Je me réveille avec la bouche pâteuse. Heureusement, Lydia est partie relativement rapidement, ce qui m'a empêché de me mettre minable. Je crois que la discussion la mettait mal à l'aise.

-- Écoute, a-t-elle fini par me dire. T'es un mec bien. Peu de mecs auraient osé ce que tu m'as fait ce soir alors qu'on se connaît si peu. Mais c'est avec Amandine que tu dois parler si tu veux la comprendre.

-- T'as raison, excuse-moi. Mais juste une chose. Elle savait très bien que tu viendrais ce soir?

Elle m'a simplement sourit en repassant son imper sur les épaules.

-- Je crois juste pouvoir te dire qu'elle tient à toi plus qu'elle n'a jamais tenu à personne.

Voilà à peu près tout ce que j'ai réussi à savoir. Et ce matin, je suis rempli de vide. Des questions et sûrement un paquet d'évidences en réponses qui ne veulent pas émerger. Je m'enferme dans mon bureau et me noie dans le travail, après avoir croisé une Mélanie rayonnante comme rarement. Il semblerait que son Jules ait été inspiré par cette séance de masturbation. Accepter, assumer. La question est surtout: que veut vraiment Amandine? Et est-ce que je suis prêt à l'accepter?

Bizarrement, j'en oublie presque que demain, je vais à nouveau baiser Annais devant Stéphane. Amandine prend toute la place, mon imagination travaille à plein régime. Je la vois déjà se mettre à genoux, à mes pieds, me vois la piétiner pour son plaisir... Ou l'inverse! Qu'elle me demande d'être celui qui est dominé. Elle me perd, me noie dans son mystère. Je ne sais plus sur quel pied danser, ne sais même plus si je veux encore danser. Et pourtant, je brûle de la revoir.

Le seul moment où je réussis à ne pas y penser, c'est cette réunion tant attendue, sur la création d'une maison d'édition. Avec cette sensation de devoir me prostituer pour avoir ce que je veux. Il n'est pas encore tout à fait question de qui fera quoi, mais plutôt de la ligne éditoriale. J'ai pu avancer mes arguments et je crois avoir fait bonne impression. En tout cas, je ferai partie de cette aventure et changerai sûrement bientôt de bureau. J'aimerais tant être plus en relation avec les auteurs.

Mais ce n'était qu'une parenthèse dans cet état qui est le mien aujourd'hui. Ça m'attire autant que ça me fait peur. Pas la domination en soi. Je crois que je prends mon pied à être celui qui impose sa lubricité, à voir une femme subir mes assauts. Plus j'y pense, plus je sais qu'elle ne me demandera pas d'être le soumis. Ce serait... complètement incongru. Je décide finalement de ne prendre aucune décision hâtive. D'abord voir ce qu'elle a à me dire.

Lorsque j'arrive chez moi, je la trouve sur le canapé. Dès que je pousse la porte, elle se lève d'un bond et me sourit timidement. Sur la table basse, l'apéritif est prêt, les verres servis et les petits fours chauds. Elle porte juste une robe d'été qui me laisse deviner qu'elle n'a rien d'autre en-dessous. Je lui souris à mon tour, peut-être plus décontracté que le reste de la journée. Elle a cet effet-là sur moi. Elle est si belle, si rafraichissante, qu'elle réussit par sa simple présence à me faire sentir moins lourd.

Je m'approche donc d'elle et l'embrasse sagement, vérifiant au passage d'une main dans le bas de son dos que je ne sens aucun élastique. C'est le cas. Elle n'a que cette robe sur elle, et ses tétons pointent déjà. Je sens que la discussion va être compliquée, car l'envie monte déjà. Il faut d'ailleurs que ce soit elle qui s'écarte de moi pour que notre baiser ne gagne pas en puissance.

-- Assieds-toi, Julien. Je nous ai préparé l'apéritif.

Je me laisse tomber dans le canapé et attrape mon verre de vin, le coeur accélérant. Elle s'installe près de moi, mais pas trop près non plus. Elle prend son verre et nous trinquons avant qu'elle n'entame:

-- J'espère ne pas t'avoir mis mal à l'aise, hier. C'était une idée d'Estelle. Je leur ai dit l'autre jour que je n'osais pas t'en parler, et quand elle a su que Lydia ne s'était pas levée, elle a dit que c'était l'occasion de faire d'une pierre deux coups. Je ne l'ai su qu'après qu'elle l'ait déjà ordonné à Lydia. Mais je n'ai pas voulu l'en empêcher.

Son attitude, le regard baissé sur son verre, ses doigts qui tapotent nerveusement sa cuisse couverte seulement à moitié, me fait fondre. Comment pourrais-je lui en vouloir?

-- Disons que c'est une manière atypique de mettre ça sur le tapis. Ça te va bien, je trouve, lui dis-je en lui souriant, penchant légèrement la tête pour chercher son regard.

-- Tu es tellement... génial! s'exclame-t-elle alors en rayonnant. Je l'ai tout de suite su.

-- Su quoi, exactement, Amandine? Des fois, tu me donnes l'impression d'avoir tout plannifié depuis cette fête chez ta tante. Comme si tu me manipulais depuis ce jour. Et c'est flippant, par moments!

Elle se décompose littéralement.

-- Tu... Non! Voyons, Julien! Tu crois...

-- Stop! crie-je pour couper court à cette partie. Je ne le pense pas vraiment, non. Je ne crois pas que tu sois une psychopathe, ou une érotomane qui m'aurait pris pour cible! Ahah!

Histoire de mettre un peu d'humour, je fais semblant de la regarder avec suspicion et lui demande:

-- C'est pas le cas, hein?

-- T'es con! qu'elle me lâche alors en ricanant. Je suis sérieuse, Julien. C'est quelque chose que j'essaye de te dire et qui n'est pas facile.

-- Pardon... Je voulais juste essayer de te détendre.

Je bois une gorgée de vin, puis m'avale un four en une bouchée avant de l'inviter à se livrer:

-- Je suis tout oui, ma belle. Prends le temps que tu as besoin, je me tais.

Elle baisse à nouveau les yeux, cherchant sûrement la force de démarrer. Je sais d'expérience que c'est toujours le plus dur. Mais une fois parti, on ne s'arrête plus. Pendant le long moment où elle rassemble son courage et ses pensées, je travaille intérieurement à rester silencieux, et à ne pas la toucher, même si la peau de ses cuisses parfaitement lisses est un véritable aimant pour mes mains.

-- Tu as raison sur un point, me dit-elle enfin. J'ai envie de toi depuis le premier jour. Ça, je te l'ai dit. Mais depuis plus longtemps que ça, il y a quelque chose qui m'attire, autant que ça me fait peur. C'est en moi, et tu l'as rapidement exacerbé. Je l'ai cherché avec beaucoup de garçons de mon âge, sans jamais ne serait-ce que le toucher du doigt. Mais toi... Tu as cette capacité... Je sais pas comment dire... À me traiter comme la dernière des putes, ou comme un jouet... Tout en me respectant comme on m'a jamais respectée.

Elle lève des yeux humides sur moi. Mon coeur rate un battement, puis reprend à cent à l'heure. C'est technival dans ma poitrine et dans mes tempes, alors qu'elle enchaîne en souriant:

-- Estelle et Lydia... Quand tu nous as vues... J'ai rapidement compris que tu n'avais vu que le début, d'ici. J'ai tenté de vivre avec elles ce que je sentais en moi. Mais si j'aime les femmes, ce n'est pas avec elles que je peux vivre ça. Et tu as... cette manière de me baiser. Putain, Julien, tu te rends pas compte. J'ai tellement besoin de ça... Voire de plus.

Elle baisse à nouveau le regard et cette fois, je pose ma main sur sa cuisse, et lui relève le menton pour qu'elle me regarde:

-- Amandine... Je devine ce que tu veux de moi. Je suis incapable de te dire si je pourrais te satisfaire. Mais il y a une chose dont je suis sûr et certain. Tu dois le dire, le prononcer. Si tu n'oses pas le dire, c'est que tu n'acceptes pas, que tu as peur. Alors dis-le.

Elle plonge ses yeux si clairs dans les miens et ses larmes se mettent à couler. Des larmes de joie, si j'en crois son sourire. Elle prononce enfin ces mots, comme si elle les avait répétés des milliers de fois avant de me les dire:

-- Julien, je veux me soumettre à toi, à ta volonté, à ta lubricité. Que tu fasses de moi ta chienne, ta poupée, peu m'importe, je le serai... Pour toi.

J'ai la bouche sèche. Je suis sûrement pivoine et je ne serais pas étonné de sentir d'ici une seconde des grosses gouttes de sueur perler de mes tempes où mon cerveau martelle brutalement. Je place mes mains tremblantes sur ses joues et nettoie ses larmes. Je voulais absolument l'entendre me dire ça. Mais bordel, je ne sais pas quoi lui répondre. Oui, bien sûr. Hier soir, j'ai pris un pied énorme à me servir de Lydia, et ce serait sûrement encore meilleur avec Amandine, plus belle, et que je connais mieux. Mais qui suis-je pour accepter qu'une femme se mette à mes pieds, qu'elle m'obéisse au doigt et à l'oeil (ou que je la corrige le cas contraire)? Moi, si épris de liberté? La mienne autant que celle des autres. Et qu'est-ce que j'y connais, à la domination, au fond?

Pourtant j'en ai envie. J'ai quelques fois assisté à des séances où une soumise était offerte à l'assemblée. J'ai donné des coups de martinet, sur les fesses ou les seins, même sur la vulve. J'ai pris plaisir à faire souffrir des femmes qui elles-mêmes prenaient plaisir à souffrir. Et pourtant, je ne lèverais jamais la main sur une femme qui ne l'a pas demandé. L'humain est paradoxal, il n'aime pas souffrir mais aime avoir mal. Des fois, je me demande si le véritable bonheur de l'humain ne se trouve pas dans la souffrance. Quelque part, c'est comme le Bien et le Mal. On veut le Bien, tout en sachant qu'il faut le Mal pour qu'il y ait du Bien. Si tout n'était que Bien, la notion de Mal n'existerait pas... et donc celle de Bien non plus.

Amandine, au fond, n'est qu'à la recherche de son bonheur. Elle veut savoir s'il passe par la soumission, elle n'en est peut-être pas aussi sûre qu'elle veut bien le croire. Là où elle semble sûre d'elle, c'est par rapport à moi. Je vois dans son regard que si elle doit vivre ça, ce sera avec moi et personne d'autre. Alors un instant, mes yeux plongés dans les siens, je nous imagine vivant ainsi. Jour après jour, elle m'accueille à genoux lorsque je rentre du boulot, l'appartement est nickel, ma bière prête et fraîche. Si quelque chose va de travers, je la corrige en la fessant dans le canapé. Si tout est parfait, je lui offre ma queue à sucer pendant que je bois ma bière en la félicitant. Je m'imagine même la sortir avec une laisse, trottant fièrement derrière moi, malgré les regards outrés des passants. Et aussi plaisant que cela puisse paraître, je lui réponds de but en blanc:

-- Je tomberais dans la routine, Amandine. Mais je veux te faire connaître ça.

Déception... puis incompréhension. Elle a entendu "non mais oui". Alors je m'explique:

-- Seulement ponctuellement. Je peux pas vivre tous les jours avec une soumise. Je veux pas ça. Du moins pour l'instant. Peut-être avec le temps, qui sait? Mais aujourd'hui, tu es ma copine. Je suis touché à un point, que tu veuilles de moi comme ça, que tu me le dises enfin. Seulement voilà. J'ai peut-être assez de traits dominants pour te mettre de temps en temps à mes pieds, mais pas tous les jours. J'ai besoin de quelqu'un avec qui je peux parler sans me demander si t'es d'accord parce que t'as peur de la fessée ou si c'est vrai.

Elle ricane et je trouve que c'est bon signe. Alors j'enchaîne:

-- Je crois qu'on devrait d'abord fonctionner par séances. Un après-midi, ou une soirée, pour commencer, par exemple. Voir si on prend tous les deux notre pied. On avisera avec le temps. Après tout, t'es jeune... et je suis pas encore si vieux que ça, hein! T'es une fille géniale, aussi, Amandine. Et je dois bien avouer que depuis hier soir, l'idée de devenir... un vrai dominant, m'excite énormément. Maintenant embrasse-moi.

Elle se jette sur ma bouche. Elle prend mon visage dans ses mains et m'embrasse avec fougue. Je sais que ça veut dire merci. Je sais qu'elle est soulagée, et moi aussi. Je ne sais par contre pas du tout où tout ça va nous mener! Mais dans l'instant, je m'y engouffre avec joie. Et une trique de tous les diables...

Ma main s'insinue entre ses cuisses et remonte sèchement jusqu'à son sexe, que je trouve trempé. Elle ouvre grand les yeux en m'embrassant toujours et sourit avant de me mordre la lèvre alors qu'un doigt se glisse en elle. Elle ne se gêne pas pour écarter les jambes. Je la fouille gaiment pendant qu'elle s'installe au fond du canapé, déjà affairée à baisser ses bretelles pour m'offrir ses seins généreux aux tétons bandés.

Mais alors que je me mets à aller et venir avec fermeté entre ses cuisses, elle m'attrape le poignet pour m'arrêter, ahanant:

-- Attends... attends...

Surpris, je m'arrête et attends la suite.

-- Je veux faire quelque chose, si tu le permets, me dit-elle avec dans le regard autant de désir brûlant que d'appréhension.

-- Vas-y, lui dis-je en retirant mon doigt de son antre inondé.

Je le suce pendant qu'elle se lève. Sa robe tombe à ses pieds et je me retrouve presque nez-à-nez avec son cul. Il me faut prendre sur moi pour ne pas sauter dessus et lui écarter les fesses pour lui lécher la rondelle. Elle se retourne rapidement, gênée, ou stressée, je ne sais pas. Les jambes serrées, elle se glisse au sol, à genoux, les fesses posées sur ses talons. Elle pose ses mains à plat sur ses cuisses et baisse la tête, le dos pourtant bien droit, la poitrine gonflée fièrement dressée vers moi. Je la vois prendre une grande inspiration puis elle prononce fébrilement, la voix tremblante:

-- Julien. Je m'offre à toi, corps et âme. Quand bon te plaira, ta copine, ta salope, deviendra ta chose insignifiante, l'outil de ton plaisir. Je serai la chienne obéissante que tu pourras dresser à ta guise, récompenser ou punir selon ta volonté. À chaque fois que tu m'en donneras le signal, je serai prête à tout pour te satisfaire, à endurer toute ta perversité, à me donner à toi sans aucune retenue. Julien? Veux-tu de moi ainsi?

Je ne suis pas sûr que j'étais prêt pour ça. Peut-on seulement l'être un jour? J'ai souvent fantasmé avoir une soumise à moi. J'ai même déjà pensé à Annais dans ce rôle. Je reste persuadé que ça lui plairait. Mais rien ne pouvait me préparer à ça. Je n'ai toujours été qu'un bon coup. Et encore, pas pour tout le monde. Celles qui aiment se faire pilonner pendant des heures sont souvent déçues, avec moi. Enfin... je pense qu'elles sont régulièrement déçues, cela dit! À moins qu'elles ne tombent sur des mecs dopés. Je n'ai jamais été mis sur un tel piédestal. Que ce soit sexuellement ou humainement. Là, c'est les deux à la fois.

Mais comment dire? Je la veux. Corps et âme, comme elle dit. Je sens monter en moi la puissance du lion, alors qu'elle relève timidement un regard interrogateur sur moi. Je me rends compte que je n'ai pas répondu à sa question quand la lèvre que je mords me lance des pics de douleur. Aussitôt, je l'attrape par les cheveux et termine de lui relever la tête, lui répondant sur le ton de la menace:

-- Je te veux, Amandine. Putain, je te veux. Et je vais t'avoir. Les mains dans le dos, et elles ont pas intérêt d'en bouger.

Elle s'exécute avec empressement, pendant que j'ouvre ma braguette et gigote sur le canapé pour en sortir mon membre tendu à souhait. La tenant par les cheveux, je la fais se pencher sur ma queue pour qu'elle l'avale. Entièrement. Elle est à deux doigts de perdre son équilibre et de s'affaler sur moi, mais elle tient le coup. Elle toussotte sur ma queue, sa salive explose sur mon bas-ventre, et je lui relève la tête.

Elle pleure déjà, les yeux rougis, le souffle difficile. Je grogne de plaisir quand elle ouvre elle-même la bouche, prête à me satisfaire à nouveau. Je ne me fais pas prier. Je lui assenne deux coups de reins au fond de la gorge, ne pensant plus à rien d'autre. Je me rends compte qu'elle m'a en fait préparé un peu. Sa façon de mettre toujours mon plaisir avant le sien, malgré moi. J'ai toujours fonctionné comme elle, mais elle m'a appris à recevoir plus qu'à donner. Maintenant qu'elle est à genoux devant moi, à mes pieds, je suis prêt à prendre. Je m'en sens capable.

Je ne l'empêche pas de relever la tête quand je sens ses haut le coeur trop violents. Elle tousse, crache sur son ventre, respire difficilement, comme si elle venait de courir un marathon. Au moment où je la penche à nouveau en avant, elle perd cette fois son équilibre, mais se retient avec ses mains sur mes genoux. Je me surprends moi-même. Ma main vient gifler son sein gauche en criant:

-- Les mains dans le dos, je t'ai dit!

Elle grimace de douleur puis me regarde avec frayeur, quand je lui crie dessus. Ses mains retrouvent rapidement leur place et d'un coup, elle me sourit. Les joues remplies de larmes, le souffle encore court, elle rayonne littéralement.

-- Pardon... Maître... Ça ne se reproduira plus.

Le mot est lâché. Maître. Au fond de moi, je sais que je ne mérite pas ce titre. Énormément de gens auraient éclaté de rire en l'entendant me nommer ainsi. Mais j'adore. Putain, j'aime ça! Je m'avance un peu dans le canapé pour qu'elle n'ait pas autant à se pencher et appuie des deux mains sur son crâne jusqu'à ce qu'elle ait mon gland en bouche. Je la retiens alors et serre les jambes sur elle. Elle ne bouge plus d'un poil. Je lui chuchotte alors:

-- Ton Maître va marquer son territoire. De deux manières. La première étant celle-ci.

Et je me mets à baiser sa bouche. Elle n'a quasiment pas à bouger. Juste garder les mains dans le dos, la bouche ouverte, et respirer dès qu'elle en a l'occasion. Juste. Ce n'est sûrement pas aussi simple que de le dire, aux différents bruits qui sortent de sa bouche, proches, souvent, de l'étouffement. D'habitude, je tiens plus longtemps. Mais je crois avoir déjà souligné que depuis quelques jours, je n'ai plus aucune habitude. Je sens mon foutre monter et ne peux rien faire pour retenir. Ou alors je n'en ai aucune envie. Je ne sais pas vraiment.

Lorsque je la libère enfin, elle redresse son torse telle une plongeuse qui sort de l'eau. Elle tousse, sa bave coule autant que ses larmes. Son regard me prouve son plaisir. Peut-être a-t-elle même joui. Elle est toute molle et je n'ai pas à forcer pour l'allonger au sol. Par réflexe, plus qu'autre chose, elle garde les mains dans le dos alors que je me tiens au-dessus d'elle, une jambe de chaque côté, ma queue dégoulinante de salive dans ma main qui va et vient.

Je râle comme un animal en crachant mon sperme sur elle. Elle en a partout, il y en a même sur le sol. Ses cheveux, son visage, ses seins, son ventre, même un peu sur ses bras. J'halète au-dessus d'elle en souriant. Elle m'y répond, semblant prendre un pied monstrueux.

-- Et maintenant la deuxième, lui fais-je alors en la chopant par les cheveux pour la lever.

Dès qu'elle bouge un bras pour s'appuyer au canapé, je lui regifle un sein:

-- Dans le dos!

-- Oui, pardon Maître!

Je crois que je vais peut-être m'y habituer, à ce petit nom-là! Je la tire par les cheveux vers le haut et elle couine de douleur, poussant comme elle peut sur ses jambes pour se mettre debout. Quand elle réussit enfin, elle est exténuée. Ma main claque sa fesse.

-- Aïe!

-- Quoi? lui demande-je en la fessant à nouveau au même endroit.

-- Merci Maître, répond-elle les dents serrées.

Satisfait, je termine mon verre cul-sec, puis le sien. Je la pousse jusqu'à la salle de bain et dans la douche.

-- À genoux.

Je la vois hésiter. Elle comprend déjà. Elle ne s'y attendait clairement pas. Pourtant, elle ne dit rien. Je me tiens debout devant elle, prenant mon sexe encore à moitié gonflé dirigé vers elle. Les secondes suivantes sont longues. Je la regarde malgré moi avec sévérité, alors que j'aimerais la couvrir de baisers tendres. Dès que mon jet commence à sortir de mon gland, elle baisse la tête et je lui ordonne de la relever. Elle se prend une douche d'urine sans broncher. Quand j'arrose ses seins, elle les tend vers moi. Bon Dieu, elle me sourit.

Une fois terminé je retire tous mes fringues en la regardant.

-- Que tu es belle, Amandine. Si un jour on m'avait dit que je te baiserais, j'aurais eu du mal à le croire. Alors ça...

Elle ricane et rougit, en gardant sa position. Quand je la rejoins, elle tire la langue vers mon sexe rabougri. Je lui l'offre. Je fais couler de l'eau chaude sur nous pendant qu'elle suçote ma queue avec tendresse. Je ne tarde pas à bander à nouveau. Sa langue est une véritable machine à érection. Alors je la relève avec douceur. Putain, je crois que je l'aime, vraiment. Je pose mes mains sur ses joues comme un trésor que j'aurais peur de casser, et l'embrasse sous le jet de la douche.

D'elle-même, elle s'accroche à mes épaules et passe une jambe autour de mes hanches, cherchant à plaquer mon gland redevenu trugescent contre sa vulve palpitante d'envie. Mes mains glissent sur ses hanches et l'aident à venir s'empaler. Les yeux dans les yeux, comme un moment de communion, où on n'a rien à se dire, où tout passe par nos souffles entrecoupés de gémissements et par nos regards.

Je la fais aller et venir le long de ma verge, elle contracte son vagin d'une force incroyable. Nos bouches se retrouvent, nos langues s'enroulent l'une sur l'autre, je la serre dans mes bras, cogne mon bassin contre le sien par à-coups. Il me semble qu'elle jouit à chacun d'eux.

-- Viens... en moi... me souffle-t-elle avec une regard suppliant auquel il ne me vient même pas à l'idée de lutter.

Je la plaque contre le mur, sa deuxième jambe vient m'entourer, me serrant contre elle de toutes ses forces pour ne pas tomber. Ma tête dans ses seins, je la lèche, la tète en lui assennant à présent des coups de boutoir puissants qui lui arrachent autant de cris de plaisir.

-- Oui, viens! Jouis, Julien!

Elle me rend dingue. Dans tous les sens. On n'a même pas eu besoin de se mettre d'accord pour comprendre tous les deux qu'il n'y avait plus de Maître et de soumise. Juste deux êtres qui veulent s'aimer.

Mes doigts s'enfoncent dans la peau de ses fesses lorsque je jouis, violemment, au fond d'elle. Il n'y a pas meilleur moment. Ses contractions en rythme avec les miennes font de son puits une véritable trayeuse à sperme. C'est à peine si je remarque que nos sexes se sont désemboîtés quand elle redescend de son perchoir. Je la prends contre moi, dévore son cou en reprenant mon souffle, mes esprits. Je crois que c'est seulement maintenant que je me rends compte que je lui ai pissé dessus. Et j'ai adoré.

-- Merci, Julien... me souffle-t-elle à l'oreille. Merci de m'accepter telle que je veux être avec toi.

-- Merci Amandine. Merci à toi de me permettre de vivre encore. Promets-moi une chose, une seule.

-- Tout ce que tu veux.

-- Non, une seule chose, Amandine. Ne me laisse jamais devenir routinier.

Elle ricane, mais je crois n'avoir jamais été aussi sérieux.

-- C'est promis, me dit-elle en posant un bisou sur mon nez. Mais faudrait peut-être penser à arrêter l'eau, maintenant.

J'éclate de rire en coupant le robinet. Et dire que demain, elle va me regarder baiser Annais...