Me voilà, obligée de faire fi de toutes ces choses. Obligée de me convaincre qu’elles n’ont pas tant d’importance.

Mais pourquoi ?

Pourquoi ?

Pourquoi je ne décroche de vous ?

Ce n’est pas juste.

Qu’avez-vous donné à mon cœur pour qu’il vous aime tant ?

Rendez-moi cet amour que je le protège une bonne fois pour toutes. C’est qu’elles ruissellent, ces larmes nouvelles, ces larmes anciennes, …

Elles pleurent, seules. Amères, tandis que je me languis, réchauffée par ces sentiments que je ne contrôle plus.

Rendez-moi l’air, la fraîcheur avec laquelle j’existais auparavant. Pitié, ne me laissez pas deviner qu’elle n’est plus.

Pitié.

Ne me laissez pas invisible.

Que puis-je faire quand elle a disparu ?

Voilà que tout me ramène à ce bout de vie. Que je suis désolée que ça te soit arrivée.

Je m’excuse de t’avoir ainsi exposé.

Je regrette, si ce n’est que je t’aime encore plus durement, car c’est difficile d’être à tes côtés quand tu as le dos tourné.

Quelle profondeur, sur le rivage où je te vois t'éloigner, dans la peine qui se creuse un peu plus chaque jour.

C’est pour cela que je vois rouge.

Tu es censé continuer à exister, mais je ne te trouve plus.

Tu n’es pas là.

Alicia.

J’ai besoin de toi pour survivre.

S’il y avait des rires dans ma bouche…

Tu sais tout ça. Tu sais que j’ai besoin de toi.

Parce que toi c’est moi.

Toi, c’était l'innocence, la naïveté, la jeunesse, la spontanéité, les rires d’enfants, la fougue des adolescents, …

Toi, c’était le moteur à cent à l’heure, la motivation, les craintes de côté, aucune peur, …

Toi, comme les autres, tu faisais partie de mon bonheur. Du quotidien passionné que j’arrivais à tenir entre mes mains.

Et je me rappelle de toutes ces premières fois où le livre commençait avec un rire de toi.

Qu’est-ce que je t’ai fait subir, mon amie ? Pardonne-moi. Juste de t’avoir laisser filer entre mes doigts.

Par pitié, reviens-moi.