Sehnsucht (villanelle)
Le ciel a décousu sa brève syzygie,
Mais toujours tu poursuis un impossible ailleurs.
D’un passé qui n’est tien, tu as la nostalgie.
Quand l’insu envahit la pénombre bougie,
Trille la saudade éprise de langueurs ;
Le ciel a décousu sa brève syzygie.
Quelques photos sépia, vétilles d’effigies,
Rêvent dans le rétro de futurs antérieurs ;
D’un passé qui n’est tien, tu as la nostalgie.
Un fado à tes yeux d’aquarelle rougie,
Rend l’écho imprégné d’immortelles senteurs,
Le ciel a décousu sa brève syzygie.
Tes errements du jour font les nuits allongies,
Alors le temps venin se rappelle à ton cœur ;
D’un passé qui n’est tien, tu as la nostalgie.
À la frontière entre une automnale élégie
Et de vernaux désirs, le spleen devient censeur.
Le ciel a décousu sa brève syzygie ;
D’un passé qui n’est tien, tu as la nostalgie.
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