IX

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Cordelia sortit de la chambre où son excitation et ses mains avaient commis un beau massacre ! A peine avait-elle tourné la poignée et fait pivoter son épaule, que tout son corps s’alerta ! Son expression satisfaite fut balayée par la surprise, son sang ne fit qu’un tour. La princesse se tourna face à l’intrus. Glenn les yeux écarquillés se tenait devant elle.

« Qu’est-ce que… »

Avait-il eu simplement le temps de prononcer ces quatre mots que Cordelia l’embrassa à pleine bouche, le plaquant contre le mur entravant ses mouvements. Elle s’ôta de lui, se léchant les lèvres avec gourmandise : « Tu embrasses mieux que ton frère. » et elle quitta les lieux dans un petit rire cristallin aussi magnifiquement sadique que son violeur laissé dans le couloir.

Notre prince mal luné avait compris, trop bien compris ce qu’avait fait Cordelia, car il s’y était rendu là pour la même chose – il me faut vous l’avouer, ils formaient la paire ces deux-là ! – Il se débarrassa de toute trace du corps et brûla son frère dans la cheminée de sa chambre, sa fiancée lui ayant aimablement laissé le sale boulot.

Mais, Glenn savait que sa fiancée avait entamé son aîné, et cela, il l’exécrait diablement et sa jalousie grandissait terriblement. Elle était à lui et ne lui avait jamais fait l’amour et cela attisait son courroux, autant que l’âtre dans lequel brûlait ce qui restait de feu son frère. Il ignorait que Cordelia savait se donner du bon temps à son insu, puis, il l’avait déjà goûtée.

Cela faisait des jours qu’il en était obsédé ! Torturé par son image, affamé par ses courbes et rendu fou par sa jalousie. Elle se moquait de lui en de délectant de débauches et assumait sa part bestiale jamais avouée jadis, elle était la pire créature qu’il n’avait jamais connue et il comptait bien la soumettre encore une fois. Il la voulait…il la voulait…il la voulait !

***

J’allais la prendre. Ma machiavélique future femme, tu seras mienne sois-en assurée. Même si les liens du mariage ne nous unissent pas encore, je veux te consommer jusqu’aux os, ma jolie !

Avançant dans les couloirs et prenant quelques escaliers, j’allai à sa rencontre pour enfin gagner ce jeu stupide où je fus son prisonnier. Tout ceci m’excédait, je te posséderai avec fougue et passion ma bien-aimée, attends-moi !

Jubilant d’enfin assouvir mon appétit, j’atteignis son boudoir privé et sans m’annoncer, entrai dans son sanctuaire de femme.

L’air était saturé et il y faisait très sombre. Je crus m’être fourvoyé sur sa présence dans le dit boudoir. Mais elle était bien là. Toujours aussi ravissante et nue comme au premier jour. Attendait-elle ma visite ? J’oserais imaginer qu’elle eut un coup d’avance sur moi, elle est si maligne et appétissante avec ses deux beaux seins frémissants !

Sa posture désinvolte était digne d’être peinte sur le champ : sa tête posée sur sa main et le bras plié sur le divan, les jambes croisées ferment un antre désirable, son buste me faisant face avec sa main entre ses cuisses blanches. Cette déesse au corps si blanc, cette mise en scène entourée de bougies enflammées, l’invitation était très claire.

Mais elle ne me regardait pas.

Telle une poupée au regard vide et figé, elle ne me voyait pas. Comme si, c’était comme si, je n’existais pas à ses yeux.

Mon sang ne fit qu’un tour, elle voulait me faire cet affront de m’ignorer ? J’allais la faire me regarder et très clairement !

Dans un élan de rage, brandissant mes crocs sous l’effet de la fureur qui me contrôlait, je fondis sur elle. Je la saisis par les épaules et la plaquai sur le divan avec force, mes ongles s’enfonçant dans sa peau immaculée. Je voulais lui faire prendre vie dans la douleur, l’entendre me supplier d’arrêter. Je lui pris la bouche, l’embrassant comme un fou, ses lèvres ne bougèrent pas, alors je mordis dedans ! Lui arrachant la lèvre inférieure pour voir le sang couler de ses lèvres meurtries, elle regardait le vide sans expression. Mais ce n’était que le début, son masque allait se fissurer. Je gagnerais.

Je fis l’amour à son corps figé, la martelant de violents coups de hanches qui lui brûlaient l’entre-jambe, elle voyait toujours à travers moi, mais pas moi, la garce ! Dans ce cas, je passerais à la vitesse supérieure, je la briserais toute entière.

Je vais te dévorer l’âme ma jolie, anéantir ton cœur. Je vais te plonger en enfer !

Mes dents plantées dans sa chair lactée, ses mamelles ensanglantées marquées de mes puissants crocs, son abdomen dévoilé en profondeur privé de cette chair que j’ai goulûment mangé. A vif et à sang, je croquais dedans, je la consommais avec haine et amour, la vague de passion qui enflammait mes idées, l’obsession que j’avais pour cette femme damnée.

Durant des heures interminables, je buvais son sang et me nourrissais de son corps, son visage toujours fermé sans aucune parole ni aucun signe de vie. Mais elle était bien vivante. Son cœur battait devant moi, expulsant du sang dans le vide. Il me faisait pitié.

Son cœur qui a sûrement déjà battu pour un autre ! Fondant sur lui je le mordis, je le maudis. Même dans cet ultime combat, le cœur à demi-mort, elle ne dénia pas sourciller ni fermer les yeux une fraction de seconde, elle ne fit rien du début à la fin.

J’avais échoué, échoué à la réveiller, à la soumettre à moi. Ce vampire, ce démon ! Elle me torture avec ses yeux vides et glacés à mon égard, je veux ton amour ! Je veux ta chaleur ! Pourquoi ne m’accordes-tu pas ton intérêt ? Pourquoi n’es-tu pas mienne ? Réponds ! Réponds, te dis-je ! Cordelia !

Dans ma furie fiévreuse, je quittai le boudoir devenu boucherie. Je n’avais pas réussi à la briser, c’est elle qui m’avait anéanti.

***

Ses organes, sa chair et sa peau se reformaient lentement, tandis que, sur le masque inexpressif de la princesse dévorée, un sourire venaient en fendre les traits.

« Pauvre fou, tu ne regardes jamais dans la bonne direction. »

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