Cooling: Reset

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Puis un moment passe.

Je sens mon sourire s’effacer et la douleur prendre sa place. Partout mon corps à mal de courbatures. Avec lenteur, je me recroqueville sur moi même, pour conserver encore un peu de la chaleur qui me reste, mais il n’y a déjà plus rien. Juste la fatigue. Mon cerveau au ralenti repense à ce qui vient de se passer, les images qui défilent dans ma mémoire me semblent incohérentes, je rougis en me repassant les dialogues, je plonge ma figure dans mes mains.

“Je veux être là pour t’aider dans ces moments”, je répète en imitant mal son timbre très masculin, puis éclate de rire. Ma voix se heurte au plafond de plasmetal mais retombe bien rapidement. C’etait tellement stupide. Pourtant… Je passe une main sur le dessus de l’autre. Je me demande quand même ce que ça ferait d'être touché par quelqu’un, avoir une autre peau contre la sienne. Mon cœur repart encore. Comme pour l’étouffer, je bascule sur le ventre et plonge la tête dans mon maigre oreiller. Est ce que je suis encore sous l’effet de SILV? Il reste encore un tout petit charbon au fin fond de mon corps, est ce que ça vaudrait le coup de le rallumer?

Le matelas grince quand je change de nouveau de position, je tiens l’oreiller tout près de ma poitrinte, le matelas dur dans le dos, je plonge mon regard dans le vide. A quoi bon?

– Je ne me suis jamais touché moi-même de toute manière.

Je m’enfonce l’oreiller sur le visage, je suis sûr que je dois être rouge jusqu’au bout des oreilles. Même jetés dans le vide, sans personne pour l’écouter, les mots ont l’air d’une confession beaucoup trop intime même pour être sortieà voix haute. C'était forcément… mal. Je sors ma tête du tissu plein de plume pour fixer l’écran de l’autre côté de la salle. J’ai choppé ça dans les patchboard il y a longtemps: “Le travail de la chaire impact négativement les performances général d’un individu”, sans vraiment me poser de question, j’ai toujours cru que c'était vrai. Un mal de crâne commence à me battre à la tempe.

Il avait dit qu’il serait là pour moi, juste moi. Et il a de ses mains!

Je laisse tomber la mienne sur le ventre, sans oser regarder et couvert toujours par l’oreiller, je descend encore un peu plus bas. Je ferme les yeux, à la fois apeurée et excitée, jamais des centimètres ne m’ont parus aussi long à parcourir. De nouveau mes joues s'enflamment.

C'est à ce moment que les ventilateurs de ma machine décident de cracher à nouveau de l'air, accompagnant les ronflements mécaniques des composants qui s'éveillent. Comme brûlée, je retire ma main le plus loin possible et replace l’oreiller devant moi. Irrationnellement, j’ai peur que ma machine ne m’ai vu, ou pire, me juge. Puis, essoufflée, je finis par me lever.

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