Chapitre 6

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Trois semaines passèrent sans trop de soucis. Lothar pouvait sortir maintenant, mais sous la surveillance de son amie. Allyson angoissait à chaque fois qu'ils devaient sortir dehors. Elle avait peur qu'ils se séparent. Le jeune homme était assit sur son rocher préféré, il contemplait la belle mer verte. Des oiseaux vinrent se poser à côté de lui, tellement ce dernier ressemblait à une statue. Lothar pensa longuement à Farfalla. Depuis qu'il avait rencontré Allyson, il ne l'avait plus revue. C'était bien triste ! Elle lui manquait beaucoup, tout comme sa mère... Quelques larmes coulèrent sur ses joues, il ne pouvait pas abandonner Farfalla.

— Il faut qu'on rentre, il commence à faire nuit.

Lothar bondit de son rocher, puis suivit la voleuse dans le dédale de couloirs pour accéder à la grotte.

— Je commence à être habitué à ce labyrinthe, commenta t-il. Je voulais savoir, tu as d'autres amis que moi ?

— Non, je connaissais un vieux sage qui m'a tout appris. Tu comprends pourquoi je suis assez vigilante avec toi ? Je n'ai pas envie de te perdre.

— Je comprends, moi non plus ne je veux pas te perdre. Allez, bonne nuit.

La voleuse embrassa Lothar pour lui souhaiter une bonne nuit.

Le matin, Allyson partait toujours aussi tôt, mais avant, elle faisait toujours un baiser à Lothar sur sa joue. Puis sortait sans faire de bruit. Deux heures après, c'était le tour du jeune homme de se lever. Il préparait son petit-déjeuner et priait pour Allyson. Il savait bien occuper son temps, si bien qu'il ne le voyait jamais le temps passer. Quand la voleuse rentrait de son périple, elle avait toujours les mains chargées de nourriture et d'affaires.

Allyson lui sourit, Lothar aussi. Il feuilleta le journal à la recherche de Farfalla. Un article la concernant choqua Lothar : Farfalla dédie ses plus belles fleurs à son ami Lothar, décédé depuis peu. Quel bel acte d'amitié ! La colère l'envahit, comment pouvait-on faire croire qu'il était mort. C'était triste. C'était une raison de plus pour aller la retrouver et lui dire toute la vérité sur les dirigeants de Courtepaille. Il huma une fleur de Las Astrane, sa colère s'estompa peu à peu.

Il décida ce soir-là d'aller voir Farfalla peut importe ce qu'en pensait Allyson. Il allait peut-être trahir sa confiance, mais il ne pouvait pas attendre sans rien faire. Pendant l'après midi, Allyson entraînait comme d'habitude Lothar à l'épée, il se débrouillait de mieux en mieux. Cet après midi là, son esprit divaguait autour de son amie d'enfance et ses réflexes diminuaient. La voleuse avait bien vu que quelque chose n'allait pas.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Je pense à Farfalla, elle me manque terriblement.

— Qui est-ce ?

— C'est une amie d'enfance, on était super proches...

Allyson le prit dans ses bras pour le réconforter.

— Je suis sûre qu'elle pense à toi aussi, chuchota la fille à son oreille.

Ils restèrent un moment ensemble. Lothar appréciait de plus en plus sa compagnie, il voulait de plus en plus être dans ses bras. Sa relation était vraiment différente que celle entretenue avec Farfalla.

— Ça va mieux ?

— Oui, j'ai besoin de me reposer.

— Fais un petit un somme, je veille sur toi.

La fin de l'après midi se passa vite. Allyson regarda Lothar, il était si paisible quand il dormait. En le regardant, elle comprit qu'il était bien plus qu'un simple ami. Elle s'assit et attendit qu'il s'endormait paisiblement.

***

Les deux amis s'assirent devant le feu, la voleuse était de nouveau apaisée, ce qui rendait joyeux Lothar. Puis ils se mirent tout de suite au lit. Lothar avait réfléchit à deux fois s'il pouvait sortir faire son excursion ce soir-là. Il décida de partir...

Il attendit patiemment qu'Allyson s'endorme, cela ne prit pas trop longtemps. Il prit une lampe torche et sortit à pas de loup. L'adrénaline montait en lui. Et la peur. Le jeune homme devait passer par le labyrinthe. Il l'avait prit tellement de fois qu'il le connaissait par cœur. Arrivé à la moitié du labyrinthe, il comprit qu'il était perdu. L'angoisse l'envahit, devait-il faire demi-tour ? Il voulait continuer, sa motivation était Farfalla. Il continuait de marcher dans le labyrinthe.

Il s'assit un moment. Il ressentait les prémices du sommeil. Son aventure était lancée, il ne pouvait donc plus retourner en arrière. Lothar se releva, puis marcha dans le dédale de couloirs. Sa marche était lente. À la fin du tunnel, il aperçut de la lumière.

Une fois sortit, il sentit le vent fouetter ses cheveux. Quelques oiseaux chantaient. Là, il avait la certitude qu'il avait réussi à passer le tunnel. Lothar pénétra dans la ville comme un voleur. Quelques lampadaires éclairaient la ville, ce qui était inutile. Le couvre-feu interdisait aux gens de sortir la nuit. Il se faufila entre les ruelles jusqu'à la maison de son amie. Quand elle se trouva devant lui, il essaya de trouver un moyen d'y entrer incognito. Il trouva une minuscule barre qui lui servit de crochet. Son cœur se crispa, la peur montait progressivement en lui.

La porte céda, il entra... Tout était noir. L'Écossais utilisa sa lampe torche pour se mouvoir vers la chambre de la fille. Aucune difficulté ne se présenta à Lothar. Il prit une grande inspiration avant de pénétrer dans la chambre.

Lothar vit Farfalla dormir sereinement, des larmes de joie coulèrent sur ses joues. Quelque chose de beau venait de se produire. Même en seulement un mois, elle avait beaucoup changé. Lothar alla s'asseoir dans le lit près d'elle. Son cœur battait à vive allure, non pas par peur, mais par bonheur. D'une main, le jeune homme lui caressa les cheveux pour la réveiller en douceur. Quelques minutes plus tard, Farfalla bougea et finit par lever les yeux lentement. L'Italienne alluma sa lampe de chevet. Elle voulait crier de joie à la vue de Lothar, mais ce dernier mit sa main devant la bouche de la fille.

— Ne crie pas, on ne doit pas nous entendre, chuchota-t-il.

— Je suis trop contente ! Viens plus près que je te prenne dans mes bras.

Lothar entra dans l'immense lit et l'enlaça. Elle était heureuse. Ses yeux brillaient.

— Ta présence me réconforte, t'imagine pas à quel point.

— Je voulais venir te voir avant, mais ce soir, c'était idéal, mais je dois repartir...

— Reste un peu...

Lothar la vit si triste qu'il ne pouvait pas refuser.

— Endors-toi, tu as l'air crevé.

Farfalla dormit dans les bras de Lothar. Il sentit son cœur battre aussi vite que le sien. Ses mains se glissèrent dans sa longue chevelure brune. Il ne devait en aucun cas dormir avec elle, sinon il allait se faire prendre. Lothar ne pouvait pas non plus la laisser seule. Il ressentit une telle sérénité qu'il s'endormit...

— Fafa ! Il faut se lever, c'est la deuxième fois que je te le dit ! Cria sa mère depuis la cuisine.

Les deux amis se lèvent en sursaut. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas dormit aussi bien. Lothar vit la tristesse monter en Farfalla.

— Tu dois partir, chuchota t-elle, presque en larmes.

— Il le faut, mais je reviendrai te chercher pour partir d'ici. Je t'en fais la promesse.

Lothar était le point de partir.

— Attends, tu m'aimes comment ?

Lothar ne comprit pas tout de suite la question, mais réfléchit un moment avant de lui répondre.

— Comme ma meilleure amie avec qui on peut compter sur l'un et l'autre, évidemment.

Lothar disparu de la pièce, cette réponse réconforta la jeune femme.

— Farfalla ! Cria encore sa mère.

— Oui, j'arrive !

Elle était casse-pied. Son caractère autoritaire déplaisait beaucoup à Farfalla. Elle s'habilla très vite, puis descendit les escaliers aussi vite qu'elle le pouvait. Farfalla essaya de ne pas croiser le regard de sa mère. Par la fenêtre, elle vit Lothar en train de se cacher, il ne pouvait pas fuir avec le nombre incalculable de personnes. Pouvait-elle faire quelque chose pour l'aider ? L'Italienne se retourna, le regard si malfaisant de sa mère la fit échapper son bol.

— Excusez-moi mère, dit-elle si timidement que sa voix était presque inaudible.

Sur un ton autoritaire, sa mère lui ordonna de nettoyer. La jeune fille le fit très rapidement.

— Ne t'avise plus de recommencer, la menaça sa mère.

Ce n'était pas la première fois que sa mère était aussi cruelle. Quand elle était de mauvaise humeur, elle avait cette habitude. Sa mère partit s’asseoir devant la télé du salon. Farfalla farfouilla partout dans la cuisine pour trouver une idée et aider Lothar à s'évader. Elle trouva des allumettes. Brûler la maison, c'était ça son idée ! Elle chercha un produit inflammable ou quelque chose du genre. Au bout d'un certain temps, elle trouva un produit, mais ce dernier se situait en haut d'un placard. Elle utilisa l'escabeau, mais, à cause du stress, elle posa mal son pied et la grosse bouteille tomba et se brisa en deux. Une partie se renversa sur la fille. Cette dernière crut que ce vacarme alerterait sa mère, mais elle était beaucoup absorbée par la télé pour réagir. Farfalla étala le reste du liquide dans la cuisine.

L'italienne regarda autour d'elle, la voie était libre. Elle pouvait donc craquer les allumettes. Elle se sentit pas l'odeur de la fumée en provenance du salon. La fumée grise devint de plus en plus épaisse. Farfalla tomba dans l'inconscience... Quelqu'un d'autre avait eu la même idée qu'elle, mais qui ?



Elle se réveilla difficilement, respirer était une torture pour elle. Tous ses muscles lui faisaient horriblement mal. Farfalla pouvait à peine ouvrir les yeux, mais elle vit que Lothar la portait. Que s'était-il passé ? Son odeur confirma ce qu'elle pensait : elle s'était fait brûler par le feu. Farfalla referma les yeux...

Lothar courut aussi vite qu'il le pouvait, il portait son amie dans des draps. Il devait aller jusqu'à l'arbre sacré, seul lui pouvait la ranimer. Lothar en avait fait déjà l'expérience dans sa jeunesse. Il espérait toujours trouver cet arbre, car la foret diminuait encore d'année en année. L'Écossais trouva enfin l'arbre. C'était un majestueux et immense arbre, mais il était moins beau qu'avant, une sorte de ronce l'envahissait. Lothar fit une prière.

— Je vous supplie de soigner mon amie, comme vous l'avez fait pour moi auparavant...

Des larmes ruisselèrent sur ses joues, il ne pouvait pas la perdre encore une fois. Un homme apparut et se dirigea vers lui.

— Elle est mourante. Vite, il ne faut pas perdre de temps ! Hurla l'adolescent.

Lothar déposa Farfalla devant l'arbre. Une multitude de lianes ensevelirent la fille. Un cocon se créa autour d'elle. Les deux hommes se retournèrent, alertés par un bruit. Ils faisaient face à cinq hommes vraiment costauds. L'un deux avait sa lame sur la gorge d'Allyson.

— Allyson !

— Lothar !

— Pourquoi venez-vous couper de plus en plus la forêt, on était d'accord sur la délimitation du territoire, demanda l'homme de la forêt, l'avertissement ne vous a pas suffit ?

— Pour avoir plus de pouvoir, bien entendu. On va déforester chaque mètre carré de cette forêt. Je n'aime pas les cohabitations. Si vous dites que cette arbre est incoupable, j'ai les moyens nécessaires pour trouver une façon de le faire. Les gars, montrez-leur. Vous, si vous ripostez, on tue la fille.

— Vous n'imaginez même pas les problèmes que cela causera. Ce n'est pas Courtepaille qui est en jeu, mais bien le monde entier.

Lothar découvrit que l'immense arbre était infecté de mines.

— Il me faut seulement appuyer sur ce bouton, informa le chef.

— Ne l'écoutez pas ! Cria Allyson.

Le chef plaça sa main sur la bouche de la fille pour éviter qu'elle parle. Pour la calmer, il lui fit une petit éraflure de sa lame aiguisée. La jeune femme hurla de douleur, Lothar ressentit presque la sensation !

— On vous propose un marché, Homme de la forêt : la fille contre la destruction de cette arbre.

— Comment aurai-je la certitude que vous dites la vérité ? Je ne vous fais pas confiance.

— Vous devez obéir, vous faibles...

Le gardien de l'arbre n'aimait pas comment le chef lui parlait. Le chef déclencha les mines, sans répit ! Cela fit une énorme explosion bruyante et désagréable, l'Homme de la forêt coucha Lothar par terre. Le chef fracassa Allyson contre le sol, puis appela ses soldat pour fuir. Une vaste fumée de cendres envahit les lieux, la belle forêt avait littéralement disparu maintenant. Le Gardien se dirigea vers Allyson et Lothar se précipita sur Farfalla. Il devait la trouver. Il la trouva quelques minutes plus tard sous une énorme branche. Il essaya de la retirer de sur la fille.

— Lothar, ne te fatigue pas, tu ne pourras pas me sauver...

Sa voix était coupée par une toux si forte qu'il crut qu'elle allait mourir.

— Tu as toujours été là pour moi, tu es mon ami et tu ne m'as jamais abandonné. Je peux mourir librement...

Plus aucun son ne sortit de sa gorge, sa respiration diminua et son cœur ne tenait plus très bien ! Il cria de désespoir et appela le gardien et Allyson.

— Il nous reste une solution : Las Astrane...

Cette plante pourrait-elle la guérir ? il voulait le croire. Allyson s'approcha de l'Italienne et parsema de la Las Astrane sur tout son corps. Une lumière apparu tout autour d'elle comme une sorte de halo, puis disparu aussitôt. Lothar était sceptique, il examina son amie. Il sentit que son cœur battait à nouveau. Un nouveau départ avait commencé. L'Écossais prit Farfalla dans ses bras et lui chanta une berceuse. Son regard croisa celui de d'Allyson. Il se sentit un peu gêné.

— Je comprendrais si tu est mieux avec elle qu'avec moi.

— Allyson, ce n'est pas ça. Je vous aime tout les deux, mais avec Farfalla, c'est différent, c'est ma meilleure amie d'enfance.

— Et moi, qui suis-je à tes yeux ?

— Tu ne l'as pas remarqué ? C'est de l'amour qu'il y a entre nous...

Lothar avait raison, c'était de l'amour, pas de l'amitié, qu'il y avait entre lui et elle. Allyson s'approcha de lui, le pris dans ses bras et l'embrassa tendrement sur la bouche. Soudain, les hommes revinrent à l'assaut, ils prirent en otage Lothar, Farfalla et Allyson. Le chef assomma violemment Le gardien de la forêt.

— Je vous reconnais, vous, vous êtes celui qui enlever ma mère pendant une nuit, cria l'Italienne.

— C'est exact ! Si tu ne m'obéis pas, tu vas subir le même sort !

— Non !

— Melya !

Tous le monde se retourna, Farfalla était contente de voir Melya venir à sa rescousse. Avec elle se trouvaient trois autres femmes. Le chef envoya ses hommes attaquer les femmes et Melya.

— Comment oses-tu te révolter ! je vous ai créées pour maintenir l'ordre, pas le détruire.

— Tu as créé un monde beaucoup trop utopiste. Tu as perdu, Drace !

L'homme dégaina son épée et se jeta Melya pour la défier en duel. Le combat était rude et difficile ! Les trois adolescents les regardaient se battre. C'était tellement violent qu'ils en avaient marre. Les soldats de Drace furent vaincus et les compagnes de Melya se relancèrent dans le combat. L'homme ne pouvait rien faire, il ne pouvait pas combattre trois adversaires en même temps ! Le chef trébucha à cause d'une racine et son épée se planta solidement dans le sol.

— Tu as perdu Drace, rends-toi ! J'ai vu trop de violence dans ce monde pour te tuer. Les filles, venez l'attacher.

Une des femmes s'approcha près de l'homme, mais ce dernier lui vola sa dague accrochée à sa ceinture. Il la poussa, puis couru jusqu'à Melya pour lui trancher la gorge. La femme ne vit rien venir, elle tomba lentement vers le sol. Elle mourut sur le coup. Farfalla hurla de colère et de douleur. L'adolescente courut vers le corps de la garde. Le combat reprit et les deux femmes gardes attaquèrent le chef.

— Veille sur Farfalla, ordonna Allyson à Lothar.

Comme elle portait son armure blanche, Allyson rejoignit la partie. Elle ramassa l'épée de Melya par terre, puis se jeta sur Drace. Lothar alla réconforter Farfalla, cette dernière pleurait toute les larmes de son corps. La fille se blottit contre la poitrine de l’Écossais. Le combat fut sanglant et horrible à regarder. Lothar et Farfalla fermèrent les yeux pendant toute la durée du massacre. Ce fut les plus longues minutes de leur vie. Quand le fracas des épées fut terminé, les deux adolescents purent rouvrir les yeux. Ils observèrent le champ de bataille. Allyson s'assit près d'eux. Sa tête et ses mains étaient en sang, elle se nettoya avec le peu de tissu qu'il restait de ses vêtements.

— Personne ne voulait que cela se termine en un bain de sang, mais on n'avait pas le choix. Nous ne pouvons pas rester ici, il faut enterrer Melya et les filles, puis nous repartirons pour explorer cette nouvelle planète, informa Allyson.

Le gardien se réveilla, tout allait bien pour lui.

— Ce fut un moment tragique pour nous tous, on ne peut pas rester ici, déclara l'Homme de la forêt.

— Ne faudrait-il pas dire toute la vérité aux habitants de Courtepaille, que leur chef est mort ? Demanda Lothar.

— Je le ferais...


Fin...

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