Commissariat, 26 avril 2021

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C'est pas une tasse de café qu'il va me falloir, c'est carrément la cafetière. Ma courte nuit à été faite de cauchemars plus ténébreux les uns que les autres. J'ai une migraine carabinée. Tout se mélange dans ma tête : Les souvenirs m'explosent à la figure, et les questions m'envahissent.

Se pouvait-il que, 20 ans après Les Pendus de Ploumanach, triste gros titre qui était resté associé au nom du village, une même affaire sordide se reproduise ? Se pouvait-il que les deux affaires soient en lien ? Était ce un psychopathe, qui, caché pendant 20 longues années, avait fini par céder de nouveau à ses pulsions meurtrières ?

L'affaire de Ploumanach, n'ayant jamais été résolue, le meurtrier savourait la liberté depuis tout ce temps. Maman , Théo et moi, avions prié pour que les gendarmes retrouvent l'auteur des crimes. Celui qui avait brisé nos vies, et dont les morceaux ne se recolleraient jamais. En plus de mon père, les deux autres victimes Mr Robertini et Mme Morvan, avaient eux aussi laissé derrière eux des enfants et des familles dévastées.

Pendant près de 6 ans des investigations ont été faites, des perquisitions ont été ordonnées, des convocations envoyées, mais rien, pas de preuves, pas de traces d'un quelconque ADN, rien qui ne permettait aux enquêteurs de trouver une piste.

Je remplis le thermos de café noir, et je décide de partir au commissariat. Après tout, il ne me sert à rien d'attendre ici comme un lion en cage et de passer mon temps à picoler. J'avais trois jours de repos, j'en ai déjà passé deux à m'apitoyer sur mon sort, à cette allure je vais finir en cure de désintox. J'attrape mes clés et mon portable, et sort de la maison en claquant la porte. Assise au volant, j’écris un texto à Alex, avant de démarrer.

«  Impossible de rester plus longtemps à la maison, je te rejoins au poste »

Immédiatement je reçois l'accusé de réception de mon message. Et bien entendu, immédiatement après, la sonnerie de mon portable retentit.

_Salut Delgado  dis-je d'un ton morose

_ Putain Elisa c'est pas la peine de venir! Reste tranquille chez toi ! tu ne feras rien de plus que nous! Tous les collègues sont sur le coup. Je rêve ou il m’engueule ?

Je prends une profonde inspiration et essaie de rester calme.

_  Mon lieutenant seriez vous entrain de me donner un ordre ? 

Parce que si c'est le cas, il est mal barré.

Je l’entends marmonner.

_ J'arrive point barre.  et je coupe la communication.

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