Chapitre 19

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Le réveil est tardif, en ce dimanche. Amandine dort encore profondément et j'ai envie de café. Je me lève donc sans un bruit et m'en sers un que je réchauffe, tout en vérifiant mon portable. Aucun message de Stéphane et Annais. Je hausse les épaules, me disant que ça veut sûrement dire que tout va bien.

De notre côté, les choses vont parfaitement bien. Elle m'a avoué avoir pris un pied dingue, au moment où j'ai dit à Stéphane qu'elle serait d'accord de le sucer. Pas tant de pouvoir le pomper comme elle l'a fait, mais le fait que ça vienne de moi. Même si j'ai eu le sentiment qu'elle ne me disait pas tout, je me suis contenté de ça. J'étais exténué et me suis dit que j'approfondirais plus tard cette question. Comme une impression qu'elle disait ça plus pour me faire plaisir qu'autre chose. Peut-être aurais-je dû lui demander son avis avant de proposer à Stéphane, je ne sais pas.

Quoi qu'il en soit, si Amandine aurait préféré que je lui donne l'occasion de refuser ou d'accepter, le plaisir avait largement dépassé la déception. Tout le long du retour, elle a appuyé sa tête sur mon épaule, un large sourire aux lèvres. En rentrant, je pense qu'elle aurait bien baisé au lieu de parler. Mais je n'ai plus 20 ans, et les émotions qui m'ont traversées hier soir m'avaient mis sur les rotules. À défaut de savoir ce qu'en avaient pensé Annais et Stéphane, j'ai eu besoin qu'elle me le dise, même si sa façon de parler suffisait à ce que je comprenne. Elle avait un côté câline exacerbé qui n'était pas désagréable. Je ne suis peut-être pas un expert, mais une femme qui vous câline de cette manière est à mes yeux une femme heureuse.

-- Même si tu ne t'étais pas occupé de me faire jouir, j'aurais été comblée, Julien, m'a-t-elle dit avec un air que je lui surprends parfois.

Elle me dit quelque chose et semble scruter ma réaction, jusque dans les plissements de mes yeux. Comme si elle attendait de voir quelque chose sur mon visage, mais qui ne vient pas. Je me dis qu'on est assez honnête l'un envers l'autre pour qu'elle réussisse à me dire ce qu'elle a envie de voir en moi. Comme je lui dirai sûrement que mon amour est partagé entre deux femmes, et que peut-être que mon amour pour elle n'est pas aussi intense que le sien pour moi.

Mais en ce dimanche matin, je n'ai pas envie de penser à tout ça. Je me lève discrètement alors qu'Amandine ronfle légèrement et vais préparer le petit-déjeuner. L'odeur du café doit la sortir de ses songes et elle sort de la chambre, dans son plus simple appareil, comme nous avons pris l'habitude de vivre dans cet appartement. Malgré ses yeux gonflés et ses cheveux blonds en bataille, elle est magnifique. Je lui souris quand elle vient se coller à moi pour un baiser. Sans un mot de plus que "Bonjour", elle se glisse à genoux et de ses doigts fins, elle relève ma verge molle jusqu'à pouvoir la prendre entre ses lèvres.

Sa langue si agile ne tarde pas à me donner une érection de tous les diables. Je me laisse aller contre le plan de travail et regarde ma belle Amandine me sucer avec cette ataraxie que je n'ai vu que chez peu de gens. Elle s'occupe de mon membre avec douceur, presque de la paresse, tout en y mettant une tendresse plus que bienvenue. Comme s'il s'agissait d'un baiser matinal, simplement. Par moments, elle me sourit, les yeux pétillants, lorsque je lâche un râle plus puissant.

Ma main dans ses cheveux est ferme sans pour autant la brider dans ses mouvements. Ses doigts fins caressent mes couilles et mon périnée, me procurant des frissons dans tout le corps. Bientôt, je ne sais pas comment mes jambes font pour me porter encore. Ses lèvres, sa langue, ses doigts courent sur ma verge, aspirent ou serrent mon gland. La tête me tourne délicieusement, je perds toute notion du temps, au point que je ne sens venir mon orgasme qu'au tout dernier moment.

Amandine, elle, est tout à son affaire, concentrée, maintenant. Elle a dû repéré mes contractions et a posé mon gland sur sa langue, une main ferme sur ma queue prête à cracher mon jus. Elle l'avale en entier, faisant bien attention à n'en perdre aucune goutte. Elle se relève et m'embrasse tendrement en ondulant contre moi.

-- Je pourrais te faire ça tous les matins, sans jamais me lasser, me dit-elle en reprenant cet air énigmatique.

-- Je pourrais te prendre au mot, lui dis-je en buvant une gorgée de café avec un large sourire.

-- Tu n'as qu'une chose à dire, Julien, me lance-t-elle avec un clin d'oeil avant de rouler du cul jusqu'à la fenêtre, exposant son corps nu à tout le voisinage pour jeter un coup d'oeil vers l'appartement de Lydia.

Elle semble songeuse, alors je la laisse un instant, disposant tout ce qu'il faut sur la table pour un petit-déjeuner prolixe.

-- Il va falloir éliminer, après ça, me dit-elle en désignant la table remplie.

Elle a dans la voix ce petit truc qui ne vous laisse aucun choix, ou qui brise toute volonté, je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, quelques secondes plus tard, elle est penchée sur la table, la croupe tendue vers ma langue qui la flatte du clitoris à l'anus. Sa petite rondelle frétille de plaisir quand je m'y attarde, la lubrifiant largement de ma salive. Elle comprend le message et se laisse aller sur la table, se détend complètement en prévision de recevoir ma queue.

J'y glisse un doigt, puis deux en mordillant ses fesses, elle ondule déjà en gémissant fort. La cyprine coule sur ses cuisses ouvertes, la vue est magnifique. Je ne peux m'empêcher de la doigter de plus belle. Elle creuse son dos, s'accrochant aux bords de la table.

-- Oh oui! Prends mon cul, il est à toi! s'écrie-t-elle sans même se retourner vers moi. Défonce le cul de ta petite chienne!

Le déclic se fait automatiquement dans ma tête. On ne le dit pas assez, mais les mots pendant les actes, c'est quelque chose. Quels qu'ils soient, ils multiplient les sensations, donnent une dimension presque divine au moment. Que les mots soient doux ou crus, ils sont peut-être ce qui fait la différence entre un putain de pied et la violente déflagration de l'orgasme pur, celui qui vous laisse inerte, complètement perclus, où même respirer demande un effort conscient. Les mots me projettent dans un monde de luxure et Amandine le sait. Elle sait exactement où elle veut m'emmener, ce qu'elle va éveiller en moi et ce qu'il lui faudra subir en fonction.

Mes doigts ressortent de son cul et mes deux mains se lèvent avant de s'abattre violemment sur ses fesses. La douleur la fait crier, mais elle se met aussitôt à onduler, tournant son visage vers moi, heureuse de ma réaction. Je présente ma queue dure comme la pierre à sa vulve inondée, reluisante, puis me plante en elle d'un coup de reins sûr. Deuxième cri, aussitôt suivi d'un râle de plaisir. Déjà, sa cyprine se répand sur mes bourses et goutte au sol. J'attrape sa tignasse et la tire à moi sans ménagement, pour coller ma bouche à son oreille:

-- Je vais te déchirer le cul comme la dernière des catins... T'as aimé ça, hein, sucer mon pote devant moi?

-- Autant que toi à me regarder le faire en baisant Annais, sale pervers, me répond-elle les dents serrées par la douleur à son cuir chevelu et un regard plein de défi.

Un instant, je lève la main comme pour lui faire ravaler ses mots, prêt à la gifler, dans le feu de l'action. Au lieu de ça, je la fait claquer sur sa fesse. Je ressors ma queue de son vagin et apprécie d'un râle sourd de voir ma verge lubrifiée à ce point. Elle vient elle-même écarter ses fesses quand je pose mon gland sur son oeillet. Tirant de plus belle sur ses cheveux, elle lâche un râle de douleur, mais je sais qu'elle s'apprête à subir bien pire.

À peine son anus commence-t-il à s'ouvrir sous la pression de mon gland que je pousse mes hanches en avant. Elle n'arrive même pas à crier. Si je ne la tenais pas, elle se serait écroulée sur la table. Ses mains ont rattrapé les bords de la planche et elle semble vouloir essayer de la casser. La tête légèrement tournée, je peux voir ses yeux exhorbités, son visage devenir écarlate. Moi-même j'ai reçu un bon élancement qui me fait rester au fond de son cul quelques secondes sans bouger. Lorsqu'elle réussit à reprendre son souffle, elle me sidère presque:

-- Tu m'as fait atrocement mal... J'en veux encore... Défonce-moi le cul...

Je suis en train de perdre pied. Totalement. La sonnette retentit, mais je ne l'entends pas. Ses mots résonnent encore et encore dans ma tête, mes yeux braqués sur son anus écarté par ma verge tendue. Je sens la violence monter, presque malgré moi. Je sais que c'est une violence qu'elle vient elle-même de provoquer et que la démonter sauvagement ne serait que répondre à sa demande. Mais je me retiens. Je ne peux pas me lâcher à ce point, pas ici, pas maintenant. Pas sur elle.

Elle se met à remuer son cul et me sors de mes pensées. Je rafermis ma prise sur sa tignasse de cheveux et lui assène plusieurs coups de reins qui la font exprimer son plaisir sans retenue. Petit à petit la vision de ma queue allant et venant entre ses fesses, mes hanches qui cognent sa croupe, me fait revenir à moi.

-- Julien, gémit-elle en essayant de se tourner vers moi à plusieurs reprises.

Mais à chaque fois, je tire un peu plus fort sur ses cheveux, lui offre un coup de boutoir plus puissant. Elle cède à chaque fois au plaisir. Mes couilles qui claquent contre sa vulve dégoulinent de cyprine. Signe qu'elle a sûrement joui, et pas qu'un peu, alors que j'étais ailleurs.

Puis tout revient d'un coup. Elle qui gémit mon nom, la sonnette qui retentit à plusieurs reprises.

-- Bordel, qu'est-ce que...?

-- Y a quelqu'un à la porte, me dit Amandine en ricanant, comprenant que je n'avais pas calculé.

Ça me met dans une rage toute rouge. Marmonnant des noms d'oiseaux à l'adresse de la personne qui se tient derrière la porte vers laquelle je me dirige, je ne prends même pas la peine de m'habiller, de camoufler quoi que ce soit. J'ouvre la porte d'un coup sec, en grand, mon sexe en érection, la bouche prête à renvoyer l'importun ou l'importune.

Je reste pourtant interdit:

-- Annais?

Elle est devant moi, le visage humide, les yeux rouges d'avoir pleuré. Toute cette violence en moi s'évanouit aussitôt, comme si elle n'avait jamais existé. Elle ne sait pas où se foutre en me voyant ainsi. Elle est d'ailleurs à deux doigts de faire demi-tour quand je la prends par le bras et la tire à l'intérieur en claquant la porte derrière elle. Je la prends aussitôt dans mes bras et elle éclate en sanglots alors qu'Amandine se rend compte de la situation. Elle nous rejoint et frotte le dos d'Annais pour tenter de la calmer.

-- Je... suis désolée... En plus, je débarque au plus mauvais moment! s'écrie-t-elle une fois notre étreinte terminée, en désignant mon sexe qui n'a presque pas ramolli.

-- C'est rien. Qu'est-ce qui t'arrive, ma belle? lui demande-je en caressant ses joues, pour sécher ses larmes.

-- Allez vous asseoir, me fait Amandine en passant ses doigts fins sur mes couilles et ma verge qui se retend dans l'instant. Je nous ramène du café.

Elle roule du cul jusqu'à la cuisine et j'accompagne Annais jusqu'au canapé où nous nous installons l'un contre l'autre. Elle baisse les yeux sur mon érection et se met à ricaner.

-- Cette belle queue, me dit-elle en suivant ma grosse veine du bout de l'index. Elle me ferait oublier tous mes soucis.

-- Et elle te fera bien plus que ça, lui dis-je en prenant sa main baladeuse dans la mienne. Mais dis-nous d'abord ce qui s'est passé.

Amandine pose les tasses sur la table et vient s'asseoir de l'autre côté d'Annais, n'hésitant pas à lui déposer un baiser dans le cou en lui prenant son autre main. Encore confuse, Annais prend un peu de temps avant de répondre. Enfin, je la sens serrer sa main dans la mienne et nous sourire chacun à notre tour, même si elle se force.

-- Lorsque vous êtes sortis de la chambre, nous étions sur un nuage. Nous nous sommes simplement allongés l'un contre l'autre et il me chuchotait combien il avait aimé. On vous a écoutés en train de remettre ça en bas. Il s'est endormi, bercé par vos gémissements et mes caresses. Je vous ai écoutés jusqu'au bout. Ça m'excitait. Mais j'étais si bien, contre lui. Il a dormi comme une masse jusqu'à ce matin.

Elle se crispe clairement en y repensant. Amandine pose sa tête sur son épaule et je rafermis ma prise sur sa main pour l'encourager à continuer.

-- J'avais envie de lui, envie de ce qu'il était prêt à me donner. J'ai cru que quelque chose s'était réveillé en lui, hier soir. Alors je me suis dit que plus que des mots, on avait besoin de se sentir... L'un dans l'autre... Et il a plutôt bien réagi... Au début.

Elle baisse les yeux sur le sol et ensemble, avec Amandine, nous la serrons encore contre nous.

-- Mais rien n'a changé? lui demande Amandine d'une voix douce.

Annais répond que non d'un signe de tête.

-- Mais c'est pas le pire. Jusque-là, il a toujours terminé. Même si son ennui se transmettait à moi et que je ne prenais pas mon pied, il allait jusqu'au bout. Là, il s'est agacé et m'a repoussée... Et je... J'ai mal réagi. Parce que le temps d'un battement de cils, j'ai eu le sentiment qu'il repoussait la faute sur moi. Alors... Alors j'ai... Oh! Je m'en veux!

Elle plonge son visage dans mon torse, et je l'accueille avec toute mon amitié, tout mon amour pour elle.

-- Ça va aller, Annais, lui dis-je. Qu'est-ce que tu lui as dit?

Je connais son caractère. Elle est plutôt du genre très gentille, douce et soumise. Quand elle se met en colère, par contre, elle peut rapidement dire des choses qu'elle regrette aussitôt. Mais pas question de lui parler de ça pour l'instant. Elle lève des yeux humides et désolés sur moi, puis reprend sa position assise pour offrir exactement le même regard à Amandine.

-- Je lui ai dit que quand c'était Amandine qui s'était occupée de lui, il avait plus que bien aimé.

Elle a dit ça les yeux baissés, rouge de honte. Amandine et moi avons la même réaction qui heureusement reste invisible pour Annais. On sait tous les deux ce que ce genre de paroles a pu engendrer. Reprocher à Stéphane d'avoir pris du plaisir dans la bouche d'Amandine alors même que j'étais en train de la faire crier de plaisir. Je connais mon pote et il a dû partir dans une sacrée colère, toute intérieure, comme il sait si bien le faire.

-- On a eu des mots, continue-t-elle sans préciser. Puis il m'a dit qu'il devait réfléchir, alors je l'ai laissé en lui disant que je passerais la nuit ici. J'espère que vous ne m'en voulez pas, je ne savais pas où aller.

-- Tu as bien fait, Annais, lui répond aussitôt ma blonde aux tétons encore durs. Mais réfléchir à quoi, exactement?

-- À tout ça, dit-elle après un petit moment. À son... problème, et pourquoi hier il a pris du plaisir alors que ce matin, plus rien. Je crois qu'il se demande s'il a bien fait d'aller aussi loin, si on n'aurait pas dû simplement continuer comme c'était au début... Ou même encore avant, rajoute-t-elle avec un sanglot.

Mais je ne le connais que trop bien. Et elle aussi. Elle est triste et voit tout en noir. Je suis pourtant certain qu'au fond d'elle, elle sait très bien que si Stéphane remettait en question son choix de laisser Annais avoir un amant, il ne l'aurait jamais laissée venir ici. Ça sent quand même la grosse crise, mais je prends le parti de me dire qu'il faut en passer par là, que ce n'est qu'une remise en question qui aboutira sur un réajustement, une redéfinition de tout ça, sans en bouger les bases. Les choses se disent et c'est le plus important. La place de Stéphane est compliquée, dans tout ça, car il ne sait pas ce qui lui arrive, il doit justement trouver comment se positionner, et ce genre de préoccupation est plutôt une chose saine.

-- Tu sais, dis-je à Annais en lui caressant la joue pour qu'elle me regarde. Je crois que c'est normal, que lui-même s'en veut de ce qui s'est passé. Il doit comprendre, pour trouver la bonne place. Tu as fait tes expérimentations, ces derniers jours, et tu t'es découverte, tu t'es encore embellie des moments qu'on a vécus ensemble. C'est peut-être à son tour, afin qu'il puisse être aussi... complet que toi? Et puis si vous n'êtes pas faits pour baiser ensemble, ça ne changera rien au fait que vous êtes fait pour vous aimer.

Pendant que je lui parle, elle sourit. Doucement mais elle sourit. Ses yeux humides la rendent encore plus sexy. Elle pose ses lèvres sur les miennes avec douceur et une vague de chaleur m'envahit quand elle mumure un "merci" contre ma bouche. Je sens les bras d'Amandine nous entourer et nous serrer doucement.

-- Pour la baise, tu nous as nous, chuchote-t-elle à l'oreille d'Annais.

Aussitôt, elle lui embrasse la nuque, lui rajoutant quelques mots:

-- Détends-toi... Je suis là pour ça...

Je ne me vexe pas longtemps qu'elle ne m'inclue pas dans sa phrase. Elle attrape les seins d'Annais à pleines mains et les malaxe en continuant de l'embrasser. Ma belle brune ferme les yeux et sourit un peu plus franchement sous l'effet des attentions de ma blonde. Je ne tarde pas à retrouver la tension entre mes jambes et malgré ses yeux toujours fermés, Annais est comme attirée et ses doigts fins courent sur toute la longueur de mon sexe que son contact finit de durcir.

Un moment, elle semble hésiter. Je la comprends. Ses craintes par rapport à Stéphane la submergent et elle pourrait avoir des remords à prendre du plaisir alors qu'il est en pleine crise existentielle. Je l'embrasse. Ce n'est pas un baiser fougueux qui appelle la luxure comme à notre habitude. C'est un baiser plein d'amour et de compassion.

-- Tout va bien se passer, lui dis-je entre deux baisers d'une douceur qui me surprend moi-même.

Elle ouvre alors les yeux et me fixe. Je vois ses peurs, la peur de perdre Stéphane. Alors je lui souris, pour la rassurer. Amandine n'a pas quitté ses seins et nous regarde avec tendresse, touchée par le lien qui m'unit à Annais, sans aucune jalousie. Mon coeur s'emballe et je rougis sûrement. Annais me sourit alors et hoche la tête, puis nos baisers reprennent.

Cette fois, elle saisit mon membre et le branle doucement. Sa main passe sur mes bourses et les malaxe tendrement. Amandine s'occupe déjà de la déshabiller, avec la même douceur que nous avons l'un pour l'autre. Cela dépasse le simple plan à trois. Nous avons tous des sentiments l'un pour l'autre et les laissons s'exprimer, même si je sais qu'entre elles, ils s'agit de sentiments bien moindres. Mais j'aime à penser qu'une belle amitié est en traind e naître devant mes yeux.

Sa main me quitte le temps que son haut finisse sur le sol. Amandine lui défait son soutien-gorge puis la met debout. Elle se lève avec elle et je les regarde, pendant que ma blonde la met totalement nue. D'où je suis, je remarque un couple d'en face nous mater. Mais je ne dis rien, peu m'importe. Il ne s'agit pas d'exhibitionnisme, pas de luxure ou de dépravation. Nous allons juste nous faire du bien.

Amandine assied Annais près de moi puis se laisse tomber à genoux devant nous, une main sur chaque sexe, un large sourire aux lèvres.

-- Embrassez-vous, nous dit-elle. Vous êtes si beaux... Embrassez-vous et laissez-moi faire.

Elle plonge alors son visage entre les cuisses d'Annais tout en me branlant. Nous gémissons à l'unisson, je me jette sur sa bouche. Nos langues se cherchent, se trouvent, se cachent pour mieux se retrouver. Nos souffles chauds et saccadés se mêlent comme nos corps l'ont fait si souvent. Lorsqu'Amandine pose ses lèvres sur mon gland, je râle et serre encore plus Annais contre moi. Comme si c'était elle qui me procurait ce plaisir. La langue d'Amandine me rappelle pourtant à son bon souvenir, me tendant de tout mon être alors qu'elle a plongé deux doigts dans l'antre dégoulinante de mon amante.

De longues minutes passent ainsi. Annais et moi nous embrassons avec passion, mes mains la caressent alors qu'elle est de plus en plus affalée dans le canapé, se laissant complètement aller à l'experte qu'est Amandine pour donner du plaisir. Celle-ci passe de l'un à l'autre, alternant bouche et main avec une dextérité épatante. De petits coups d'oeil vers elle pour qu'elle se rende compte du plaisir qu'elle nous offre me montrent l'intensité de sa concentration à nous offrir ça.

Annais prend mon visage et l'enfouit dans ses seins lorsque les doigts d'Amandine la font se tendre. Secouée par un orgasme puissant qui se transmet à moi, je plonge une main dans les cheveux d'Amandine et l'appuie sans ménagement jusqu'à mon bas-ventre. Annais et moi jouissons ensemble, l'un contre l'autre, par l'intermédiaire d'Amandine.

Les jets de sperme dans sa bouche lui donnent des haut le coeur qui ne font qu'agmenter ma jouissance. Je mords dans un mamelon d'Annais qui crie. Peut-être de douleur, peut-être de plaisir. Le résultat ressemble à un cri de joie.

Quelques secondes plus tard, Amandine a rejoint notre étreinte. Elle n'a pas joui mais semble aussi rassasiée que nous. Peut-être une facette d'elle que j'avais ratée jusque-là. Le plaisir de donner est peut-être encore plus prégnant chez elle que chez moi. Je les serre toutes les deux contre moi, inspirant à pleins poumons le mélange de leurs odeurs.

-- Merci, soupire simplement Annais qui a retrouvé ce sourire béat que je lui aime tant.

Même s'il est aujourd'hui teinté de craintes.

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