Ca me fait mal de voir qu’il ne riposte même pas. Alors c’était vrai…

-Alors parce qu’on ne s’est pas vu on ne se connait pas ? me demande-t-il posément.

Il fait exprès ou il a rien capté ?

-Evidemment ! renchéris-je sentant la fin proche.

-Bien, me répond-t-il plus bas.

A tous les coups il est résigné et moi, moi je sens ma gorge se nouer, mon estomac se resserrer. Il ne parle plus. Peut-être est-il même déjà parti. Mais je reste là au moins dix bonnes minutes, à observer le mur comme la cruche que je suis.

C’est la larme à l’œil que je me retourne pour me diriger vers les dortoirs.

C’est alors que j’entends un PANK. Je m’arrête et me retourne en vitesse.

Rien.

Mais qu’est-ce que je croyais ?

Je veux alors me retourner lorsque je le vois au dessus du mur. Mais il est malade…

-Brandon qu’est-ce que tu fous ???

-Tu voulais me voir ? Me voici !

C’est alors qu’il saute du haut du mur. Il est shooté. A tous les coups il est shooté. C’est pas possible qu’il ait le cerveau en bon état de marche alors qu’il vient d’atterrir du haut du mur à la manière de Tom Cruise dans ses films d’actions. Mince, il est là, devant moi, beau comme c’est pas permis, se dirigeant vers moi avec une ces allures. Seigneur aidez-moi, j’étais sensé m’en détaché et non m’y rattaché encore plus. Il est maintenant face à moi, les cheveux en désordre, la barbe naissante, la mâchoire bien tracée, les lèvres… Mince réveille-toi !

-Tu es shooté ! Dis-je

-Non ! réplique-t-il fermement.

-Tu es shooté et je ne vais pas rester là à t’écouter m’embrouiller, dis-je en partant.

Mais il me retient alors par le bras. Je me débats donc. Logique !

-Lâche-moi, dis-je le regard fuyant.

C’est ainsi qu’au lieu de me lâcher, il m’attire à lui plus fermement. Sa poigne est ferme mais pas douloureuse. J’hésite entre être effrayée ou charmée, chose bizarre. Jusqu’à ce que mon regard croise le sien fixé sur moi.

-Je ne suis pas shooté Mili, me dit-il d’une voix posé, suave.

Et je fonds.

-Tu veux vraiment qu’on se dise adieu ? continue-t-il d’une voix presque suppliante.

Mais qu’est-ce qu’il a vu avec moi bon sang ? Bon je peux parler moi qui fais une fixette sur lui ! Mais pour moi c’est normal ! J’ai jamais approché de mec d’aussi près ! Mais lui ? Il doit en voir de partout des filles, surtout avec ce visage… Ma bouche est entrouverte alors que ma certitude passée ressemble de plus en plus à un vague souvenir lointain.

Son regard se pose d’un coup sur mes lèvres, et j’ai l’impression qu’il se rapproche. Je sens son souffle sur ma joue du fait de son inclinaison alors que tout ce que je vois ce sont ses lèvres. Des lèvres de garçons, pulpeuses, sensuelles, désirables.

Je perds presque la raison lorsqu’il s’éloigne tout aussi soudainement qu’il s’est rapproché, et je vois son regard me traverser pour se poser sur quelque chose ou quelqu’un derrière moi.