Chapitre 1 - Éva

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Un an plus tard.

Éva 18 ans.

- Evaaaaaaa ! Qu'est-ce que tu fous !!

Je me dépêche de mettre mon gloss à la fraise, au cas où Bastien m'embrasserait ! Je fais un rapide chignon, laisse échapper quelques mèches et me regarde dans le miroir de ma coiffeuse... Mon mascara ! Merde, je n'ai pas mis de mascara !

- Éva ! Bouge ton cul ! On va partir sans toi ! cris une autre voix qui a le don de me mettre hors de moi.

Je passe ma tête dans l'encadrement de la porte et hurle à leur attention.

- C'est bon ! Deux minutes !!!

- On bouge mouton !!

J'ai des envies de meurtre quand je l'entends m'appeler comme ça. Je me saisis de ma pochette de maquillage et la fourre dans mon sac. Je descends en trombe pour retrouver Marion, ma meilleure amie, Q, mon frère et Jay son meilleur pote.

- Tout ça pour ça ??! me lance Jay avec un haussement de sourcil blond.

- La ferme ! J'avais pas terminé !

- Ouais... y'avait encore du taffe, dit-il en se marrant.

Je lui balance un coup de poing dans l'épaule en passant à côté de lui. Je jubile quand même lorsqu'il jure tout en se massant l'endroit où j'ai frappé. Ce crétin a encore grandi, et il fait une tête de plus que moi maintenant. Il mange quoi au petit-déjeuner, sans rire ? Des hormones de croissances ?

- Arrête de me toucher mouton, ça en devient gênant, dit-il sur un ton moqueur.

- La prochaine fois que je te touche, il faudra appeler les Urgences, ok ? Bon on y va ! Je croyais qu'on était pressé.

Je regarde tout le monde avec mon regard de serial killer. Personne ne bronche. Marion secoue ses clés de voiture toute excitée, elle vient d'avoir le permis.

On s'entasse dans la vielle Twingo de sa mère. Marion au volant. Q, mon frère au siège avant passager. Jay et moi à l'arrière. Jay se plie en deux pour rentrer dans la boîte à yaourt ambulante. Il prend toute la place, ce crétin n’a pas seulement grandit, il a pris de la « masse » comme dit mon frère. Les séries de pompes et d’abdos qu’ils faisaient ensemble dans notre jardin y sont vraiment pour quelque chose, et quand je vois son t-shirt plaqué les muscles de ses épaules, de son torse, de… Merde !

Marion démarre la voiture, ça me change à peine mes idées. Ma cuisse se presse contre celle de Jay. Elle est carrément chaude… elle est toujours aussi chaude ? Bordel, on s’en fiche, non ? Jay semble ne pas y prêter attention à mon mal l’aise et balance des blagues à Q sur son dribble au basket au dernier match. Mais quel frimeur ! Ca au moins, ça n’a pas changé. Je lève les yeux au ciel quand je l'entends ricaner sur la raclée que s'est prise l'équipe adversaire. Pire que des meufs....

On arrive enfin !

Jay déplie sa grande carcasse pour sortir du véhicule, mon frère à ses côtés. Aussitôt, un groupe de filles du lycée passent à côté de nous et roucoulent, papillonnant des yeux à l'intention des deux garçons. Jay est aussi blond que Q est brun, grand tous les deux, carrure athlétique... Je fronce les sourcils. C’est vrai qu’ils ont beaucoup de succès cette année, surtout grâce à leur admission dans l’équipe de basket. Leur côte de popularité est passé d’inconnu total à beaux gosses ultras canons. Que dire ? A part que la société est vraiment lobotomisée par des codes assez primaires, vraiment navrant pour l’espèce humaine.

Les garçons marchent à l'avant. Je jette un coup d'oeil à Marion et la surprends en matage intensif. Je lui bourre un violent coup de coude.

- Quoi !!!! me chuchote-t-elle en roulant des yeux.

- Comment ça quoi ?? Arrête de mater comme ça ! Je réplique d'une voix cinglante.

Savoir qu'elle pense la même chose que moi au sujet de Jay m'énerve prodigieusement. Pas que je suis jalouse, noooooon ! Jamais de la vie ! Mais si ma meilleure amie se met avec ce débile fini, il ne me restera plus beaucoup d'options à part me faire adopter par une famille d'Inuits au fin fond d'une montagne.

- N'importe quoi ! Me souffle-t-elle en enfonçant un doigt dans sa gorge mimant un vomissement.

Je glousse. Elle est bête !

On se sépare à la barrière du stade. Q et Jay rejoignent un groupe de garçons qui font partie de leur équipe de basket. Ils se donnent de violentes bourrasques d'épaules tout en ricanant comme des bœufs. Je lève les yeux au ciel, dépitée de voir mon frère sombrer ainsi avec ces demeurés, mais ce sport a pris une place importante dans sa vie et comme j'aime mon petit frère, j'essaie d'assister à quelques-uns de ses matchs. Comme aujourd'hui. On s'éloigne d'eux pour retrouver Édith, une fille de notre groupe de science, et... Bastien, un garçon qui intelligent, sensible, avec de l’humour. Le genre de mec qui pourrait carrément me plaire.

Bastien est arrivé l'année dernière et on s'est rapidement lié d'amitié. C'est mon partenaire de TP et d'exposé. Ce mec est une tête, et il me fait littéralement fantasmer... j'adore sa façon de poser les équations, de noter les bas de page, et tout ce qu'il dit et tellement... wouah ! Il envoie du lourd quoi !

On se comprend. On partage les mêmes goûts, les mêmes envies. Il n'y a que Marion qui n'adhère pas vraiment. Par amitié pour moi et pour améliorer ses notes, elle se fond tout de même dans notre groupe.

Ils nous attendent près de l’entrée, je fais un salut un peu appuyé à Bastien. J’espère que je n’ai pas été trop lourde mais assez clair dans le message « je te kiffe trop ». Il me fait son petit sourire dont lui seul a le secret. So cute ! J’ai mon cœur qui bat à mille à l’heure. On se dirige vers nos places numérotées. Nous sommes placés un rang plus haut des pom-pom Girls, à proximité des tribunes des joueurs de notre équipe. Les meilleures places ! Hé ! Ce n’est pas pour rien que je suis la sœur d’un des espoirs du baskets !

Installée entre Édith et Bastien, je me trémousse un peu excitée. Je n'ai jamais vraiment craqué sur un mec, mais Bastien est différent. Il n'est pas tout en muscle, il n'est même pas très grand et plutôt maigrichon comparé à mon frère ou à Jay, mais quand ses yeux marrons se posent sur moi à travers ses lunettes à monture noires, je me sens fondre.

- Je ne te gêne pas, Éva ? me demande Bastien.

NOooonnn, j'adore...

...mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Je marmonne un truc incompréhensible, mais Bastien ne semble pas m’en vouloir et me sourit.

Il se retourne vers moi, effleure sans faire exprès mon genou et l'odeur de son parfum vient me chatouille les narines. J’ai les mains moites, mon cœur s’affole. Faut que je trouve un truc d’intelligent à raconter, mais être si près de lui m’abrutisse complètement. Je n'ai jamais été aussi proche de lui, même à la bibliothèque où les tables ne sont pas assez grandes pour que chacun soit à son aise. Il secoue la tête agacée et désigne du doigt les tribunes des joueurs.

- C'est vraiment désolant.

À ma plus grande honte, je vois mon frère hilare en compagnie de ses potes en train d'arroser copieusement avec des bouteilles d'eau plusieurs pom-pom Girls, qui gloussent comme des dindes en secouant leur bonnet 95D sous leur nez. Q finit par courser l'une d'elle à travers les tribunes pour la prendre par les hanches et la jeter sur son épaule.

Marion marmonne un truc dans sa barbe, l’air agacé, mais c’est Bastien qui retient toute mon attention, surtout quand il me pose des questions.

- Tu connais les joueurs ?

- Hein ? Quoi ? Je réponds surprise.

- Tu les as fixés un moment, je pensais que tu les connaissais.

À quoi bon renier mon frère ? Bastien finira par l'apprendre un jour ou l'autre. Je pousse un soupire magistral et me lance.

- Le grand brun, celui qui est en train de noter son numéro de téléphone avec un rouge à lèvre sur la poitrine de cette pom-pom girl. C’est mon frère.

- Soit pas jalouse, mouton. Si tu veux un numéro, je peux t’obtenir celui de la mascotte.... Il a eu le nez cassé au dernier entrainement mais il a un excellent sens de l’humour, rétorque une voix derrière moi.

Je me retourne pour me trouver nez à nez à une paire de yeux verts, des cheveux blonds, un visage que je connais trop bien.

- Dégage de là ! Je réplique aussi sec.

- Tu es aussi l'un de ses frères ? Lui demande Bastien.

- On a l'air d'être d'avoir les mêmes parents ? répond Jay en baissant sur lui un regard condescendant.

Avec sa peau claire ses cheveux blonds et ses yeux d’un vert limpide, Jay ne me ressemble en rien. Même si cette année, j'ai décidé d'éclaircir mes cheveux, mes nombreux frisotis montrent mes origines métissées, j'ai hérité des yeux marrons de la mère. Jay et moi sommes le 'ying et le yang' sous tout rapport.

- C'est le meilleur ami de mon frère, je réplique assez vite, qui adore me pourrir la vie. Et pourquoi tu n'es pas avec lui, d'ailleurs ?

Il hausse les épaules et me montre une place à l'avant qui est occupée par une fille à la longue chevelure blonde. Même de dos, je reconnais Bethany, sa petite amie du moment.

- Tu ferais mieux de faire ce pourquoi tu es ici... tu sais le truc qui se déroule avec un ballon sur le terrain ?

Jay pose un regard moqueur sur moi et Bastien.

- T’inquiète, mouton, tu vas pouvoir m’admirer sur le terrain, et toi, dit-il avec un clin d'oeil à l'attention de Bastien. Ce petit animal sauvage te kiffe littéralement.

Je saute sur mes pieds pour lui arracher les yeux, mais il a déjà détalé auprès de sa blonde peroxydée. Quel abruti ! Pour toute réponse je lui présente mon majeur. Je sens mes joues rougir. Je me rassois et n'ose pas regarder Bastien. Il doit me prendre pour une folle...

Jay ne perd rien pour attendre.

À mettre en haut de ma liste à faire : arracher la langue de Jay et l'épingler sur ma porte.

Comme pour me narguer, Jay embrasse longuement sa copine. Il est en train de flinguer ma soirée et continue la sienne comme si de rien n'était. Quel égoiste ! Il adore s’afficher et finalement va rejoindre la tribune des joueurs. Je soupire d'aise à le voir partir.

Le match commence et l'ambiance devient électrique, les supporters de notre équipe commencent leur chant d'encouragement sous le fond rythmique des tambours. Le match est à domicile, le stade est complet et l'atmosphère est surchauffée. Une musique pop résonne dans le stade et les pom-pom Girls ouvrent le bal en s'avançant sur le terrain. Elles commencent leur déhanché tout en chantant le slogan de notre équipe. J’admets que ces filles sont de véritables athlètes, elles volent en l’air, se rattrapent avec justesse, tout ça, avec un sourire magnifique, un corps magnifique, une coiffure magnifique, enfin, vous avez compris le principe…

Elles terminent la chanson en une pyramide humaine, un sourire éclatant sur leurs lèvres peintes rouge coquelicot. Je jette un coup d'oeil à Bastien. De profil, il est encore plus beau que de face… Rougissante, je fixe mon attention sur le terrain.

La première mi-temps démarre sur deux paniers marqués d'affiler par le meneur de notre équipe. Je me lève d'un seul bond, le poing de la victoire levé, mais l'équipe adverse égalise rapidement. Les joueurs courent sans relâche, notre défense tient bon. Les deux quarts de temps se terminent ex aequo et les joueurs rentrent aux vestiaires. On va s'acheter un coca avec les copains et discutons du match.

- Ton frère avec son copain ont bien joué, remarque Bastien.

Je hoche la tête, je les ai vu s'entrainer nombre de fois dans notre allée. Jay avait souvent le dessus, ce qui a fait progresser mon frère. Je n'ai jamais osé leur avouer que je pouvais passer des après-midis à les voir jouer tous les deux et que c'est comme ça que j'ai commencé à aimer regarder ce sport.

On se réinstalle et le match reprend. Les joueurs sont survoltés, notre équipe dribble, le ballon passe de mains en main à la vitesse de l'éclair. Le jeu est fluide et précis. L'atmosphère est surchauffée, tout le monde est debout et hurle le nom de notre équipe. L'équipe adverse se prend 10 points dans la vue en l’espace de dix minutes. Je ravale ma fierté sachant que l'un est grâce à un tir court de Q de 2 points et l'autre à deux tirs longs de Jay qui vaut 6 points. Quand l'arbitre siffle la fin du match, je ne peux m'empêcher de lever les bras en l'air et faire le V en signe de victoire.

Mon euphorie gagne Bastien qui glisse ses mains autour de ma taille, des frissons agréables me parcourent. Il me serre contre lui et m'entraine en dehors du stade. On a laissé Marion et Edith en tête à tête, mais je sais que ma meilleure amie me soutiendra sur ce coup-là. Elle sait que je surkiffe Bastien. À l'abri des regards, à l'arrière du stade, contre un mur, Bastien encercle ma tête de ses bras. Je sens son souffle sur la joue. L’air se bloque dans mes poumons et mes lèvres tremblent légèrement. Il va m’embrasser, c’est sûr.

- Éva, tu me plais beaucoup, me murmure-t-il.

- Toi aussi, je souffle contre sa bouche.

Il pose ses lèvres contre les miennes, chaudes et douces. Bastien me donne mon premier baiser. Sa langue trouve la mienne, je me concentre pour suivre son rythme, il se presse contre moi, ses mains se baladent sur mes hanches, puis sous mon t-shirt. En temps normal, j’aurai été étonné que Bastien soit si hardi avec moi, mais là, je suis dans un espace-temps parallèle au notre. C’est-à-dire que je suis incapable de réfléchir correctement. Quand des éclats de voix interrompent le charme.

- hé les gars ! Regardez là-bas ! Y'en a qui ont chaud au cul on dirait !

Pire qu’une douche froide russe, je reconnais avec horreur la voix de mon frère et même si la pénombre me cache, je sais qu'il n'est question que de quelques minutes avant qu'il me découvre. Quelle idiote ! Le bus des joueurs est garé sur le parking qui se trouve à notre droite. C’était sûr qu’ils passeraient par ici ! C’est la faute de Bastien qui m’empêche de faire fonctionner mes neurones. Les pas se rapprochent, les commentaires graveleux fleurissent.

- Vous pouvez pas attendre d'être dans un pieu pour vous léchez comme ça !

Des rires gras accompagnent la remarque

- Les filles aiment ça, elles adorent qu’on joue avec la langue, descend plus bas mec ! nous hurle Jay en pouffant à moitié.

Pitié ! Je ne veux rien savoir de leurs trucs sexuels dégoutant qu’ils font avec les filles. Déjà à la maison, j’opère un demi-tour systématique quand je les entends avec cette voix remplie de testostérone raconter comment ils ont fait grimper au rideau leur dernière conquête.

Ma main dans celle de Bastien, je décide de sortir de la pénombre et vois le visage de mon frère se décomposer.

Finalement, rien que pour voir leur tronche d'ahuri, ce grand moment genant va peut-être valoir le coup.

- Putain Éva ! qu'est-ce que tu fous ici avec ce gland !

- Je t'interdis de parler ainsi de Bastien, et je fais ce que je veux Q !

- Je m'en contre fous, hurle-t-il, si ce connard a osé te toucher je lui arrache les couilles ! Il se tourne vers Bastien, t'as osé tripoter ma sœur à l'arrière d'un stade ? tu la prends pour qui ?

Q s'est approché de Bastien et le saisit par le col le poing levé. Mon copain est tétanisé et semble paralysé par la situation. Je me précipite sur mon frère lui retenant le bras.

- Je t'interdis de faire ça ! Laisse-le tranquille !

- Allez mec, dit Jay qui s'est approché, laisse-le, ton futur beau-frère est en train de faire sur lui. Laisse-lui une chance, c'est peut-être un bon gars...

- Il est loin de faire partie de ma famille, siffle Q entre ses dents, et il a intérêt à faire ses preuves

Q lâche soudainement Bastien qui essaie reprendre son souffle. Jay s'approche de lui et lui murmure quelque chose. Bastien relève la tête. Les deux garçons se toisent quelques secondes. Mon copain passe une main dans ses cheveux et s'approche de moi.

- Vient Éva, on s'en va.

Je glisse ma main dans la sienne et me laisse conduire dans sa voiture. Installée sur le siège passager, une seule pensée envahit mon esprit "Qu'est ce que Jay a bien pu dire à Bastien ?". J'envoie un texto à Édith et Marion pour qu'elles ne s'inquiètent pas. Bastien me conduit calmement jusque chez moi, sans dire un mot. Mince, l'ambiance torride derrière le stade est carrément étouffée, morte, enterrée. Je ferme les yeux et essaie de me souvenir des lèvres de Bastien contre les miennes. Non, rien à faire. Je revois la tête de mon frère furieux. Merde ! J'ai droit à une vie privée.. et sexuelle. Je ne veux pas perdre Bastien à cause de ça. Une fois la voiture arrêtée, je libère la ceinture de sécurité doucement et me tourne vers mon copain prete à une explication.

- Tu sais, mon frère n'est pas méchant. Il n'a pas l'habitude de me voir avec un garçon, c'est tout nouveau pour lui... comme pour moi, ajouté-je faiblement.

Bastien se baisse vers moi.

- Ton frangin ne me fait pas peur, et je comprends qu'il s'inquiète pour toi. Tu le connais bien son pote le blondinet ?

- Jay ? Il traine avec mon frère depuis quelques années. Ils ont commencé le basket ensemble.

Il hoche simplement la tête et pose ses lèvres sur les miennes, puis m'embrasse profondément. Des papillons s'envolent en bas de mon ventre et je reponds ardemment à son baiser. Voilà... ce que je voulais, mais une question me tarraude l'esprit. Je le repousse doucement t, et glisse une main dans ses cheveux épais, descend vers sa joue en une caresse. Je luis souris, des étoiles plein les yeux.

- C'était vraiment cool cette soirée, à part ce qui c'est passé derrière le stade ! son regard se rembrumit et je me reprends aussitot. Non ! Euh.. je veux dire le baiser et tout ça c'était très bien ! C'est juste mon idiot de frère et ce qu'il a fait ! C'est pas toi et ta langue... euh, non ! Je veux dire ta performance, Merde ! C'est juste que ..

Bastien me pose son index sur mes lèvres pour que j'arrete de m'enfoncer dans mon explication foireuse et on se met à rire tout les deux.

- Au fait, il t'a dit quoi Jay derrière le stade ?

Je me suis blottie dans ses bras, profitant encore une dernière fois de sa chaleur avant de rentrer chez moi.

- Rien d'important, me dit-il en m'embrassant. On se voit demain ?

- Comme d’habitude, au cours de science. J’ai hâte d’y être.

Je sors de sa voiture et marche jusqu'à mon perron le cœur léger. Je me retourne, Bastien est toujours là à me regarder. Je lui fais un signe de la main et me précipite dans ma chambre.

Plus tard, Bastien m'avouera que Jay lui avait aussi menacé de lui couper les couilles et de les broyer s'il osait me faire du mal...

Coucou mes loupiots,

Que pensez-vous de Jay et Eva ?

XXxxx

Lysa Watt

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