À Elle.

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Image de couverture de À Elle.

Qui n'a pas rêvé de trouver en un autre que soi l'achevement d'une quête personnelle au bonheur? Nous avons tous été bercé d'illusion par l'hégémonie artistique, qu'elle fut cinématographique ou théatrale voir poétique. Cette image récurrente nous enfume l'esprit et nous fait croire à défaut que lorsque nous rencontrons enfin cet autre que nous passons une vie, ou plusieures, à chercher et qui nous complète, le temps s'arrête, se fige, pour laisser place à l'éternité d'un regard. Ce sont de belles sornettes destinées à panser la plaie d'une vérité indésirable : l'amour ne tombe pas du ciel. L'amour ne vient pas frapper à la porte de l'âme pour s'infiltrer soudainement dans les moindres recoins. Il se découvre et s'apprivoise, se doit d'être compris et accepté pour mieux se voir apprécié à sa juste valeur. Il est le fruit d'une volonté commune, d'un projet partagé à deux au minimum. L'amour se fraye d'un chemin semé d'embuche, se relève de ses propres trébuchements ou se couche irrémédiablement. Certains pensent que l'amour a sa volonté propre et qu'il résiste au temps et à l'endroit mais c'est bien trop loin de la vérité. Nous donnons à l'amour la force de résister. Nous lui donnons la chance de mûrir ou le brisons pour le laisser mourir. C'est à ce chemin emprunté que j'étire mes doigts pour en retracer l'histoire. Peut-etre ne cherches-je là que ton assentiment, ton regard sur mes mots et ton avis sur mon opinion. Peut-etre ais-je simplement besoin de coucher de la sorte ce qui me vient à l'esprit quand je pense à toi. Vous qui lirez serez témoin alors d'une parcelle de mon âme que je vous livre sans état.

Pour mieux saisir l'impact, il faut en connaitre l'origine. Remontons en ce cas à la première fois. Ma mémoire me joue toujours des tours et j'aurais peine à vous raconter en détail ce moment. Pourtant je puis volontiers vous raconter ce qui m'apparait être le début de l'histoire. C'est en septembre 2015, à l'ombre grandissante d'un stagnement total dans ma vie que j'embrasse pour la première fois tes lèvres. Ce n'est pas moi pourtant et à l'époque je n'ai pas réalisé que je t'embrassais, ce n'était que des mots portés sur un clavier pour un jeu, un stupide jeu. Nous nous cachions derrière de fausses apparences désireux tout deux en l'instant d'échapper à l'enfer terrien. Ce que nous fîmes sans ménagement alors que nous nous embrassions. Je ne savais rien de toi. Tu ne me connaissais pas. Sans le savoir, nous entrions à bras ouverts dans une relation difficile encore à ce jour interminée. La plaie de ce siècle est l'avènement du numérique. Que n'aurais-je donné pour vivre cent ou deux cents ans plus tôt, dans le giron d'une révolution ou d'une autre. Aujourd'hui, je me réjouis de connaitre ce siècle car sans lui, je ne t'aurais jamais connue. Nous ne nous serions jamais parlé, nous n'aurions jamais eu conscience l'un de l'autre et serions alors passé à côté de nous sans le savoir, ni le regretter. Peut-on parler d'une rencontre lorsqu'il ne s'agit pas d'un contact physique? Je suis persuadé que oui et qu'une rencontre peut être pluriele. Tout comme deux corps se rencontrent et s'attirent par le mystère universel qu'est la gravité, deux âmes se rencontrent, se frolent et se touchent par la magie binaire.

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La rencontreChapitre1 message | 6 ans

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