Les couleurs du sépulcre

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‘De la Mort’, car l’Hydre ne connaît que les couleurs du sépulcre, ne fréquente que les allées dantesques de l’Enfer, là où la condition humaine pourrait chuter, la civilisation connaître ses ultimes soubresauts. Jamais, dans l’Histoire, ne s’est révélée une période plus tragique, marquée au coin d’une si vive aporie. La pandémie est galopante sur tous les continents et rien ne semble l’arrêter. Les traitements sont inopérants, les vaccins s’essoufflent à courir après la Faiseuse de Néant. Elle a toujours un coup d’avance et invente un nouveau variant à chaque tentative de l’homme de l’endiguer. Joy écoute les nouvelles à la radio. En cette période de folie, l’irrationnel prend souvent le pas sur la conscience éclairée. Très loin est le ‘Siècle des Lumières’ avec sa belle profession de foi en l’efficacité de la Raison, sa puissance à juguler les idées reçues, à couper à la racine les superstitions, à abattre les dogmes religieux qui, parfois, ne sèment que le vent de risibles et enfantines certitudes. Oui, l’Homme est en fâcheuse posture. Beaucoup croient aux informations diffusées par les Complotistes dont la règle souveraine est de détruire la société en instillant en son ‘grand corps malade’ le venin qui lui donnera son coup de grâce. Dans les médias, sur les redoutables Réseaux Sociaux, tournent en boucle les mensonges les plus grossiers : l’Hydre, ce sont les Tyrans qui possèdent le Pouvoir qui l’ont inventée et lâchée sur le peuple afin de prendre le contrôle des états, du monde, de l’univers. L’Hydre, c’est tout simplement la figure du Capitalisme Mondial qui se nourrit grassement de la vente des masques, des gels, des protections et autres adjuvants dont on ne vante les miracles qu’à s’engraisser soi-même de la crédulité populaire.

Et contre ceci, contre cette confondante tendance à accorder plus de crédit aux ragots, aux rumeurs infondées qu’aux déclarations de la Faculté, il semble que toute logique doive capituler pour ne laisser la place qu’au triste privilège d’une naïveté coupable de renoncer à ce libre arbitre qui fait la beauté de toute conscience. C’est ceci à quoi pense Joy lorsqu’elle écoute les nouvelles, plus affligeantes les unes que les autres. Un malheur ne suffit pas, il faut encore l’amplifier de la désolation d’esprits aussi faibles que malfaisants. Mais faire l’inventaire des aberrations et extravagances qui parcourent la planète serait une tâche aussi encyclopédique qu’exténuante à laquelle notre Hôtesse ne saurait se résoudre. A la constatation des faiblesses du monde, elle préfère le chemin lumineux du projet, le sien qui pointe à l’horizon sous la figure de la JOIE.

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