Johanna (2/2)

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Lecteur – Cadavre – Vin – Ubiquité – Crapoter

Johanna ouvrit lentement les yeux, et ce qu’elle vit la fit sourire, elle adorait se réveiller la première, pouvoir observer de plus près sa petite-amie, son visage enfantin et ses traits détendus, son souffle régulier et cette petite mèche de cheveux blonds qui retombait systématiquement devant sa bouche entrouverte. Elle s’était endormie dans les bras de Margaux et y demeurait encore, elle enfouit sa tête dans le cou de sa petite amie et y déposa un rapide baiser. Elle revint à sa position initiale et passa tendrement sa main dans les cheveux de Margaux, un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Johanna se pencha et déposa doucement ses lèvres sur les siennes. Le baiser s’intensifia et Johanna se retrouva rapidement en-dessous de sa petite-amie.

- Je t’aime Johanna. Et j’adore quand tu me réveilles comme ça, murmura Margaux, ses cheveux blonds caressant le cou et le visage de Johanna.

- Je t’aime aussi.

Margaux descendit du lit et partit vers la cuisine. Johanna resta quelques secondes rêveuse, allongée sur le matelas, avant de rejoindre sa blonde qui s’activait déjà aux fourneaux. Elle vint se poster juste derrière elle, entourant sa taille de ses bras et posant son menton sur son épaule. Margaux tourna légèrement la tête en souriant, ce qui permit à la jeune femme de déposer un doux baiser sur sa joue.

Aux alentours de quatorze heures, les deux femmes décidèrent d’aller se balader dehors. En vérité, Johanna comptait aller voir Benoît, le meilleur ami de Margaux, un vrai génie de l’informatique pour qu’il trouve qui harcelait sa petite-amie. Elles prirent le bus, Johanna sortit son lecteur Mp3, brancha ses écouteurs et en glissa un dans l’oreille de Margaux, l’autre dans la sienne, les premières notes de Takeaway, résonnèrent. C’est main dans la main qu’elles sortirent du bus et marchèrent dans le parc tranquille et calme en ce début d’après-midi. Johanna aimait y venir et encore plus lorsque Margaux l’y accompagnait. Les rires des enfants, les couples sur les bancs, le chant des oiseaux.

- Margaux ?

- Oui ?

- Je voudrais qu’on passe chez Benoît.

- Chez Ben ? Mais pourquoi ?

- Il pourra nous aider à trouver l’expéditeur des messages.

- Oh, si tu veux, dit-elle en faisant la moue, la tête baissée.

- Eh, Margaux ? Tout va bien, on va le coincer, promis.

Elle la prit dans ses bras. Les deux jeunes femmes continuèrent à marcher vers l’immeuble où habitait Benoît. Johanna entourant les épaules de sa petite-amie de son bras. Après un petit quart d’heure de marche, elles sonnèrent à la porte de l’appartement. Un garçon brun aux yeux verts leur ouvrit.

- Margaux ?

- Salut Ben.

- Qu’est-ce que tu fais ici ? Ma sœur est sortie.

- C’est toi que je viens voir Ben.

- Euh, ok. Entrez, salut Johanna, au fait.

- Salut.

- Alors, qu’est-ce que je peux faire pour vous ?

- Margaux reçoit des messages de menaces, tu crois que tu pourrais trouver qui c’est ?

- Ouais, je devrais pouvoir faire ça, mais ça va ? Enfin, je veux dire, vous pouviez aussi aller à la police, non ?

- On y est allé, Ben, on y est allé.

- Et ?

- Le vieil homophobe qui nous a accueillies, nous a conseillé de l’ignorer ou de rompre, puis nous a fichu dehors, expliqua Johanna, les poings serrés

- Oh, je reviens, je vais chercher mon ordi, déclara le garçon.

Margaux avait remarqué la tension qui émanait du corps de sa petite-amie. Elle se mit devant elle et posa ses mains sur ses joues.

- Jo’ ? Calme-toi, s’il te plaît.

La jeune femme ferma les yeux, laissant la sensation de sa peau contre la sienne l’apaiser. Elle sentit les lèvres de Margaux se coller aux siennes dans un tendre baiser. Benoît revint à ce moment-là et un sourire se dessina sur ses lèvres.

- Vous êtes vraiment mignonnes toutes les deux. Vous avez vraiment de la chance qu’Alex’ ne soit pas à la maison, vous n’auriez jamais pu repartir.

Les deux jeunes femmes sourirent au garçon qui commença à chercher l’identité de l’expéditeur. Seulement dix minutes plus tard, il releva la tête.

- Je suis désolé les filles, mais je peux pas trouver qui c’est.

- Quoi ?! Mais pourquoi ?

- Je veux pas vous inquiéter mais le gars qui fait ça est soit vachement fort, soit super prudent, voir les deux, il utilise un prépayé, expliqua-t-il en grimaçant.

- Fais chier ! s’énerva Johanna.

- Eh, eh, ça va. On trouvera un autre moyen. Merci pour ton aide Ben, on va y aller.

- Ok, je dirais quand même à Alex’ que vous êtes passées, histoire de la faire rager.

- Si ça t’amuse, à plus Ben.

- À plus les filles.

Les deux jeunes femmes sortirent et reprirent le bus vers chez elles. Ni Johanna ni Margaux n parla lors du trajet. Une fois à leur appart’, Margaux était partie se changer, pour être plus à l’aise quand elle entendit un bruit sourd. Elle courut dans le salon où elle trouva sa petite-amie, recroquevillée sur elle-même contre le mur.

- Eh ! Qu’est-ce qui s’est passée ? Bon sang, Jo’, ta main !? Mais qu’est-ce qui t’as pris ? s’écria-t-elle en attrapant la main de sa petite-amie.

Dans un élan de nerfs, Johanna avait donné un gros coup dans le mur. Elle sanglotait maintenant contre Margaux qui passait doucement sa main dans son dos.

- Te met pas dans des états pareils, enfin. Ça va aller, ok ? Ensemble, on est imbattable, c’est toi qui dis tout le temps ça.

- Je t’aime Margaux, je veux pas qu’il t’arrive quelque chose, pleura la jeune femme.

- Il m’arrivera rien, tu es là pour me protéger, je le sais.

- Et si ça suffisait pas, regarde, j’arrive à rien.

- Johanna, tu es là, et c’est ce qui compte le plus pour moi, ok ?

- Ouais.

- Allez, je te nettoie ça et on se fait un aprèm’ télé, ça te va ? demanda Margaux en souriant.

- Ok.

Après que Margaux ait observée sa main sous tous les angles, puis qu’elle l’ait bandée, elle libéra enfin Johanna, qui alla s’installer dans le canapé. Margaux la rejoignit quelques minutes plus tard, deux tasses de thé fumantes dans les mains.

- Attention, c’est chaud.

Elles passèrent le reste de la journée devant la télé. Elles étaient en train de regarder une série policière où l’inspectrice était appelée à divers endroits pour des meurtres liés et se plaignait sans cesse de ne pas posséder le don d’ubiquité, quand on sonna à la porte. Margaux se leva et récupéra les pizzas. Elle arriva devant Johanna une bouteille de vin en main en plus de leur repas.

- T’es un amour, bébé, chuchota-t-elle en l’embrassant, après s’être levée pour prendre des assiettes.

Lorsqu’elle revint, un nouveau cadavre venait d’être découvert. Elles mangèrent et finirent leur série, avant de se lever pour faire la vaisselle ensemble et en musique. Une fois la tâche accomplie, Margaux s’accouda au rebord de la fenêtre et Laurie vint se mettre dans son dos. Elles observèrent la rue, faiblement illuminée par le lampadaire clignotant dont elle était munie. Margaux montra un coin de la rue à Laurie, qui aperçut un jeune garçon crapoter, sûrement incité par un ami à commencer la cigarette, quand on ne sait pas s’y prendre, la première est toujours horrible. Elle rigola tout comme sa petite-amie, puis elles rentrèrent se coucher.

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