Paris devrait être détruite, comme Carthage. Et, peut-être, reconstruite. Le doute subsiste. Car, même à l’état de ruines, qu’aurait-on anéanti qui ne le fût déjà ? Les murs sont vides de sens, balayés de courants d’air.
Que faire du Louvre ? Mettez-le sous cloche. C’est une coquille vide. Au mieux une décoration, une parure. Les rois n’existent plus et ne viendront plus y habiter. La Joconde en a assez de se prostituer. Heureusement pour elle, elle s'est fait remplacer par une reproduction en plastique que l'on n'aperçoit plus désormais que dans un coin d'écran de téléphone portable.
Non, vraiment, réfléchissons deux minutes. Il y a des quartiers entiers à raser, à assécher, des populations à éveiller, à convertir à l'éducation.
Cette ville de victoire et de fête a été outrageusement meurtrie. La blessure s'est infectée au point que la gangrène impose qu'on l'ampute de sa fierté. Celle-là même qui avait permis aux habitants de Dresde et de Varsovie de refaire pousser la vie sur le terreau meurtri de leur pays, ravagé par leur fou respectif.