La voyante

2 minutes de lecture

Sandrine rentra dans une pièce éclairée par des chandelles. Elle portait une veste et un pantalon bleus stricts et tenait ses longs cheveux noirs en un chignon. Elle ne savait pas pourquoi son collègue lui avait dit de le retrouver ici pour parler d'un dossier aussi urgent.

Devant elle se tenait une femme drappée de blanc assise sur un fauteuil vert. Sur la table à la nappe en soie rouge était posée une boule de cristal remplie de brume, un grand bol rempli d'eau au dessous duquel se trouvait une petite assiette sculptée dans du bois rouge qui donnait à l'eau une couleur de sang, et à côté, une tasse de thé et un jeu de cartes.

La voyante avait la tête couverte d'un châle au bout duquel se trouvaient des médaillons dorés qui brillaient à la faible lumière des chandelles presque consumées. Elle sortit de sa cape ses mains minces et ridées et les tourna autour de la boule de cristal.

Le teint de la jeune femme devint pâle comme un linge, son coeur battit à tout rompre, ses cheveux s'hérissèrent sur sa nuque et la peur se dessina clairement sur son visage. Elle frissonna, puis, sans prévenir, sortit de la pièce en courant.

Une voix voilée et indistincte lui siffla alors : "Revenez !"

Au bord de la nausée, Sandrine se retourna, et la voyante la fixa longuement. Elle distingua alors quelque chose d'étrangement familier dans ce regard. La dame devant elle fit alors la chose à laquelle elle s'attendait le moins. Elle plongea la main dans le bol rempli d'eau et en remplit sa paume. Elle frictionna vigoureusement son visage. Elle arracha ensuite son châle d'un coup furtif et Sandrine ne se tenait plus devant une voyante, mais devant ...

... son collègue qui lui afficha un sourire, en attendant visiblement le même geste de sa part.

Mais elle lui lança un regard furieux en serrant les dents, puis, n'y tenant plus, s'écria sur un ton de reproche, ou plutôt un ton de taureau ou de lion qu'on aurait dérangé pendant sa sieste :

- QU'EST CE QUI TE PREND ! POURQUOI TU FAIS CE ... CE TRUC STUPIDE, C'EST HONTEUX ! CE QUE TU ES SADIQUE ! CA T'AMUSE HEIN, CA TE FFFF...

-Calme-toi, je suis désolé, mais comme moi, Paul et Sam voulions t'inviter à prendre un p'tit café ...

-MMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMH

- Mais ... Tu étais si acharnée sur tes dossiers, tu travaillais comme une forcenée toute la journée, toute la semaine...

-Allez, ne tourne pas autour du pot.

-Alors comme un pote avait sa grand-mère qui était voyante, j'ai endossé le déguisement et je t'ai parlé d'un dossier urgent.

Devant le regard furieux de Sandrine, il s'empressa d'ajouter:

- Mais , c'était la seule façon de te traîner hors de ton bureau.

Elle esquissa un sourire amusé et lui dit :

- C'est pour quand ce café ?

-Maintenant.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire CeciEstUnPseudo ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0