Chapitre 21 : Préparation

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— Laisse moi dormir, je ronchonne alors que Mattias me réveille.

Il éclate de rire en me voyant me retourner dans mon lit, ce qui me fait sourire à mon tour. Je finis par me retourner de nouveau, le visage tourné vers lui. Nos regards se croisent et une vague d'émotions m'envahit. L'intensité de son regard me crée des frissons, j'ai du mal à détourner les yeux. Nous nous sourions mutuellement et il s'approche lentement pour s'asseoir sur mon lit. Je le regarde faire silencieusement, le cœur battant la chamade. Il caresse doucement mes cheveux du bout des doigts en m'observant avec tendresse. Je pose une main sur sa joue, effleurant sa peau douce du bout des doigts, et le contact électrise ma peau.

— Je t'aime, dit-il tendrement.

— Je t'aime aussi, je réponds avec sincérité.

— Nous devons nous tenir prêts, m'informe-t-il.

— La guerre approche, je souffle.

— Je ne la laisserai pas nous séparer à nouveau, me promet-il avec sérieux.

— Plus jamais, tout sera terminé.

Nous hochons la tête silencieusement en nous regardant. Il m'embrasse sur le front, finit par se lever et sortir de la chambre pour me laisser m'habiller. Lorsque je descends les escaliers, je suis parée d'une jolie robe noire en dentelle avec des fleurs. Elle descend jusqu'à mes genoux et laisse apparaître les cicatrices sur mes bras. Je n'aurai jamais osé les montrer avant mais grâce à Mattias, je me suis rendue compte qu'elles font parties de moi et que je n'arriverai jamais à les cacher. Je ne dois pas en avoir honte. Elles font partie de moi et racontent une histoire qui m'appartient.

— Vous êtes déjà tous là ? dis-je, surprise en voyant nos amis réunis dans le salon.

— Ouaip ! nos êtres exceptionnels se sont réunis de bon matin pour vous aider ! s'exclame Nolan avec un grand sourire.

— Exceptionnels ? Tu es sûr ? demande Mattias avec un air inquisiteur.

— Bon peut-être qu'il n'y a qu'un être exceptionnel en fait, se reprend-t-il en se grattant le menton.

— Ah oui et qui ça ? demande Gaelle en levant les yeux au ciel, blasée.

— Moi bien sûr ! quelle question ! s'exclame-t-il en gonflant son torse avec un air fier.

— J'opterai pour crétin plutôt, ça te représente bien ! rétorque-t-elle dans un rire.

— Répète un peu pour voir ? dit-il en s'approchant et en pointant un doigt sur elle, faussement énervé.

— Abruti, ajoute-t-elle avec un sourire.

— Je vais te faire la peau, menace-t-il en s'avançant vers elle.

Ils s'approchent l'un de l'autre avec des sourires narquois sur le visage.

— Montre un peu, le défi-t-elle en levant le menton pour l'observer.

— Ça suffit les enfants, la scène de ménage est terminée, déclare Chloé en s'interposant entre eux, interrompant ainsi leur discussion.

— Oui maman, on se calme. Bon un peu de sérieux, reprend Gaelle. Qu'est-ce qu'on fait ?

— On remonte un nouveau plan, dit Nolan en haussant les épaules.

— Je m'en doute, reprend-t-elle mais que fait-on concrètement ?

— Je m'occupe de réunir les chefs de clan, nous n'arriverons à rien si nous ne nous allions pas, nous informe Mattias en s'asseyant sur une chaise blanche.

— Exact tu as raison, j'approuve avec un signe de tête.

— Où voulez-vous que le combat se déroule ? demande Chloé, soucieuse.

— Je pense qu'il faut le cueillir chez lui mais toute son armée sera présente à ce moment-là.

— La nôtre aussi, continue Mattias et nous serons plus nombreux.

— Et pourquoi pas faire un siège ? Il n'aura pas le choix de se plier à notre volonté, propose Nolan.

— La population en paiera le prix, dit Chloé en secouant la tête. On ne pourra pas faire ça.

— Tu sais qu'une guerre implique forcément des victimes civiles ? rétorque Mattias en plissant les yeux.

— On pourrait suivre cette idée dans un premier temps. On organise un siège mais nous nous présenterons face à lui pour lui demander de se rendre. La diplomatie avant tout, je propose.

— Vous allez plutôt lui offrir votre tête en agissant comme cela...souligne Gaelle.

— Des hommes nous accompagnerons, reprends-je.

— Tu oublies que maintenant il peut vous éclater la tête à distance, nous avertit Chloé.

— Pas si j'entre dans sa tête avant. Je suis capable de limiter son pouvoir. Si son esprit est occupé avec le mien, il ne pourra pas affronter Mattias avec sa magie.

— Tu maîtrises à nouveau tes pouvoirs ? me demande Gaelle en se tournant vers moi.

— Il faut que je m'entraîne plus, ils vont revenir.

— Ils ne sont pas encore revenus ? Mais ça fait cinq jours que tu t'entraines avec Mattias ! s'exclame Nolan, surpris.

Je baisse la tête et avoue que je n'arrive plus à les utiliser.

— Sans toi, ce plan est fichu d'avance, tu es l'une des seules personnes à pouvoir l'affronter, tu le connais mieux que personne.

— Sens-tu ta magie ? me demande Chloé gentiment sans cacher son inquiétude à travers son ton.

— Elle est là, je le sais mais je ne parviens pas à l'utiliser de nouveau. Elle est comme figée, j'ai du mal à comprendre pourquoi.

— Elle n'a pas réussi à esquiver mes attaques avec son esprit lors de nos entraînements, ajoute Mattias.

— Pourquoi vous ne nous l'avez pas dit ?! s'exclame Gaelle en retenant sa colère.

— Je pensais que ça allait revenir, nous ne voulions pas vous inquiéter.

— Pourtant vous êtes en train de nous foutre la trouille tous les deux, dit Nolan en se grattant les cheveux et en tournant autour de nous.

— Tu me donnes mal à la tête Nolan, commente Gaelle.

— ça calme mon stress...

— Je ne comprends pas, reprend Chloé. Toutes les conditions sont réunies pour que tout aille bien. Qu'est-ce qui cloche ?

— Je ne sais pas, dis-je doucement.

Mattias lève brusquement la tête et ses yeux se posent sur moi. Je déteste quand il essaie de trouver ce qui ne va pas avec moi. Je baisse les yeux pour éviter son regard perçant, mais je sais déjà qu'il a compris.

— Je crois avoir trouvé la solution, nous indique-t-il.

— Vas-y Einstein, dit nous tout ! s'exclame Gaelle avec un rire moqueur.

— Erika tu sais ce qui ne va pas. Tu le sais mais tu ne veux pas te l'avouer, déclare-t-il sûr de lui.

— Pardon ? je réponds doucement.

Les autres nous observent sans un mot et alternent leur regard entre nous deux.

— Je me souviens d'une discussion que nous avons eu lorsque tu m'as entraîné pour la première fois. Tu m'as dit que je ne savais pas utiliser mes pouvoirs parce que j'en avais peur. Tu m'avais raconté que tu avais eu des phases comme celles-ci mais que la magie finissait toujours par revenir. Je me trompe ?

Ils me fixent tous désormais, je ne m'attendais pas à ce que Mattias se rappelle de ce moment, qu'il comprenne aussi rapidement. Je pensais avoir plus de temps pour me faire à nouveau confiance.

— Tu as raison, j'avoue finalement.

— On a compris la cause, c'est déjà un bon début. Généralement la magie revient au bout de combien de temps ? demande Nolan.

— Elle est toujours revenue le lendemain ou le surlendemain. C'est la première fois que ça arrive aussi longtemps.

— Ça ne doit pas bien changer de d'habitude ! c'est juste que la phase est un peu plus longue. Comment fais-tu pour...

Je sens mon corps se tendre, puis se raidir d'un coup. Une horrible douleur me transperce, faisant remonter des souvenirs douloureux à la surface. Je lutte pour reprendre le contrôle mais je sens que je vais craquer. Voyant mon état, il s'interrompt aussitôt dans sa phrase, comprenant que quelque chose ne va pas. Les images s'entrechoquent dans ma tête, les flashs défilent et j'ai l'impression de suffoquer.

— Et ! tu vas bien ? s'écrie Mattias en s'approchant de moi avec panique.

Je sens une main ferme sur mon épaule qui me secoue doucement. Tout est flou et confus autour de moi, mais j'arrive à distinguer Mattias qui essaie de me ramener à la réalité. Mes amis sont inquiets, leurs voix se mélangent et se bousculent dans ma tête. Pourtant, je suis comme figée, incapable de bouger ou de répondre à leurs appels. Mes souvenirs défilent dans ma tête à toute vitesse, comme si mon cerveau avait été inondé par une vague de sensations et d'émotions. Je revois mon père et moi, lorsqu'il me battait et m'humiliait pendant nos entraînements. La douleur lancinante qui irradie mon crâne devient insupportable, et je me mets à crier sans pouvoir m'arrêter. Mes amis me font asseoir, mais la situation ne fait qu'empirer. La douleur est telle qu'elle semble avoir pris le contrôle de mon corps tout entier. Mes larmes coulent sans que je puisse les retenir, et je mets mes mains sur ma tête en espérant que cela fasse passer la douleur. Mais rien n'y fait. Soudain, j'ai l'impression qu'un silence mortel m'entoure. Il n'y a plus aucun bruit et lorsque je rouvre les yeux, je me retrouve seule, dans le noir. J'ai l'impression d'être plongée dans les Ténèbres. Je peux voir autour de moi mais je suis plongée dans l'obscurité, je ne comprends rien. Il n'y a personne à mes côtés, je commence à paniquer. Malgré mes cris, personne ne me répond. Où suis-je ?

— L'endroit où seuls les membres de notre famille possédant la variante de nos pouvoirs est capable de se réunir, dit une voix grave dans mon dos en répondant à ma question silencieuse.

En entendant cette voix, je sens mon corps se tendre et je me retourne vivement pour faire face à mon interlocuteur.

— Alors ma fille, comme on se retrouve ? dit-il en levant le menton.

Je me tiens prête à l'attaquer, les poings serrés, les muscles tendus, mais il éclate de rire.

— Vous n'êtes pas ici pour ça, nous ne pouvons pas nous faire de mal dans cet endroit, m'apprend-il.

Je me redresse, méfiante en lui lançant un regard noir.

— Que voulez-vous ? je demande d'une voix forte.

— J'ai compris que vous ne vous rallierez pas à moi, dit-il simplement.

— C'est exact, je réponds froidement.

— Les dés sont jetés c'est ça ?

— Vous êtes finis, je le menace.

— Je ne pensais pas que vous auriez autant de cran.

— Preuve que vous ne me connaissez-pas, je rétorque.

— Je vous connais plus que vous ne vous connaissez vous-même.

— C'est faux, vous ne me connaissez pas, dis-je avec un rire mauvais.

— Je vous ai élevé.

— Vous m'avez élevé ? Vous êtes sûr de ça ? Je hurle, enragée. Vous...vous avez toujours voulu faire de moi un monstre, une personne crainte par les autres.

— Tout ça je l'ai fait pour nous ! S'agace-t-il. Vous n'êtes qu'une ingrate. Je voulais vous rendre forte pour que vous n'ayez pas peur de vos ennemis, répond-t-il en criant. Et regardez-vous, vous parvenez à me faire peur, j'en suis terriblement fier.

Il s'approche de moi et je me surprends à reculer. Non. Je dois vaincre ma peur. Je dois le vaincre.

— Vous avez créé celle qui vous tuera.

Nos regards se croisent, et je peux sentir toute ma rage et ma haine se refléter dans mes yeux. Mon corps est tendu, prêt à réagir à tout moment. Je me tiens droite, la mâchoire serrée, les poings serrés, les muscles de mes bras et de mes jambes prêts à agir. Mes narines sont dilatées, ma respiration est rapide et saccadée, mon cœur bat la chamade. Tout mon être vibre d'une énergie sombre et intense, prête à se libérer à tout moment.

— Vous avez changé.

— Je n'ai plus peur de vous.

— Vous devriez, dit-il en saisissant mon bras.

Je sens ses doigts se resserrer, me faisant mal. Je tente de me dégager, de me libérer de son emprise, mais sa poigne est trop forte.

— Lâchez-moi, j'insiste en haussant le ton.

— Mais comme nous ne sommes pas dans le même camp, je vais devoir vous tuer.

— Si je meurs, vous mourrez aussi, je promets avant de lui cracher au visage.

Son expression change brusquement, sa mâchoire se crispe et ses yeux se plissent. Je sens sa colère monter en flèche, comme une vague déferlante. Sa poigne, avant ferme mais contrôlée, devient de plus en plus forte. La douleur qui me traverse le bras est intense, j'ai l'impression qu'il va me le briser. Je le fixe avec colère, refusant de détourner le regard du sien. Je veux qu'il y lise mes émotions, qu'il comprenne à quel point je le hais. Soudain, je hurle. Je hurle si fort que pendant un instant je doute d'avoir pu sortir ce cri. Il a résonné autour de nous et lorsque j'ouvre les yeux, je vois une dernière fois le regard surpris de mon père.

___________________________________________________

Son hurlement m'a glacé le sang. Il nous a tous secoués. Il nous a même projeté en arrière. Personne n'ose bouger. Tout autour de moi, les objets vibrent et tombent, les murs tremblent. La magie de Erika est en train de se déchaîner, je peux la sentir, elle pulse dans l'air. Mes yeux s'élargissent d'effroi en voyant la force qui émane d'elle. Je réalise que je n'ai jamais vu une telle manifestation de son pouvoir. La terreur me prend aux tripes alors que je me demande ce qui a pu la faire exploser ainsi. Que vient-il de se passer ?

Je le vois ouvrir les yeux, cherchant désespérément des repères dans la pièce. Son regard se pose sur nous et elle nous indique de ne pas la toucher. Sa respiration est haletante, comme si elle venait de livrer un combat acharné. Nous sommes tous bouleversés, inquiets pour elle, mais aussi effrayés de ce que nous venons de vivre.

— Erika, tu vas bien ? je lui demande, inquiet. Erika tu m'entends ?

— Elle essaye de reprendre sa respiration et son souffle, devenus saccadés. Elle nous fait un signe de la main pour nous interdire de l'approcher.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? Que t'es t-il arrivé ?

— Attendez c'est bizarre. Reculez, éloignez-vous et ne vous approchez pas, nous signale-t-elle, augmentant mon angoisse.

— Qu'est-ce qui se passe ? demande Nolan, aussi perturbé que le reste du groupe.

— Je l'ai vu, souffle-t-elle, avec un regard vide.

— Qui ça ? Qui as-tu vu ?

Après un instant d'hésitation, elle répond :

— Mon père.

Nous nous observons en silence.

— C'est impossible, je souffle.

— Il était bien là, assure-t-elle.

— Que t'a-t-il dit ? demande Nolan avec curiosité. Qu'est-ce qui s'est passé ?

— De me préparer à ma mort, répond-t-elle en ne répondant pas à la deuxième question.

— Génial, c'est rassurant...

— Mais il avait peur, continue-t-elle.

— Il a eu peur ? répète Chloé, aussi étonnée que nous.

— Il me l'a avoué et j'ai réussi à me libérer de son emprise.

— Est-ce que tu vas bien ? je lui demande à nouveau, soucieux de son état.

— Je vais bien, dit-elle avant de se relever.

Elle recule d'un pas en secouant la tête. Ses yeux reflètent de la détermination et une certaine peur, elle refuse de nouveau que l'on se rapproche d'elle. Je remarque que ses mains tremblent légèrement et que sa respiration est encore haletante. Elle a l'air si fragile dans ce moment, comme si le simple fait de respirer lui demandait un effort surhumain. Pourtant, elle reste debout, les yeux fixés sur un point invisible devant elle. Nous restons immobiles, ne sachant pas comment réagir. C'est comme si elle avait besoin de ce moment de solitude pour reprendre son souffle et rassembler ses forces. Finalement, elle lève les yeux vers nous, déterminée.

— Je crois que j'ai récupéré mes pouvoirs, déclare-t-elle soudain.

Voyant que nous la fixons, elle répond à notre question silencieuse.

— J'ai parlé à mon père.

Elle regarde ses mains, comme si quelque chose allait en sortir.

— Je n'ai jamais senti une énergie aussi forte, nous explique-elle en continuant de les observer.

— Je la sens aussi, je réponds.

Elle avance lentement vers moi, comme si chaque pas était calculé, jusqu'à se tenir juste devant moi. Puis, elle s'arrête et pose ses mains sur les miennes, son regard plongé dans le mien. Je sens une énergie électrique qui circule de ses mains aux miennes, m'enveloppant comme une douce chaleur. Soudain, une lumière intense jaillit de nos paumes, nous entourant d'un halo éblouissant. Je me sens enveloppé dans une aura de paix et de sérénité, comme si toutes mes peurs et mes angoisses avaient été balayées d'un coup.

— Ça m'impressionnera toujours, je murmure, épaté.

— Qu'est-ce que sais ? demande Chloé en essayant de toucher le halo.

— Un mélange de nos deux énergies je suppose, répond Erika en essayant de traverser sa main à travers le filet bleu qui nous entoure.

— C'est bien beau tout ça mais je ne pense pas que ce sera utile pour combattre, affirme Gaelle.

— Peut-être mais c'est joli, dit Nolan.

Le halo disparaît lorsque nous nous séparons, créant un élan de surprise de notre groupe.

— J'ai retrouvé ma magie, je vais pouvoir combattre mon père.

— Comment comptes-tu procéder ? me demande Mattias.

— Nous allons commencer par entourer sa ville avec ton armée et celle des deux autres chefs de clan. Toi et moi, nous irons lui parler pour lui demander de se rendre. Nous serons accompagnés par des hommes expérimentés.

— J'en ferai partie ? demande Nolan fièrement.

— Je ne doute pas de tes capacités mais...

— Mais quoi ? demande-t-il.

Je cherche du soutien en lançant des regards à Gaelle, Chloé et Mattias mais aucun d'eux ne prend la parole.

— Dis que je n'en suis pas capable t'en que tu y es ! dit-il en râlant.

— Non ce n'est pas ça, je..je veux juste...dis-je en hésitant.

— Éviter que tu te fasse tuer, répond Gaelle à ma place.

— Avoue je te manquerai ! la taquine-t-il.

— Tu nous manquerai à tous, rectifie Chloé.

— Ouais je sais, je suis un être exceptionnel !

— T'es surtout un imbécile qui n'a pas peur de la mort, ajoute Gaelle sous un ton de reproche.

— Je veux aider mon chef de clan, je ne veux pas être sur la touche. Tu veux que je te rappelle ce qui est arrivé la dernière fois que je n'étais pas à tes côtés ? Mattias s'il te plait.

— On va avoir besoin de lui et de son expérience de combat sur le terrain Erika.

— Alors faisons ça.

— S'il y a la moindre attaque, je voudrais que vous vous occupiez de me laisser le champ libre, est-ce que vous pensez que c'est possible de faire ça ?

Les garçons hochent la tête en même temps.

— J'espère que l'on réussira, commente Nolan en se grattant le menton.

— Nous y arriverons, c'est une certitude, continue Gaelle.

— Et nous, que ferons-nous ? demande Chloé.

— C'est à vous de voir. Si vous voulez combattre à nos côtés, vous pouvez, mais je ne pourrai pas faire attention à vous quatre en même temps, je serai sûrement occupée de mon côté, dis-je.

— Je ne veux pas rester en retrait, affirme Gaelle.

— Vraiment ? s'exclame Chloé, surprise.

Je remarque une pointe de frayeur dans son regard tandis que Mattias la sonde et l'analyse.

— Tu ne vas pas aller sur le champ de bataille ! s'exclame Nolan, offusqué. Je refuse que tu y ailles ! Non, c'est hors de question !

— J'y vais si tu y vas ! répond-elle.

— Ne soit pas bête ! Tu pourrais te faire tuer !

— Et toi alors ? rétorque-t-elle.

— Mais je sais me battre ! dit-il en claquant ses bras sur ses jambes.

— Mais moi aussi ! j'ai le même niveau que toi je te signale !

— Oui mais ce n'est pas la même chose !

— Bien sûr que si ! continue-t-elle.

— Mattias, tu voudrais que je sois en retrait ? lui demande à nouveau Nolan.

Le beau brun les observe un instant et réaffirme son opinion de tout à l'heure.

— Je préférerai.

— Quoi ! s'offusque Nolan à son tour.

On dirait qu'il vient d'être trahit, il a l'air tellement déçu.

— Vous avez fait assez de choses pour moi, pour nous, dit-il en me lançant un regard. Je ne veux pas, je ne veux plus vous mettre en danger.

— Et toi alors ? force Nolan.

— Je suis chef de clan, c'est mon devoir.

— Et moi je suis ton meilleur ami, ton bras droit !

— Et je souhaite que tu restes mon bras droit pendant encore des années. Je veux que tu vives, c'est une situation bien trop dangereuse.

— Nous nous occuperons des soldats qui voudrons fuir, propose Gaelle.

— D'accord.... Répond Nolan, dépité.

— Je vous aime trop pour vous mettre en danger une nouvelle fois.

Nous hochons la tête avant de nous mettre en cercle et de nous tenir par la main. Je saisis celle de Mattias et celle de Chloé. Nous posons notre tête les unes contre les autres, comme si nous allions commencer un match de football pour nous motiver.

— On va gagner ce combat, affirme Mattias, la détermination dans le regard.

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