Emprisonné par l'amour

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Tu avais promis.

Je me souviens, cela faisait déjà plusieurs années que nous nous connaissions et que nous sortions ensemble. Tu m'avais encadré le visage de tes douces mains, tu avais rapproché tes lèvres de mon oreille et chuchotée tendrement dans un souffle:

"Je ne te quitterai jamais, quoiqu'il se passe. Avec toi, c'est pour toujours."

Tu m'avais regardé droit dans les yeux. Ces beaux yeux bleux-gris, changeant en fonction de l'éclairage... Et puis, comme un coup de grâce, tu avais comblé la distance qui nous séparée et nos lèvres se sont livrées à un long combat sans aucun vainqueur possible.

" Je t'aime Aria, je te donne mon coeur. Il t'appartient, à toi seule, avait-je répondu d'une voix vibrante."

Plusieurs mois sont passés depuis, remplis d'amour et de tendresse, et, sans aucun signes apparents, tu es parti. Tu as disparu. Sans un mot, sans une lettre, ni même un soupçon d'explication.

Quand je ne t'ai plus vu, que tous mes appels étaient rejetés, mes jambes se sont dérobées sous mon poids, un étau s'est immédiatement resserré autour de ma poitrine.

Je suis tellement vide, je ne ressens plus rien, je te hais pour l'emprise que tu as sur moi. Quand je porte mon regard sur l'avenir, je ne vois que le néant, l'absence insoutenable de ta présence. Mais je ne peux empêcher une part de mon être de t'aimer, parce que ce jour là je ne t'ai pas menti moi: je t'aime, infiniment. Je veux te protéger de tout les obstacles de la vie, je veux te soutenir et entendre encore une fois le son cristallin de ton rire. Je veux t'aimer... Reviens-moi.

***

Trois ans ont passés. Je ne m'en suis jamais véritablement remis, gardant une cicatrice au fer rouge et une certaine distance entre les autres et moi. Tu m'as trahi alors pourquoi les autres ne le feront-ils pas aussi ?

"Tom !? m'interpelle Marc, l'un de mes fidèles amis avec qui je me balade actuellement dans les rues éclairées de ma ville d'enfance."

Je sors de mes pensées nostalgiques pour lui accorder un peu d'attention. Il faudrait vraiment que j'arrête de me torturer ainsi de toute façon.

"Tu ne trouves pas que cette fille là-bas ressemble à Aria ? reprend-t-il." 

Il aurait sûrement pû me donner un coup d'électrochoc que je n'aurai pas réagis différemment. Je me retourne vivement, sans la moindre discretion, et regarde fixement la fille qui se balade tranquillement dans la rue d'en face. 

C'est elle, sans aucun doute. La même shilouette fine, la même démarche féline. Elle a coupée ses longs cheveux, adoptant une petite coupe à la garçonne. Elle est toujours magnifique, si ce n'est plus.

La première chose que j'ai envie de faire c'est de la prendre dans les bras, la serrer dans mes bras jusqu'à l'étouffer. 

Et puis, comme un tremblement de terre: soudain, mais tout autant terrible, tout change en moi. La rage remplace l'amour, et je me souviens soudainement de toutes ces soirées de déprimes interminables. Trois ans. Trois longues années de galères! J'ai le droit d'être en colère et je le suis. Je suis affreusement énervé, je veux des réponses.

Sans même réfléchir, mû par je ne sais quel instinct de pacotille, je traverse la rue qui nous sépare et me plante face à elle.

"Aria, comment as-tu pu me faire ça ? Tu m'avais promis, tu te souviens de...

- Excusez-moi mais, je crois que vous vous trompez de personne, répond une voix possédant un doux accent anglais."

Je sens le rouge me monter aux joues. Maintenant que la fille se trouve devant moi, pleinement éclairé par la lumière des lampadaires, il n'y a aucun doute. Ce n'est pas Aria. Ses cheveux possédent de légers reflets roux et ses yeux reflètent la beauté des plus grandes forêts. 

Je reste plantée là, je ne sais plus quoi faire. La situation est gênante.

Elle m'observe longuement et finit par me lancer un large sourire avant de reprendre:

"Jolie pull."

Je me transforme en tomate, pourquoi ai-je mis le pull que ma grand-mère m'a tricoté pour noël aujourd'hui déjà ? 

Elle éclate alors d'un rire puissant, véritable et, surtout,contagieux. Je la rejoins rapidement et, cette barrière qu'est la timidité dépassée, nous commençons à parler de tout, de rien. J'apprends qu'elle aime lire. Je lui réponds d'ailleurs enchanté que je suis un vrai boulémique quand il s'agit de livres!

Une nouvelle amitié se crée si facilement ! Et peut-être plus, qui sait ?

Je n'oublis pas Aria, je n'oublis pas non plus la leçon qu'elle m'a apprise: l'amour n'est pas tel qu'on le pense. Il n'est pas rose, accompagné de petits patillons ou de je ne sais quelle autre idiotie. Non, l'amour fait mal, il fait souffrir bien plus que n'importe quoi. L'amour engendre la guerre et les conflits. Mais ce n'est pas tout, parce que oui, l'amour est capable de te faire ressentir des sentiments nouveaux, il est capable de changer ton quotidien, de te faire rire aux éclats et de te faire ressentir l'efforie d'un oiseau qui tente de s'envoler pour la première fois.

Alors je suis prêt à prendre le risque, je suis prêt à risquer de souffrir pour ressentir le plus grand bonheur qu'il soit.

Je veux aimer, qu'importe s'il faut que j'en devienne prisonnier à un moment donné car aimer reste selon moi la plus belle des choses.

Lorsque l'on tombe il faut se relever, lorsqu'on perd un amour il faut se battre et ne pas perdre espoir en ce sentiment unique. J'aime et j'aimerai tout au long de ma vie. 

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