Acte 2 - Le restaurant

3 minutes de lecture

Camille fit alors le premier pas à l'intérieur. A peine entré, une délicieuse odeur exotique parvint à lui : un mélange de douceurs et d'amertume venant d'Asie. Après que ses yeux se soient habitués au changement de luminosité, la vue venait confirmer ce que perçut l'odorat. la décoration de la pièce était totalement d'inspiration japonaise, cependant elle était assez désordonnée, comme si elle ne devait accueillir personne. Camille trouvait ceci assez étrange, car l'odeur et la façade faisaient penser à un restaurant au premier abord. La pièce était assez petite et bien chauffée, même un peu trop au goût du petit homme. Comme installation, la pièce ne disposait que de deux tables carrées, pouvant accueillir facilement quatre personnes chacune, et faisant face à l'entrée, un petit buffet qui donnait droit sur la cuisine. Une sensation de dépaysement s'empara de Camille, comme la sensation d'avoir été transporté tout droit dans un petit restaurant de quartier d'Osaka.

Quelques fractions de secondes après avoir analysé la pièce, il fut prit d'un sursaut quand il aperçut ce qui semblait être le chef cuistot. Il était debout, devant le buffet, et semblait mesurer un bon mètre quatre-vingt-dix pour Camille. Il portait une sorte de masque à gaz un peu usé, avec deux morceaux de verre opaques qui lui permettaient de voir à travers, deux gros filtres sur les cotés, et on distinguait en dessous ses cheveux roux, assez courts. Il avait une carrure sportive, assez imposante. Comme si ce n'était pas suffisamment étrange, il semblait cuisiner habillé d'un perfecto en cuir qui le rendait encore plus impressionnant, l'intrusion de Camille le fit arrêter immédiatement son activité et regarder dans sa direction sans ne rien dire, son visage masqué inexpressif.

- « Euh... Bonjour ? Vous êtes ouvert ? »

Aucun mot ne sortit des filtres à gaz du cuisinier. Il ne répondit que par un regard vers la gauche, dans une direction qui était totalement différente à celle de Camille. Ce dernier fut surpris par tant d'impolitesse de la part de son hôte, et regarda dans la même direction que ce goujat. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque celui-ci découvrit une autre personne, accoudée sur le buffet avec un bol de ramen devant lui.

C'était un jeune homme, à peu près un mètre soixante quinze, des cheveux mi-longs et châtain clair, ils étaient en bataille et sûrement coupés par ses soins. Il avait également l'air surpris, choqué même, ses deux grands yeux gris ronds plongés dans ceux de Camille. Son visage était arrondi et ses joues grossies par le bouillon, de ses lèvres en forme de w dépassait un petit udon qui gouttelait du jus du bol dont il venait d'être extirpé. Il tenait ses deux baguettes entre trois de ses grands doigts qui prolongeaient ses mains tout aussi grandes et fines, ses ongles étaient d'ailleurs assez bien entretenus et vernis en noir. Il portait un look habillé plutôt soigné, comportant une veste noire par-dessus une chemise rouge carmin. Un pantalon noir comme un trait de pinceau sur une toile vierge, dessinait les fines courbes de ses jambes. Il frotta son petit nez rond, avala le udon qui pendait de sa bouche et s'exclama d'une voix claire et cristalline :

- « Bonjour, temps... De merde hein ? »

- « Et ben, oui, il pleut. Je suis venu m'abriter, je dérange ? » - demanda Camille.

Les deux personnages plus qu'étranges se regardèrent, et le non masqué répondit :

- « Pas du tout ! Euh, Marco... »

Il fit un léger mouvement de tête vers une chaise tout en regardant avec insistance le cuistot masqué qui avait l'air aussi perdu que Camille.

- « Ah oui, oui ! asseyez vous, je... Vous apporte la carte ! » - Bégaya le cuisinier d'une voix extrêmement grave.

Tout en s'asseyant à une des tables opposée au deuxième client, sur la chaise la plus loin possible de celui-ci, Camille dit à haute voix :

- « Et bien pour tout dire, je n'avais pas prévu de manger et.. »

Il se fit immédiatement couper par le cuisinier qui lui lança brusquement la carte des plats comme un frisbee dans les bras, s'en est suivit un regard inquisiteur du client en destination du masqué.

- « C'est quoi cet endroit de tarés ? Dans quoi est-ce que je me suis encore embarqué ? » - pensa très fort Camille tout en ouvrant le menu.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire SINacte ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0