Garder le cap, maintenir l’allure…

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Le réveillon du nouvel an est plutôt calme cette année, nous avons invité tous les copains pour un repas dansant dans notre futur garage, et les mettre au courant de la grossesse de Charlène. La réaction de Sabrina restera gravée dans nos mémoires, personne n’avait jamais vu une femme aussi heureuse, sauter de joie et hurler comme elle a pu le faire.

Après ces vacances fort reposantes et chargées en émotions, je reprends tranquillement le rythme, la journée au boulot, le soir sur le chantier.

Je trouve tout de même le temps de faire du sport une ou deux fois par semaine, de continuer aussi mes interventions au centre, auprès des résidents, accompagné de Mag.

- Mon Loulou, j’ai une super nouvelle!!!!

- Encore une?

- C’est Amélie… On a réussi… Après un entretien avec papa, et le psy référent, elle est enfin guérie… Fini le suivi hebdo, et la petite a une place en crèche, elle va pouvoir reprendre le boulot.

- Ca faisait un moment que je te le disais. Depuis qu’elle a quitté le centre en fait… Vous devez être content?

- Et toi? T’as participé aussi…

- Bien sûr mais c’est surtout pour vous et pour elle… Maintenant, qu’est ce que je vais faire de mes vendredi après-midi?

- T’as pas assez de boulot à la maison?

- Dans trois ou quatre mois c’est fini…

- Dans quatre mois on sera trois, t’as oublié?

- Non, j’ai pas oublié… Tu prends de plus en plus de place dans le lit…

- Petit con!

Bien sûr, cette nouvelle me rend heureux, bien sûr, j’ai du boulot par dessus la tête à la maison, mais cette expérience réussie avec Amélie en appelle d'autres, j'ai apprécié ces moments passés en sa compagnie, la voir remonter la pente au fil des semaines, aller de mieux en mieux, un peu grâce à moi.

En fait, j'ai décidé de garder ce créneau du vendredi pour moi, pour me détendre, faire de vraies séances de sport quand la météo le permet, ou bosser à la maison si la pluie s’en mêle, en attendant une nouvelle occasion d'aider quelqu’un.

Dans la nouvelle maison, le chantier avance, l’électricité et la plomberie terminées, nous attaquons la pose des cloisons avec le plaquiste et le plâtrier, j'apprends tous les soirs un peu plus sur les différentes techniques à utiliser, et je les expérimente le weekend au rez de chaussée, que j’ai décidé de réaliser presque seul.

La deuxieme échographie, au mois de février, n’a toujours rien révélé sur le sexe du bébé, celui ci se plaisant à nous montrer ses fesse dès le début du rendez-vous. Mais j’ai enfin pu le voir sur l’écran et entendre son petit cœur battre, provoquant une vague d'émotions incontrôlable et des larmes de joie. Je réalise enfin ce qu'il se passe chez Charlène, car même si son ventre a commencé à vraiment s'arrondir tout à coup, après les fêtes, comme s’il avait attendu l’annonce, et que le reste de son délicieux corps a suivi, ce qui n’est pas pour me déplaire, tout celà me semblait encore abstrait jusque là.

Au mois de mars, la rambarde fait son apparition sur la terrasse, en trois semaines nous terminons l’assemblage complet de la partie métallique, et je commence à poser les lattes de bois que je sculpte suivant un patron dessiné par Pierrot lui-même, le rendu est magnifique, s’intégrant parfaitement au style de la maison. Les belles journées de printemps permettent aux menuisiers de poser le parement en bois sur les façades du premier étage, et aux maçons de poser celui en pierres du rez-de-chaussée, donnant à notre maison l’aspect d’un vrai chalet de montagne tandis que je m’échine dans le jardin pour planter arbres et buissons, aménager les talus, et monter quelques murets en pierres.

Charlène, quant à elle, suit ça de loin, n’osant pas trop s’aventurer au-delà de la terrasse de l'appartement quand les ouvriers sont au boulot, préférant le calme des weekend pour jeter un œil sur l’avancée des travaux. Elle commence à se fatiguer un peu plus rapidement, à moins bien dormir, et les journées au boulot sont éprouvantes pour elle, mais elle ne se laisse pas abattre pour autant.

- Ma puce! Faut vraiment que tu te poses un peu, t’as l’air au bout de ta vie.

- Mais non, c’est bon, je suis pas en sucre…

- Laisse moi faire et file t’allonger sur le canapé!

- Non!

- Charlène Rivière! Je te préviens j'appelle ta mère!

- Même pas cap’!

- Tu veux parier?

- C’est bon, t’as gagné… Je vais appeler Sab…

- C’est ça… Bonne idée… Essayez de vous organiser un truc samedi, ça te fera du bien…

- Ouais…

Heureusement que je sais gérer mes émotions et qu’elle porte mon enfant, sinon je crois que je finirais par exploser un fois de plus. Le médecin lui a répété plusieurs fois de se ménager, je fais de mon mieux pour gérer les tâches ménagères, pour lui éviter toute fatigue supplémentaire, mais cette bourrique trouve toujours de quoi faire, ce qui a le don de m’exaspérer.

Je continue à étendre le linge, tout prêtant une oreille discrète à sa conversation téléphonique avec Sabrina, où chaque phrase, plus inaudible que la précédente, est ponctuée d’éclats de rire et de gloussements. On dit qu’avec certaines personnes, notre personnalité change du tout au tout, et c’est d’autant plus vrai avec Charlène, elle, si calme, si discrète en temps normal, tellement posée et mature avec moi, se transforme en véritable pintade dès que sa meilleure amie est là ou l’appelle.

De mon côté, après les tâches ménagères, je profite de la douceur de ce début de soirée pour continuer à aménager le jardin, selon les plans dessinés dans mon esprit, ici une simple rangée de pierres pour créer une bordure, par là des murets pour donner une cadre à une jardinière ou soutenir une butte, bref je laisse libre court à mes envies et à mon imagination.

- Lou! Sab a deux mots à te dire!!

- Juste deux? Ça m'étonnerait d’elle!!!

- T’es con! Bouge!

- J’arrive…

- Tiens, je file préparer à manger.

- Non!... Oui Sab?

- Mister Lou! Pas trop crevé?

- Non ça peut aller… A part ta copine qui me les brise…

- Je sais, elle peut être vraiment chiante quand elle fait sa tête de mule. Laisse là faire un peu, ça évitera les disputes…

- Tu parles, si tu voyais la tête qu’elle a… On dirait qu’elle a pas dormi depuis six mois… Et elle commence vraiment à fatiguer… J’ai pas envie qu’elle finisse au lit pour les trois mois qu’il reste…

- A part l’attacher, tu peux pas faire grand chose… Mais continue à la ménager au maximum, à prendre soin d’elle, même si elle te laisse penser que ça la gonfle, ça lui fait du bien de voir que tu prends les choses à cœur.

- Merci de ton soutien.

- A ce sujet, j’ai un truc a te proposer pour le weekend qui arrive.

- Allez, balance!

- Je prends ta place tout le weekend, je viens passer le weekend chez vous…

- Seule, je peux la gérer, mais vous deux, trop compliqué…

- Justement, toi tu te prends un week-end pour souffler, tu vas chez tes parents, tu te fais une bonne bringue avec tes potes histoire de te changer les idées. Je m’occupe de la future maman…

- T’es sérieuse? Elle est d’accord?

- Je lui ai proposé, elle semblait ravie, elle a bien vu que tu commençais à te fatiguer toi aussi.

- Merci Sab… T’es une cheffe!

- Bon je vous laisse régler tout les détails tous les deux… A bientôt Mister Lou

- A bientôt miss Sab, encore merci….

Cette fille est géniale, ma chérie est géniale, et je rentre immédiatement régler les détails avec Charlène que je m’empresse de remercier avec tendresse. Ce weekend va être génial, et je compte profiter à fond de mes potes avant l’arrivée de notre future prince(sse)…

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