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 Après avoir suivi la route pendant quelques heures, Layla montre du doigt l’horizon à Derreck pour lui signaler Langekan. Il découvre alors une immense cité fortifiée, perdue au milieu d’une vallée. La ménestrelle lui raconte que la ville a été fondée par des aventuriers il y a très longtemps, et qu’elle est devenue un comptoir commercial par la suite. Fichée au sommet d’un relief naturel, la métropole semble s’être construite sur elle même en laissant les bâtiments se chevaucher. À mesure qu’ils approchent, des habitations, des fermes et des moulins apparaissent. La route devient plus pratiquée, et ils croisent sans cesse des gens vaquant à leurs occupations. Quand enfin ils arrivent aux portes de la ville, il y a une file d’attente. Layla explique à Derreck : « Les gardes de Langekan contrôlent tous les voyageurs. Question de sécurité, ils vérifient que personne ne transporte de marchandises dangereuses. » Le jeune homme s’inquiète alors :
-Ils ne vont pas vouloir me prendre mon couteau ? » Layla lui sourit :
-Tout le monde peut avoir une arme sur lui, nous vivons dans un monde dangereux et Langekan n’en est pas exempte. Tant que tu n’as pas un arsenal sur toi, ils ne t’embêteront pas. » Derreck lui sourit :
-Hormis mon couteau, je n’ai que ce que tu m’as donné… » Il observe la file avancer et fait un pas en avant. Il s’émerveille de voir autant de monde, et angoisse un peu, mais il sourit et ajoute : « Encore merci pour tout ce que tu as fais pour moi. Je ne serais jamais arrivé jusqu’ici sans toi. » Layla se met à rougir :
-Je suis contente que tu n’aies pas été un bandit. » Elle regarde soudain ses pieds et demande timidement : « Dis-moi Derreck, qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Je veux dire après être entré à Langekan ? » Le jeune homme reste pensif un instant, il préfère ne pas tout raconter à la barde :
-Je dois trouver un endroit, c’est important pour moi.
-Tu sais où tu dois aller ? » Lui demande Layla avec un peu d’inquiétude :
-Non, mais je devrais pouvoir me débrouiller. Je ne veux pas t’embêter d’avantage avec mes problèmes. » La ménestrelle hausse les épaules :
-Tu ne m’a pas embêté Derreck, j’ai apprécié notre chemin ensemble. » Il lui sourit chaleureusement :
-Moi aussi Layla. » La ménestrelle devient rouge comme une tomate, mais se recompose quand la file avance et que c’est à leur tour. Elle se tourne vers Derreck :
-C’est ici que nos chemins se séparent, je vais à la guilde des aventuriers, viens me trouver si tu as besoin de quoi que ce soit, d’accord ? » Elle s’approche de lui, se hisse sur la pointe des pieds et lui dépose un baiser sur la joue. Un peu surpris Derreck reste figé, il la regarde présenter son pendentif d’aventurière aux gardes et ces derniers la saluent en la laissant passer sans contrôle supplémentaire. Derreck se ressaisit et s’avance. L’un des gardes, un moustachu un peu bourru lui demande : « Qu’est-ce qui vous amène à Langekan monsieur ? » Il ne peut décemment pas leur dire qu’il est envoyé par un dieu sombre. Aussi déclare-t-il : « J’ai un rendez-vous pour affaire. » pendant que les soldats fouillent son sac. Ils y jettent un œil rapide avant de le lui rendre. Le moustachu lui dit alors : « Bonne journée monsieur, et bienvenue à Langekan. » Avant de se tourner vers la file d’attente et de crier : « Suivant ! » Derreck poursuit son chemin et passe sous l’arche de la muraille dont la herse est ouverte.
Immédiatement les odeurs et les sons de la ville agressent les sens. Les rues sont bondées et les charrettes, carrosses et piétons se croisent sans cesse. Il s’écarte du milieu de la voie et avance prudemment le long des habitations. Il est complètement dépaysé, mais pas perdu pour autant. Des vendeurs à la sauvette l’appellent, cependant il sait qu’il n’a pas un sou en poche pour leur acheter quoi que ce soit. Il doit se concentrer sur sa tache principale, à savoir chercher le temple que Yag lui a demandé de trouver.
Il erre pendant des heures dans les rues de Langekan, en évitant de rester sur les grands axes. Quand à midi la faim le rattrape il fait une pause pour chercher une ration dans son sac. Il finit par trouver ce qu’il cherche, mais s’aperçoit que c’est la dernière que Layla lui a offert. Si il ne trouve pas le temple avant ce soir, il lui faudra se débrouiller pour mettre la main sur de la nourriture. Il décide de ne consommer que la moitié de ce qu’il lui reste, mieux vaut être prévoyant, d’autant qu’il n’est plus en pleine forêt et ne sera pas en mesure de trouver facilement de quoi manger.
Tandis qu’il grignote il réfléchit à un moyen de dénicher le temple, et ne parvient pas à imaginer le moindre plan. Il passe l’après-midi à arpenter les rues de Langekan, si bien qu’à un moment il arrive dans une ruelle et se fige. Il est persuadé d’être déjà passé devant une maison semblable à celle qu’il observe. Il soupire lourdement et ses épaules s’affaissent. Une voix derrière lui le fait sursauter : « Tout va bien monsieur ? » Il se retourne et un homme en armure, un peu plus vieux que lui le fixe du regard. Derreck lui sourit :
-Je crois que je suis un peu perdu.
-Je peux peut-être vous aider ?
-C’est gentil, je cherche un temple dans cette ville, vous savez où je peux en trouver ? » L’homme se gratte le menton :
-Il y a bien le quartier du clergé à l’ouest. C’est entre les beaux quartiers du nord et le cloaque du sud. » Derreck regarde autour de lui, et l’homme pouffe de rire. Il pointe son doigt dans une direction : « Rejoignez la rue pavée par là, tournez à gauche et vous devriez apercevoir de grands édifices en pierre un peu plus loin, ce sera l’endroit que vous cherchez. » Derreck s’incline pour le remercier et remarque un pendentif en fer similaire à celui de Layla. Il s’exclame : « Merci aventurier, je vous souhaite bonne chance dans vos quêtes. » L’autre rit et rougit avant de le saluer de la main et de s’en aller. Derreck suit ses indications et après quelques minutes de marche il observe effectivement les constructions.
Il y en a trois au total, Il s’en approche et les détaille. Ce sont des bâtiments grandioses gigantesques, de véritables œuvres d’arts. Un homme en robe blanche s’approche de lui et le salue : « Bonjour mon fils, vous me semblez perdu. Avez-vous besoin d’aide ? » Derreck sent ses entrailles se retourner, comme saisit d’une peur primaire. Son vis à vis ne semble pourtant pas dangereux, il tâche de se maîtriser et répond avec politesse :
-Je suis à la recherche d’un temple. » L’autre semble amusé et lui demande :
-Lequel ? » Derreck hausse les épaules :
-Je ne sais pas vraiment. » L’homme l’attrape par l’épaule et son contact provoque un frisson chez l’adolescent. Pourtant l’inconnu lui répond avec douceur et chaleur :
-Ah… je vois… Vous cherchez votre voie. Dans ce cas, permettez-moi de vous présenter les lieux de culte de Langekan. » Il lui désigne le bâtiment le plus proche, tout de marbre blanc et décoré de statue d’hommes ailés : « L’ordre de la Justice, elle voue un culte aux anges, nos éternels protecteurs qui défendirent les terres de Rolon il y a bien des éons contre l’engeance du Royaume de Souffre. » Derreck n’a jamais entendu parler d’anges ou de démons.
Il s’apprête à questionner son interlocuteur, mais ce dernier poursuit en désignant une nouvelle bâtisse : « La Sainte Enclave, demeure des fidèles et vierges de Barona. Je doute que vous cherchiez celui-ci, seules les femmes y sont admises pour vénérer les valkyries, des créatures féminines ailées. Elles aussi protègent le plan physique contre les intrusions des êtres maléfiques venus des Royaumes inférieurs. »
L’homme désigne le dernier : « Enfin l’Église de la Lumière, dont je suis membre. Nous servons les Immuables, des êtres de magie, de bonté et de bienveillance. Eux n’ont jamais combattu pour nous, mais nous ont guidés et aidés à nous relever dans nos heures les plus sombres. » Derreck sent que le temple qu’il cherche n’est pas ici, il remercie l’homme et s’éloigne en faisant mine d’aller vers la cathédrale la plus éloignée, avant de disparaître derrière. Il est désemparé et marche pendant qu’il réfléchit.
Il lui semble évident que le temple de Yag, sombre divinité de la Dépravation, ne sera pas dans ce quartier... mais où alors ? À court d’idée, Derreck décide de s’éloigner du secteur du clergé et reprend ses recherches. Après des heures de marche, il est épuisé. La lumière du jour commence à décliner son estomac gronde. Avec tristesse, il ouvre son sac pour y prendre sa dernière ration et l’avaler. Tandis qu’il est installé sur le bord d’une ruelle, il voit les commerçants fermer leurs boutiques, et d’autres allumer des lampions et lanternes à leurs portes. La plupart sont rouges, ce qui surprend Derreck.
À mesure que l’obscurité tombe sur la rue, des femmes sortent sur les porches et semblent attendre. Lorsqu’il les observe plus attentivement, il remarque qu’elles sont peu vêtues et fortement maquillées. Alors qu’il marche, l’une d’entre elle l’apostrophe avec une voix suave : « Coucou mon joli, dis-moi tu t’es perdu ? » Une autre ronchonne :
-Arrête Carmen, tu vas lui faire peur. » Celle-ci s’approche de lui et doucement minaude : « Ne t’inquiète pas, on ne va pas te... » Elle se tait tout à coup et ses yeux s’ouvrent en grand. Elle s’exclame alors : « Merde il est sublime celui-là ! » Elle vient alors se coller à lui et attrape son bras pour lui demander : « T’es tout seul ce soir ? Je te fais un prix si tu veux... » Elle l’observe encore plus et annonce : « Je crois que je ne te ferai même pas payer. » Derreck entend ses amies pousser des exclamations dubitatives, l’une d’elle brandit une torche, pour l’éclairer et l’aveugler par la même occasion. L’ensemble des filles se mettent alors à crier de surprise et à parler en même temps : « Attends mon grand, viens avec moi !
-Non, l’écoute pas, je vais te faire du bien tu vas voir. »
-Quoi ? Mais je l’ai vu la première ! »
-Calmez-vous ! » Derreck est agrippé de partout et secoué dans tous les sens. Un souffle glacé lui parcourt le dos et il a l’impression d’être observé. Quand il tourne le regard vers l’origine de son malaise, une silhouette encore plus noire que la nuit le scrute depuis l’angle de la rue. Derreck parvient à ramener le calme auprès des femmes en souriant et en demandant : « Mesdemoiselles, pourriez-vous me lâcher ? J’aimerais poursuivre mon chemin. » Elles deviennent toutes dociles et fascinées par Derreck. Leur emprise se ramollit, et l’une d’elles demande :
-Tu ne restes pas ? »
-Je suis désolé, j’ai à faire. » Une autre :
-Où est-ce que tu vas ? Est-ce qu’on peut t’y retrouver plus tard ? » Derreck hausse les épaules en s’éloignant :
-Je regrette, je ne sais pas. Passez une bonne soirée mesdemoiselles. » Les filles semblent alors peinées et le regardent partir. Il trottine dans la direction de l’ombre qui disparaît au virage. Il l’emprunte quelques secondes après, et la silhouette a disparu. Alors qu’il se demande si suivre ainsi un inconnu au milieu de la nuit est bien judicieux, il a l’impression qu’on lui souffle à l’oreille, mais à distance. Il en cherche la provenance et la trouve bien plus loin dans la rue, la forme est là. Il reprend sa course et au moment où il ne reste qu’une dizaine de mètres entre eux, elle s’engouffre dans une allée sombre. Le passage est entre deux habitations hautes, il y a la place pour se faufiler à deux cote à cote et le sol est couvert de graviers grossiers. L’endroit semble servir de chemin pour accéder à une autre rue. Son instinct lui hurle de faire demi-tour, mais quelque chose… quelqu’un… le pousse à avancer.
Il dégaine son couteau de chasse et s’engage dans la ruelle. Son cœur bat la chamade, il n’y a aucun éclairage et le peu de lumière octroyé par la lune est tamisé par des tentures tendues entre les bâtiments pour protéger l’allée de la pluie. Il progresse pas à pas, prêt à bondir au moindre bruit, il tend l’oreille et son cœur se fige : rien. Il n’entend même plus les bruits de la ville, le silence est complet, en dehors de l’assourdissant martellement de son cœur et du crissement des graviers sous ses pieds.
Il reste figé durant de longues secondes, retenant sa respiration, jusqu’à ce qu’il n’y tienne plus et inspire un grand coup. Il sent quelque chose bouger à côté de lui, et quand il saute pour y échapper, il se trouve face à une porte.
Derreck est confus, il perçoit un appel derrière cette porte, il est attiré par celle-ci, mais elle donne sur une maison délabrée et, bien qu’elle semble solide, elle n’a absolument pas l’air spécial. Alors pourquoi se sent-il porté vers elle ? Pourquoi brûle-t-il de l’ouvrir ?
Il parvient à se calmer, il regarde autour de lui et constate qu’il n’y a personne. Il avale sa salive avec difficulté et pose sa main sur la poignée. Rien ne se passe. Il appuie dessus et découvre que la porte est déverrouillée. Il la pousse et ne trouve que les ténèbres. Il peut voir un dallage de pierre au sol, éclairé par les quelques rayons de la lune qui parviennent jusqu’à la ruelle, mais rien d’autre. Sans savoir ce qui motive sa décision, il franchit le seuil, et avance.
Après quelque pas, l’accès se ferme derrière lui, et il progresse à l’aveugle. Il tâtonne de peur de trébucher, mais aucun obstacle ne se dresse sur son chemin. Il sent sa tête tourner et titube l’espace de quelques secondes.
Il aperçoit une faible lueur plus loin et s’en approche. Il passe sous une arche de pierre et cligne des yeux. Est-ce réel ? Il vient pourtant d’entrer dans une maison pas…
Devant lui se dresse un hall circulaire aux proportions impossibles. Il est bien trop grand, et ne devrait pas être là. Derreck s’avance, et tout est réel. L’endroit est aménagé de manière à ce que plus l’on s’approche du centre, plus l’on descende. Il y a deux escaliers, un depuis l’accès qu’il vient d’emprunter et l’autre à l’opposé du hall. Le reste est un sol en pente douce, créant un genre de cuve arrondie. À mi-parcours, de part et d’autre du hall il y a quatre piliers. Derreck s’en approche et y remarque des corps de femmes nues, gravés à taille réelle. Ces représentations semblent heureuses, séduisantes, et s’enroulent autour des poteaux jusqu’à leur sommet.
Il découvre que la coupole est peinte de somptueuses représentations faites à la main. Les scènes sont grivoises et détaillent des femmes s’accouplant avec des créatures grotesques. Le regard de Derreck revient au niveau du sol en passant par les murs. Ils sont couverts d’autres silhouettes féminines dénudées dans des positions mettant en avant leurs attributs charnels. Au pied des parois il y a des alcôves aménagées avec des banquettes confortables en étoffes soyeuses, pourpre et rouge ainsi que de fins rideaux presque transparents.
Mais l’élément le plus intriguant se trouve au centre du hall. Un bloc de pierre taillé en un piédestal haut comme le genou. La roche est lisse, noire et nervurée de carmin et de violet, une gemme transparente est encastrée du côté du piédestal faisant face à l’entrée par laquelle il est arrivé. Au dessus, en plein milieu, une sculpture a été taillée dans le même matériau. Derreck ne peut s’empêcher de la comparer à son onzième doigt tendu, mais il est bien trop large et grand. Aussi épais que son torse, et aussi haut que sa hanche, bien qu’il s’affine énormément sur son sommet pour atteindre des proportions plus habituelles. De plus, la sculpture est couverte de bosses et protubérances, c’est à n’y rien comprendre.
Derreck observe l’endroit et appelle : « Il y a quelqu’un ?! » Son cri résonne mais personne ne répond. Il s’accroupit pour observer la gemme et remarque qu’elle est partiellement teintée de noir. Il y a comme une sorte de mince filet de fumée prisonnier à l’intérieur.
Soudain une porte s’ouvre avec fracas. Derreck se redresse et découvre un vieil homme. L’individu est dégarni et ses cheveux blancs sont en bataille et sales. Sa barbe est dans le même état et il jette à Derreck un regard de surprise horrifiée. Le jeune homme s’adresse à lui timidement : « Bonsoir monsieur… pardonnez mon intrusion je... » Le vieillard se rue sur lui avec une matraque qu’il gardait jusque là cachée dans un pli de sa toge crasseuse. Il se met à éructer :
-Qui t’envoie ?! Ce sont ces bâtards de l’Ordre, c’est ça ?! » Derreck se met à fuir dans le hall et va se cacher derrière un pilier en criant :
-Attendez ! Non ! Je…
-Comment es-tu entré ici ?! » Derreck le voit charger. Bien qu’il soit d’une lenteur propre à son âge, il préfère mettre le plus de distance possible entre lui et l’ancêtre. Il s’écrie :
-La porte était ouverte !
-Conneries ! Qui t’envoie ?! »
-Je suis désolé je cherche le temple de Yag ! » Le vieux lui jette sa matraque et le manque, puis vocifère :
-Bah tu l’as trouvé p’tit con ! Maintenant viens te battre qu’on en finisse ! » Le cœur de Derreck manque un battement. Il se fige, sourit et demande :
-C’est ici ? C’est cet endroit ? » Le vieux est soudain essoufflé et s’appuie contre un pilier. Derreck observe une fois de plus le hall et murmure : « Mais oui… Ça paraît évident maintenant. » Le vieillard le regarde avec curiosité et lui demande :
-Hé petit, t’es qui au juste ?
-Je m’appelle Derreck monsieur. On m’a demandé de trouver cet endroit.
-Qui ça 'on' ? » Le jeune homme hésite puis déclare, gêné :
-Je crois que c’était Yag lui-même monsieur. » L’ancêtre se fige et ses yeux s’écarquillent. Il scrute Derreck tout en récupérant son souffle puis lui dit :
-Approche petit. » Lui faisant signe de le rejoindre. Derreck hésite et finit par obtempérer en restant sur ses gardes. Le vieux lui attrape les mains et les observe. Puis il remonte une manche de la veste de Derreck, ainsi que sa chemise lui dénudant le bras. Le jeune homme fait cesser le manège quand le vieil homme soulève ses vêtements pour inspecter son ventre et commence à vouloir lui retirer son pantalon : « Ça suffit, qu’est-ce que vous faites ?
-Je vérifie si tu mens. Dans quelles circonstances Yag t’a-t-il demandé de trouvé son sanctuaire ?
-Il n’a pas dit sanctuaire, mais temple et... » Derreck se gratte la nuque avec embarras avant de déclarer : « Bon ça va vous paraître fou, mais je crois qu’il m’a ressuscité... » Le vieux sursaute et lui lance un regard méfiant mais ardent :
-Il t’a dit pourquoi il t’avait ramené de l’au-delà ? » Derreck le corrige :
-Selon lui, il m’a empêché de me rendre au Royaume des Morts. Il a dit qu’il avait besoin d’un exécutant sur le plan physique. » Son interlocuteur retient un genre de tremblement en poussant un cri étouffé. Il inspire à fond puis expire avant de déclarer :
-D’accord... » Il se met à gratter sa barbe frénétiquement et à marmonner de manière délirante. Il se parle à lui même et Derreck ne saisit pas un traître mot de ce qu’il raconte. Puis soudainement il fixe son regard dans celui du jeune homme : « Supposons que tu dises, vrai. Je vais partir du principe que tu ne m’as pas menti. J’ai un moyen de vérifier tes dires, et en plus ça rendra service à Yag, au temple et à moi. Tu serais d’accord pour m’aider ? » Derreck ne sait pas trop, mais il finit par hocher la tête. Le vieux s’exclame : « Excellent ! » en se frottant les mains, puis il désigne le couteau de chasse de Derreck et lui dit : « Passe moi ça. » Le jeune homme ne bouge pas et regarde le vieillard avec méfiance.
Ce dernier soupire : « Je t’ai dit que je te faisais confiance le temps de vérifier tes dires. Donne-moi ce couteau, je te promets que je ne te ferai pas de mal. Enfin... » Il soupire et se masse l’arrête nasale : « On va devoir te faire un peu mal je suppose. »

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