Semaine 52 (23 au 29 septembre 2019):

2 minutes de lecture

 Les deux jeunes militaires, Ariane et Jeff se crispèrent en repérant une trentaine d’oiseaux dans le ciel. Prête à faire feu, Ariane plaça son doigt à proximité de la détente. Fort de son expérience en ornithologie, Jeff lança :

 — Ne tire pas ! Ce sont des cygnes.

 Soulagés, ils les regardèrent partir, puis ils baissèrent leur garde avant de se laisser distraire par une dizaine de pigeon un peu trop câlin. Malgré de nombreux gestes brusques pour les chasser, ces volatiles culottés revenaient sans cesse se frotter contre leurs jambes.

 Quand Ariane et Jeff relevèrent la tête, en voyant d’innombrable canards géants mélangés à une nuée d’oiseaux en tout genre voler au-dessus de la place, ils se rendirent compte de la gravité de la situation.

 De nombreux corbeaux foncèrent dans leur direction, sans hésiter, les militaires tirèrent. Touchés, des oiseaux tombèrent. Les autres adaptèrent leur trajectoire pour éviter les balles.

 Percutés violemment par une vingtaine de corbeaux, Ariane et Jeff vacillèrent. Confus, ils virent trois canards à la taille impressionnante se ruer bec ouvert sur eux.

 Chocs terribles, douleurs intense, en quelques secondes, ils furent déchiquetés.


 Pourchassés par des canards, des passants couraient tel des brebis effrayés.

 Boucliers en avant, les CRS formèrent un cercle pour se protéger, et pour disperser les palmipèdes enragés, ils lancèrent des grenades lacrymogènes de désencerclement.

 Détonations assourdissantes, flash lumineux, souffles puissants. Une fumée dense envahit la Place Des Terreaux.

 Maurice hurla à ses gars :

 — Allez ! On se replie Rue du Président Édouard Herriot !

 Les canards qui sortirent du nuage de gaz, furent accueillis par des tirs de lanceurs de balle de défense. Fouettés par les projectiles en caoutchouc, ils contournèrent les CRS et sprintèrent pour attaquer le cortège de manifestants.

 Impuissants, derrière leur bouclier, Maurice et Paul les regardèrent filer.

 D’un coup, un cri perçant, suraiguë les fit tressaillir. En se retournant, ils virent une masse sombre s’abattre leur groupe. Tel un dragon, Phil-güth, balaya avec son énorme bec le peu d’homme encore debout. Maurice fut projeté comme une boite de conserve, à plusieurs mètres avant de retomber au sol violemment. Groggy et salement amoché, il vit les canards affluer sur la tête de la manifestation.

 En comprenant leur sort, les végans ne cherchèrent pas à se défendre. Comme possédés, ils écartèrent grand les bras en chantant :

 — Régalez-vous !

 Ils se firent massacrer à coup de bec.


 En fin de cortège, Jean-Jacques se réfugia dans une boucherie avec ses potes. En sueur, il serra les poings et aboya :

 — Putain ! Les gars, on respecte les animaux, mais là on ne peut pas se laisser bouffer sans rien faire.

 Un canard défonça la vitrine. Effrayés, des clients se réfugièrent derrière le comptoir réfrigéré à côté du boucher. Les végans firent de même, et par réflexe de survie certains d’entre eux se mirent à lancer des morceaux de porc, des poulets fermiers pour tenter de calmer le canard affamé.

 Une vague de volatiles déferla dans la boucherie , et le sang des premières victimes ne tarda pas à gicler contres les murs.

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