Chapitre 2 (repris)

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Ils s’installèrent dans la 4L, Kader au volant cette fois-ci, et prirent la direction du centre d’Agen et de la gendarmerie. José, devenu beaucoup moins loquace, se rappelait le regard que l’adjudant lui avait lancé avant de les quitter ce matin. Elle était mignonne, mais semblait savoir ce qu’elle voulait. Et visiblement, José ne faisait pas partie du programme de la gendarmette. En plus, il se racontait que le nouveau capitaine avait un sale caractère. Bref, il se rendait à la maréchaussée sans grand enthousiasme…

Ils furent accueillis à BRDIJ par Brice de Kermadec, le commandant de la brigade en personne. Pour une fois qu’il avait à s’occuper d’autre chose que des querelles de voisinage et des conducteurs ivres le samedi soir ! Il voyait avec ce meurtre un excellent moyen de booster sa carrière et de revenir bien vite dans les bureaux parisiens qu’il regrettait tant d’avoir quitté. Il était accompagné d’un adjudant-chef plutôt en fin de carrière

— Toi avec moi ! dit-il à Kader, et toi, avec l’adjudant-chef, en désignant son ami.

Kader le suivit sans broncher, un peu surpris par le ton cassant de l’officier. José, lui, regrettait quand même un peu de ne pas faire sa déposition avec la petite gendarme aperçue sur les bords de la Garonne le matin.

— Assieds-toi ! ordonna le capitaine à Kader.

Le contraste entre les deux hommes était saisissant, autant sur le plan physique que sur celui du comportement. Kader était relativement petit, râblé, brun, avec les tempes argentées, des yeux bleus - le sang touareg de ses ancêtres -, calme et détendu. De Kermadec était grand, sec, presque maigre, le cheveu blond coupé en brosse, la peau très blanche et couverte de taches de rousseur. On sentait bien qu’il était tendu, mais qu’il frémissait d’excitation en même temps. C’était son premier vrai interrogatoire ! Pour un meurtre, de surcroit ! Il en avait les narines qui frissonnaient de plaisir.

Kader s’assit et le regarda sereinement en attendant les questions qui, à coup sûr, ne manqueraient pas de lui être posées. Il déclina ses nom, prénoms, date de naissance, profession, adresse, etc…. Brusquement, il se retrouvait dans la position des témoins qu’il avait eu à interroger dans sa vie antérieure. Pas forcément agréable comme sensation… Puis il raconta à son interlocuteur ce qui s’était passé, comment son regard avait été attiré par cette forme bizarre en bordure du fleuve, et comment ils avaient sorti le corps avec José. Il ajouta qu’il avait envoyé ce dernier prévenir la gendarmerie avec sa voiture et que celui-ci les avait trouvés sur la route entre Saint Nicolas-de-la-Balerme et la nationale. Il n’arrivait vraiment pas à comprendre pourquoi il était dévisagé avec un air aussi soupçonneux.

La première question qui suivit le déconcerta :

— Pourquoi as-tu envoyé ton collègue nous prévenir avec ta voiture ?

— À pieds, ça aurait été nettement plus long, lui répondit-il espérant qu’un peu d’humour le dériderait.

— Ne fais pas le malin avec moi ! lui cria l’officier. Pourquoi n’est-ce pas toi qui es venu nous prévenir ? Pourquoi as-tu tenu à rester seul auprès du corps ?

— Je ne sais pas…J’étais tombé en allant vers la berge et j’avais reçu un coup sur la tête, je n’ai pas trop réfléchi, et puis, je prête de temps en temps ma voiture à José, alors…

— Tu parles, tu voulais dissimuler quelque chose, hein ? Quelque chose qu’il ne fallait pas qu’on découvre sur le corps !

— Dissimuler quoi ? demanda Kader, surpris par le ton que prenait cette déposition.

— Tu vas me le dire, justement ! Alors, que cherchais-tu à cacher ? Une preuve contre toi ? Bien sûr ! Un collier, une bague, un bijou que tu lui avais offert et qui aurait permis de remonter jusqu’à toi ?

— Mais enfin, essaya d’intervenir Kader.

Il fut aussitôt coupé par le capitaine :

— Silence ! On ne me la fait pas à moi ! J’ai tout de suite vu ton petit jeu ! Quelques heures en cellule te feront revenir à de meilleurs sentiments ! Tu seras beaucoup plus coopératif après ! Jeandreau ! hurla-t-il.

— Oui, mon capitaine, fit la gendarme qui était dans le bureau mitoyen, en passant la tête par la porte.

Il fallait bien respecter les titres et les grades avec de Kermadec, il avait mis les choses au point dès son arrivée à la brigade, le mois dernier. Elle se demandait si sa femme l’appelait aussi « mon capitaine » en privé. Il se demanda brièvement, c’était elle qui portait la culotte à la maison…Il se rattrapait peut-être avec sa brigade.

— Enfermez-moi ce suspect en cellule pour le début de sa garde à vue ! On verra bien si quelques heures au frais ne lui font pas retrouver la mémoire.

— Bien, mon capitaine. Allez, venez avec moi, ordonna-t-elle à Kader.

Celui-ci se demandait vraiment ce qui lui arrivait. Soudain, il se mit à la place des gens qu’il avait lui aussi placés en garde à vue et qui avaient été libérés puis innocentés par la suite. Même s’il n’avait fait que peu d’erreurs, il en avait commis quelques-unes, surtout dans les dernières années de sa carrière en Algérie, quand la lutte contre les terroristes islamistes avait tourné à la guerre civile.

Il entendit claquer la porte et le verrou électrique se refermer. Il réalisa à cet instant qu’il était vraiment considéré comme un suspect, et non plus comme un simple témoin. Décidément, s’il y avait bien une chose qu’on ne pouvait pas reprocher à ce jeune capitaine c’est qu’il prenait beaucoup de temps pour réfléchir avant de prendre une décision…




— Je crois qu’on tient un bon suspect, se gargarisa l’officier auprès de la gendarme, dès qu’elle fut remontée du sous-sol où se trouvaient les cellules.

— Vous êtes sûr, mon capitaine ? Il me semble bien inoffensif.

— Ne vous fiez pas à ces Arabes, Jeandreau. Ils sont filous, avec eux on ne sait jamais quand ils disent la vérité ou quand ils mentent comme des arracheurs de dents. Et puis, pourquoi a-t-il voulu absolument rester seul avec le corps en envoyant son collègue prévenir la gendarmerie ?

— Oui, mais…et le mobile, mon capitaine ?

— Ah oui…le mobile…

— Oui, vous savez, le mobile, le moyen et l’occasion, les trois bases d’un crime, lui rappela Jeandreau.

— Ne vous inquiétez pas, adjudant, après quelques heures en cellule, il nous le dira son mobile, et je suis même certain qu’il nous précisera quelle arme il a utilisée pour commettre ce crime horrible. Quant à l’occasion, sans doute un rendez-vous à la sauvette qui a mal tourné…

— Si vous le dites, mon capitaine….

Elle retourna à son bureau pour taper le rapport de constats concernant la découverte du corps le matin même. Après une bonne demi-heure passée devant son ordinateur, Marie fit une pause. Plus les minutes défilaient, plus l'argument de son chef lui paraissait fort peu probant. Tandis qu'elle avalait une gorgée de son café froid, les yeux rivés sur ce qu'elle avait déjà retranscrit, ses yeux se posèrent sur l'identité du prévenu. Elle ne l'aurait pas parié, mais il lui semblait avoir entendu ce nom. Où, déjà ? Elle n'eut pas besoin de se creuser les méninges bien longtemps ! Mercier, qu'elle avait avait connu à la BRDIJ quand elle était arrivée, qui l’avait un peu pris sous son aile et qui l’avait suivie de loin, après son départ à la BT de Puymirol, lui avait parlé d’un ami arabe qui s’appelait Kader Benslimane, et en des termes plutôt élogieux.

Elle aperçut José et l’adjudant-chef Baglione, qui sortaient du bureau de celui-ci, la déposition de José étant terminée.

— Vincent, le capitaine croit que c’est son collègue qui a commis le crime, lui dit-elle en désignant l’ouvrier agricole.

— Kader ? Un criminel ? Mais il est pas bien votre lieutenant, il est complètement loco ! Y a pas plus gentil que Kader ! s’exclama José.

— Kader ? Kader Benslimane, tu es sûre, Marie ? J’en ai entendu parler par Mercier, tu sais, l’ancien commandant de la BT de Puymirol qui était ici avant, comme un gars bien.

— Oui je sais qui est Mercier et je me suis fait la même réflexion, mais que veux-tu, ordres du capitaine… Je viens de boucler ce gars en bas.

— Et je vais rentrer comment, moi, à Saint-Sixte, maintenant que mon chauffeur est en prison ? se lamenta José.

— Je vais vous déposer, lui proposa le maréchal des logis Genti, qui passait par-là. De toute façon, c’est presque sur le chemin pour aller récupérer mon fils chez sa nounou, même si ça n’est pas très réglementaire.




— Jeandreau ! appela de Kermadec, de son bureau entrouvert.

Celle-ci se hâta vers son supérieur, bien décidée à lui faire part de ses doutes au sujet de cette incarcération rapide.

— Mon capitaine, concernant…

Sans l’écouter, celui-ci lui tendit un exemplaire de la déposition de Kader et lui aboya :

— Jeandreau ! Vous allez me consulter le fichier Interpol, au sujet de ce Kader Ben je ne sais plus quoi.

— Benslimane, mon capitaine, justement…

— Pas de discussion, adjudant ! Il est fort possible que nous ayons mis la main sur un de ces dangereux terroristes islamistes. Si c’est le cas, il y aura des retombées favorables pour tout le monde dans la brigade.

Il se voyait déjà faire la première page du Petit Bleu, voire pourquoi pas de La Dépêche du Midi. Les honneurs, les décorations….

— Bon, comme vous voulez, mon capitaine, mais à mon avis, pour Kader Bensli...

— Votre avis ne m’intéresse pas, Jeandreau ! Exécution ! lui enjoignit de Kermadec, d’un ton cassant.

Dépitée, Marie Jeandreau se saisit du papier tendu par son supérieur et se dirigea vers son bureau, connecta son ordinateur sur le serveur d’Interpol et entra son nom et son mot de passe sur la page d’accueil. Elle renseigna ensuite les coordonnées de Kader :

Nom : Benslimane

Prénom : Kader

Date de naissance : 20/10/55

Lieu de naissance : Tizi-Ouzou, wilaya III (Kabylie)

Nationalité : algérienne




Après 10 bonnes minutes d’attente, elle fut surprise de voir les informations suivantes s’inscrire en rouge sur son écran :

« ACCES REFUSE – INFORMATIONS CLASSEE – VOTRE NIVEAU D’ACCES NE VOUS AUTORISE PAS A PRENDRE CONNAISSANCE DE CES INFORMATIONS. »

— Allons bon, qu’est-ce que c’est ça, encore ?

Elle réessaya encore une fois après avoir éteint son ordinateur, même résultat. Elle alla chercher de Kermadec dans son bureau.

— Mon capitaine, venez voir, il y a un truc qui ne va pas sur le serveur Interpol.

— Je vous l’avais bien dit, c’est sûrement un terroriste.

— Non, ce n’est pas ça, je ne peux pas avoir accès aux informations sur Kader Benslimane. Il semble que je n’aie pas le niveau d’accréditation requis.

— Laissez, je vais essayer avec mon identifiant.

Mais, malgré son niveau d’accès supérieur en tant qu’officier de la Gendarmerie Nationale, de Kermadec obtint la même réponse :

« ACCES REFUSE – INFORMATIONS CLASSEES – VOTRE NIVEAU D’ACCES NE VOUS AUTORISE PAS A PRENDRE CONNAISSANCE DE CES INFORMATIONS. »

— Bon, on va essayer autre chose, fit le capitaine intrigué, pouvez-vous sortir Jeandreau ?

— Si vous voulez...




Elle sortit du bureau, se demandant bien ce que son chef allait faire. Le capitaine, qui n’était arrivé dans le Sud-Ouest que depuis quelques mois, essaya l’identifiant et le mot de passe qu’il avait utilisés lorsqu’il était à l’Etat-major de la Gendarmerie à Paris, espérant qu'ils soient encore valides. Il avait été amené à faire des recherches sur ce serveur, pour des officiers supérieurs. Il fut stupéfait de découvrir sur l’écran les informations suivantes :

Nom : Benslimane

Prénom : Kader

Grade : Capitaine

Unité : Forces spéciales de la Police

Accès autorisé fichiers Interpol : accès rouge

Situation actuelle : retraité

Historique : Né le 23 octobre 1963 à Alger, Maîtrise de Droit, obtenue à la Faculté d’Alger en 1979. Reçu major au concours des Inspecteurs de Police en 1979. Entré dans la police criminelle en 1981 au commissariat d’Alger. Excellent élément. A résolu de nombreux crimes. Nommé Inspecteur Principal le 1er septembre 1987. Marié à Raïssa le 31 août 1988, deux fils, Slimane, né en 1991 et Hacène, né en 1993, tous tués par le GIA le 3 janvier 1994. Condamné à mort par le GIA le 30 septembre 1993, après avoir tué un terroriste s’apprêtant à égorger 2 enfants. Muté dans les Forces Spéciales de la police le 12 février 1994 à sa demande avec le grade de sous-lieutenant. Nommé lieutenant des forces spéciales le 9 juin 1995, nommé capitaine des Forces Spéciales le 15 juin 1996. Cité 5 fois à l’ordre du mérite de l’Etat pour faits de bravoure. Blessé grièvement lors de l’assaut d’une cache du GIA dans la vieille ville d’Alger le 5 septembre 1996 et transporté à l’hôpital avec pronostic vital engagé. Mis à la retraite anticipée avec pension d’invalidité à vie et remerciements du Gouvernement d’Algérie pour services rendus à l’Etat. A quitté l’Algérie le 25 novembre 1996. Statut de réfugié politique en France, obtenu auprès de l’OFPRA le 13 février 1997. Vit à Saint Jean-de-Thurac (Département du Lot-et-Garonne), rue de la Garonne, appartement meublé « chez Ginette ». Travaille comme ouvrier agricole.

Famille

Père : Abdelkader Benslimane, né le 26 juin 1930 à Makouda, chef adjoint de la wilaya III (Kabylie) lors de la guerre d’indépendance de l’Algérie. Agriculteur (oliviers). Membre fondateur du FLN. Responsable de la brigade anti-terroriste de la ville d’Akbou (wilaya de Bejaïa) depuis janvier 1995. Lié au FFS (Front des Forces Socialistes algérien).

Mère : Fatima Benslimane, née le 14 mars 1935 à Tizi-Ouzou, mère au foyer

Fratrie : Liamine Benslimane, né le 5 avril 1968 à Tizi-Ouzou, études de lettres à l’Université d’Alger, nommé professeur de français au lycée Emir Abdelkader (ex lycée Bugeaud) en septembre 1990. Poste supprimé avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’arabisation. Interpellation pour possession de cannabis le 24/06/1992. Nouvelle interpellation pour défaut de papiers d’identité le 06/01/1994, garde à vue de 24h, ne s’est pas présenté à son procès le 23 mars 1994. Le 2/01/1995, arrestation en possession de 300 grammes de marihuana et d’un pistolet automatique. Transféré à la prison de Serkadji le 10/01/1995. Evasion le 10/09/1996 avant son procès prévu en décembre 1996. Soupçonné d’appartenir au GIA. Pas de domicile connu. Pas d’autre famille directe connue.




— Nom de Dieu ! C’est pas vrai !

De Kermadec était effaré. Il s’était trompé de frère ! Celui qu’il avait fait enfermer au sous-sol était tout ce qu’on voulait sauf un terroriste ! Il appela Jeandreau. Celle-ci n’était pas loin, juste derrière la porte. Elle eut le temps de voir le haut de l’écran avant que le lieutenant ne l’éteigne. Elle avait pu repérer le grade et l’unité de Kader.

— Jeandreau, allez libérer Monsieur Benslimane s’il vous plaît, et amenez le dans mon bureau.

— Bien, mon capitaine.

Elle devait lutter pour rester impassible. Il fallait reconnaître à de Kermadec qu’il admettait ses torts aussi rapidement qu’il s’engageait dans la mauvaise direction. Elle se dirigea vers le sous-sol en sifflotant. Kader l’accueillit avec le sourire :

— Bonjour Madame, ça va ?

— Bonjour Monsieur, oui, ça va, d’autant plus que je viens vous libérer.

— Déjà ?

— Oui, apparemment, le capitaine s’est aperçu qu’il avait fait une boulette en vous coffrant.

Errare humanum est[1], comme on dit.

— Oui et sed perseverare diabolicum est[2].

Il semblait que c’était devenu une tradition dans la gendarmerie, ces citations latines. Mercier d’abord, maintenant cette adjudant…

— Heureusement qu’il reconnaît vite ses torts. Ne soyez pas trop dur avec lui, il débute dans le métier d’enquêteur. C’est quand même très différent des bureaux parisiens où il était avant.

— Ne vous en faites pas, c’est pas mon genre.

— J’ai eu le temps d’apercevoir un peu votre pedigree sur Interpol… Impressionnant ! Dois-je vous appeler « mon Capitaine » ?

— Non. C’était une autre vie, adjudant, et cette vie est derrière moi maintenant.

Elle ne savait pas si c’était d’avoir aperçu son passé dans les Forces Spéciales mais son regard sur cet homme venait de changer. Il l’impressionnait avec ses yeux si clairs et son regard franc. Il semblait si calme après tout ce qui lui était arrivé.

— Bon allez, venez. Sinon, il va s’impatienter.




Ils remontèrent tous les deux au rez-de-chaussée, où Jeandreau le laissa devant le bureau du chef de brigade. La porte était entrouverte. Kader frappa doucement.

— Entrez, Monsieur Benslimane.

Le ton et les mots avaient bien évolué depuis son interrogatoire.

— Asseyez-vous. Tout d’abord, je vous prie d’accepter mes excuses. Je pense que je suis allé un peu vite en besogne. Et votre dossier Interpol….Bon sang, je ne pouvais pas deviner !

— Ne vous en faites pas capitaine, il m’est arrivé aussi de faire des erreurs de ce genre par le passé. Et puis, je n’avais jamais essayé les cellules françaises auparavant, lui dit-il avec un petit sourire.

— Sans rancune, Monsieur Benslimane ?

— Non, non, sans rancune, capitaine.

— Si vous entendez quoique ce soit qui pourrait nous aider dans cette enquête…

— Bien sûr, mais vous savez, maintenant, je suis un ouvrier agricole.

— Je sais, mais si des fois…

— Vous pouvez compter sur moi, capitaine.

De Kermadec se leva et lui tendit la main. Kader se leva à son tour, la saisit et leur poignée fut franche et virile. Kader apprécia l’honnêteté de cet homme, même s’il avait la tête un peu près du bonnet. Cependant, il se doutait bien que son incarcération était en grande partie due à son physique pas vraiment européen, et même franchement maghrébin. Le délit de « sale gueule » quoi ! De Kermadec lui avait tout de même fait des excuses sincères.

— Bien, je vous raccompagne.

Il lui tint la porte ouverte et Kader s’en alla. Cette sortie était bien différente de la précédente. Il fit un petit signe de la main à Marie Jeandreau qui était à l’autre bout du couloir et qui le fixait, semblant intriguée, puis quitta la Gendarmerie. Il monta dans sa voiture, et rentra tranquillement à Saint-Jean-de-Thurac, retrouver son meublé chez Ginette.




[1] L’erreur est humaine (locution latine)

[2] Mais persévérer (dans l’erreur) est diabolique. Suite de la première locution latine. Les deux sont souvent attribuées à Sénèque, mais elles semblent antérieures.

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