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Après avoir passé le gros de votre journée à ressasser votre décision de ne pas avoir envoyé de message à votre père, vous êtes rentré chez le Flemmington, retrouver votre chambre de moine.

Votre nuit fut pour le moins mouvementée.

Des êtres sans visages grimpaient un gouffre insondable afin de vous y entrainer. Leurs mains grises et veinées de rouge s'agrippaient à la roche ténébreuse, leurs attitudes criaient leurs désirs de se déverser sur notre monde. Vous brandissiez l'ouvrage De Vermis Mysteriis et vous le leur avez jeté.

Marika avait alors crié « Non » mais il était trop tard, le livre taillé dans les chairs mortes de multiples animaux descendait déjà vers les tréfonds. Les créatures grouillantes se détachèrent une à une des parois pour tenter de l'attraper, pour l'empêcher de tomber ou pour s'y précipiter avec lui, impossible à dire. Mais le spectacle brillait par son atrocité. Ces légions grouillantes allaient toutes, se suicidant à la poursuite de l'ouvrage abominable.

Quand il atteignit enfin le fond, une voix terrible en émergea en faisant trembler la terre, elle hurla :

— Réveille-toi !

Vos yeux se sont ouverts sur le plafond craquelé.

Vous vous redressez d'un coup, inspectant chaque recoin de l'austère chambre. Le crucifix au-dessus de votre lit semble vous regarder, compatissant.

Vous êtes à peu près certain que quelqu'un a vraiment prononcé « réveille-toi » juste à côté de vous. Vous êtes terrifié.

En deux temps trois mouvements, vous êtes habillé et quittez l'inquiétante chambre.

Sans aucun regard pour les Flemmington qui marinent dans leur cuisine comme deux vieilles truites dans un étang saumâtre, vous filez vers la bibliothèque.

Sans enthousiasme, toutefois. Vous avez peur de la réaction de Marika.

En même temps, vous faites encore ce que vous voulez, flûte ! C'est décidé, vous allez vous pointer devant elle et lui dire que ces recherches, aussi excitantes qu’elles paraissent, ne vous intéressent pas. Qu'elle se débrouille avec son De Vermis Mysteriis. Vous avez un doctorat à remporter et ce n'est pas ses yeux de cocker de steppes désolées de Sibérie qui vont vous faire dévier !

C'est d'un pas décidé que vous franchissez le seuil, vous attendant à la trouver au point de rendez-vous. Mais c'est juste derrière la porte que vous la trouvez, l'air mauvais. Vous sursautez, vous remémorant l'affreux rêve ou elle criait comme si on lui arrachait l'âme.

— Inutile, dit-elle, fulminante. Le livre n'est pas ici ! Je me suis déjà renseignée.

— Mais... Que... Quoi... Que... Comment ? détaillez-vous, désordonné.

— Un bonhomme du nom Alastair Beck l'a « emprunté » pour l'étudier. Sans date de retour !

— Ah... faites-vous, toujours aussi prolixe.

Vous manquez bien entendu de mots, C'est le nom de votre professeur tant détesté, celui qui a failli vous faire louper votre graduation. Un homme aussi populaire et charmant qu'Alcatraz un jour de tempête un soir de fin du monde.

— C'est ça ! fit-elle, comme si elle vous répondait. Bonne idée ! On va le trouver ! On va trouver Alastair Beck et le lui demander !

Vous êtes foutu...

Elle vous a d'ores et déjà pris la main et vous guide vers la suite de - désormais – « vos » aventures.

Rendez-vous, ensemble, vers le 94

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