Aux si longues soirées d’amertume

Aux souvenirs lointains dans les brumes

Aux cafés trop noirs et trop froids

Aux matins des mornes gueules de bois

Aux vieux compagnons d’infortune

Aux amis bien loin dans l’au-delà

Aux rencontres éphémères ici-bas

Aux histoires perdues sous la lune

Aux abysses si infranchissables

Aux regards croisés dans la foule

Aux mots avortés sous la houle

Aux affres des premiers pas incapables

Aux silences tant présents encore

Aux si lentes éternités d’attente

Aux vains espoirs déjà morts

Aux mélancolies rémanentes

Aux routes empruntées au hasard

Aux lueurs éteintes pas-à-pas

Aux errances destination nulle-part

Aux brûlures encore et toujours là