Une femme traverse un long et large couloir. Ses hauts talons claquent sur le sol de marbre noir. Les murs d'inox lui renvoient son reflet : une taille fine serrée dans un pantalon blanc, une démarche fière et assurée, une chemise blanche dans un gilet de cuir argenté. Elle arbore un sourire malicieux ses yeux verts, en amande, s'attardent un instant sur son image.

Elle arrive au bout du couloir. Deux grandes portes battantes lui font face.

- Ouvrir, dit-elle d'une voix enjôleuse, presque mystique.

Les lourds battants s'écartent pour la laisser passer. Dévoilant une immense salle entourée d'immenses ventilateurs, un interminable réseau de câbles coure sur le sol et au plafond. Tous partent d'une impressionnante structure au centre de la salle. Un globe, métallique, lisse, parcouru de temps en temps par de petits éclairs de lumière bleue. Le globe émet un doux vrombissement, comme une ruche tournant au ralentit.

- Bonjour "l'architecte" ! lance la femme, ironique.

- Je ne porte plus ce surnom, tu le sais bien. Pourquoi venir perturber ma création, Isis ?  

La voix, synthétique, grave, provient de partout dans la salle.

- Tu l'aime bien celui-là, hein ?

- Il m'intrigue.

- Tu penses qu'il est de taille ?

- C'est cela qui m'intrigue. Rien ne le désignait et pourtant...

- Tu ne le comprends pas.

- Oui.

- Tu ne peux pas lire en tout le monde comme dans un livre tu sais. C'est pour cela que nous existons. 

- En effet. Je garde un œil sur lui. Il pourrait nous aider. Maintenant laisse-moi s'il te plaît, j'essaie de retrouver Seth.

- Tu sais très bien que même toi, tu n'y arriveras pas.

- D'où mon intérêt pour l'inspecteur.

La femme eut de nouveau son léger sourire.

- Petit futé... je te laisse.

Elle se retourna vers les portes et, avant de sortir, dit :

- À plus tard, Thot.