Semaine 44 :(29 juillet au 4 août 2019)

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 Un canard géant fit son apparition, en quelques coups d’ailes, il rattrapa un gaillard aux muscles volumineux. Il ouvrit son bec armé de dents, et aussi sec, le referma sur la tête du malheureux.

 D’un mouvement brusque, il décapita sa proie. En voyant, la tête voler comme une capsule de bière, Jérôme prit conscience du danger. Il devait protéger sa famille. Livide, immobile, Marianne était sous le choc. D’une voix autoritaire, pour la faire réagir, il cria :

— Va te réfugier dans le snack.

 Elle ne bougeait pas et montrait du doigt le canard géant. Il s’était tourné dans leur direction.

 En faisant face à la menace, Jérôme recula lentement. Marianne qui portait Noé dans ses bras se tenait juste derrière lui.

 Les clients avaient déserté la terrasse. Bouteille de soda, sandwichs, sacs à main, sacoches, poussettes, traînaient sans surveillance.

 Le canard chargea, et en soulevant une petite table en ferraille, Jérôme hurla :

— Cours !

 Avec Noé entre ses bras, Marianne sprinta. En la voyant arriver, des clients ouvrirent la porte pour la refermer aussitôt derrière elle.

 Inquiète, la jeune femme se retourna et à travers la vitre, elle vit la créature foncer sur son homme. Bien campé sur ses jambes, Jérôme utilisa la table comme un bouclier. Le choc fut terrible, et projeté en arrière, il se ramassa contre le sol.

 Groggy, il regarda l’immense canard approcher, et lorsque son bec aux dents tranchantes s’ouvrit, il frissonna.

 Des cancans effrayants retentirent, le canard tourna la tête, s’élança et déplia ses ailes. En quelques battements, il s’éleva dans les airs. Dans le ciel, il retrouva ses trois congénères. Ensemble ils partirent à l’horizon.

 Assis, dans les gradins, avec son visage masqué par l’ombre de son grand chapeau, l’homme vêtu de blanc se délectait du spectacle. Sur la scène à côté des cadavres, de nombreux blessés agonisaient.

 Satisfait, Jean-Armand se leva, et slaloma entre les corps mutilés. En le voyant, un gars à moitié déchiqueté qui baignait dans son sang implora : « à l’aide, à l’aide ».

 Le vieillard s’approcha, puis en veillant à ne pas tacher son costume blanc, il s’agenouilla et murmura à l’oreille du mourant :

— Mes canards on fait de l’excellent travail. Personne ne peut te sauver. Tu vas crever.

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