Semaine 50 (9 au 15 septembre 2019):

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 À l’aube, en lisières d’un bois, suivie par Anna et Augustin, Mère-grand passait en revu les troupes. Dans le champ, d’innombrable canards attendaient impassibles, tel des soldats surentraînés. Anna s’arrêta devant ses fils. Ils avaient grandi à une vitesse impressionnante. En quelques semaines, ils étaient devenus de véritables tueurs. En tant que Mère, elle était fier. Elle les embrassa tour à tour, avant de s’éloigner, le cœur lourd.

 En bordure du champ, Augustin remarqua des hérons, des cygnes, des corbeaux, des moineaux, des buses et des pigeons. Phil-güth, l’immense canard de Mère-grand semblait s’entretenir avec eux.

 Dans le ciel, une trentaine de canards surexcités sortirent de la brume matinale pour se poser à proximité de la vieille dame. Ils étaient accompagnés par un esprit. Afin de savoir de qui, il s’agissait, Mère-grand ferma les yeux, posa la main sur son cœur. Une réponse arriva :

 — Je m’appelle Josette, le Grand-Canard m’a parlé de vous. Nous venons pour vous épauler.

 Mère-grand accepta l’aide de Josette, puis longuement, elle contempla l’armée dans son ensemble.

D’un coup, d’une voix grave, dans une langue étrangère, elle hurla.

 Les canards se redressèrent, puis ils battirent des ailes et s’élevèrent bruyamment dans le ciel. D’impressionnants cris retentirent, les poils d’Augustin se dressèrent. De par son envergure, cette bataille serait décisive.

 La grand-mère enlaça sa petite fille, avant de s’élancer tel une athlète en direction de Phil-güth. Au côté de cet être colossal, elle semblait minuscule. Lentement, elle caressa son bec démesuré, puis d’un bon puissant, elle s’installa sur son dos, et tel un dragon, l’énorme canard prit son envol.

 Heureuse, les cheveux flottants aux vents, la vieille dame riait.

***

 Aujourd’hui Benjamin avait quinze ans, et il s’était levé tôt pour aller pêcher. Au bord de l’étang, il avait installé son matériel rapidement. Assis sur une chaise pliante, en attendant que ça morde, il dégustait les crêpes que sa maman avait confectionné.

 Soudain, Benji vit des oiseaux dans le ciel. Quand ils se rapprochèrent, il put discerner une multitude de cygnes sauvages. Comblé, il profita de ce spectacle, presque magique. Décidément, aujourd’hui, la nature, lui offrait un joli cadeau d’anniversaire.

 Les oiseaux disparurent dans la brume.

 Benjamin observa le bouchon coloré qui flottait dans l’eau, puis il songea qu’avec un peu de chance la pêche serait bonne. Un bruit strident fit vibrer son tympan gauche, il tourna la tête.

 Avant qu’il ne puisse réagir, l’énorme bec de Phil-güth se referma lui.

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