17 - Swollen

12 minutes de lecture

 Bon, alors, par où commencer…

 La brise nocturne faisait flotter les cheveux courts de Jarvis, écartant la mèche insolente de son front. Il respira à plein poumons avant de se poser contre la balustrade. L'air de la nuit était riche en odeurs, même à cette hauteur. De plus bas, juste en-dessous, c'était des senteurs particulières, uniques, fleurs exotiques au bouquet si particulier, cela sentait les feuilles, aussi, le bois, la terre humide, même. Mais de plus loin, en surimpression sur tout ceci, c'était des odeurs de fumée, d'huile aussi, quelque chose d'un peu métallique, de la viande cuite, peut-être, et un soupçon désagréable mélangeant beaucoup de choses inidentifiables – et qu'il préférait ne pas avoir à identifier.

 Ce parfum, c'était celui de la ville. Sa ville. Il admira un instant la ligne des toits, si propre autour du palais, des bâtiments imposants et distincts qui formaient de belles figures géométriques sombres, même si l'éclat des lampadaires leur donnait une allure hantée. Mais plus son regard s'éloignait des alentours, plus tout devenait anarchique, et la lueur claire et tranchante que procure l'électricité était remplacée par celle, plus commune et moins cher, des torches. Elles se faisaient de plus en plus rare alors qu'on installait chaque jour de nouvelles lignes, mais le progrès avait un coût, et surtout, prenait du temps.

 Hm… D'accord. Mais là, ce qu'il faudrait, c'est un peu de…

 Jarvis se laissa aller sur la balustrade un peu plus, se perdant dans la contemplation de la cité, tentant d'identifier les différents quartiers dans la ville. Ce faisant, il laissait le vent souffler à travers ses vêtements, séchant la mince couche de sueur sur sa peau basanée. Il faisait chaud en cette nuit d'été, et malgré son chemisier à lacets en soie, même entrouvert, et qui laissait plus que deviner son torse finement musclé au poil rare mais bien dessiné, il transpirait. Il regrettait un peu son pantalon, un peu trop près du corps, mais qu'il trouvait diablement confortable. Pendant un bref instant, il envisagea presque de retirer ses bottes, mais il se dit qu'il ne servait à rien d'empuantir un peu plus la cité.

 … non, ça ne va pas.

 Il regrettait un peu son pantalon, un peu trop près du corps, mais qu'il trouvait diablement confortable. Mais au moins, le vent le rafraîchissait.

 Le jeune homme se redressa alors qu'au loin, l'Horloge sonnait vingt-trois heures. Il réajusta ses cheveux par réflexe, et sous un ciel étoilé, ses yeux marron, légèrement ambrés, luirent presque comme du miel. Il se caressa son menton fraîchement rasé un bref instant, guettant autour de lui on ne savait quoi avant de reprendre sa posture initiale en soupirant, tête posée sur sa main, coude sur la balustrade, une moue presque boudeuse déformant ses lèvres rose pâle, fines et si expressives. Un petit souffle de frustration sortit de son nez, droit au bout rebondi.

 Mieux vaut ne pas insister, ils savent déjà à quoi il ressemble. Alors, maintenant…

 Alors que l'Horloge finissait de sonner, une échelle de corde apparut subitement au côté de Jarvis, paraissant tomber du ciel. Celui-ci la regarda avec surprise avant de lever les yeux. Dix mètres au-dessus de lui, dans un petit aéronef personnel, Aaron le saluait de la main, espiègle. Jarvis ne put cacher son amusement alors qu'il secouait la tête à gauche et à droite, incrédule, avant de grimper jusqu'à son fidèle ami en quelques instants.

 « Vous êtes incorrigible, monsieur Briggs, lui dit Jarvis en arrivant au dernier échelon. Et même, rajouta-t-il alors qu'il se préparait à passer par-dessus la rambarde, vous risquez gros. Si les gardes vous attrapent…

  • Vous savez que je sais me faire discret, votre Altesse.
  • Vous êtes gonflé. »

 Un instant. Non, ça ne colle pas. Surtout pas pour le niveau de langage de Jarvis. Mais on pourrait… oui, ce serait pas mal…

 « Vous savez que je sais me faire discret, votre Altesse… Attention ! »

 Sans s'en rendre compte, le pied de Jarvis était resté coincé dans l'échelle. Lorsqu'il tenta de venir à bord, il trébucha, mais Aaron se précipita aussitôt et le récupéra dans ses bras. Il le tint d'une main sans même y penser, son dos tenu d'une main ferme, tandis que l'autre s'affairait à démêler la corde. Après quoi, il parut se rendre compte de ce qu'il faisait, tenant le prince serré contre son torse, les deux hommes à peine séparés par leurs chemisiers fins, nécessaires pour affronter la chaleur estivale. Jarvis sentait le corps sec d'Aaron contre lui, perçut le battement de son cœur qui accélérait d'un coup, la tension qui l'habita soudain… Le prince s'écarta, mais pas sans déclarer avec un petit sourire :

 « Vous êtes gonflé. »

 Son regard parut s'attarder quelque part, mais c'était si bref que cela aurait aussi bien pu être un rêve. Aaron se retourna non sans que Jarvis n'entraperçoive la rougeur subite de ses joues, contraste flagrant avec sa peau d'albâtre, même si elle avait bronzé au soleil, et ses yeux d'un bleu-violet saisissant, pétillants d'intelligence. Le jeune homme se racla la gorge avec autant de discrétion que possible avant de déclarer :

 « Peut-être, oui. Si vous pouviez remonter l'échelle, je m'en vais nous éloigner de là avant que les gardes ne comprennent qu'il se passe quelque chose.

  • À vos ordres, mon capitaine ! »

 Le pilote secoua la tête pour toute réponse, sa queue de cheval châtain s'agitant de même, mais le prince crut deviner un sourire. Il remonta l'échelle avec célérité alors que l'aéronef, toujours aussi discret et silencieux, repartait en douceur, s'élevant bien plus vite que ne le laissé supposer un modèle de cette taille.

 Voyons… par où continuer… peut-être directement une ellipse, ce serait bien. Histoire d'avancer un peu…

 « Si j'avais su que c'était pour dîner en tête-à-tête, je serais venu habillé autrement.

  • Oh, ne vous inquiétez pas, votre Altesse, vous êtes toujours aussi superbe, répondit Aaron en cuisine distraitement, sans paraître comprendre le sarcasme du prince. »

 Celui-ci attendit un instant que la compréhension rattrapât Briggs, comme d'habitude, et deux secondes plus tard, le cuisinier apparaissait à la porte de la cabine :

 « Euh, ce que je veux dire, bien sûr…

  • Ne vous inquiétez pas. Alors, pourquoi cette invitation subite, à une heure indue, alors que cela fait plus d'un mois que vous avez… eh bien, disparu ? »

 Jarvis aurait préféré ne pas laisser ce ton plein de reproches transparaître, mais il lui échappa malgré tout. Il se mordit la joue et se blâma intérieurement pour cela.

 « Votre Altesse, je suis désolé, je vais tout vous expliquer. Mais d'abord… »

 Aaron apparut avec deux assiettes, l'une et l'autre remplies d'un plat riche en couleurs et en légumes et au fumet plus qu'appétissant. Jarvis ouvrit grand les yeux :

 « Du voldilard ! Vraiment ! Vous me surprenez, Aaron.

  • Je sais que vous avez déjà mangé, votre Altesse, mais je ne sais combien de temps cette conversation va durer, et puis, c'est le milieu de la nuit tout de même.
  • Allons, je suis toujours ravi d'avaler ce que vous avez à m'offrir. »

Hésitation.

C'est peut-être un peu…

Naaaaaaaah.

 Jarvis regarda droit dans les yeux son vis-à-vis disant cela. Deux secondes plus tard, celui-ci parut saisir ce qu'il était possible d'être impliqué, et repartit en cuisine chercher le vin à toute vitesse, les oreilles rouges. Le prince s'amusa de cette réaction, mais nota qu'il ne devait pas trop le taquiner. C'était si facile, oui, mais il n'avait aucun intérêt à gêner son cher et précieux ami. Lorsque ce dernier revint avec une bouteille de vin bon marché, il en accepta un verre avec un petit sourire sans rien dire, et entama son second dîner en silence, laissant le temps pour Aaron de se reprendre.

 Le prince était loin d'être affamé, mais le plat était réellement délicieux. Après deux bouchées, il poussa un petit bruit de contentement, yeux clos. Il avala et affirma :

 « Vous êtes vraiment exceptionnel, monsieur Briggs. Un pilote hors pair, mécanicien de génie, et en prime, cuisinier de qualité ? C'est trop pour un seul homme. Sans parler de vos autres qualités, bien sûr.

  • Allons, vous me flattez, votre Altesse.
  • Nous avons vécu bien des choses, Aaron. Ayez la décence de m'appeler Jarvis, au moins.
  • Mais… je…
  • Ce n'est pas la première fois que je vous le demande.
  • Je sais bien, mais…
  • Et après ce qu'il s'est passé la dernière fois… »

 Aaron plongea son attention sur son assiette, mutique, puis avala une gorgée de vin avant de reprendre son dîner, la tête toujours baissée, comme honteux. Jarvis poussa un petit soupir frustré, mais fit de même. Tout ceci était étrange, bien loin de la dernière fois… Il se demandait si cela n'avait pas été un rêve, après tout. Le repas continua ainsi quelques instants, l'un et l'autre concentrés sur leurs pensées tout autant que leurs assiettes.

 Bon, plutôt pas mal. Je suppose qu'on va mettre un peu d'histoire là-dedans…

 Aaron finit par se reprendre et, après avoir fini son verre et son assiette, bien avant le prince qui savourait chaque bouchée, déclara :

 « J'aurais aimé vous revoir plus tôt, mais je ne pouvais pas. Il me fallait m'assurer que le baron Vontarlo n'était plus un problème.

  • Allons, vous avez vu comme moi. Il est mort. Personne ne survit à un générateur éthéré d'une telle taille qui se met à imploser à trois mètres de vous. Même toute la lycanthropie du monde, aussi améliorée soit-elle par ses inventions diaboliques, ne peut le protéger de cela.
  • Rien n'est moins sûr… »

 Aaron avait la mine grave. Il ne rigolait pas.

 « Ne me dites pas…

Je ne sais pas. En tous les cas, je n'ai pas pu certifier sa mort. Mais que le baron soit en vie ou non, le problème est… »

 Il ne conclut pas. Jarvis le fit pour lui.

 « Cleora Vitandia. Mon ancienne maîtresse.

  • Très exactement. »

 Jarvis se recala dans son fauteuil. Il voyait à quel point parler de cette femme heurtait Aaron, même s'il s'efforçait de ne rien en montrer. Mais un pli de son front trahissait son inquiétude, ainsi que d'autres sentiments, peut-être. Le prince ne se risqua pas à une interprétation, sachant lui-même qu'il y verrait sûrement ce qu'il souhaitait y voir…

 « Cette diablesse n'aura donc de cesse de vouloir ma mort, reprit-il plutôt que de s'attarder sur ce genre de pensées.

  • Je ne crois pas, répondit Briggs. Elle semble vraiment croire que votre disparition règlerait tous ses problèmes – et ceux du pays, par la même occasion.
  • Mais comment pourrait-elle donc nous atteindre désormais ? Son plus proche et fidèle allié est mort. Son armée de loup-garous, défaite. Que lui reste-t-il ?
  • C'est justement cela qui m'a pris du temps. Alors que je m'assurais qu'aucune trace des travaux du baron ne restait, que ce soit d'un point de vue théorique ou pratique… »

 Le regard du jeune homme dériva vers un fusil dans un coin de la cabine. Le prince n'avait pas besoin d'un dessin. Les loup-garous du baron n'étaient plus que des bêtes sauvages, sans aucun espoir de guérison, ne répondant au mieux qu'à un seul et unique maître, et encore, bien difficilement. Il n'y avait qu'un moyen de les sauver.

 « Vous auriez pu vous faire aider…

  • Vous savez très bien que cela aurait nécessité beaucoup trop de… qu'importe. Non, ce qui compte, c'est que Cleora s'est rapprochée d'individus très dangereux. Très secrets aussi. Et qu'il semblerait qu'elle soit en train de réussir à les convaincre de s'allier à elle. C'est pour cela que j'ai pris si longtemps à rentrer en contact de nouveau avec vous. C'était trop risqué.
  • Mais… de qui parlez-vous ?
  • Connaissez-vous l'Ordre Pourpre ? »

 Hm. Pas terrible.

 « Connaissez-vous la Main du Démon ? »

 Ridicule.

 « Connaissez-vous le Cercle Maudit ? »

 … non, vraiment pas. Bon, va pour le premier.

 Jarvis cligna des yeux, avant de murmurer :

« Je croyais qu'ils n'existaient plus…

  • Difficile de tuer quelque chose qui ne vit plus. Non, malgré les efforts de votre arrière-grand-mère, il existe encore. Diminué, restreint, plus que l'ombre de ce qu'il a été, mais encore là.
  • Vous êtes en train de me dire qu'après des loup-garous, nous allons devoir affronter un ordre séculaire de sorciers vampires ?!
  • J'en ai bien peur. »

 Jarvis posa sa fourchette contre son assiette désormais vide. Il se perdit un instant dans les restes de sauce et les quelques petits morceaux qui traînaient encore ça et là, avant de relever les yeux. Il croisa la mine sérieuse et grave de son compagnon d'aventures, ce visage fin et pourtant si doux, aux sourcils épais mais sous lesquels se cachaient le regard le plus intelligent et chaleureux qu'il avait jamais vu.

 « Je n'aurais qu'une question.

  • Oui ?
  • Est-ce qu'il y aurait du dessert ?
  • … j'ai du café ?
  • Parfait. »

 Bon, et maintenant…

 Ils devisèrent de choses et d'autres, buvant chacun leur café. Aaron raconta ses aventures, son enquête, sa traque de Cleora. À l'opposé, Jarvis narra les intrigues de cour, les difficultés politiques, son sentiment d'impuissance grandissant. Tout ceci était bien morose, et après un petit moment de silence où l'un et l'autre pensaient à cette situation de plus en plus terne, le prince se décida à se lever en s'étirant. Il se dirigea vers le petit tourne-disque de l'habitacle et le mit en route sans vraiment y penser, poussé par l'habitude et sans même prendre le temps de regarder ce qui était mis là. Il fut surpris d'entendre le violon doux et les trompettes rythmées.

 « Une nuit en ville ?

  • Oui. J'aime beaucoup ce disque. Je l'écoutais avant de venir vous chercher.
  • Je croyais que la trompette était un instrument braillard.
  • Disons que j'ai fini par pleinement l'apprécier, grâce à vous. »

 Aaron l'observait différemment. Était-ce l'alcool, la fatigue ? En tous les cas, la tension s'était dissipée, remplacée par cette atmosphère complice qui s'était formée entre eux, depuis si longtemps. Et qui avait cessé après…

 « Je ne l'ai pas écouté depuis… vous savez, murmura Jarvis, les yeux baissés. »

 Pendant un moment, il crut que sa voix n'avait pas porté par-dessus la musique. Mais Aaron l'entendit parfaitement, et répondit, l'air chagrin :

 « C'est votre disque préféré, pourtant ?

  • Oui, mais… je ne pouvais pas. Pas… pas seul. »

 Le prince finit par relever la tête et croiser son regard, les yeux brillants. Ils restèrent là à se contempler l'un l'autre, au beau milieu de la nuit, suspendus dans les airs à une altitude considérable, deux hommes complices, amis si proches, qui avaient partagé tant… beaucoup, même.

 Aaron se leva soudain, d'un coup, repoussa la chaise et franchit la distance qui les séparait à grands pas. Il resta là, dressé, à portée de bras de Jarvis affalé contre la paroi en bois de l'habitacle. Il le dépassait usuellement d'une demi-tête, mais là, ils étaient face à face, à la même hauteur. Le prince sentit son souffle se resserrer. Ses mains étaient moites, d'un coup.

 « Votre Altesse… »

 Le prince détourna les yeux. Une boule dans sa gorge, maintenant. Il se sentait stupide.

 « Jarvis. »

 Ce n'était qu'un murmure. L'interpellé reporta son attention sur Aaron. Ce dernier était plus proche, non ? Il ne savait pas. Il ne voyait plus que lui. Il sentait son odeur, là, plus forte, riche, pleine de sueur, quelque chose qui lui rappelait la terre sèche, mais aussi le bois chaud. Au loin, si loin, Une nuit en ville continuait, un piano ayant rejoint le reste de l'orchestre.

 « Je n'ai fait qu'écouter cet album depuis un mois. Je… je regrette… »

 Jarvis sentit son cœur le lâcher.

 « Tu regrettes ce qui s'est passé ?

  • Non ! Non. Ce baiser, c'était… c'était… comment vous montrer ? »

 Le prince entrouvrit la bouche, le souffle court. D'une main fébrile, tremblante, il agrippa la chemise d'Aaron. Il tira, mais trop faiblement, démuni qu'il était. C'était une supplique. Une prière.

 Briggs y obéit.

 Il se coula contre lui, tout en douceur, leurs corps se rencontrèrent de nouveau, comme cette fois-là, des semaines plus tôt. Leurs visages s'approchèrent, leurs lèvres se cherchèrent et enfin, dans un instant béni, se trouvèrent. Timidement, d'abord, puis goûlument, ils s'embrassèrent, pénitents trop longtemps assoiffés atteignant enfin la source de leur désir. Leur baiser se transforma en une multitude, leurs soufles s'entremêlèrent alors que leurs mains glissaient dans le dos l'un de l'autre, sous leurs chemisiers.

 Jarvis agrippa le dos d'Aaron, plongeant ses doigts dans sa chair. Leurs jambes nouées entre eux, il se redressa, se frottant contre la cuisse de l'homme qu'il désirait tant, qu'il aimait tant. Aaron lui rendit de même, sa main agrippant sa nuque pour l'amener contre lui, le serrer fort. Ils respiraient à l'unisson, déjà essouflés, le corps embrasé. Jarvis cessa d'un coup d'embrasser pour plonger dans le cou d'Aaron, le noyant sous les baisers, déclenchant un gémissement lascif de ce dernier. En réponse, le prince se retrouva plaqué contre le mur. Ils se fixèrent l'un l'autre, souriant, riant à moitié, le front perlé de gouttes de sueur l'un et l'autre. Puis, d'un ton moqueur, Jarvis lança :

 « Alors, ce dessert, ça vient ? »

 Eeeet voilà. Ah oui, comme toujours, mettre une petite annonce…

 La suite au prochain épisode ;)

 Parfait. Et maintenant, poster ça, et manger quelque chose.

 Quelques minutes plus tard, le premier commentaire d'un certain Jaarvon<3 résumait assez bien l'avis de ce dernier :

 « enflure !!! »

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