Chapitre XXXIV : Un peu de répit

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Où l’on fait les présentations tout en échangeant quelques mots.

La petite troupe s’accroupit autour d’une fumerolle non loin de l’incroyable créature.

— Nicophène, c’est son nom, a été composé à partir des bases génétiques de plusieurs animaux, certains disparus depuis longtemps.

A mesure que Grua lui posait des questions de plus en plus spécifiques, il activait son réseau neurovial l’utilisant comme un réservoir mémoriel. Des images défilaient dans sa tête et il en rendait compte aussi précisément que possible.

— On les appelait des kangourous, ils pesaient moins qu’un gnouzk mais plus qu’un chronk adulte tentait-il d’expliquer.

L’absence de système métrique chez les îliens ne lui facilitait pas la tâche. Aussi il tentait-il d’apporter de plus amples informations à Grua en décrivant les paysages qui lui venaient à l’esprit et qui devaient constituer l’environnement d’origine des kangourous, ou tout au moins leur cadre de vie probable au regard de leur caractéristiques génétiques.

Grua le regardait en biais mais ne pouvait s’empêcher de relancer la conversation dès qu’elle le pouvait. Frêre Troc avait bien du mal à poser des mots sur les panorama étranges qu’il percevait et qu’il avait auparavant négligé, les considérants comme un simple décor fantaisiste.

De vastes plaines herbeuses aux tons délicatement pommelés de verts acidulés. Des arbres gigantesques offrant leurs ramures au ciel dans lequel se déplaçaient d’énormes amas de vapeur blanche. Il ne trouvait rien de semblable dans ses propres souvenirs. Il avait connu les alvéoles de Laborantina, apprécié les espaces de détente savamment aménagés pour réunir tous les éléments nécessaires à chaque activité dans une parfaite ergonomie. Dans quelle mesure ce tableau reconstruit correspondait-il vraiment à l’environnement d’origine de ces étranges kangourous et autres créatures archaïques ?

Grua, elle, buvait ses paroles, plissait les yeux puis s’exclamait soudain. « Voilà qui fait sens », « incroyable », « c’est bien étrange » et elle finissait invariablement par « mais encore ? », « n’y a-t ’il pas un détail qui vous échappe ? », « Regardez-mieux que voyez-vous ? » Quel miracle que cette Parole qui vous hante sans vous posséder ! »

Frère Troc contempla Nicophène encore une fois. Ses serres vigoureuses aux griffes recourbées, cette peau lisse et modelée de bosses et de ravines dont le cuir était si brillant et si épais qu’on eût cru voir des écailles. Il s’attarda sur les pattes, la queue massive et redoutable. Son regard remonta vers la poche qui contenait tant d’objets et de souvenirs de son périple. Il observait la transition entre le pelage et le plumage. La naissance du duvet qui annonçait l’aigle, l’oiseau de proie redoutable, surpassant en noblesse l’incongruité des pinces de homard. Il fouilla un peu plus profondément au sein du réseau tronqué auquel il avait gardé accès. Les informations lui parvenaient par bribes, comme usées par le temps qu’elles devaient parcourir à revers, du futur au passé. Il ne cessait de parler partageant pour la première fois depuis des lustres les visions qui l’habitait. Habilement conduit par Grua, il en vint à se confier.

— Voici une bien curieuse façon de tordre la réalité. Vieilli, revenu dans le passé, je peine à consulter la reconstruction d’un âge encore antérieur ! Le temps se joue de nous même quand nous pensons l’avoir enfin parcouru. Nicophène est le fruit de nos efforts. Mes contemporains l’on conçu afin de pouvoir renouer avec la Parole. Ils veulent saisir ce qui en eux a été perdu. Ils veulent dialoguer avec le passé qui les a précipité dans un monde où la survie semble être notre seul but. Ils souhaitent comprendre ce qui au-delà de nos vies peut faire sens. Et moi, égaré au milieu des mers de sel, sous les volcans de l’île de la Fournaise, je contemple des paysages révolus dont le reflet même m’échappe. Ces images que tantôt Radigan aurait consultées sans y prêter réellement attention, je les scrute, moi, frère Troc, et j’y cherche des réponses que je ne trouve pas.

Grua hocha la tête d’un air entendu. Elle n’était pas certaine de bien mesurer la portée des confidences de ce frère de la Parole mais à cet instant elle le trouva sincère.

— Toutes ces choses que tu décris, je ne leur connais aucune réalité, dit-elle. Comment nous aideraient-elles à définir ce qu’est cet animal ? Est-il réductible à l’addition de ses parties ? Est-il un kangourou qui vole ou bien un aigle à queue ? Les chimères ne sont des chimères qu’avant d’exister ! Regarde cette tête, ces mâchoires…

— Ces griffes, ces pinces, ces crocs ! compléta la petite vieille aux cheveux blanc qui avait retrouvé un semblant de santé. Ton Nicophène est une arme. Une arme redoutable comme nous les îliens n’en avons encore jamais inventé. Je comprends la peur qui a poussé les moines à te faire revêtir le voile violet Grua. La science bâtit des chimères à l’usage des hommes, et ceux-ci sont assez fou pour s’en servir…

— Pas du tout, répondit spontanément frère Troc avec la candeur dont ni les années, ni l’expérience n’avait réussi à le départir totalement. Le bicélophale a été conçu à l’origine exclusivement pour le loisir. Pour les spectacles de Gnouzk. Conclut-il comme s’il s’agissait d’une évidence.

— Un spectacle ? répéta Grua interloquée.

— Bien sûr que oui, répondit immédiatement frère Troc, redevenu à cette évocation le jeune homme fringant qu’il avait été avant de s’aventurer à rebours dans la trame du temps. Le jeune Radigan amateur d’art et fervent défenseur des jeux merveilleux pendant lesquels la course éperdue des gnouzk finissant dans la gueule d’un bicélophale était immortalisée sur d’immenses panneaux de terre crue. Il chercha à dépeindre l’ivresse ressentie par les spectateurs dès les premiers lâchers de gnouzk, leurs hésitations épouvantées, puis l’arrivée fracassante des bicéphales qui faisait basculer le spectacle du burlesque au fantastique, d’un seul battement d’aile.

Il se retint d’applaudir à cette évocation et nota que la petite vieille le fixait avec un méchant froncement de sourcil qui n’était pas le seul fait de ses rides. Elle prit la parole en le toisant de toute sa hauteur. Il remarqua à cette occasion qu’elle n’était pas bien grande. Mais elle n’en avait cure et déclara avec toute la majesté que son état de délabrement physique lui permettait :

— Votre ennemi est intérieur pour être puissant au point qu’il vous faille une guerre factice pour en immortaliser les assauts.

Manifestement, elle n’avait rien compris à ce qu’il s’efforçait de leur transmettre. Il ne constatait nulle ferveur dans son auditoire et son plaisir était loin d’être partagé. Mais comment saisir les subtilités de l’art sans l’éducation et le support d’un réseau neurovial élaboré qui permet à chacun de frémir de concert en partageant l’ivresse d’une émotion démultipliée et ainsi amplifiée. Ces femmes ne partageaient évidemment pas son enthousiasme à l’idée de gnouzk déchiquetés et d’ossements figés dans la glaise. Il ne pouvait pas leur en tenir rigueur. Après tout elles n’étaient pas civilisées.

Il reprit ses esprits, il avait mieux réussi à se faire comprendre tout à l’heure en présentant les caractéristiques physique et génétiques de Nicophène, la question des usages et des fonctions serait plus complexe à aborder et il ne pourrait pas vraiment s’appuyer sur ses souvenirs qui n’étaient et ne pouvait être partagé par une génération antérieure à la sienne. Adieu donc l’idée de décrire à ses compagnons d’infortune les splendides bas-reliefs qui ornaient les portes souterraines de Laborantina. Adieu donc le souvenir ému des jeux collaboratifs et des merveilleuses finales dans lesquelles il excellait à coordonner ses pairs. Ici de tout cela il ne lui restait rien.

Grua le dévisageait. Cet homme plus jeune qu’elle n’avait du moine que l’habit. Elle en était certaine. Elle essaierait d’en apprendre plus mais il lui semblait déjà que ses réminiscences comme sa personne étaient composites, à l’image de ce drôle d’oiseau à pattes d’aigle et tête de lion qu’il leur avait présenté. Une chimère de plus… en somme. Effrayée par ce qu’elle pressentait Grua se demandait si contrairement à Gruo elle n’avait pas cherché dans l’observation du vivant la stabilité qu’elle ne trouvait pas chez ses semblables. La raison des ambitions humaine lui échappait constamment. Les espèces, leur besoin, leurs caractéristiques représentait, en fait, un univers multiple et complexe mais bien plus simple à démêler que les pelotes d’ambitions et de peurs qu’elle percevait confusément dans les sources lors des bains collectifs. Elle contempla sa main, puis la créature. L’évolution biologique, telle que l’accompagnait les îliens, répondait à des critères déterminés par les marchands. Dans l’esprit de la Parole ils analysaient les récits des moines, et tentaient d’y cerner les besoins exprimés de manière récurrente par la communauté. Les sources était donc le réceptacle de l’expérience des îliens mais aussi la colonne vertébrale de leur avenir.

Quels étaient les éléments essentiels à leur survie. Du miellat ? Des fruits ? ou des sources plus nombreuses, des plastines plus actives ? Quelles avaient été les motivations des premiers îliens après les grands cataclysmes ? La nourriture… Mais à quoi bon cultiver ou amasser des fruits, de la viande séchée ou des céréales lorsqu’une autre espèce en profite mieux que vous ? Les hommes contre les rats. Ces rongeurs qui avaient réussi à se doter d’une forme de conscience qui dépassait leur capacité individuelle. Que faire pour contrer cette intelligence collective capable d’apprendre à distance, et même d’utiliser l’homme pour cultiver, ramasser et stocker ? La découverte des plastines avait permis à son peuple de s’extraire d’un esclavage entre espèce qui taisait son nom. Les îliens s’étaient vite rendu compte qu’ils ne travaillaient pas seulement pour eux, mais surtout au profit des rongeurs dont la population ne cessait de croitre à mesure que la leur s’étiolait. Il avait fallu mieux communiquer, s’unir contre. Grace aux plastines, la cohésion était devenu une réalité, la parole les avait lié, le lien était la survie. La survie contre les rats.

« Unis je reste et je demeure… » Grua n’avait jamais vraiment partagé son sentiment religieux avec d’autres. Elle savait sa vision trop matérialiste pour trouver un écho parmi les siens. Quelle ironie d’ailleurs y aurait-il eu à faire part aux autres de la certitude qu’elle avait acquise au fil du temps et des cérémonies consacrées au creux de la source, que l’immuable n’était que la sécrétion d’une volonté de survivre acharnée face à un ennemi aussi veule qu’un banal et méprisable rat.

Elle rabattit ses quatre doigts usés sur son pouce et porta la main à son front. La main n’était-elle pas portée là pour cacher les rayons du soleil et permettre de voir ? Aveuglés par leur condition, les îliens avaient tenu en s’unissant, au prix de leur propre intégrité. C’est ce cheminement personnel qu’elle avait l’impression de retrouver dans la recherche. Les séquençages génétiques inédits que les marchands lui rapportaient étaient comme les pavés d’une route dont elle assemblait les morceaux afin d’être la première à la parcourir. C’est ce sentiment d’inachevé qui la poussait toujours plus loin dans ses réflexions. L’espoir de trouver la part de vérité qui lui échappait indépendamment du pouvoir des autres et donc de la Parole.

C’est pour cela qu’elle s’était intéressé aux phénomènes électriques et magnétiques malgré le tabou qui les entourait. L’interdit renforçait le mystère et promettait un rendez-vous avec soi-même au-delà des prescriptions communes à tous. Elle avait, à portée d’intellect, un continent entier à découvrir, une terra incognita où les ambitions humaines n’existaient plus, où les phénomènes biologiques cédaient la place à une succession rigoureuse de faits et d’absences de faits. Elle pressentait un système simple d’analyse du monde sans toutefois réussir à le formuler. Elle ouvrit la main puis la resserra d’un geste sec. Elle l’ouvrit à nouveau puis la referma. Elle avait presque l’impression de saisir ce concept nouveau qu’elle tentait d’exprimer.

Elle n’acheva pas sa prière, d’ailleurs, en était-ce une ?

Frère Troc s’apprêtait à relancer la conversation sur des sujets plus prosaïques mais il se rendit compte qu’il avait perdu son auditoire. Maelivia négligeant toute prudence s’était relevée et s’approchait de l’animal. Elle voyait là un défi bien plus intéressant qu’un élevage d’œuf de Chronk, et elle avait retenu une chose de sa précédente conversation avec Grua, la science est une tentative d’apprivoiser l’inconnu et même parfois ce que l’on connait déjà. Elle tendit, sans trembler, sa main nue paume ouverte vers les narines du lion.

Les écervelés parcouraient déjà la clairière à la recherche de nourriture ou de tout autre chose dont eux seuls avaient l’idée. Le silence se fit pesant.

— Je ne me suis pas présentée, osa la petite vieille aux cheveux blanc qui avait pourtant déjà disserté sans timidité sur la force d’un ennemi intérieur et s’était ainsi opposé radicalement à la vision purement esthétique que Frère Troc, et à travers lui le jeune Radigan, avait tenté de partager avec une pointe de nostalgie. Je m’appelle Ombred’Or. Je voulais m’excuser de m’être fait passer pour l’un d’eux. Elle désigna du menton les écervelés. Mais je n’avais confiance en personne. D’ailleurs…

Elle fut interrompue par Khalaba qui affolée tirait sur la robe de bure de Frère Troc en pointant son doigt dans la direction opposée. Maelivia avait grimpé sur le le bicéphale et se tenait maintenant à califourchon sur la bête. Elle agita la main en direction des quatre adultes avant de prononcer bien fort et bien distinctement quelques mots brefs dans une langue inconnue.

Comment peut-elle se les rappeler ? se demanda frère Troc tandis que la créature se redressait prête à bondir. En avant cria Maelivia, les yeux planté dans ceux de sa nourrice qui, blanche de peur, retrouvait les frayeurs dont elle avait l’habitude avec cette enfant turbulente.

Nicophène déploya ses ailes et s’envola, emportant sur son dos son léger chargement.

— Je crois qu’il est temps de songer à manger, déclara Frère Troc tout en contemplant le ciel ou la silhouette massive du bicéphale se faisait de plus en plus petite.

— Mais… articula Khalaba

— Là où elle est, il ne lui arrivera rien de mal. Tachons nous aussi de ne pas prendre trop de risques.

Ils firent le tour de la clairière. Malgré l’odeur persistante des chronk, les environs se révélèrent assez accueillant. Ils ramassèrent de nombreux fruits qui poussaient là en abondance. Frère fit rôtir quelques coques d’arbre à pain sur la fumerolle. Les écervelés, qu’ils n’étaient pas parvenus à rassembler les rejoignirent. Grua ne put s’empêcher de se demander quel instinct les commandait. Pas l’odorat. La vue, peut-être, pour ceux qui étaient les plus proches. Mais les autres ?

— Vous verrez, déclara frère Troc, l’endroit est plutôt agréable à vivre. J’en sais quelque chose ! Il rit.

Puis tout en offrant un fruit à l’écervelé qui était le plus proche de lui, il ajouta :

— On s’habitue à tout, même à l’odeur des Chronks, ils sont par ailleurs délicieux une fois rôtis, croyez-moi sur parole.

Grua fit la grimace. Les langues se délièrent, les écervelés échangeaient des propos plus ou moins incohérents. Ombre d’Or, qui n’avait pas faim, en profita pour leur raconter son histoire.

Elle venait de l’île de la mémoire, elle avait pour fonction de conter et raconter la parole pour fixer la mémoire du peuple des îliens. Elle seule connaissait l’ombre de la Parole.

— La civilisation du lien doit conserver sa mémoire si elle veut garder son identité. Mais elle doit aussi veiller à ce que cette mémoire ne corrode pas l’union des hommes que la parole rassemble.

Frère Troc hocha la tête, il éprouvait la même difficulté et n’avait pu y remédier de façon satisfaisante.

Cette île lui avait permis de garder un pied en dehors de la communauté des îliens et de préserver son indépendance et le souvenir intact de sa mission mais aussi de son passé. Il flatta le dos osseux d’Ombred’Or en signe de consolation.

— Ta tâche était bien difficile.

— Oui, et je pense avoir failli, le voile violet est ma punition, je suppose... Mais de là à me résigner...

Frère Troc s’apprêtait à répondre quand Nicophène, qui pourtant s’engageait avec grâce dans une manœuvre d’atterrissage exemplaire et presque silencieuse, détourna l’attention. Maelivia glissa aussitôt de son flanc. Elle courut récupérer sa paire de gourde et les glissa dans la poche du bicéphale.

— Ça pourra m’être utile, déclara-t-elle à la cantonnée devant le regard médusé des trois femmes et l’assemblée indifférente des écervelés. Puis, remarquant les restes du repas, elle sembla hésiter.

— Je t’en garde un peu ? questionna frère Troc

Le bicéphale saisit gentiment Maelivia par l’encolure de sa robe en y accrochant la pointe de son bec et la positionna sur son dos.

— Pas besoin dit-il en îliens, je vais attraper un ou deux chronks, la petite à besoin de protéines.

— Et en plus il parle ! s’exclama Grua qui dévisagea de nouveau Frère Troc avec méfiance comme s’il lui avait caché quelque chose d’essentiel.

— Oui, et plusieurs langues, lui répondit-il avec fierté, il apprend vite.

Grua avait l’air hébétée, elle ne fut pas rassurée en contemplant Ombred’Or et Khalaba dont les mâchoires pendaient. Le pain leur en tombait de la bouche. Grua eu le sentiment que tous étaient à leur place parmi les écervelés. Nicophène en était certainement la preuve la plus tangible, quoique que…

— Il nous faut du bois pour le feu, déclara frère Troc, interrompant ses réflexion sur la nature paradoxale de la preuve en question. Maelivia ne va tarder à revenir. Aidez-moi à en ramasser suffisamment car je ne crois pas qu’ils rentreront bredouille. Vous vous rendrez compte, par vous-même, que le Chronk rôti est succulent. Voyons, reprenez-vous, ne restez pas les bras ballants. Ombre d’Or, tu pourras nous raconter la suite de tes mésaventures, Maelivia nous fera part de ses premières impression de vol. Il sera bien temps, demain, d’organiser la vie sur cette île et de la rendre habitable.

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