Chapitre 16 : Nostalgie et questionnements

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Notre plan s'élabore lentement, chaque étape difficilement conquise, chaque détail minutieusement planifié. Je suis épuisé, mes pensées tournant sans cesse autour de la peur de ne jamais la revoir. J'aimerais tant qu'elle soit là, à mes côtés, pour nous venger ensemble. Je suis déterminé à tuer cet enfoiré pour de bon, à lui faire payer pour tout le mal qu'il a causé.

Mais avant cela, nous devons rallier les autres clans à notre cause. Je suis nerveux à l'idée de rencontrer les deux chefs, plus âgés et plus expérimentés que moi. Nous nous sommes peu parlé jusqu'à présent, mais nous avons besoin de leur soutien pour atteindre notre but. Nous nous rencontrerons plus tard dans la journée, ils seront escortés par des combattants de confiance.

Je suis pris de court lorsque quelqu'un sonne à ma porte. Un homme barbu se tient devant moi, portant le blason du clan de l'air. Il est entouré de plusieurs soldats de mon clan qui sont prêts à le tuer s'il présente la moindre menace. Cet homme ne dit rien, il me tend simplement une lettre, que je prends avec méfiance. Mes doigts tremblent légèrement alors que je la saisie.

— Savez-vous quelque chose sur Erika ? va-t-elle bien ? je demande immédiatement.

— Lisez la lettre vous le verrez. Je ne peux pas donner plus d'information, me coupe-t-il.

Je voudrais lui soutirer plus d'informations mais je sais pertinemment qu'il ne me dira rien. Pas la peine de l'arrêter, ça ne servira à rien. Je le remercie et referme la porte en m'empressant d'ouvrir l'enveloppe pour lire son contenu. Je reconnais immédiatement l'écriture d'Erika, un vague de soulagement m'envahit : elle est en vie. Je commence la lecture et cette fois, l'inquiétude prend le dessus. Je remarque immédiatement qu'elle essaye de cacher l'enfer qu'elle vit pour me protéger mais je lui ai promis de la sauver.

Tu es ce qui est arrivé de meilleur dans ma vie. Peu importe ce qui arrive tu seras toujours dans mes pensées.

Sa phrase me provoque un électrochoc, ces mots semblent être ces derniers, comme si elle n'en pouvait plus, comme si elle décidait de me quitter pour de bon. Je veux l'aider mais pourtant quelque chose me retient de me lever et de partir en courant pour la libérer : Le plan. Je dois prendre mon mal en patience et me concentrer sur cette journée décisive. Si les chefs de clans ne me suivent pas, mon plan tombe à l'eau. Il faut réfléchir, penser à toutes les éventualités. Je n'ai plus de nouvelles de mon espion et j'ai peur qu'il ait été repéré. Peut-être qu'il lui est arrivé quelque chose ? Je n'arrive pas à l'imaginer, il est malin, une obligation doit s'en doute le retenir. Enfin je l'espère, c'est Nolan qui me l'a présenté il y a quelques années. C'est son meilleur ami, son bras droit, son frère d'arme. Il a entièrement confiance en lui et aujourd'hui je m'en veux d'avoir accepté de l'avoir envoyé dans cet enfer. Erika nous avait pourtant prévenus, je ne suis pas aussi proche de lui que Nolan mais c'est un type bien. Nous avons passé tellement de bons moments ensembles depuis notre rencontre...

Je me souviens encore de la première fois où je l'ai vu, de ce que j'ai ressenti. Malgré sa carrure imposante, son air dur et autoritaire, son regard sombre et sa mâchoire carrée se trouvait derrière une âme sensible et douce. Je fus surpris de sa gêne lorsqu'il avait dû me serrer la main. Je pouvais lire dans son regard de la fierté et de l'humilité. Nous avions beaucoup discuté à propos de ses futures missions, du rôle qu'il jouerai pour la sécurité du peuple. Nolan me suppliait de lui laisser sa chance et il m'assurait qu'il était la meilleure personne à qui il fallait confier ce type de missions.

— Bienvenue, lui avais-je dit avec un sourire, une fois la discussion terminée.

— Je...je suis pris ? demanda-t-il, les yeux pétillants.

Je hochai la tête et il s'empêcha de sauter de joie, gardant une certaine contenance. Il eut le réflexe de frapper dans l'épaule de Nolan qui fit une légère grimace de douleur. J'échappai malgré moi un rire franc et lui serrait la main. Sa poigne était forte mais amicale. Il n'avait pas peur de se mettre en danger, il demandait sans cesse à être sur le terrain, prêt à accomplir une mission.

Ma gorge se serre malgré moi, j'ai un mauvais pressentiment. J'ai beau me dire qu'il était le roi des déguisements, de la manipulation, de la malice et d'intelligence, je sens au plus profond de moi que sa mission sera sans retour. ...

Je laisse échapper une larme fugace. D'habitude, je ne suis pas aussi émotif, j'arrive à contenir mes émotions. Depuis quelques temps, j'ai l'impression que j'ai perdu toute la façade que j'avais construite, je ressens tout plus fort, avec beaucoup de puissance.  Je souhaite ardemment que tout se déroule sans accroc. Les interrogations fusent dans ma tête : est-ce que le plan que j'ai élaboré avec les autres est parfait ? Les chefs de clan seront-ils prêts à se dresser contre Derrick ? Déclareront-ils la guerre ? Est-ce que Derrick s'attend à quelque chose ? Croit-il que je vais l'attaquer ? Parviendrai-je à sauver Erika ? Quelle sera sa réaction en me voyant ? Dans quel état vais-je la retrouver ? Les questions se bousculent dans mon esprit. Mon crâne est martelé par ces questions sans réponses, me poussant presque à la folie. Parfois, je rêve de rester au lit toute la journée, de m'attarder sur mes pensées, de réfléchir à ce que je veux vraiment dans la vie, à ce qui doit être amélioré. En ce moment, je suis pris d'un sentiment d'impuissance, comme si tout ce que je faisais était vain, comme si tout devait s'arrêter autour de moi pour que je puisse souffler. Mais je ne peux pas me permettre de flancher, tout le monde compte sur moi pour les guider.

— Tu vas bien ? me demande doucement Gaelle en entrant dans la pièce.

Je sursaute de surprise, oubliant qu'elle était présente dans la maison.

— Erika m'a écrit, je réponds en lui tendant la lettre.

Elle la saisit, la lit et la repose sur le bureau.

— Ça va aller, dit-elle en posant une main sur mon épaule pour me rassurer.

Je vois à travers son regard qu'elle essaye se convaincre elle-même que tout va bien se passer, elle n'y croit pas un seul instant.

— J'ai si peur, je lui avoue en retenant mes larmes.

Elle pose une main sur mon épaule et n'ose rien dire. Un silence s'installe et je me retiens de montrer ma faiblesse. Erika me manque, je ne me suis jamais senti aussi vide.

— Écoute, tu es l'une des personnes que j'admire le plus en ce monde Mattias. Tu es exceptionnel, mignon, charmant, avec des pouvoirs magiques. En plus, tu as une petite copine en or, qui tente de te protéger. Tu as aussi une communauté soudée derrière toi !

— Je rêve ou tu viens de me faire une flopée de compliments ? je la taquine en souriant, étonné de sa sincérité.

C'est la première fois qu'elle se confie à moi de cette manière. Elle est assise en face de moi, les yeux fixés sur le sol, les mains crispées sur ses genoux. Je sens sa nervosité, sa fragilité, qui transparaît dans chacun de ses gestes. C'est une femme forte, habituée à cacher ses faiblesses, mais aujourd'hui elle laisse entrevoir une vulnérabilité qu'elle a longtemps cachée. Quelque chose a changé chez elle et je n'arrive pas à déceler ce qui a pu modifier son comportement. Il y a quelque chose, qui peut l'expliquer, je le sais, je le sens.

— Ne me remercie pas surtout, ronchonne-t-elle en levant les yeux au ciel avant de croiser ses bras contre sa poitrine.

Elle prend une profonde inspiration avant de souffler sur la mèche qui tombe devant ses yeux. D'un geste vif, elle la rejette en arrière, libérant ainsi son visage fin et délicat. Nous nous fixons, ses yeux émeraudes face aux miens.

— Je suis heureux de vous avoir à mes côtés, je réponds avec sincérité. Je ne sais vraiment pas ce que je serais sans vous. Vous êtes plus que mes amis, vous êtes ma famille.

Ses bras m'enlacent soudainement et je me laisse aller, en fermant les yeux, savourant chaque instant de cette étreinte rare. Je crois que je peux compter sur les doigts d'une main toutes les fois où nous nous sommes serrés l'un contre l'autre. Finalement, nous nous détachons, nos joues rouges témoignant de notre gêne, pas habitués à une telle proximité.

— On va la sortir de là, me promets-t-elle.

— Elle ne voudrait pas vous mettre en danger.

— Elle ne voudrait pas que tu viennes la sauver et pourtant tu y vas quand même. Elle fait partie de la famille maintenant, c'est notre devoir d'aller la chercher.

Je suis surpris qu'elle intègre Erika à notre famille. Jusque-là, on avait plutôt l'impression qu'elle la détestait.

— Ce n'est pas parce que je n'ai pas été sympa avec qu'elle que je ne l'appréciais pas. Je ne vais pas ressortir une série de compliments parce que je vais finir par vomir.

Je ne peux pas m'empêcher d'éclater de rire devant son honnêteté.

— Et Mattias ? m'appelle-t-elle alors que je m'apprête à me relever.

— Oui ?

— Promets-moi de protéger Nolan quand nous serons là-bas.

Je m'arrête un instant et n'arrive pas à m'empêcher de sourire.

— Ne me regarde pas comme ça, ronchonne-t-elle. Promets-le-moi, s'il-te-plait.

— Je te le promets.

— Maintenant prépare-toi, tu as des chefs de clan à rencontrer.

Je hoche la tête et sors de la pièce pour aller me changer.

Nous sommes à la mairie, les murs blancs immaculés me rappellent à quel point cet endroit est solennel. Le bruit de mes pas résonne dans le hall silencieux, tandis que mes pensées s'embrouillent dans ma tête. J'essaie de me concentrer, de me calmer, mais l'adrénaline monte en flèche. Mon cœur bat la chamade alors que je resserre mes mains moites autour de mes notes. Les mots se bousculent dans ma tête, mais je ne parviens pas à les organiser en une phrase cohérente. Je déteste quand j'ai l'impression que tout le monde me fixe, que mes moindres faits et gestes sont scrutés. Je déteste être le centre de l'attention, de devoir prendre la parole en public. Je sais que je dois pouvoir parler aux gens sans trembler et sans douter, mais je n'y arrive pas. Malgré mes nombreux entraînements, j'ai toujours cette peur au creux de la gorge, au fond de mon ventre. Je me pose un millier de questions sur ce qui va se passer. Je suis conscient que notre plan est complexe à réaliser et surtout dangereux. Nous serons en territoire ennemi, entourés de personnes qui pourraient nous mettre hors d'état de nuire.

Les deux chefs de clans pénètrent dans la mairie, entourés d'une garde rapprochée qui ne les quitte pas des yeux. Mes hommes se dirigent vers l'entrée pour surveiller les alentours pendant que je me concentre sur les chefs. Le premier à s'approcher est le chef de clan de l'eau, un jeune homme grand et imposant avec des cheveux blonds comme les blés et des yeux bleus clairs qui scintillent. Il est vêtu d'un costume bleu clair avec une chemise blanche et une cravate bleu marine qui mettent en valeur ses épaules larges. Ses chaussures sont assorties à sa tenue, ce qui lui donne une allure élégante.

Le chef de clan du feu arrive juste derrière lui, un jeune homme tout aussi imposant avec des cheveux roux bouclés et des yeux verts émeraude. Sa présence dans la pièce crée une tension palpable. Il porte également un costume, mais avec des couleurs plus sombres allant du bordeaux au rouge, qui contrastent avec sa chevelure flamboyante. Ses chaussures en cuir noir complètent son style.

— Nous nous excusons encore pour la dernière fois, déclare-t-il en me serrant la main.

Sa voix intime le respect et je suis pris d'un frisson en l'entendant. Je les invite à entrer dans la fameuse salle protégée. Ils saluent mes amis présents et nous nous asseyons.

— C'est étrange d'avoir été malades en même temps, continue l'autre chef poliment.

— Je voulais vous parler de ça aussi, je déclare calmement.

Ils me lancent un regard soucieux avant de poser leurs mains sur la table, concentrés à m'écouter.

— Avant tout je voulais vous remercier pour votre déplacement.

Ils hochent la tête alors je continue, rejetant les frissons qui parcourent mes mains.

— Je ne vais pas y aller par quatre chemins, nous arrivons dans une période difficile, j'affirme du tac au tac.

— Vous dites cela par rapport à l'attaque ? demande le chef de clan de l'eau.

Je m'apprêtais à continuer de parler mais sa question me prend de cours, je reste la bouche ouverte, surpris.

— Je ne maitrise peut-être pas ma magie mais je la sens, je peux discuter avec les animaux marins, j'ai ressenti le sang qui coulait dans la rivière ce soir-là, m'explique-t-il.

— Rien ne s'est passé comme prévu, je continue en me mordant l'intérieur de ma joue pour ne pas montrer mon angoisse.

— Dites, m'invite l'autre chef en hochant la tête.

J'ai l'impression qu'il m'ordonne de parler et je déteste ça. J'ai l'impression d'être un enfant et d'être jugé par ces deux adultes en face de moi.

— Nos croyances étaient infondées, nous sommes tous en danger. Derrick est un traitre, j'annonce d'une voix forte.

— Il vous a attaqué ? demande le chef de clan de l'eau en se repositionnant sur sa chaise et en essayant de cacher sa surprise.

— Oui, j'affirme.

— C'est....

— C'est contre les règles ancestrales, continue l'autre chef, éberlué.

— Il les a pourtant bafoués, je déclare avec sérieux, la voix grave.

— Mais pourquoi vous-a-t-il attaqué ? Pourquoi vous ? demande le chef.

— Vous avez été visés aussi. Je ne sais pas s'il voulait votre mort mais vous avez été empoisonné.

— Tomber malades en même temps, ça me semblait bizarre...

— Que voulait-il ? me demande le roux avec un air sévère.

Énervé comme cela, il me fait presque peur, je déglutis avant de dire :

— Il voulait récupérer sa fille, Erika.

— Sa fille ? demandent-ils, surpris. Mais il n'en a pas ! Ce n'est pas drôle du tout, me réprimande le chef le plus âgé.

— Je ne mens pas je vous assure. Il cherchait réellement sa fille. Vous l'avez surement vue dans le journal, c'est celle qui a fait la une la semaine dernière, j'explique.

— La tyrannisée ?

— Vous l'appelez vraiment comme ça ? je le réprimande à mon tour en secouant la tête, surpris d'entendre ce terme pour la qualifier. Elle s'appelle Erika, j'insiste.

— Pardon, c'est un surnom que mon peuple lui a donné. Elle a attiré beaucoup d'attentions dans nos royaumes. Poursuivez. Pourquoi étiez-vous proche de cette jeune fille ?

— Je l'ai trouvé et je l'ai accueillie chez moi sans lui poser de questions sur son passé. Elle n'a pas voulu me parler tout de suite, alors je n'ai pas insisté. Mais plus tard, elle m'a tout révélé sur son identité et son père, qui l'avait retrouvée et cherchait à la récupérer à tout prix.

— Mais pourquoi vous attaquer ? Il y avait d'autres moyens pour régler ce problème ! Un moyen beaucoup plus pacifique ! s'exclame le chef de clan de l'eau visiblement agacé par la situation.

— Il veut me tuer et ce depuis longtemps. Il souhaitait qu'Erika soit assez forte pour nous contrôler.

— Elle n'aurait pas pu, son plan aurait été un échec, rétorque l'autre chef, sûr de lui.

— Il lui a appris la variante, je révèle alors.

Le silence s'installe brutalement, lourd et étouffant. Le temps semble suspendu dans la pièce, figé dans cette pause inquiétante. Les regards se croisent, chacun attend la prochaine parole, le prochain mouvement, mais rien ne vient. Le silence se fait maître des lieux, imposant sa présence pesante et oppressante.

— C'est impossible, murmure le blond en passant une main dans ses cheveux, signe qu'il est angoissé.

— Je l'ai vu de mes yeux exercer ce pouvoir et ce plusieurs fois.

— Je confirme, intervient Nolan.

— Qu'est-ce que vous voulez faire ? demande l'un des chefs en me regardant, attentif à ce que je vais dire.

— Je veux la récupérer et avoir ma vengeance.

—  Il a récupéré sa fille. Pourquoi ne pas la laisser tout simplement chez elle avec lui ? Nous n'allons tout de même pas lui déclarer la guerre pour si peu !

— Votre père n'a jamais assassiné mes parents, j'explique au chef de clan du feu.

Il parait surpris, son regard change soudainement d'intensité.

— Comment ça ? demande-t-il en serrant les poings.

— Derrick l'a forcé à écrire cette lettre et l'a assassiné. C'est lui le seul responsable de ce drame. De ces drames.

— Vous mentez, c'est impossible.

— Je vous assure que c'est la vérité, pourquoi vous mentirai-je ? Qu'ai-je à gagner mis à part la guerre et la destruction de nos pays ? A trois nous pourrons faire pression et éviter un conflit direct.

— Quel est votre plan ? demande-t-il en relevant la tête.

Son regard s'assombrit et sa mâchoire se serre. Je peux presque sentir sa colère monter en lui, il veut se venger tout autant que moi.

— Tout d'abord il faut récupérer Erika. Ensuite, nous reviendrons plus forts. Tous ensemble.

— Que comptez-vous faire exactement ?

— Vous servirez d'élément de diversion. Je serai avec Nolan et nous irons chercher Erika. Mes deux autres amies nous attendrons dans un garage et nous les rejoindrons.

— Un élément de diversion ? sérieusement ? c'est tout ce que vous avez trouvé ? Vous voulez notre mort ?

— Pas du tout ! justement, faite moi confiance, il n'y aura aucun combat ce jour-là.

—C'est risqué, dis le chef de clan de l'eau.

—J'en suis conscient, dans ce plan, tout le monde joue un rôle important, si l'un de nous échoue, tout le monde tombe. Je ne veux rien vous imposer.

— Je vous suis, je veux venger mon père, déclare soudainement le chef de clan du feu.

— Vous serez surveillés et désarmés, nous serons sur un territoire ennemi, j'ajoute tout de même.

— Je le sais, je vais me contenir, je veux voir la lueur de ses yeux, en sachant que désormais je connais la vérité.

— Bien.

—Dans ce cas je vous suis également, déclare le chef de clan de l'eau.

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