Un curieux aventurier

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— Île de merde ! Lança Balthazar.

Il venait de glisser, déséquilibré par le poids de son sac à dos, sur une flaque de boue. En se relevant, il vit son écharpe bleue prise dans un branchage sur le côté, il tira d’un coup sec dessus. Hélas, l’étoffe vint immédiatement à lui et il retomba de plus belle avec en prime un jet de boue lui aspergeant le visage.

— Gadoue de M-E-R-D-E ! Hurla-t-il en recrachant la boue.

Se remettant à nouveau sur pied, il regarda l’inquiétant ciel d’hiver approchant par l’est.

— Saison de merde. Grommela-t-il. En plus, plus qu’une ou deux heures avant la nuit.

Il reprit sa route sur le sentier qui conduisait au sommet du mont. Le vent se leva et fit rapidement sécher la boue sur ses vêtements et surtout sur son pantalon. Bientôt il sentit ses jambes oppressées, enserrées au fur et à mesure de sa progression. Le supplice fut très vite insupportable.

— Fringues de merde ! Lâcha-t-il en s’arrêtant.

Il posa son sac à dos à terre et en détacha faute de mieux sa machette. Il passa alors délicatement la lame sur son pantalon pour en racler la boue. La chose faite, il repensa au vieux du village sur son rocking-chair balançant au rythme de sa pendule à balancier lui ayant assuré que l’ascension serait finie en moins de deux. Maintenant il trouvait la formulation assez louche.

— Vioque de merde. Clama-t-il.

Il devait bien se marrer l’autre à l’heure actuelle se dit Balthazar. On tombe pas tous jours sur des bonnes poires comme lui. Il se remit en marche, il avait encore une petite chance d’arrivée à temps au sommet. Après dix minutes à avancer sans encombres, il fut pris d’une crise d’éternuement. C’est alors qu’il reconnut une odeur de jasmin. Balthazar y était hautement allergique.

— Plante, HAT...HAT. Il éternua bruyamment. De merde ! Pesta-t-il.

Il avança à pas rapide pour se mettre hors de portée. Ainsi lancé il arriva après vingt bonnes minutes de marche au sommet du mont. La vue était incroyable. Il sortit en toute hâte son matériel photographique mais il se calma bien vite. Il n’y aurait pas d’autres incidents. Ce n’est pas au vieux singe que l'on apprend à faire la grimace comme dirait l’autre. Il ferait les choses dans l’ordre. Il mit en place son trépied et cala quelques pierres pour le maintenir bien en place. Il se retourna vers son sac à dos quand une violente rafale de vent arriva et emmena le sac avec le précieux appareil à l’intérieur. Le sac dévala le chemin caillouteux à tout allure avant de s’écraser avec fracas sur un rocher en contrebas.

— Île de M-E-R-D-E ! Gueula Balthazar.

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