Chapitre 8 : fin

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Je dévisageai Rey en me mordant les lèvres, essayant en vain de retenir l’être libidineux qui dormait en moi. Je serrai les mains et clignai des paupières pour ne pas succomber. Mais c’était sans compter sur l’animosité de Rey. Voulant briser le calme, elle se tourna dans ma direction et ancra ses prunelles aux miennes. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose puis se ravisa. Elle avança d’un pas et s’approcha dangereusement de moi :

  • Tu n’as pas à faire ça, Ben !

Je plantai mes yeux dans les siens et mordillai les coins de mes lippes :

  • Je peux t’aider. Tu n’as pas besoin de résister !
  • Je continuai de la détailler, ressentant ma maîtrise s’évanouir. Elle s’aventura un peu plus vers moi, et descendit ses iris sur mes commissures. Je retins un soupir et me forçai à repositionner mon regard sur elle. Mais cet effort s’avéra inutile. En une fraction de seconde, Rey me poussa contre le fond de la cage d’ascenseur et plaqua ses lèvres sur les miennes. Étonné au départ, je ne restai pas longtemps de marbre face à l’assaut de ma femme, et répondis avec vigueur à sa provocation. Elle remonta ses mains vers mes oreilles et fourragea dans mes cheveux. Je pressai les miennes sur elle et l’enlaçai fortement. Elle fit ensuite couler sa jambe sur la mienne et l’arrêta à hauteur de ma cuisse. Rattrapé par mes instincts primaires, je passai ma paume sous son genou et ceignis celui-ci sur mes hanches. Elle prit appui sur l’autre avant de la hisser autour de mon bassin et de m’enserrer le corps. L’ascenseur sonna, s’immobilisa ; les portes coulissèrent. Dans un flot incessant de baisers, nous franchîmes le sas et parcourûmes le couloir à tâtons. Nous nous cognâmes à plusieurs reprises contre les parois de l’allée et trébuchâmes devant notre entrée. Sans lâcher Rey qui m’embrassait toujours fougueusement, je fouillai mes poches à la recherche de mes clefs. Je les trouvai et les insérai non sans difficulté dans la serrure. D’un coup de coude, j’abaissai la poignée et entrebâillai le lourd battant qui nous séparait de notre cocon. Je longeai le mur, une main derrière le dos, pour maintenir la bâtisse de métal immobile et resserrai ma saisie autour des fesses de Rey. Elle gémit, esquissa un sourire gourmand et replongea sa langue dans ma bouche. Je retins un geignement à mon tour et redémarrai mon cheminement en direction de notre chambre. Arrivé dans celle-ci, je reculai vers le lit et entrepris de m’asseoir, mais je ne réussis pas. Nous nous écroulâmes et roulâmes au sol en éclatant de rire. Je me redressai et aidai Rey. Puis, je rabattis mes pieds sous mes cuisses et repris mon souffle. Je scrutai Rey, remis une mèche de ses cheveux derrière son oreille et dis :
  •   Tu sais, je me suis vraiment inquiété aujourd’hui. J’ai cru que j’allais devenir fou. Je m’étais imaginé le pire scénario possible et j’étais prêt à me damner pour te retrouver…
  • Non, c’est moi qui suis désolée, je n’aurais pas dû t’effrayer autant. Cependant, je dois admettre que te voir te démener comme un diable pour moi m’a réchauffé le cœur. Je…
  • Ne t’excuse pas ! Finalement, j’ai passé une excellente première nuit des morts. Je m’en voudrais si tu étais triste à cause de moi.
  • D’accord. Alors pour me rattraper, je peux t’assurer une chose.
  • Laquelle ?
  • Je te fais la promesse d’être toujours là pour te tenir tête et te rappeler combien tu es important et indispensable pour moi. Je sais que nous nous sommes mariés, il y a peu, et que nous avons prononcé nos vœux. Mais pour moi, ce n’était qu’une formalité, un papier à remplir pour la loi. À mes yeux, tu es bien plus que ça, tu es ma moitié, celui à qui je suis liée pour la vie et je te fais le serment que tu ne te débarrasseras jamais de moi. Je…

Je posais un doigt sur sa bouche et ajoutai :

  • Je sais. De toute façon, tu ne pourras pas non plus me faire disparaître de ta vie. Tu m’as sauvé du monstre que j’allais devenir et je t’en remercie. Je suis à toi, pour toujours.

Des larmes naquirent au coin de ses yeux. Aussitôt, je la pris dans mes bras, puis l’embrassai sur le front. Elle se stoppa, me fixa à travers le voile humide de ses pleurs et ébaucha un sourire. Je chassai les perles salées et entortillai mes doigts dans une mèche de sa chevelure chocolat. Elle plaça ses deux mains sur mes joues et déposa un léger bisou sur mes lèvres. Grisée par l’excitation qui montait en moi, je relâchai la bête assoupie. Une animosité et une voracité s’emparèrent de moi. Mes prunelles si claires s’embrasèrent et prirent une teinte rougeoyante. Celles de Rey s’animèrent de la même flamme. Dans notre fièvre, nous glissâmes sur le sol. Rey passa au-dessus de moi et me chevaucha. Elle bougeait doucement. Or ; cela suffisait à attiser le désir qui était en train de me consumer. Emporté par ma lascivité, je soulevai le vieux t-shirt noir qu’elle avait utilisé pour se déguiser. Je l’enlevai et le jetai sur le lit. Elle était à présent simplement vêtue de son pantalon opaque et de son soutien-gorge en coton. Elle s’allongea sur moi et gigota un peu plus sous mes caresses. Elle déposa les mains sur mon torse et s’aventura sous le pull sombre que je portai. Quelques minutes plus tard, celui-ci se retrouva sur le matelas, en compagnie de l’autre habit. Elle traça les contours de mon corps à l’aide de ses doigts et déclencha une vague intense de frissons en moi. Des frissons d’extase, de plaisir, d’envie. Puis ceux-ci s’estompèrent pour laisser place à une chaleur grandissante, qui s’insinua partout en moi et termina sa course dans mon entre-jambes. Je ne pouvais, à présent, plus nier la cupidité qui m’habitait. Rey le sentit et elle me gratifia d’un sourire avide. Elle passa sa langue sur sa bouche et commença à semer des baisers indociles sur mes lippes, mes clavicules, mes bras, mon abdomen. Chemin faisant, elle coula jusqu’à mon jean slim qu’elle déboutonna et enleva sans hésiter. En boxer sous elle, une nouvelle animosité me gagna et à mon tour, j’envoyai paître le reste de ses vêtements. Soutien-gorge, pantalon et culotte rejoignirent le lit. Un tas de tissus sombres s’amassaient sur la couche. Je remontai avec difficulté et chassai de la main cet amoncellement. Puis, je me hissai sur les draps, tout en embrassant Rey. Ma langue ne cessait de tournoyer, cherchant la sienne. Envieux de douceur, envieux d’amour, envieux de lascivité, je m’arrêtai et ouvrai la bouche toujours plus grande.

L’atmosphère se chargea d’électricité et l’air crépita autour de nous. Les lanternes s’affolèrent et on entendait des grésillements dans tous les recoins de la maisonnée. Rey attrapa ma paume et la plaça sur son sein. Elle entrelaça ensuite ses doigts aux miens et pressa un peu le mamelon. Elle chuinta et dans un élan sauvage, j’agrippai l’autre et le malaxai avec énergie. Le son de sa voix devint plus rauque et ses mouvements plus rapides, plus saccadés. Plus elle bougeait sur moi, plus je sentais mon membre durcir et gonfler. Je la suppliai, par un coup de reins, de ralentir la cadence. Mais elle n’était pas décidée à mettre fin à mon agréable tourment. Elle ondula plus vite, plus fort. Avant qu’elle n’atteigne son point de rupture, je la levai et la basculai sur le lit. Je câlinai son corps des mains, de la bouche, puis cheminai vers l’origine du volcan. J’écartai doucement ses genoux et baisotai ses cuisses, son aine, le creux de ses jambes. Plus je me rapprochai de l’endroit fatidique, plus l’excitation augmentait. Un éclair de lucidité passa dans mes yeux et avant de reprendre, je pris soin de lui demander silencieusement l’autorisation. Elle se moqua et accepta en hochant la tête. Je plongeai alors mon visage entre ses cuisses et cajolai le point sensible, ce petit bouton invisible, mais vecteur de tellement de perceptions exquises.

Avec le pouce, je pressai doucement, déclenchant des spasmes dans le corps de Rey. Plusieurs fois, elle se cabra et étouffa un cri de plaisir. J’adorais entendre ce modeste bruit érotique. Ainsi, pour me repaître de ce son si particulier et si sensoriel, je conservai une cadence soutenue et introduisis insidieusement ma langue en elle. Elle ne murmurait plus, elle hurlait, gémissait à pleins poumons. Des « oh oui, Ben », « encore Ben » pleuvaient en trombe, me faisant sombrer dans une totale aliénation. J’étais aliéné d’elle, aliéné de son corps, de sa voix, de sa peau, de sa bouche, de ses yeux et de ses cheveux. Tout en elle me rendait fou et accro. Proche du paroxysme de sa libido, elle m’attrapa les bras et m’obligea à remonter vers elle. Je lui offris un regard de braise, teinté d’instincts sauvages, viscéraux, primitifs. Elle me sourit et je compris ce qu’elle attendait de moi. Je ne me fis pas prier pour exaucer son vœu et entrai doucement en elle. Elle exhala et ferma les yeux comme pour apprécier ce moment intense, interdit, tendre, brutal et animal, mais empli de passion, de sentiments purs et sincères. Je l’embrassai et lui renouvelai la promesse silencieuse de ne jamais la quitter. Cet échange charnel portait en lui le symbole de mon amour infini envers elle. Et j’étais prêt à le réitérer nuit et jour s’il le fallait.

Je démarrai par de discrets va-et-vient, profitant de cet instant. Rey savoura la langueur exagérée de mes oscillations et accorda son rythme au mien.  Les cantiques érotiques reprirent, constellant mon âme de fierté et de ferveur. La sueur vint se mêler à la moiteur ambiante de la chambre. Rey enfonça ses mains dans le creux de mon bassin et le pressa, elle geignit fortement et me somma d’accélérer. Je la satisfis et montai au créneau. J’accrus mes ondoiements, décrochai ses griffes de ma taille, nouai mes doigts aux siens et les plaquai doucement sur le matelas. Rey résista, souleva ses fesses et me fit tomber sur le molleton. Elle reprit aussitôt ses gesticulations et se déhancha, telle une nymphe, sur moi. Son corps parfait ainsi exposé à ma vue engendra l’explosion de ma libido. Mais avant d’atteindre la cime de mes appétences, j’immobilisai ma partenaire et donnai une dernière impulsion en elle. Cet ultime assaut eut un effet immédiat et ma femme se libéra de sa prison émotionnelle. Dans un râle final, je la suivis et me relâchai. Rey s’allongea sur moi et caressa paresseusement ma crinière ébène. Je lui frottai le dos en retour et lui embrassai la joue. Elle sourit et papillonna des cils. Ses paupières semblaient lourdes, elle paraissait incapable de les ouvrir. Elle descendit de mon ventre et se blottit aux creux de mes bras. J’entortillai ensuite mon majeur dans une mèche de cheveux et fermai les yeux à mon tour.

Avant de tomber dans un sommeil profond, je remontai le cours des événements de cette journée spéciale. La première fête Halloween de ma nouvelle vie me marquerait à tout jamais. J'avais vécu l'un des jours les plus intenses de mon existence. Mais ce qui resterait gravé à jamais dans mon âme, c'était les mots de Rey. Sa confession si sincère avait ragaillardi mon cœur mourant et elle avait, à elle seule, su raviver la flamme de mon être. Elle m'avait accordé une seconde chance, m'avait sauvé et surtout avait appris à m'aimer tel que je l'étais. Elle riait de mes défauts, s'étonnait de ma douceur et de ma tendresse. Je pouvais maintenant affirmer qu'à ce jour, c'était le plus magnifique des présents. Éprouvé par les événements, j'étouffai un bâillement et fermai les yeux. Les bras de ma belle m'attendaient. Je me tournai sur le côté et entourai le corps tiède et endormi de Rey. Je l'embrassai une dernière fois avant de rejoindre le jardin des rêves. mien. 

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