Chapitre III - Rencontre avec Hab'zazzel (partie 1/2)

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Cachots du palais* Planète Oph’owr

Alors que le maitre venait de quitter la cellule avec le colonel, Yanh et Esdraël se matérialisèrent dans celle-ci.

—Tu vois ça a marché ! s’exclama Yanh.

—Pas vraiment … fis-je.

—Que veux-tu dire ? demanda Yanh en se grattant derrière l’oreille.

—Eh bien … tu sembles être devenu un chat … fis-je.

—Mais … si je suis toi, comment me comprends-tu ?

—Je ne sais pas, peut-être bien que c’est ma nature divine et le fait d’avoir créé les chats … Non ?

—Tu remets ça … Décidément …

Yanh eut un sursaut et plaqua ses pattes contre son visage : il avait des coussinets ! la peur monta en eux, ils avaient fait une erreur durant la téléportation et la séparation. Je me disais bien que j’étais trop grand pour être redevenu le chat que j’étais quelques temps avant. Les deux se regardèrent, les yeux de Yanh dans ce corps de chat faisaient peine à voir, pourquoi me sentais-je mal en voyant le malheur dans ses yeux ? Serais-je en train de m’attendrir ? Non c’était impossible, je devais retrouver mon état divin le plus rapidement possible. Ma réflexion fut interrompue par l’arrivée d’un groupe de soldats Langoustiens.

—Où est la prisonnière ? demanda le premier d’entre eux.

—Qui ? demandai-je.

—La pseudo-reine. Qu’en avez-vous fait ?

—Est-il possible que l’on ait pris la place de quelqu’un ? demandai-je à Yanh.

—Je pense oui, ils cherchaient leur reine là où nous étions ces dix dernières minutes. Me répondit-il.

—Comment ça ? ça fait déjà une journée que l’on détenait la Reine ici. Réagit un des gardes.

—Quoi ? une journée ? fit-je.

—Oui une journée !

Alors que la conversation se stoppait à ce stade, le scientifique présent au monastère la veille arriva. Il écoutait depuis quelques instants et avait capté la fin de la conversation. Il semblait pensif en s’approchant de la cellule.

—S’il vous plaît gardes, veuillez me laisser examiner les deux prisonniers. Demanda le scientifique.

—Et de quel droit ? demanda un des gardes.

Le scientifique sortit de sa poche une tablette, il montra quelque chose dessus et reprit la parole sans prendre la peine de demander le silence.

—Maintenant veuillez me laisser seul avec eux. J’ai des tests à réaliser.

—Très bien si c’est en rapport avec le message alors vous pouvez procéder, nous reviendront ensuite.

—Parfait ! je vous préviendrai quand vous pourrez disposer des deux prisonniers.

Les gardes sortirent des cachots, nous laissant seuls avec le scientifique. Il sortit un appareil de sa poche, un disque vert : le même que celui qu’il avait utilisé sur la bulle la veille dans le vaisseau. Il nous scanna avec son appareil et il soupira et prit la parole.

—Ainsi c’est vous ? demanda-t-il.

—Qui ça nous ? demandai-je.

—Vous êtes Esdraël n’est-ce pas ?

—Oui, je n’ai fait que le répéter ces derniers temps, vous semblez être le premier à me croire.

—Eh bien, je ne crois en réalité que mes relevés. Vous contenez une énergie étrange : le divinium. Je l’ai découverte lors de mes travaux sur l’origine de l’Univers, cette énergie est à la base de tout. Vous en êtes une source nouvelle.

—Le quoi ? demanda Yanh sans être compris par le scientifique.

—S’il te plait le chat ! laisse-nous parler entre grandes personnes. Le suppliais-je.

—Non mais eh ! libère mon corps on verra un peu ! miaula Yanh toujours sans être compris.

—Votre chat semble très nerveux Esdraël, voulez-vous que je l’endorme ?

—Non ce ne sera pas nécessaire. Fis-je. Avez-vous un nom cher ami ?

—Je suis le professeur Archie Mhed, physicien du roi Gry’Had. Attaché à l’observatoire royal de l’Univers.

—Très bien Archie. Dites-moi tout ce que vous savez sur le divinium ! Sinon je vais vous faire voir ma puissance !

Archie partit dans une grande explication, il racontait comment il était sorti de l’ORU avec un doctorat en physique fondamentale à l’ORU. Il avait passé des années entières à étudier les origines de l’Univers et avait découvert grâce à un heureux hasard, une trace d’énergie résiduelle diminuant depuis l’aube des temps. Cette énergie dictait l’expansion de l’Univers et les grandes lois. Archie raconta aussi que dans les zones où le divinium avait diminué de façon critique, certaines lois universelles perdaient leur cohérence.

—Ainsi il existe quelque chose dont je n’ai pas connaissance ? Quelque chose que je n’ai pas créé ? Demandai-je.

—Oui. Cette énergie est … Non laissez tomber. hésita le docteur Mhed.

—Non, dites-moi tout professeur.

—Très bien, je reprends.

Cette énergie par endroit voyait sa valeur diminuer plus vite qu’à d’autres endroits, de nombreuses mesures avaient révélé qu’en fait quelque chose se déplaçait et absorbait cette énergie, comme si cette chose s’en nourrissait.

—Une créature qui se nourrit de divinium ? fis-je surpris

—Oui. Je l’ai trouvée et baptisée Hab’Zazzel. Cette créature démoniaque se nourrit de l’énergie relâchée lors de la création du monde. Une énergie que vous avez dégagée.

La conversation prenait une tournure de discussion entre savants, je ne supportais pas de découvrir que quelqu’un siphonnait une partie de ma création, aussi involontaire soit la création de cette énergie, je devais agir. Le professeur indiquait qu’il l’avait trouvée.

—Où est cette chose ? demandai-je.

—Pardonnez-moi, je pensais l’avoir trouvée. Mais en fait les nouveaux relevés indiquent que c’était vous. Notre satellite n’avait encore jamais mesuré d’accroissement du taux de divinium. Il nous a juste signalé une variation anormale sur la planète Lanh-Yakéa.

—Ah … Je vois… C’est ainsi après moi que vous courriez ? demandai-je.

—Ils te cherchent Esdraël ? demanda Yanh sortant de son silence mais toujours dans l’incompréhension du professeur Mhed.

—Oui ils me cherchent. Répondit-je à Yanh.

—Vous parlez à votre chat ? Tout va bien ? demanda le professeur Mhed.

—Oh ! ce n’est pas un chat, enfin si mais pas un vrai chat. J’étais ce chat il y a quelques temps. Un accident de téléportation … fis-je.

—Je pense pouvoir faire quelque chose, je vais aller discuter avec le Roi pour savoir ce que je peux faire pour vous. Restez ici.

Alors que le professeur Mhed quittait la prison, je restai ahuri par ce qu’il avait dit « restez ici » … Encore un humain des plus dégourdis intellectuellement. J’avais en effet raté quelque chose lors de leur création, j’aurais quand même pu les doter d’une réelle intelligence.

—Non bien entendu ! nous partons ! fit-je sans qu’il m’entende.

—Il ne t’a pas entendu Esdraël.

—J’ai bien compris, j’espère que cette chose qu’il a découverte n’est pas en chemin pour me retrouver … Sinon on va se retrouver face à un vrai problème.

—Nous nous en inquièterons quand nous aurons retrouvé nos corps. Fit Yanh, il faudrait également retrouver le maitre.

Salle du trône du roi Gry’Had * Planète Oph’owr

Le professeur Mhed entra dans la salle du trône, le roi siégeait à sa juste place : sur le trône. Le professeur s’avança sans être stoppé par les gardes. Le roi lui fit signe d’avancer.

—Professeur Mhed bonjour.

—Bonjour votre majesté, j’ai pu obtenir des informations que notre très cher colonel n’a pas réussi à avoir. J’ai obtenu la confiance des prisonniers.

—Bien joué professeur, pensez-vous qu’ils sont en mesure de vous aider à arrêter la créature ?

—Je ne pense pas qu’ils soient capables de le faire depuis nos cachots. De plus, j’aimerai parler seul à seul avec l’autre prisonnier si cela ne vous ennuie pas. Demanda le professeur

—Aucun problème, voulez-vous être secondé par le colonel Delapynsse et ses hommes ? proposa le roi.

—Non, gardez vos soldats loin de mon laboratoire. Je préfère travailler avec mon esprit plutôt qu’avec vos armes.

—Bien entendu je vous laisse la possibilité de faire appel au colonel si vous en avez besoin. Allez professeur, sauvez notre royaume ! fit le roi Gry’Had.

—Je vais m’y atteler, où est la dernière prisonnière ?

—Elle vient de retourner dans sa cellule. Vous l’y retrouverez sans problèmes.

—Très bien mon roi, puis-je les faire sortir et les garder au laboratoire ? demanda le professeur Mhed.

—Accordé. Mais je veux des résultats !

—Bien entendu majesté.

Le professeur quitta la salle du trône, le roi restant immobile et songeur, comme inquiété par ce qui allait se passer si le chercheur ne trouvait pas rapidement de solution.

Dans le palais * Planète Oph’owr

Des pas se firent entendre, quelqu’un venait. La porte du cachot s’ouvrit puis ce fut le tour du champ de force. Un garde ramenait le maitre Blue. Elle nous regarda et nous fit signe de rester calmes. Nous attendîmes donc que le garde referme sa cellule pour commencer à parler. Il quitta le cachot et referma la porte.

—Vous voilà vous deux ! je commençais à m’inquiéter pour vous. Fit le maitre.

—Tout va bien, ne vous en faites pas. Fis-je.

—Non tout ne va pas bien ! fis Yanh sans être le moins du monde compris.

—Ben alors Esdraël, tu as cassé ta bague ? demanda le maitre au chat.

—Oui, je l’ai cassée mais maintenant que j’ai ce nouveau corps je n’en ai plus besoin. Et puis de toute façon Yanh n’est qu’un enfant ses propos sont inutiles. Fis-je.

—Vous n’avez pas le droit ! fit le maitre.

—Au contraire, j’ai tous les droits vous savez. Je vous ai enfantés tous autant que vous êtes. Alors j’ai le droit.

—Admettons, rendez-lui la parole si vous êtes vraiment Esdraël. Les légendes racontent que vous en avez le pouvoir.

—Ça ne va pas être aussi simple. Désolé. Je ne peux pas.

—Bon, laissons ce problème pour l’instant, il va falloir s’échapper d’ici et rentrer au monastère. Fit le maitre.

—Mais non ! on ne laisse pas ce problème ! dit Yanh sans être écouté : des pas arrivaient.

Le professeur Mhed revenait. Il s’approcha et ouvrit les deux champs de force. Il nous regarda quelques secondes. Nous étions comme pétrifiés : il venait nous libérer.

—Me revoila vous deux ! quand à vous … Nous devrions discuter mais nous ferons cela au laboratoire. Sortez tous !

—On ne va pas se faire prier ! merci Archie. Fis-je.

—De rien, allez venez ici vous tous ! nous allons à mon laboratoire.

Il leur fit signe de sortir du cachot, et de s’installer sur une dalle bleue. Il composa un code sur un tableau dans le mur, un flash survint et tous apparurent dans une grande pièce couverte de photos d’étoiles, de galaxies et recouverte de carrelage. C’est le maitre Blue qui intervint en premier.

—Magnifique laboratoire professeur !

—En effet, nous allons devoir nous servir de l’ensemble de mes ressources. Nous avons un ennemi à débusquer.

—Un ennemi ?

—C’est là une longue, très longue histoire, cher maître. soupirais-je.

Le professeur Mhed recommença donc son histoire, il expliqua ce qu’il avait mesuré et compris, puis décrit dans ses rapports, le maitre semblait comprendre et le professeur appréciait visiblement de parler avec quelqu’un de son niveau. Pendant ce temps, Yanh et moi nous fixions, lui sans doute jaloux d’avoir hérité d’un corps de chat alors que je jouissais du sien.

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