Chapitre 40

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J'ai du mal à descendre de mon nuage, depuis cette soirée. Un sourire béat constamment collé à mon visage. Et le coup de fil de Stéphane une fois qu'Annais lui ait tout raconté n'y est pas pour rien. Il a été jusqu'à me remercier. Il faut dire que cette fois, elle a fini de lui raconter en le chevauchant. Il m'a avoué avoir été sur le cul, en apprenant que j'avais laissé Sabine m'enculer, mais je dois bien avouer que ça reste un souvenir des plus grisants, et je compte bien la revoir. D'ailleurs, je sens bien qu'Amandine n'est pas restée insensible et je la soupçonne d'avoir dans l'idée d'utiliser un de ses jouets sur moi un jour. Il y a de grandes chances que je la laisse faire.

Mais dans tout ça, c'est la réaction de Stéphane qui m'étonne le plus. J'aurais cru qu'il se serait mis à penser que je tournais homo, voire qu'il se serait mis à se méfier de moi, de peur que je ne le drague. Mais rien. Il semblerait que je ne sois pas le seul à avoir changé ces dernières semaines. Lui-même a dû ouvrir en grand son champ des possibles. Et c'est de bonne augure pour la suite des événements.

La suite, d'ailleurs, Amandine ne la connaît que trop bien. Elle est en feu lorsque je pars avec ma petite valise, mais je ne peux pas m'occuper d'elle sans risquer de rater mon train. Amanda doit déjà m'attendre et j'avoue que j'ai hâte de la retrouver. Deux jours loin d'ici, deux jours à bosser tout en prenant du plaisir. Parce que cette fois, une chose est sûre: dès qu'on ne sera pas en rendez-vous, je considérerai qu'on ne sera pas en train de travailler. C'est ce que je lui ai dit hier soir en buvant un verre avant de quitter le bureau. Pendant une seconde, j'ai cru qu'elle allait me sauter dessus, mais elle s'est retenue. Je pense qu'elle aura parlé avec Cyrielle, et j'espère en savoir plus rapidement sur ce qu'elles se seront dit.

5h45. J'arrive sur le quai vide. Seule Amanda est là, attendant son train. Je la rejoins en souriant et lui fait la bise. Ce qui la surprend, puisqu'au bureau, on ne le fait pas. Mais je me dis que vu que je m'apprête à la baiser, je peux bien me permettre ça.

-- Passé une bonne soirée?

-- Pas assez dormi... Cyrielle... avait peur d'être en manque, je crois!

-- Je crois voir tout à fait, lui dis-je en souriant en coin. J'espère que nous, en tout cas, on ne le sera pas?

Elle a un petit moment de blocage, surprise par ma question abrupte. Je reste stoïque. Oui, les choses sont claires; non, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Cette attitude semble finalement lui convenir quand elle répond à mon sourire.

-- Carte blanche. Ce sont ses propres mots.

-- J'ai hâte d'être dans ce train!

Le silence qui suit me fait penser qu'elle vient de mouiller sa culotte. Si elle en porte une. En tout cas, il n'y a aucun doute que dans une telle situation, aucune des deux femmes de ma vie n'en aurait mis une. Amanda, elle, en porte une, j'en suis quasiment certain. Et il me tarde de vérifier ça.

Nous nous asseyons dans une rame déjà bien remplie malgré l'heure, mais l'ambiance est somnolente. Nous échangeons un peu sur le programme de la journée et j'avoue que le plus excitant sera le déjeuner avec une auteure. Je suis fan de ses écrits depuis de nombreuses années, et j'ai ramené avec moi son ouvrage que je préfère pour qu'elle me le signe. Je ne sais pas si c'est très professionnel de ma part, mais je ne peux pas rater une telle occasion!

Alors qu'elle a bientôt terminé le déroulement de la journée, à voix basse pour ne pas déranger les gens qui dorment quasiment autour de nous, je pose ma main sur sa cuisse, discrètement. Elle marque un temps d'arrêt et me sourit, tout en reprenant son exposé comme si de rien n'était. Ma main remonte jusqu'à son entrecuisse et elle les ouvre sans retenue, me pointant du doigt un truc sur sa tablette que je fais semblant de regarder, juste pour pouvoir me pencher un peu et cacher le fait que je défais les boutons de son pantalon.

Elle me fait de gros yeux paniqués, mais après avoir la certitude que personne ne nous voit, elle me laisse terminer et je peux glisser ma main. Il y a une culotte, ou un string. Très léger, car à travers le tissu, je sens parfaitement son clitoris gonflé d'envie. Enfoncée dans son fauteuil, elle continue de parler avec un flot largement diminué. De mes doigts, j'écarte le tissu et en glisse un dans sa fente plus qu'humide. Je le remue doucement et caresse ses parois internes qui se liquéfient littéralement.

Petit à petit, elle n'arrive plus à parler. Elle se tait et jette des coups d'oeil vers le couloir, derrière, devant. Il semble qu'on ne soit pas encore remarqué. Je vois ses petits seins se gonfler de plaisir sous sa chemise et sa main hésitante qui s'approche de ma cuisse. Je sais déjà qu'elle n'osera pas la poser sur mon membre tendu, mais ses pressions lorsque je titille les endroits sensibles de son vagin, sont un véritable plaisir.

Elle sursaute et je retire ma main, lui laissant tout juste le temps de refermer les boutons de son pantalon avant que le contrôleur n'arrive nous demander nos tickets. Rouge pivoine, Amanda les lui tend et se retourne vers moi une fois qu'il s'est éloigné.

-- T'es complètement dingue...

-- Et t'as encore rien vu, lui dis-je pour la taquiner.

Malheureusement, les gens se réveillent petit à petit. Et à chaque gare où s'arrête le train, la rame est de plus en plus bondée. Toutes mes tentatives se soldent par des refus dont je ne m'offusque aucunement. Surtout parce que je sais qu'à chaque tentative, à chaque refus, elle est un peu plus excitée.

À peine sortis de la gare, nous attrapons un taxi qui nous mène à notre premier rendez-vous de la journée, après un crochet par l'hôtel pour y déposer nos affaires: un auteur qui nous accueille chez lui, avec sa femme enceinte jusqu'au cou et qui doit accoucher dans les prochains jours. D'où le fait qu'il ne voulait pas s'éloigner de chez lui. En la voyant, je me demande d'ailleurs comment elle fait pour tenir debout. Elle en chie clairement et doit compter les heures qui la séparent de la délivrance. Ce qui me touche le plus, c'est la fierté dans son regard de voir son homme qui va être édité. Le gars est des plus plaisants et le courant passe tout de suite très bien. En le quittant, j'ai même hâte de le revoir. Amanda partage mon impression et nous en discutons tranquillement sur le chemin de la prochaine entrevue.

Jusqu'au moment où nous arrivons dans le restaurant où une de mes idoles nous attend, nous sommes restés sages et professionnels. L'ambiance du lieu nous plonge pourtant directement dans une espèce de luxure latente. D'ailleurs, une fois que j'ai fait signer son livre à l'auteure, les choses se font beaucoup moins solennelles. Elle ricane en disant que c'est bien la première fois qu'un éditeur lui fait signer autre chose qu'un contrat en premier, et j'enchaîne en lui disant combien j'adore ce qu'elle écrit. Et que contrairement à beaucoup de ses fans de la première heure, je n'avais pas cessé d'apprécier son travail quand elle avait arrêté d'écrire specifiquement sur le monde Bdsm.

Amanda reste silencieuse mais observe. Elle semble fascinée par les réponses posées et très justes que m'offre la quinquagénaire. Le patron interromp ce moment en venant prendre la commande. Il fait directement la bise à notre hôte et elle nous explique qu'ils se sont connus en club, lui et sa femme, il y a déjà de nombreuses années. Et depuis que leur amitié est sans faille, ce restaurant est un peu devenu sa cantine.

Pendant le repas, nous passons finalement vite fait sur les modalités du contrat. C'est loin d'être son premier ouvrage et les contrats sont un peu tous les mêmes d'une boîte à l'autre. Amanda participe beaucoup plus à la discussion, maintenant que je ne joue plus les groupies. Je sais pourtant qu'elle apprécie aussi beaucoup, mais sa posture professionnelle l'empêche sûrement de l'avoir dit aussi clairement que moi. Mais ça fait du bien de la voir plus active, et lorsque la discussion dérive un peu pour paraître celle d'amis, elle se décontracte complètement. Nous nous décontractons tous les deux, surtout que j'ai atteint mon but: elle viendra participer aux plus grands salons sur lesquels nous seront présents, délaissant certaines maisons d'édition pour la nôtre.

-- Elles n'ont plus vraiment besoin de moi, de toute façon... Et je suis bien consciente que mon nom dans une jeune maison peut être un atout. Je n'aime pas beaucoup ça, au fond, mais vous me semblez vraiment passionnés par ce que vous faites, alors ce sera avec plaisir.

Le plaisir. C'est exactement ça. Celui qui monte un peu plus en moi à chaque fois qu'Amanda pose les yeux sur moi. Et je sens cette réciprocité que j'aime tant. Je sais que dès qu'on en aura l'occasion, nos corps vont se cogner l'un contre l'autre. Et cette tension sexuelle naissante n'échappe pas à notre auteure:

-- Je suis désolée de vous demander ça, mais... Vous avez déjà baisé ensemble, non?

Amanda éclate de rire, nerveusement. De mon côté, je reste plus serein, ricanant simplement de nous être fait grillés si facilement. Nous n'avons même pas besoin de répondre, la rougeur de nos visages est la meilleure des réponses. Alors elle rajoute:

-- En couple officiel? Ou bien...

-- Autorisé par nos compagnes respectives, lui dis-je en posant ma main sur la cuisse d'Amanda.

-- Hihi! Je sens que ces salons vont être autant d'expériences intéressantes pour vous!

-- Je n'ai aucun doute là-dessus, lui dis-je.

Puis la discussion reprend son cours, mais je sens qu'Amanda est de plus en plus chaude. Pourtant, tout le long de l'après-midi, je sens bien que les endroits publics ce n'est pas son truc, à part pour échanger quelques caresses qui nous maintiennent tous les deux dans un état de tension loin d'être désagréable.

Arrivés à l'hôtel, je la préviens que j'ai réservé une table pour deux dans un restaurant qu'on m'a recommandé. Je n'ai pas souvent l'occasion de passer par la capitale et d'y rester, alors j'en profite. Elle file dans sa chambre pour une douche et se changer, et je fais de même. Sauf qu'une fois nu, une furieuse envie de jouir me prend. Il ne me faut pas longtemps pour l'imaginer nue sous la douche. Et il me faut encore moins de temps pour arriver devant sa porte, juste la serviette autour de la taille, sous le regard choqué d'un couple de petits vieux qui se dépêchent de rentrer dans leur chambre. Rapidement, Amanda ouvre la porte. Elle est en sous-vêtements et ses yeux me font comprendre qu'elle s'attendait à ma visite, mais peut-être pas dans cette tenue.

Sa bouche s'ouvre en un O tout rond, comme ses yeux, puis elle me chope le poignet pour m'attirer dans la chambre et refermer la porte tout en vérifiant qu'il n'y avait personne dans le couloir.

-- T'es complètement dingue! s'exclame-t-elle tout en ricanant, clairement excitée.

-- Je pourrais te prendre au milieu du couloir, tellement j'ai envie de toi, lui dis-je en retour en laissant tomber ma serviette.

Cette petite phrase la fait changer du tout au tout. Le regard qu'elle pose sur moi me donne chaud et me fait terminer de raidir en une seconde. Elle effectue les quelques pas qui nous séparent en roulant du cul, tout en passant les mains dans son dos pour laisser tomber son soutien-gorge au sol et me révéler ses monts aux dards bandés.

-- J'espérais que tu viendrais, en fait, me dit-elle en caressant ma verge du bout de l'index. Je suis en feu depuis ce matin dans le train.

Elle prend ma main dans la sienne et la dirige vers sa culotte. Le tissu est trempé. J'appuie dessus et la caresse un peu, la faisant gémir automatiquement. Sa cyprine poisseuse reste collée à mes doigts lorsque je les retire de là, un sourire en coin. Je lui offre son nectar à sucer et elle s'exécute volontiers, gardant son regard planté dans le mien.

-- Alors dis-moi ce que t'a inspiré cette carte blanche, Amanda...

Elle rougit aussitôt, et pas qu'un peu. Son regard devient fuyant, mais je lui prends la joue avant qu'elle ne baisse la tête.

-- Hey, Amanda... Faut pas avoir peur. Je suis sûrement plus ouvert que ce que tu peux imaginer. S'il y a quelque chose, un fantasme que tu veux réaliser... J'ai envie de dire qu'il n'y a pas meilleur moment! On est justement là pour ça, non? Et rien de plus.

-- Tu as raison, me dit-elle dans un sourire timide.

Son sourire revient, malicieux, coquin, luxurieux au possible. Bordel, je sens que je vais aimer ce qu'elle va me dire, là.

-- En fait, il y a peut-être quelque chose que je n'ai jamais osé faire. Et je n'ai jamais eu envie de le faire avec Cyrielle. Mais avec les hommes...

-- Et qu'est-ce que votre humble serviteur peut pour vous satisfaire, mademoiselle Amanda? lui fais-je avec une petite révérence, histoire de terminer de la détendre et qu'elle puisse se lâcher.

-- Tu promets de ne pas te moquer?

-- Sur mon honneur, Dame Amanda!

-- Alors voilà...

Quelques secondes plus tard, je suis allongé sur le lit. Amanda a retiré sa culotte et revient de la salle de bain avec une ceinture de peignoir et une autre sortie de sa valise. Se mordant la lèvre d'excitation, elle m'attache les poignets, les bras tendus au-dessus de ma tête, puis elle fait de même avec mes chevilles. La situation m'excite énormément. Ce n'est sûrement pas la première fois que je réalise le fantasme d'une femme, mais c'est bien la première fois qu'elle me l'explique avant de le faire, et je crois bien que c'est aussi la première fois que je me retrouve attaché.

Elle se met debout au-dessus de moi et commence à se caresser timidement. J'attends un peu, sachant très bien ce qu'elle attend. Mais la vue est superbe, même sa timidité qui, je le sais déjà, ne va pas durer. On se sourit, elle se détend, se met à onduler en caressant ses lèvres reluisantes, puis j'ouvre la bouche pour lui parler, exactement comme elle le désirait:

-- Je veux ta chatte, Amanda... Offre-la-moi, je veux te dévorer...

Elle ricane nerveusement mais vient s'asseoir délicatement sur mon visage. Ses mains plongent dans mes cheveux et ma langue cherche aussitôt le contact de sa vulve. Je la lèche avec douceur, caresse ses lèvres et son bouton aussi érigé que ma queue dans son dos. Elle gémit doucement, ondule avec sensualité, mais je sens sur mon cuir chevelu qu'elle monte en flèche. Ce que je ne peux que constater quand elle braque son regard dans le mien:

-- Tu l'aimes, ma chatte, boss?

Je lui offre un large sourire, à la fois excité et amusé qu'elle m'appelle ainsi à chaque fois qu'on baise. Alors je lui rends la pareille:

-- Je ne pouvais rêver meilleur goût pour ma secrétaire, Amanda.

-- Alors bouffe-la, mon salaud...

Je n'ai pas le temps de réagir qu'elle se penche en avant pour prendre appui sur le matelas et pèse de tout son poids sur mon visage. J'ouvre la bouche et tire la langue. Je n'ai plus que ça à faire alors qu'elle se met à frotter sa vulve sur ma face entière comme une acharnée.

-- Oh oui, boss! Tiens, tu la veux, tu l'as... Oh oui! Bois mon jus... Hummmm Regarde, j'en étale partout sur ton beau visage... T'aimes ça, que je dégouline sur toi, hein?

-- Hummfff! Oui! Encore!

Je suis épaté, et surexcité, par la facilité avec laquelle elle entre dans ce personnage dominant. Malgré cette excitation, je dois pourtant réfreiner mes envies de reprendre le dessus. Par réflexe, mon corps se met à onduler, je contracte et décontracte puissamment mon périnée, donnant des petits coups de bassin dans le vide tellement le désir de la défoncer grandit en moi.

Elle s'arrête de bouger et attrape mes cheveux pour cette fois me manipuler, agitant ma tête contre sa vulve que je peux presque voir palpiter. Puis elle me plaque contre elle, de toutes ses forces. Je me mets à aspirer son clitoris avec la même vigueur alors qu'elle a son premier orgasme de la soirée et que je suis en apnée forcée.

Lorsqu'elle me relâche, je laisse ma tête retomber contre le matelas en prenant une grande bouffée d'air, un sourire jusqu'aux oreilles.

-- Oh putain, Julien... C'était si intense, merci! s'exclame-t-elle en gardant son sexe frémissant à quelques centimètres de mon visage radieux. Mais c'est à moi de réclamer, maintenant. Je veux sentir en moi à quel point tu as aimé réaliser mon fantasme.

Elle se lève et va jusqu'à sa valise, d'où elle sort une boîte de préservatifs. Lorsqu'elle revient, elle en profite pour me goûter un peu, léchant mon gland et le suçotant, tout en caressant ma verge du bout des doigts. Lorsqu'elle déroule la capote sur mon sexe hyper tendu, je suis déjà dans un autre monde. Je ne pense même plus au fait que je suis attaché, je veux juste sentir la chaleur de son fourreau sur ma queue.

Elle s'y empale tout doucement, ses yeux presque moqueurs posés sur moi, sachant très bien mon impatience de me sentir la remplir. Mais elle a joui, elle, et s'en retrouve plus apaisée, alors que je ne rêve que de pouvoir décharger. C'est avec soulagement que je la sens appuyer ses reins contre les miens. Par réflexe, je pousse encore un peu plus profondément en grognant de plaisir.

-- T-t-t-t-t, me fait-elle avec un signe négatif de l'index tout en se penchant sur moi pour picorer ma bouche, relevant ainsi son bassin et ne gardant que mon gland entre ses lèvres. Laisse-moi faire, boss... Laisse-toi faire...

Je réussis à me détendre, je ne sais pas trop comment. Sûrement parce que je sais que son but est mon plaisir. Elle redescend un peu, jusqu'à la moitié de mon membre et je sens de puissantes contractions emprisonner ma tige par à-coups. Je fonds littéralement. Je me liquéfie sous elle et seules ses petites convulsions me gardent encore présent dans cette chambre.

Et enfin, alors que je commence même à peiner de garder les yeux ouverts, elle se met à aller et venir, embrassant mon visage de droite et de gauche et me susurrant:

-- J'aime ta queue, boss... J'aime la sentir en moi... Et par-dessus tout, j'aime le fait que Cyrielle soit au courant et m'y autorise...

Je ne réponds rien. Je crois qu'elle s'est faite jouir elle-même, en pensant et prononçant le nom de Cyrielle tout en me chevauchant. Elle ferme les yeux en lâchant un long soupir de doux orgasme, puis accélère ses mouvements. Et je ne me fais plus prier. Tout attaché que je suis, je lui offre des coups de reins solides qui la font décoller encore plus haut. Elle entoure ma tête de ses bras et enfonce mon visage dans ses seins que je lèche, mordille, comme je peux, tout en me démenant sous elle.

Je relève mes bras tendus et les passe par-dessus elle, jusqu'à pouvoir claquer ses fesses et m'y agripper. À cet instant, je reprends le contrôle quand elle a perdu le sien. Mes bras lui ont bloqué les siens et elle s'affale sur moi, le visage dans les draps, ses cheveux sur le mien alors que je la pilonne maintenant de toutes mes forces.

-- Oh oui, oui, oui, oui, oui!! crie-t-elle à tue-tête en oubliant sûrement qu'on se trouve dans un hôtel aux murs plutôt minces.

Mais je m'en contrefous. Les voisins peuvent bien être choqués, je ne pense plus qu'au moment où mon foutre va jaillir dans ce puissant orgasme qui me pend au nez. Et je ne parle pas du sien en train de faire vriller mes tympans avec ce chant délicieux du plaisir débridé. J'aurais aimé voir mon sperme gicler de mon gland et s'étaler sur sa peau, mais il en va tout autrement. Ensemble nous contractons tout ce que nous pouvons. Mes jets sont retenus par le plastique mais le plaisir reste décuplé par l'enserrement de mon pieu dans son antre, et j'ai comme un moment d'absence, en reprenant mon souffle.

Lorsque je reviens à moi, mes bras ont repris leur place initiale et elle est en train de les détacher, un sourire délicieux aux lèvres, celui d'une femme comblée. Avec ce même visage, elle détache mes chevilles et je retire la capote pour la jeter sur les draps en la regardant avec malice quand mon jus se répand sur le lit.

-- Si l'odeur te dérange, il y a un autre lit à côté, lui dis-je en ricanant.

Elle m'invite alors sous la douche, où nous en profitons pour quelques nouvelles caresses sensuelles. Elle me dit qu'elle se découvre bien moins timide que ce qu'elle aurait cru, que je réussis à lui faire oublier que c'est une sorte de tromperie, même si Cyrielle lui a donné son accord. Je lui rappelle alors que j'ai bien remarqué ce que lui avait fait de prononcer son nom.

-- Cyrielle était bel et bien là, avec nous... Et ta réaction est bien la preuve que tu peux être en train de prendre ton pied avec moi, sans que ton coeur n'oublie où est sa place. Et moi, ça me suffit. Enfin... Je veux dire... En plus de ce petit corps sur lequel je compte bien prendre ma revanche un jour!

Elle me renvoit dans ma chambre tout propre, dans une ambiance plus qu'amicale, et ma serviette sur l'épaule, je marche jusqu'à ma porte sans aucune pudeur sous les rires nerveux de deux adolescentes (sûrement en séjour avec leurs parents), que je salue comme si de rien n'était. Jusqu'au moment où je pose la main sur la poignée.

Putain de cartes magnétiques! Il m'est impossible de retourner dans ma chambre et les éclats de rire s'accentuent plus loin. Mais dans mon état, je prends la chose avec philosophie. Sans perdre de ma superbe, je fais demi-tour et vais frapper à la porte d'Amanda. Étonnée, elle m'ouvre et pouffe de rire à son tour quand je lui raconte ce qui m'arrive. Pendant qu'elle s'habille pour aller au restaurant, j'appelle la réception et leur dis de venir me chercher dans cette chambre-ci, histoire de ne pas poireauter à poil dans le couloir, quand même.

Lorsque je raccroche, je bande à nouveau et ne peut m'empêcher de me caresser en regardant ma secrétaire passer ses vêtements. Ce n'est qu'au moment où on entend frapper à la porte que je repasse ma serviette sur mes hanches. Une dame d'une cinquantaine d'années me demande de la suivre en rougissant jusqu'aux oreilles. Les adolescentes sont toujours là, les coquines. La femme m'ouvre la porte et se dépêche de repartir d'où elle vient après que je l'aie remerciée.

Le reste de la soirée, il n'est question de boulot à aucun moment, ce que je redoutais un peu. Nous sommes simplement deux amis qui prennent du bon temps ensemble. Au milieu du repas, je reçois un message d'Amandine qui me fait sourire de toutes mes dents.

-- Tiens, regarde... On n'est pas les seuls à en profiter.

Amanda prend mon téléphone et a tout de suite un hoquet de surprise en voyant le visage de ma blonde, la langue sortie, prête à avaler le sperme qui la recouvre. Mais le plus plaisant, c'est le texte qui accompagne la photo: "Le copain d'Alix n'est peut-être pas si fidèle que ça, après tout. Les voilà tous les deux cocus sans le savoir! Je t'aime et tu me manques".

Plus tard, dans la nuit, alors que nous sommes allongés l'un contre l'autre, les corps ruisselants de sueur et le souffle encore haletant, Amanda me demande comment elle a pu vivre différemment jusque-là. Et je connais la réponse à cette question, maintenant que j'ai Amandine et Annais dans ma vie:

-- Il faut être prêt, au moment où tu rencontres les bonnes personnes, ne pas avoir de freins, se foutre du reste du monde qui ne cherche que sa destruction. Parce que nous, en vivant pour et par le plaisir, un jour, on sauvera la planète.

Elle ricane, bien sûr, mais en attendant, nous ne faisons pas la guerre, nous.

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