Flynt

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Le royaume de Terraria ne traversait pas une phase facile. La crise s'installait peu à peu due aux nombreux conflits intérieurs qui animaient les 5 duchés. De plus des rumeurs sur des détournements de fonds par l'intendant royal circulaient de plus en plus. Les dépenses militaires montaient notamment en flèche afin de contenir des potentiels despotes trop ambitieux qui étaient nombreux dans les temps qui couraient. Une autre crise de nature toute différente animait vivement les conversations ; la disparition depuis bientôt un mois de l'héritier au trône.

Malgré cette tragédie qui le frappait le Roi Aymeric Fiercastel veillait à faire régner la paix sur ses territoires et à administrer le mieux possible son propre duché. Le château de Terrale était de loin la plus impressionnante construction bâtie sur Terraria et demandait un nombre incalculable de serviteurs pour être entretenu. Ils s'agitaient d'ailleurs tous en raison de la fête annuelle qui avait alors lieu. Cette fête-là avait la particularité d'être à but diplomatique plutôt qu'à but divertissant, tous les représentants des 5 duchés étaient présents et un tournoi était prévu avant la fin de leur séjour. Cette fête comptait beaucoup pour le Roi qui voyait un moyen de nouer de nouvelles relations d'amitié et négocier de nouveaux traités de paix.


*


 Flynt était en train de finir de cirer les sols des chambres d'amis pendant que la salle de réception commençait à s'animer. Même la masse entière de serviteurs n'avait pas suffit pour terminer tous les préparatifs à temps et tous au château s'agitaient dans une espèce d'hystérie soudaine et productive ; il n'était pas question que les gouverneurs des 5 duchés attendent plus longtemps.

 La petite servante avait les doigts crasseux de cire marron quand on l'appela pour aider aux cuisines. Une jeune fille de basse noblesse tenta de la faire trébucher alors qu'elle trottinait mais la nobliau la manqua de peu. Flynt n'était pas vraiment appréciée au château. En effet, « Flynt » était le prénom que l'on donnait aux bâtards nés dans Terrale même, ce qui faisait d'eux les plus royaux des cul-terreux. Elle ne savait pas qui étaient ses parents, sa mère l'avait laissée à une nourrice après 3 laborieux mois à s'en être occupée et son père n'avait jamais eu l'air d'exprimer quelque attention que ce soit à son égard ; néanmoins elle aimait à penser qu'il était un courageux chevalier qui n'avait pas encore eu le temps de la voir à cause de nombreuses batailles qui avaient besoin de lui. Les bâtards ordinaires ne posaient aucun problème au château ; ils ne pouvaient comploter ou revendiquer une place au gouvernement à l’instar des bâtards royaux, mais les petites gens ont bien besoin d'une personne à malmener pour ne pas tomber dans l'ennui morbide.

 Elle descendit rapidement les escaliers et traversa la salle de réception à plus grande allure avant d'atterrir aux cuisines.

 « T'arrives enfin, toi. », dit une femme à la grande carrure. « Ça fait des heures qu'on te cherche partout, on a besoin de tout le monde pour servir et divertir ces messires ; le Roi commence à pâlir à force d'entendre leurs lamentations. », et sur ce elle lui carra 3 grandes choppes de vin épicé dans les bras.

 C'était Brioche, la chef cuisinière du château. Elle était la seule à aimer Flynt, elle s'occupait souvent d'elle lorsqu'elle le pouvait et la laissait même préparer quelques pains dans sa cuisine. Du fait, certaines personnes se retenaient de harceler la gamine par peur des conséquences qui pourraient en découler.

 Les bras lourds et tanguant, Flynt accouru à la salle de réception. Elle n'avait pas pu s'attarder longuement sur la pièce mais maintenant qu'elle voyait toute cette foule de serviteurs effrénés et de nobles bruyants déjà à moitié soûls elle ne comprenait pas comment elle avait pu ne pas remarquer toute cette agitation et ce brouhaha. La salle était entièrement emplie, les tables de banquet étaient disposées en un grand U où étaient assiégés les invités avec à leurs côtés des échansons. Les serviteurs se bousculaient, faisant tomber çà et là des bouts de nourriture ou des goûtes de boissons par terre. Les tables allaient bientôt commencer à déborder de plats et les hôtes avaient dû attendre longtemps au vue de leurs assiettes immenses qui auraient nourrit chacune deux hommes adultes.

 Au centre du grand U se donnaient en spectacle multitude d'artistes ; poètes, chanteurs, ménestrels... 2 ou 3 bouffons étaient également présents à chaque bout de table ; l'un deux faisait jouer une jeune fille au jeu du gobelet avec un œuf, et il se le cassa sur la tête après qu'elle l'eût trouvé. Mais la principale distraction était les danseuses d'Ebénie, présent apporté par le Lord Kheiss. Elles attiraient toute l'attention avec leurs longues robes fendues sur le côté de leurs jambes qui laissaient voir une belle peau marron. Leurs coiffures étaient agrémentées de voiles de couleurs et de petits grelots comme ceux sur les chapeaux de bouffons. Elles faisaient rouler leur ventre et leur hanche dénudés au rythme des musiciens et les bracelet parsemés de grelots attachés à leur cheville nue donnait un tout autre charme musicale surprenant. Bien que la plupart les prenait pour des putains d'aucun ne pouvait contester leur élégance avec leurs larges mouvements fins et gracieux qui laissaient une trace de leurs parfums exotiques et tous les yeux de la salle les recouvraient. Le bouffon qui s'était écrasé un œuf sur la tête dansait entre elles d'un pas maladroit et disgracieux, du blanc collé aux cils. Il feignait de tomber à chaque pied levé, et bien que cela fasse rire les danseuses, elles n'en semblaient pas pour autant désorientées ou troublées. Cette démonstration de grâce semblait plaire à toute la réception d'autant plus qu'elle témoignait de l'affection que se portaient mutuellement le Roi et le lord d'Ebénie.

 Mais malgré l'état euphorique que laissaient paraître les lords et nobles à travers cette orgie de bruits et de parfums, la tension et la méfiance que se portait chacun étaient facilement palpables. Les serviteurs devenaient de plus en plus maladroits à chaque plat porté, les musiciens transpiraient à grosses goûtes et jouaient des mauvaises notes et les convives avaient les doigts crispés sur leurs verres et couverts, chacun ayant l'air de fixer quelque chose en particulier. D'aucun ignorait l'état de conflits dans lequel était plongé le royaume et les plus fatalistes craignaient la guerre civile. Cette rencontre diplomatique était alors bien vue de tout le monde qui tentait de se comporter le mieux possible, conscient des enjeux que pouvait apporter ce séjour.

 Se sentant soudainement mal à l'aise, Flynt tenait maladroitement une carafe aussi grande que sa tête qu'on venait de lui flanquer dans les bras. Elle chancela vers la gauche, surprise par le poids inattendu et alla le poser vers le seul bout de table vide de boisson.

Elle posa lourdement le récipient, éclaboussant de quelques goûtes la personne assiégée en face. Flynt entendit l'hôte grogner. « Je suis désolée ser... je veux dire sire. », bafouilla-t-elle maladroitement.

 La jeune servante osa lever la tête afin d'identifier la personne qu'elle avait souillée et elle tomba sur deux yeux gris sans expression, moitiés embués par l'alcool, moitiés embués par l'agacement. Elle pu reconnaître de suite quel homme c'était ; elle venait d'asperger le fils de la gouvernante des Îles bleues venu remplacer sa mère qui n'avait pu venir. Toute la soirée durant il s'était appliqué à rester à l'écart des autres, ne parlant brièvement aux autre hôtes que par politesse. Flynt prit cela pour de la timidité.

 Cet homme avait mauvaise réputation dans tout le Royaume, si bien que Flynt ne se rappelait de lui que par son surnom : « le thon », bien que son vrai nom fusse Elion Lonvisiaire. En effet, avec ses cheveux bouclés mi-longs qui se collaient les uns aux autres et son teint aussi pâle que du calcaire, il n'avait pas été gracié par la nature. Il était connu comme un homme méchant et cupide et peu courtois envers la gente féminine, si bien qu'à l'âge de 24 ans il n'était toujours pas marié. Sa mère gouvernait d'une main de fer son duché, personne ne l'appréciait vraiment non plus mais tous la respectait. Depuis l'enfance elle éprouvait une haine fanatique à l'égard de sa sœur, lady des Îles saphirs, et cela avait débouché sur des années de conflits entre les deux duchés ; chose que son fils avait semblé prendre exemple sur sa mère puisqu'il exprimait une aversion sans nom pour son cousin qui avait reprit la relève de l'Île après la mort de sa mère.

 Il grommela quelque chose d'incompréhensible puis il fit signe à la gamine de partir, la giflant presque avec le dos de sa main. Flynt ne se fit pas prier et prit ses jambes à son cou pour retourner aux cuisines.

 Alors qu'elle prenait quelques plats vides au passage, elle entendit quelqu'un taper doucement sur son verre en cristal à travers la masse sonore. La salle se tut soudainement et tous se retournèrent vers ce petit bruit : Dorid Clairval, le lotd d'Ivoine, venait de se lever de son siège. Deux hommes d'un peu moins de la vingtaine se tenaient à ses côtés. Le sacrement des gardes royaux, se rappela soudain Flynt. En effet le sacrement des gardes royaux devait avoir lieu ce soir. La garde royale était une armée spéciale composée seulement de la plus fine élite. Pour pouvoir accéder à ce rang d'honneur les soldats devaient faire leurs preuves au combat et aux tournois puis le chef de l'Armée Royale devait passer des sélections afin de présenter les meilleurs guerriers au Roi.

 Flynt était fascinée par l'armée et vouait un grand respect quasi fanatique aux soldats. Elle imaginait son père s'agenouiller devant le Roi afin de recevoir son manteau et son épée.

 Voyant que l'agitation s'était calmée elle courut à l'étage afin d'observer la cérémonie depuis les balcons. C'était la première fois qu'elle y assistait.

 « Je voudrais tout d'abord remercier notre Roi d'avoir préparé ce banquet en l'honneur des nouveaux gardes royaux. », commença enfin le lord. « Nous savons tous que la situation en Terraria va de mal en pis avec tous les conflits secouant nos terres. » un bruit d'approbation emplit la salle quelques secondes. « Nous même, en Ivoine, sommes en situation critique. Des pirates attaquent de plus en plus fréquemment nos côtes, pillant et saccageant villages et allant même jusqu'à enlever nos nobles dans leurs propres châteaux, pour leur faire subir Dieu ne sait quoi. » il dit tout cela d'une traite et dut reprendre sa respiration avant de recommencer. « Notre duché était autrefois réputé pour sa force magique et nombre de grands arcanistes ont grandit et été éduqué sur nos terres, mais même cela Dieu a voulu nous l'enlever. »

 Arrivées à la fin de l'enfance certaines personnes se trouvaient douées d'un certain pouvoir magique. Lorsque cela arrivait la personne était envoyée en Ivoine afin de recevoir une éducation adaptée à son statut qui lui permettrait de contrôler et d'intensifier ses pouvoirs. Dès que ses professeurs jugent qu'elle n'a plus rien à apprendre elle est envoyée auprès de l'Armée Royale pour servir le Roi ou bien elle reste en Ivoine afin de devenir professeur à son tour. Elles étaient respectées de tout le Royaume mais malheureusement le don magique semblait s'épuiser.

 « Mais je sais bien que les problèmes du Roi passent avant les miens », reprit le lord « et c'est pour cela que je lui lègue mes arcanistes. Seule Sa Majesté saura les diriger avec intelligence afin de nous protéger tous. »

 Son discours fini, Dorid Clairval se rassit sous les applaudissement de la foule. Les deux hommes assiégés à ses côtés se levèrent à leur tour, l'un formant une fine boule de feu entre ses paumes et l'autre un pic de glace émanant de la vapeur froide. Ils s'avancèrent jusqu'au trône du Roi où ce dernier était assiégé puis ils s'agenouillèrent. La salle applaudit de plus belle.

 Le Roi était affalé sur son trône, les jambes tendues, sa chemise dépassant à moitié de son pantalon et sa tête soutenue dans sa massive paume. Il avait tout sauf la carrure d'un roi, il avait si vite fondu les semaines suivant la disparition de son fils qu'il n'avait pas eu le temps de se faire refaire de nouveaux vêtements, si bien qu'il nageait complètement dans lesquels il était actuellement. Il avait des cernes profondes jusqu'aux joues et ses cheveux, autrefois seulement parsemés de quelques mèches grises, blanchissaient à vue d’œil. Mais son désespoir était plus flagrant dans son attitude même ; il avait à peine mangé et rien bu, il ne parlait pas à ses courtisans et avaient sans cesse les yeux à demi-clos, donnant l'impression que ce qui était devant vous n'était qu'un fantôme bien triste. Il faisait penser à un vieillard. Un vieillard malade, se dit Flynt.

 Debout à ses côtés se tenait Igor Flent, le chef de l'Armée Royale qui tenait dans chaque main le manche d'une épée. Il était à peine plus jeune que le Roi et paraissait pourtant avoir 10 fois plus de vitalité et de ressources. Ses cheveux grisonnaient à peine, sa face était pratiquement lisse et il se tenait droit comme un bâton. Il était beaucoup aimé des femmes et Brioche avait avoué à Flynt avoir un faible pour lui. Du plus loin que puisse se rappeler Flynt, il avait toujours été le chef de l'Armée Royale et le Roi avait un grand respect pour lui.

 L'homme à la boule de feu se rapprocha le premier du trône. Il s'agenouilla humblement et récita d'une traite le sacrement de chevalier royal. Il semblait tendu et sa voix se faisait de plus en plus basse.

 « Je jure sur mon honneur de donner ma vie pour mon Roi. Par cela je renonce à la famille et mes prétentions, me vouant à l'Armée Royale. », finit-il par chuchoter. Igor s'avança ensuite et passa la lame de son épée sur ses épaules et il la lui tendit. Le nouveau soldat royal se releva ensuite pour laisser place à son confrère et le même rituel eu lieu. Tout cela se passait dans un silence pieux. Flynt restait absorbée par la scène, accrochée aux barreaux des balcons.

 Après que les arcanistes se soient retirés, une quinzaine de jeunes écuyers sortirent de la salle des gardes, tous coiffés, parfumés et habillés de blanc. Ils portaient chacun l'épée de leur maître ; elles n'étaient pas plus imposantes que celles des arcanistes mais néanmoins beaucoup plus impressionnantes avec leur manche en or incrusté de diverses pierres précieuses. Les visages des bambins rayonnaient tellement que l'on eut l'impression que c'étaient eux qui recevaient les honneurs du Roi. Flynt les jalousait secrètement, elle crevait d'envie de s'occuper personnellement d'un chevalier.

 Après que les écuyers se soient installés près de ser Flent les soldats sortirent à leur tour. Ils avaient tous un visage très solennelle et paraissaient presque ne rien ressentir comme émotion. Ils étaient déjà tous habillés du manteau d'hermine de chevalier royal mais leurs ceinturons étaient encore vides d'arme. Igor les appelait un à un par leurs noms ; celui désigné s'avançait ensuite et s'agenouillait. Son écuyer apportait alors l'épée du soldat au chef de l'Armée Royale pour qu'il puisse l'oindre après qu'il ait récité le sacrement. Cela parut extrêmement long pour seulement une quinzaine de personnes et même Flynt commençait à bâiller d'ennui.

 Après un temps interminable où Flynt s'occupait à arracher les échardes des barreaux de son balcon, elle fut brutalement réveillée de ses pensées par une foule d'applaudissements. La cérémonie venait enfin de s'arrêter et le Roi faisait signe aux musiciens et servants de reprendre leurs activités. La jeune servante se leva afin d'aller prendre son service et descendit lacement les escaliers, fatiguée d'ennui. Elle posa à peine son pied dans la salle de réception et les musiciens venaient juste de poser leurs doigts sur leurs cordes qu'une autre intervention eut lieu : c'était cette fois le lord des Îles saphirs qui s'apprêtait à prendre la parole, le cousin de Elion le Thon. Ils avaient une grande ressemblance physique, mais pour une raison obscure il paraissait avoir une plus grande élégance et une plus grande beauté. Ils portaient d'ailleurs le même prénom, à cela près qu'on le surnommait « Elion le Bon », dû à son sens de la justice et à son acharnement pour maintenir son duché en paix malgré les nombreux conflits qui le secouait. Les Îles saphirs étaient partagées entre deux peuples : les Deaucouces à l'est et les Saltiens à l'ouest. Les deux clans avaient une religion différente et les Saltiens dirigés par la famille Vannis prétendaient qu'ils étaient plus aptes à contrôler ces îles. Mais malgré tous les problèmes auxquels Elion le Bon devait faire face il semblait tenir le coup et il était aimé de tout le peuple de Terraria, si bien que tous se turent immédiatement en le voyant se lever pour parler.

 « Je voudrais tout d'abord remercier mon Roi pour cette magnifique réception, dit-il enfin. Elle fut certainement la plus réussie de tous les temps. Mais ce n'est pas de cela que je souhaite parler actuellement. Terraria n'est pas sans savoir les troubles qu'animent mes terres et celles de mon cousin (ce dernier tressaillit légèrement à ces paroles) ; mais j'ose imaginer que les tensions se sont semble-t-il quelque peu calmées depuis peu. » il marqua une légère pause et commença à s'avancer lentement vers le Thon. « Terraria est dans une mauvaise passe, reprit-il et la salle entière sembla acquiescer silencieusement. Les conflits intérieurs et les menaces extérieures ont plongé notre terre en crise ; et les litiges risquent fortement de diviser le pays plus qu'il ne l'est déjà. »

 Il dit tout cela tout en continuant à s'avancer et il finit par se planter devant son cousin. Ce dernier le dévisagea gravement, ne semblant pas comprendre tout ce qui était en train de se passer. « C'est pour cela, cousin, que je m'adresse à vous ce soir. Au nom du sang, de l'amitié et du bien du Royaume je cous propose un accord afin de discuter d'une alliance et d'un traité d'amitié. Je sais que vous saurez résonner en bon sens. »

  Le temps semblait s'être arrêté, tous les yeux étaient fixés sur les deux cousins et personne n'osait bouger. Le Thon prit du temps à répondre et semblait rassembler toutes ses facultés. Finalement il tourna légèrement la tête sur le côté et dit d'une voix pâteuse et engourdie : « Je refuse de m'exprimer en l'absence de ma mère. »

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