Chapitre 5

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Geoffroy ne cessait d’observer le pendentif qu’il avait dans les mains. Il l’aurait reconnu parmi mille autres. Il s’agissait bel et bien de celui que Naménielle portait habituellement. C’était une défense de sanglier reliée par un embout en or à de solides ficelles entre-mêlées.

Pis, pour appuyer le fait qu’il savait où se trouvait la prophétesse, Momo avait également présenté à l’ancien chevalier une petite broche dorée représentant une rose, un autre accessoire que portait habituellement la magicienne. Magicienne qui, d’après l’étrange client, était toujours envie, ce qui avait grandement soulagé Geoffroy.

Il n’y avait pas l’ombre d’un doute, ce mystérieux commanditaire savait à qui il s’adressait. Quand à Alexandre, il avait été séduit par le parchemin atlante qui lui avait été présenté, indiquant les endroits exactes où, en Esoteria, se trouvaient les rares gisements d’orichalque, un métal qui pouvait permettre de fabriquer les armes les plus performantes et les plus nobles du monde.

Séduit mais pas aveuglé. Alexandre, dans sa carrière, avait maintes fois été confronté à des escrocs de tous types. Beaucoup en effet avaient pensé le duper en se fiant à tort à son jeune âge. Le jeune bourgeois à la tête de la Compagnie des Épices s’était très rarement fait rouler et n’accordait que rarement sa confiance.

Se caressant la barbe avec un air légèrement dubitatif, Alexandre se pencha sur la carte que Momo avait étalée sur la noble table en marbre. Une grimace se dessina sur son visage et il jeta un regard à Calvin puis ensuite à Momo avant de se redresser et demander à son étrange invité :

- Cette carte est convaincante. Cependant, qu’est-ce qui me prouve qu’il ne s’agit pas là d’une forgerie ?

- Faites-la donc authentifier par l’Université d’Antillia, répondit Momo sur un ton glacial. Ils vous diront qu’il s’agit d’un authentique document de ce qui fut jadis la grande cité d’Atlantis… mais le temps que les archivistes effacent vos doutes de votre esprit, je n’aurai plus besoin de vos services. C’est à prendre ou à laisser…

Alexandre soupira et se tourna vers Geoffroy qui, avec son pendentif dans une main et sa broche dans l’autre paraissait quelque peu tourmenté. Sentant le regard de son ami peser sur lui, l’aventurier se ressaisit se racla la gorge.

- En tous cas, ces objets sont bien réels, grommela-t-il.

Il considéra alors cet individu encapuchonné. D’innombrables questions lui venaient à l’esprit. Tout d’abord, celle de savoir où était Naménielle. Geoffroy s’en doutait déjà : la réponse ne lui serait fournie si et seulement si il réalisait correctement le « boulot ». Et quel boulot. Capturer une princesse, cela ne lui avait encore jamais été demandé.

- Comment savez-vous pour « mes pouvoirs » ? demanda enfin Geoffroy.

L’homme secoua la tête, comme amusé par la question.

- Garçon, vous demandez cela à quelqu’un qui sait où trouver de l’orichalque et qui connaît l’emplacement de Naménielle. Je sais beaucoup de choses.

- Bien, fit Geoffroy qui semblait de plus en plus nerveux.

Il posa les précieux orfèvres dans sa sacoche avant de continuer :

- Vous savez donc que j’ai, hélas, la capacité de me changer en dragon, très bien. Vous n’ignorez donc sûrement pas que les dragons adorent l’or…

- Où voulez-vous en venir ? demanda l’encapuchonné en croisant calmement les bras.

- Vous n’avez pas idée du nombre de fois où je suis revenu à moi sur l’Île des Dragons, dans des cavernes obscures où l’or et les joyaux tapissent les sols.

Alexandre remarqua combien le jeune homme avait rougit. Geoffroy ne s’exprimait en effet que très rarement sur les périodes où il se retrouvait malgré lui changé en dragon. Même s’il restait le même lors de ces épisodes enflammées, il avait toujours tendance à se montrer plus impulsif, plus brutal et plus égocentrique sous cette forme. Mais, surtout, lorsqu’il se changeait en dragon, il devenait plus cupide, ce qui l’avait amené maintes et maintes fois à s’approprier de nombreuses richesses par des moyens peu conventionnels.

- Et donc ? grinça Momo de façon agacée.

- Je peux vous laisser toutes ces richesses si vous me dites maintenant où se trouve Namé…

Momo claqua sa langue contre son palet, exaspéré tandis qu’Alexandre se frappa le front de la main droite.

- Nous nous sommes mal compris ? demanda Momo. Le client, ici, c’est moi. Je n’ai que faire de vos richesses, homme-dragon.

L’homme encapuchonné se tourna alors vers Alexandre.

- Il vous faudra revoir votre politique commerciale, messire.

Alexandre devint pourpre et lança un regard noir à Geoffroy avant d’offrir un sourire embarrassé à l’étrange personnage.

- Point d’inquiétude, monseigneur, point d’inquiétude… veuillez excuser mon ami. Ce n’est pas un commerçant.

Geoffroy soupira et secoua la tête, sujet à une grande frustration. Devant lui se trouvait la personne qui pouvait lui indiquer où se trouvait celle qu’il cherchait depuis des mois et il n’avait d’autre choix que d’obéir à ses caprices.

- Soit, fit Momo. Ainsi soit-il. Je compte donc sur vos talents et vos pouvoirs pour capturer la princesse Clarence le jour de la Fête du Soleil et me l’apporter vivante à l’auberge de la Fée Verte à la prochaine pleine lune.

- Le jour de la Fête du Soleil ? s’étrangla Geoffroy.

- Vous m’avez bien entendu, confirma Momo. Tous les citoyens de la cité fêteront la création de la principauté d’Antillia. Des émissaires importants de l’empire d’Estotiland, du Nouveau Culte, et du royaume d’Arduinna seront présents. Cela enverra un message clair aux dirigeants humains de Titania.

- Un message clair ? demanda Geoffroy. J’ignore quelles sont vos motivations mais…

Alexandre gourmanda le jeune homme d’un nouveau regard lourd de reproches.

- Ne vous souciez pas de mes motivations. Ne gardez en tête que mes conditions : capturez la princesse et amenez-la moi à l’auberge de la Fée Verte. Vous saurez alors où se trouve votre chère Naménielle et vous, Alexandre, vous mettrez la main sur les mines d’orichalques.

Alexandre en avait presque des étoiles dans les yeux et acquiesçait vivement de la tête.

- Si ce complot est mené à bien, les affaires n’en seront que plus fructueuses, nota Alexandre. Si il échoue et qu’on découvre que nous sommes mêlés à cela, nous croupirons tous dans un cachot jusqu’à la fin de notre vie. C’est une entreprise risquée pour les intérêts de la Compagnie des Épices. Cependant,…

- Cependant, c’est votre goût pour le risque qui a mené votre précieuse compagnie là où est aujourd’hui, acheva Momo. Vous êtes toujours parvenu à saisir les opportunités quand il le fallait. Ne laissez pas celle-ci vous échapper.

Alexandre se tourna alors vers Geoffroy. Après une brève hésitation, celui-ci acquiesça. Il n’avait guère le choix après tout. S’il fallait cela pour enfin avoir une piste crédible afin de retrouver Naménielle.

- Les affaires sont les affaires ! siffla Momo avec un léger enthousiasme.

- Les affaires sont les affaires, répéta Alexandre non sans anxiété.

Une anxiété que Geoffroy partageait. L’angoisse était en effet restée présente dans l’esprit du jeune homme encore de longues heures après cette rencontre. L’ancien chevalier n’avait eut cesse de méditer longuement dans sa loge sur la broche et le pendentif qui lui avaient été remis par cet étrange personnage.

À présent perdu dans ses pensées et assis sur sa couche, tandis que le soleil déclinait, il ne cessait de tourner et retourner dans ses mains la rose en or de Naménielle. Ce fut alors que quelques coups frappés à sa porte le sortirent de ses pensées. Il déposa soigneusement la broche dans sa sacoche et alla ouvrir. Alexandre apparut alors dans l’ouverture, avec un petit sourire malicieux aux lèvres.

- Merci d’avoir accepté, fit-il.

Geoffroy se pinça les lèvres.

- C’est normal…

Alexandre présenta alors à son ami une coupe remplie de vin.

- Buvons à ce succès futur !

- Si succès il y a, rectifia Geoffroy en saisissant la coupe.

Alexandre pouffa :

- Les enjeux sont énormes. Les risques le sont tout autant. Mais tu ne m’as jamais déçu, et je sais que tu ne me décevras pas.

- Et si ça se passe mal ?

- Les Dieux seront avec nous.

Comme pour appuyer ses dires, Alexandre désigna la silhouette oppressante du temple d’Hydrion qui était visible par le balcon.

- Tu n’as jamais cru aux Dieux, fit Geoffroy. Tes parents voulaient que tu rejoignes l’Ordre du Trident pour devenir Paladin et…

- Une vie de chasteté et d’austérité au service de la veuve et de l’orphelin, très peu pour moi, confirma Alexandre. Dommage qu’il n’existe pas un Dieu de l’or et des joyaux.

Geoffroy pouffa à cette réflexion et avala quelques gorgées de vin tandis qu’Alexandre allumait sa pipe faisant apparaître quelques nuages de fumée qui se dandinaient paresseusement dans la pièce.

- Ce Momo en sait trop pour être honnête, fit Geoffroy avec suspicion.

- Tu connais beaucoup de nos « clients » qui sont droits dans leurs bottes ? plaisanta Alexandre. Le monde des affaires, ce n’est vraiment pas ton truc on dirait.

Geoffroy soupira et se dirigea vers le balcon pour observer les bateaux qui se déplaçaient lentement sur le fleuve. Si seulement quelques-uns quittaient le port, nombreux étaient ceux qui y entraient. Leurs fanions portés par le vent indiquaient que certaines riches familles de l’Estotiland et de l’Arduinna débarquaient déjà pour la Fête du Soleil qui aurait lieu dans seulement quelques jours.

L’un des navires qui venait d’amarrer dans le port n’était autre que celui d’Hector Magnarelle, le doyen du sénat impérial d’Estotiland. C’était un vieil homme au crâne dégarni. Les rares cheveux qu’il possédait encore étaient déjà blancs. Presqu’aussi blancs que sa peau ridée et craquelée.

Même si les années l’avaient physiquement marqué, son regard, lui, n’avait pas perdu pas de sa vivacité. Il se disait d’ailleurs chez certains sénateurs impériaux qu’Hector était capable de voir l’âme de celles et ceux à qui il s’adressait. Deux yeux gris et perçants qui se mariaient parfaitement bien à son visage austère et à la dureté de ses traits.

- Monseigneur ? osa une voix juvénile dans son dos tandis qu’il contemplait distraitement les silhouettes des hauts édifices d’Antillia.

Le doyen se retourna. Jules, son assistant, une jeune homme blond et fêle d’une vingtaine d’années, se tenait face à lui, les bras chargés de documents de tous types.

- Nous sommes arrivés, continua Jules, dois-je déjà vous annoncer auprès de son altesse la princesse Clarence d’Antillia ?

Le vieillard secoua la tête.

- Pas tout de suite, répondit-il. Je n’ai guère envie de rester seul avec ces choses.

Hector venait de désigner d’un dédaigneux geste de la tête les nombreuses armures animées qui circulaient silencieusement sur le pont. Il n’avait jamais apprécié ces êtres qu’il considérait contre-nature même si c’était grâce à leur invention que l’Empire était parvenu à mâter la rébellion de la Bannière Rouge, trente ans plus tôt.

Cette rébellion, Hector y repensait encore souvent. À l’époque, il n’était encore qu’un vaillant centurion de l’armée impériale, chargé de protéger Décembria, la ville nordique et glaciale qui l’avait vu grandir.

Tout avait commencé lorsque des gens du bas peuple s’étaient organisés pour défier l’autorité impériale. À leur tête, le charismatique Joseph dit l’Homme de Fer. Celui-ci était parvenu à convaincre bon nombre de misérables que l’heure de renverser toutes les monarchies de Titania et de s’émanciper du joug des Dieux était arrivée. Il avait par ailleurs promis aux miséreux d’instaurer une nouvelle façon de gouverner, un nouveau monde où les notions de roturiers et de noblesse auraient disparues. Un avenir où toutes et tous seraient traités de manière égale, où il n’y aurait ni riches ni pauvres…

Pareilles foutaises étaient parvenues à séduire bon nombre de citoyens et même plusieurs garnisons de soldats. Tous s’étaient regroupés sous ce qu’ils appelaient la Bannière Rouge. Un étendard dont l’unique couleur prétendait symboliser tout le sang des paysans et des pauvres que la famille impériale avait fait couler.

Le nord de l’Empire était ainsi tombé pendant deux longues années aux mains de ces révolutionnaires sanguinaires et Hector avait été contraint de vivre sous la tyrannie de la Bannière Rouge.

Considéré comme un suppôt de l’Empire, il avait vu sa femme et ses fils se faire massacrer. Il avait vu la famine frapper Décembria, ce qui avait amené de nombreux malheureux à se rabaisser à des actes de cannibalisme. Des faibles âmes qui avaient été maudites par les Dieux pour avoir eut une telle conduite contre-nature.

Ainsi étaient apparus les Wendigos… des femmes et des hommes changés en d’hideuses créatures rachitiques incessamment affamées qui, plus elles consommaient de chair humaine, plus elles étaient tourmentées par la faim…

Nombre d’évènements cauchemardesques avaient pimenté cette rébellion de la Bannière Rouge. Un cauchemar qui avait pris fin avec les inventions de celui qui était aujourd’hui l’archichancelier impérial : les armures animées. Ces dernières, produites en immenses quantités, étaient parvenues à submerger les forces de la Bannière Rouge et à libérer Décembria et le nord de l’Estotiland de leur joug.

Même si Hector devait son salut à ces êtres inexpressifs et contre-nature, il demeurait toutefois l’un des seuls au sénat à s’opposer à leur utilisation par l’empire. Pour Hector, recourir à de telles entités risquait à terme d’affaiblir la jeunesse de l’Estotiland qui, dispensée du service militaire, tomberait dans un laisser-aller ramollissant. Il en était certain, à ce rythme, les prochaines générations d’Estotilandais seraient aussi faibles et décadentes que ces intellectuels et autres philosophes d’Antillia.

D’ailleurs, il secoua la tête, dépité, en apercevant deux hallebardiers de la cité avancer vers lui. L’un était petit et grassouillet. L’autre, grand et famélique.

- Monseigneur Hector Magnarelle, soyez le bienvenu à Antillia, fit le petit. Nous sommes honorés de votre présence.

- Ma présence ici m’a été imposée par l’archichancelier, fit-il sèchement.

Les deux gardes échangèrent un regard consterné. Le doyen, quant à lui, considéra les alentours, n’apercevant que de jeunes fêtards vagabonder gaiement sur les quais tandis que d’autres profitaient des derniers instants de clarté pour bouquiner sur l’un ou l’autre banc. Il soupira. Décembria lui manquait déjà. La cité des neiges n’offrait pas de spectacle aussi déplorable. À Décembria, les jeunes hommes, les vrais, se préparaient à aller chasser l’ours ou passaient leurs journées à couper du bois dans les forêts glaciales du nord.

Il vint un instant à s’imaginer que l’archichancelier l’avait envoyé dans cette cité précisément pour qu’il soit confronté à une aussi pathétique vision. Il était en effet de notoriété publique que l’archichancelier et Hector ne s’appréciaient guère. En effet, le premier se lançait dans des projets farfelus en plus de soutenir le recours aux armures animées, arguant que ces êtres étaient incapables de se mutiner, ne connaissaient pas la peur et ne demandaient pas à être réapprovisionnés systématiquement en nourriture. Le second, lui, s’opposait publiquement à l’utilisation de ces êtres magiques. Il estimait que cette politique militaire était une insulte à l’art de la guerre et niait le potentiel ainsi que la force des jeunes Estotilandais.

Au sénat impérial, les débats avaient souvent été des plus animés entre Hector et l’archichancelier. Le doyen avait plusieurs fois tenté de convaincre la jeune impératrice Elizabeth III de réorganiser l’armée « à l’ancienne », avec de vrais soldats mais, hélas, la suzeraine de l’Estotiland était bien trop sous l’influence de l’archichancelier…

- Il n’y a plus de jeunesse, se murmura-t-il à lui-même.

Et tandis qu’on l’escortait jusqu’au palais de la princesse Clarence, l’un de éléments de cette jeunesse se dirigeait furtivement vers le cimetière de bateaux qui se trouvait à plusieurs lieues de la ville.

Il s’agissait des vestiges de ce qui avait été autrefois une violente bataille navale entre les forces maritimes de la principauté et plusieurs navires de pirates de Libertalia qui avaient naïvement espérés saccager la ville pour y cueillir quantités de richesses.

Apercevant les sinistres épaves au loin, baignées dans une brume aussi épaisse que morbide, Geoffroy inspira soupira longuement avant de tirer une dernière fois sur sa pipe. Le jeune homme jeta alors sa cape sur le sol et se frotta le front du revers de la main, mal à l’aise.

Il était rare pour lui de provoquer volontairement sa métamorphose en dragon mais ce Momo, bien qu’énigmatique, avait réussi à le convaincre de l’utilité de céder pour une fois à ses pouvoirs destructeurs. S’il se transformait dans ces lieux isolés de tout, personne ne viendrait le surprendre et il n’aurait qu’à attendre le jour de la Fête du Soleil pour enfin agir…

Tandis que la nuit jetait lentement ses ténèbres sur cet endroit prétendument hanté, Geoffroy cru apercevoir dans la pénombre la silhouette d’un immense corbeau. Un être aussi grand que monstrueux dont les deux yeux semblaient pétiller d’une magie étrange et rougeoyante.

- Un Nycticorax ? s’étrangla-t-il.

Jamais il n’aurait pensé croiser pareille créature sur l’île d’Antillia. Ces monstres étant supposés vivre dans la mystérieuse région de Corvidea, située à l’extrême-est du continent d’Esoteria.

Le monstre en question tourna alors brusquement sa tête vers lui, étendit ses longues ailes noires et prit son envol. Geoffroy eut un hoquet de surprise et bascula en arrière, encore sous le choc.

Il n’eut pas plus le temps de l’observer disparaître dans les brumes épaisses… en effet, quelque chose de bien plus monstrueux se produisait. Quelque chose qui lui démangeait la main droite.

Quand il posa ses yeux sur cette dernière, il constata que de petites et solides écailles la recouvraient déjà. Son ultime mission venait de débuter…

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