XV

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Voyez, quelle bande d’incapables nous avons sous les yeux ! Glenn avait mis au courant le conseil des Anciens de la terrible erreur qu’ils avaient commise. Sous-estimer Cordelia. Un vampire fou de rage. Oh bien entendu, ils avaient des choses à se reprocher, mais le temps presse cher lecteur. Tout leur merveilleux plan avait échoué, la pièce maîtresse avait réussi à leur échapper des mains.

Tous savaient, des têtes allaient tomber, il était temps de réunifier les forces du Roi. Ainsi donc, les époux ennemis allaient livrer bataille, car Glenn avait échoué à supprimer le Reine du jeu, la partie continue pour notre plus grand plaisir – du moins le mien en tout cas, c’est tout ce qui importe, mais je t’autorise à en profiter aussi –.

Personne ne savait où se cachait Cordelia ni quel stratégie délirante elle mettait en place, et Glenn virait fou. Il la voyait tel un spectre sublime dans son sommeil. Elle venait sur lui, enfonçant ses ongles dans son cou, lui hurlant son désespoir. Cordelia le hantait.

Le Roi ordonnait son armée et faisait jouer ses alliances, le plus d’effectif serait le mieux. La tension au château était à son apogée, dès que Glenn se retrouvait seul, jamais la sensation d’un danger imminent ne le quittait. L’on déjoua les rebellions qui attentaient à la vie du souverain. Les procès défilaient contre ceux qui oseraient soutenir la Reine, une véritable chasse aux traîtres avait lieu tandis qu’une chasse à l’homme se jouait chez Cordelia. Les deux camps ennemis se préparaient à leur manière, donc :

Que le meilleur gagne.

***

Enfin, j’avais transformé assez d’humains. Mes troupes étaient prêtes. Le profond désir de vengeance nourrissait mon âme damnée. Jamais je ne m’étais parée de l’obscurité, je n’avais pas daigné prendre part au jeu.

Le jeu que ma mère n’était pas parvenue à m’inculquer. Le terrible jeu du sang. L’essence même de ce que je suis. Un vampire.

Mais lui. Il m’a prise, arrachée, dévorée. Je lui dois ce que je suis, je lui dois d’incarner la Reine que je suis. Ma reconnaissance est sienne, que le sang que j’ai fait couler lui fasse honneur.

Car ce sera le sien !

Toi qui m’as dépouillée de ma chair, agrippée de tes griffes sales mon cœur qui suinte de poison, broyée, déchiquetée, arrachée. Tout ce que tu m’as fait, mon amour, j’en attendais tellement mieux de toi. Comme tu es décevant, c’est une abomination ici pas une simple boucherie vulgaire.

J’arriverai bientôt pour te faire face, avec un cadeau.

Mon ventre s’arrondit rapidement, le sais-tu ? L’enfant que tu as mis en moi. La chair de la chair que tu as pris tant plaisir à mâchouiller jadis.

Il est temps d’en finir.

Mon armée m’attend. Leur Reine en première ligne.

Attaquons.

Comme tout se précipite ! Nos deux protagonistes sont encore plus fous que la veille. Alors mon lecteur, c’est maintenant, il va falloir faire un choix.

Lequel des deux veux-tu voir remporter la victoire ?

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