chapitre 13 - Jay

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Elle est partie.

Elle était là, comme avant, à me regarder. Je me suis toujours senti plus fort sur le terrain quand je savais son regard posé sur moi. J'ai toujours voulu l'impressionner, lui en mettre plein la vue. Qu'elle m'admire, qu'elle soit fière de moi. J'ai eu l'impression de faire un bond de dix ans en arrière.

Éva...

Ça m'a mis le feu, j'ai tout déchiré. Les gars ont été sacrément impressionnés de mon niveau de jeu, juste après une convalescence. À la fin de l'entrainement, Marcus m'a proposé de venir aux entraînements le temps de me remettre en selle avant ma reprise. Il faudrait que je retourne à Boston jouer dans mon équipe, mais pas avant qu'Éva ne soit en sécurité.

Je chope de justesse le métro, les pensées toujours plongées vers Éva. Je m'arrête in extremis à mon arrêt, et traverse rapidement la rue. J'ai hâte de revoir Éva, on s'est à peine retrouvé et j'ai déjà besoin d'elle. J'ai surtout envie qu'on parle, lui expliquer pourquoi je dois rester.

À peine ai-je poussé la porte que je me fais bousculer par une masse noire.

Grosse erreur, mec... car faire bouger mes 95 kg est un pur défi. Il rebondit sur ma poitrine et recule de deux pas.

- Jay !

Putain, Éva !

Je la cherche du regard dans l'obscurité pour m'assurer qu'elle va bien. Ces quelques secondes suffisent au gars pour se faufiler vers la sortie. Ce connard s'est fait la malle, je ne le laisserai pas s'échapper aussi facilement et une fois que j'aurai mis la main sur lui... je ne vous laisse même imaginer dans quel état on risque de le retrouver. J'esquisse un geste vers la sortie quand j'entends un hurlement déchirant.

- Jay !

Éva est recroquevillée sur elle-même se tenant le ventre. Pliée en deux, elle pleure, le corps tremblant. Je me précipite vers elle et l'encercle de mes bras. Je ne supporterai pas que ce mec lui ait fait du mal. Au fond de moi, je prie pour être arrivé à temps. Je la berce contre mon torse et lui murmure des mots apaisants ma bouche collée à ses cheveux. Elle s’apaise doucement, mais continue à pleurer. Je n'ai jamais vu Éva dans cet état. Je n'ose pas lui poser de question, savoir ce qui s'est passé avec ce type. Je la serre contre moi et elle enfouit son visage dans mon épaule.

- J'ai eu tellement peur Jay... J'ai eu tellement peur... sanglote-t-elle dans mes bras. - Je suis là, Éva. Il ne te fera plus de mal.

Je soulève Éva dans mes bras comme une brindille. Elle ne pèse rien, je pourrais la garder contre moi des heures. Sa chaleur, son odeur me fait l'effet d'un élixir. Je la kiffe. Elle ne dit rien et se laisse porter jusqu'à la chambre. Je lui enlève son jean, ses baskets et garde son débardeur. J'évite de la regarder. Je ne veux pas qu'elle se sente mal à l'aise avec moi. Éva ne fait pas de remarques, elle se contente de s'enrouler dans la couette, puis me tourne le dos, et se met sur le côté. J'ai envie de rester avec elle, mais elle a l'air d'avoir besoin de solitude, vu comment elle me tourne le dos en serrant contre elle son oreiller.

- Laisse-moi Jay, s'il te plaît.

Je serre les dents. Cet enfoiré paiera pour ce qu'il lui a fait.

- Je suis à côté si tu as besoin de moi.

Elle ne répond pas. Je sors et ferme la porte. Je tourne en rond dans la cuisine et finis par appeler Marion j'ai trouvé son nr dans le portable d'Éva. Je ne suis pas très fier de l’avoir fouillé, mais il fallait que je fasse quelque chose. Avec le décalage horaire, Marion commençait à peine sa journée.

- Hello ma poulette ! Ça fait un bail, à croire que tu m'as oublié.

- C'est Jay, annoncé-je de but en blanc.

- Qu'est-ce que tu fous avec le portable d'Éva ? Merde ! Il lui est arrivé quelque chose ?

- Calme-toi Marion. Éva dort pour le moment, mais elle a besoin de toi. Tu pourrais venir sur Paris ?

- Que se passe-t-il Jay ? Qu'est-il arrivé à Éva ?

- Je ne peux t'expliquer ça par téléphone. Tu peux être là dans combien de temps ?

Un souffle passe sur le combiné. J'imagine bien la meilleure amie d'Éva réfléchir intensément à ce qu'elle doit faire.

- Ok, je t'appelle dès que j'ai un avion, me lance-t-elle pour raccrocher aussitôt.

Je m'assois sur le canapé. Que serait-il arrivé si je n'étais pas rentré ? Je serre les poings, j'aurais dû le suivre afin de savoir de qui il s'agissait. Un hurlement déchirant me fait lever d'un bond. Éva ! Je cours vers sa chambre et me précipite vers le lit. Elle est assise, trempée de sueur, le regard vague.

- Jay ? murmure-t-elle sans vraiment me voir

- Je suis là, dis-je en la prenant dans mes bras.

Son corps humide se colle au mien et son odeur me chatouille les narines. Elle a l'air si fragile et délicate à la fois. Je la berce lentement, caressant ses cheveux et je sens qu'elle s'apaise.

- Ne me laisse pas Jay...

Non, jamais...

Ses bras s'enroulent autour de moi, et m'entraînent dans les draps. Elle a un simple t-shirt sur le dos alors que moi je suis complétement habillé et il vaut mieux, car son odeur, sa chaleur me rend dingue. Je reste un long moment ainsi, à juste être contre elle. Son corps se détend, elle s'abandonne dans mes bras. Je peux au moins lui offrir ça, un peu de répis.

Je n'arrive pas à dormir. Je me redresse sur un coude et observe son visage endormi, ses lèvres libèrent un léger souffle à chaque respiration. Mon cœur se serre, j'aimerais pouvoir rester mais je ne suis pas un mec pour elle. Je suis un égoiste, car pour l'instant, je veux juste pouvoir en profiter. J'enfouis mon visage dans ses cheveux et m'endors bientôt.

***

Éva

J'ai chaud. Terriblement chaud. Et surtout un corps, m'emprisonnement sous son poids, une tignasse blonde est posée sur mon ventre... Jay ! Que fait-il dans mon lit ? Avec moi ? Avec soulagement, je remarque qu'il a gardé ses vêtements, son large torse se soulève en rythme. Il prend à lui seul toute la superficie du lit, en fait ça ne me dérange pas vraiment. Je souris en détaillant les traits de son visage, le carré de sa machoire, sa bouche pleine. J'ai du mal à croire qu'il est là, avec moi.

Les événements de la veille reviennent à mon esprit.

Cet homme cagoulé dans mon appartement et qui m'attendait. Je n'ose pas croire ce qui m'est arrivé et surtout ce qui se serait passé si Jay n'était pas intervenu. Je caresse doucement ses cheveux, je sais qu'il a toujours adoré ça et j'enviais terriblement ses groopies qui passaient un temps infini à glisser leurs doigts dans ses épais cheveux blonds.

Jay grogne et bascule sur le dos me libérant par la même occasion. Je me redresse sur un coude pour le regarder.

- Merci pour hier soir, lui dis-je un sourire niait sur le visage.

Il me regarde longuement et m'enlace. Je ne resiste pas et me laisse glisser vers lui.

- Ne me remercie pas pour ça Éva, ce mec a pu s'enfuir. J'aurais pu faire en sorte que tout cela n'arrive jamais si seulement j'était rentré plus tot, si j'avais pu le retenir, si...

Je lui mets mon index sur ses ravissantes lèvres.

- C'est comme ça Jay, y penser n'y changera rien, mais tu as été là pour moi et c'est ce qui m'importe.

- Je serai toujours là pour toi, Éva, me répond-il dans un souffle.

Ses yeux verts scrutent les miens. Qu'est-ce qu'il est beau ! Je tends la main et caresse sa joue râpeuse de sa barbe naissante. Jay ne bouge pas... Je frôle de la pulpe de mon pouce sa lèvre inférieure, un vrai appel au baiser et une exquise torture à ce moment-là. J'ai toujours entendu les filles vanter les mérites de Jay, un super coup, qui embrassent divinement bien, un corps à se damner et à chaque fois qu'on me posait la question et toi Éva ? Et moi ?? Nooooooon jamais ! Plutôt mourir ! Mais je suis comme les autres, je veux mourir sous ses baisers. Sa tête se penche sur le côté et ses yeux parcourent mon visage. Mon cœur redouble d'efforts, il m'a toujours mise dans cet état là, mais j'ai été toujours assez intelligente pour ne pas les provoquer... Alors que là. J'humidifie mes lèvres et le regard de Jay change. Je glisse mes mains dans ses cheveux blonds apprécient la texture. Un grognement sourd s'échappe de sa bouche pulpeuse et comme dans un songe, son souffle se mélange au lien, ses lèvres caressent les miennes et quand sa langue si foutre pour caresser la mienne je ne retiens pas le tourbillon qui s'empare de moi. Mes mains glissent dans ses cheveux, je l'attire à moi. Mon corps répond étrangement bien au sien. Ses mains me parcourent me procurant des frissons intenses.

Coucou mes lampions :-)

Ouais, moi je finis comme ça le chapitre lol.

C'est un peu trop violent ?

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