! pas un de ces minables Ecreviciens !

—Bon … admettons ! avez-vous au moins compris pourquoi je vous propose de prendre des armes et pourquoi je n’en prends pas simplement une ?

—Taisez-vous !

Visiblement le professeur n’avait pas compris, en revanche le sourire du maitre Blue me fit comprendre qu’elle savait de quoi je parlais. Ainsi donc les humains étaient plus intelligents que les Langoustiens, à moins que je ne me sois trouvé en face de deux spécimens très particuliers… L’un particulièrement stupide, l’autre plutôt intelligent. Cette énigme méritera mon attention plus tard. J’allais lancer une autre phrase cinglante comme j’en ai le secret quand une autre transmission apparut sur les moniteurs.

—Maitre Blue, ouvrez-moi la soute et je vous sors de là.

Il y avait une signature : un grand « N ». Les visages du maitre et de Yanh s’éclairèrent d’un seul coup. Je ne compris pas tout de suite. Le professeur, comme moi, resta de marbre.

—Merci mon dieu ! s’écria Blue

—Mais … je n’ai rien fait. Lui répondis-je

—Pas toi … Soupira t-elle.

—Qu’y a-t-il maitre ? demanda le professeur.

—Je le croyais mort ! ouvrez la soute s’il vous plait ! les renforts viennent d’arriver !

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