Liberté, nom féminin, mot désuet, inventé par la cupidité des hommes. Ce mot nous l’avons rendu légitime car il n’ y a pas de liberté sans autorité. Or, qui peut se targuer d’avoir eu une vie suffisamment sage pour avoir acquis ce droit de possession gagné par l’usage ? Le pouvoir n’appartient à personne, il finit toujours par être confronté à sa propre limite. Nous devrions plutôt retrouver la puissance de notre sagesse. Il n’existe pas de frontières si ce ne sont celles créées par l’avidité de l’homme.

Nous nous sommes saisis de ce mot, liberté, trop fiers de nos combats menés, trop arrogants de nos victoires gagnées mais que reste-t-il de tout cela face à la puissance de la nature ?

Il faudrait reconnaître, en toute humilité, que le premier de nos geôliers n’est pas cet homme de pouvoir qui dicte des lois ou trace les lignes des frontières sur un bout de papier. Ne cherchons pas à nous dédouaner derrière d’autres responsables. Nous sommes nos propres geôliers, nous sommes des êtres formatés par nos egos. Insidieusement, nous nous sommes éloignés de notre essence. Nous sommes devenus étrangers à nous-mêmes et nous avons considéré acquis nos besoins primaires. Par peur ou paresse, nous avons préféré nourrir ce monstre, cette grande illusion et il serait temps que nous sortions de la caverne de Platon.

Il serait temps que nous arrêtions de dévoyer ce mot, que nous lui rendions grâce.

La liberté n’est pas de posséder, n’est pas de cumuler, ni même de faire toujours plus, toujours mieux pour flatter nos égos aux yeux du monde.

La liberté c’est respirer, c’est s’avoir s’émerveiller d’un ciel étoilé où que l’on soit, c’est ne pas enfermer nos esprits étriqués dans la sphère limitée de nos cerveaux étroits. Nous sommes ces êtres illimités dans le vent, ces enfants de la terre qui viennent au monde, libres dans l’eau avant d’oublier qu’ils ont découvert le feu et qu’il ne tient qu’à eux d’en faire les flammes de l’enfer ou un puits de lumière.