Jour 21 : Furieux avec Eléah Clevi

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Par tous les saints, de quel droit osait-on la traiter de la sorte !? Elle ! Elle qui faisait de son mieux, qui avait mis son corps et son âme au service de la foi chrétienne ! Elle qui avait apporté de nombreuses preuves de sa loyauté infaillible et de son efficacité.


Elle ! On osait- la mettre à l'arrêt, elle… Une suspension bien arbitraire qui la faisait hurler de rage. Eléah était furieuse ! Si enragée par sa situation. Elle avait envie de tout brûler, avec le feu, la glace ou l'acide, elle voulait détruire pour assouvir cette colère qui allait la rendre complètement folle.


Et pourquoi ? Quelques dégâts collatéraux ! Qui se souciait d'une poignée d'élémentaires blessés quand de l'autre côté, elle avait permis à l'état d'Italie d'être débarrassé de l'un de ses fléaux ?


Un mois de suspension parce qu'elle avait un peu brusqué quelques esprits ! Elle aurait pu les massacrer aussi, si elle avait été aussi impitoyable qu'on le disait. Mais non, elle les avait mis juste hors d'état de nuire au moment où sa cible était arrivée en ligne de mire. Trois balles dans la tête, même s'il avait été question d'un puissant loup-garou indépendant, il ne s'en était pas relevé, sa mission avait été un franc succès, elle ne comprenait pas la finalité du jugement qui la forcerait, tout un mois, à rester cloué dans les catacombes du Vatican.


Telle une furie, Eléah abattait ses coups de poings et ses coups de pieds sur le corps du mannequin de la salle d'entrainement. Elle y mettait toute sa rage et sa rancœur !


Tous des pourris ! Des jaloux ! Ou bien des lâches ! On la mettait au placard parce qu'elle avait été trop efficace. Elle avait tellement de mal à le digérer. Quoi qu'il arrive, ce serait toujours elle qui aurait le sang sur les mains. Elle et personne d'autre, elle avait bon dos de recevoir toutes ces accusations ! C'était eux qui l'avaient formés, eux qui étaient responsables de ses bavures, et encore eux qui étaient responsables de sa rage actuelle.


La jeune femme laissa à nouveau sa colère s'échapper de sa gorge tandis qu'après une roulade contrôlée pour s'éloigner du sujet immobile, elle sortit vivement de sa bottine une dague de lancé, la balançant avec adresse en direction de sa cible. La lame atterrit entre les deux yeux fictifs de la poupée de boxe.


Le combat était terminé et dans son dos, quelqu'un applaudissait avec lenteur.


  • Belle démonstration, dommage que ton talent doive rester enfermé entre ses murs pendant si longtemps. Lança une voix masculine.

  • La ferme ! Lâcha Eléah qu'il avait fait volteface bien qu'elle se soit trouvé à genoux.

D'un mouvement agile et gracieux, Antonio avait esquivé le second couteau affuté qu'Eléah venait de balancer en sa direction. La lame s'était plantée dans la jointure du mur.


  • Comme c'est injuste de lancer sur moi toute ta frustration… Déclara sur un ton légèrement plaintif l'homme d'une vingtaine d'année tout en retirant l'arme qui aurait dû lui crever un œil.

La demoiselle laissa claquer sa langue contre son palais avant de se relever avec le plus de dignité qu'il lui était possible, tournant le dos à son rival et mentor, elle partit récupéré la dague de lancé plantée dans le mannequin.


  • Ne baisse pas ta garde. Souffla Antonio.

Instantanément, Eléah plia son corps tout en contournant le mannequin pour que ce dernier lui serve de bouclier. La seconde suivante, sa propre lame se retrouvait à perforer le foie imaginaire de la cible immobile. Elle l'avait échappé belle… Comme à chaque fois qu'Antonio s'ennuyait. Si elle avait n'avait pas eu d'aussi bon réflexe, elle se serait surement retrouvé gravement blessée.


C'était un comble de savoir qu'elle courrait sans aucune doute plus de risque à rester au Vatican pendant tout un mois que d'aller jouer les assassin pour le pape pendant toute une année. Antonio aurait sûrement sa peau pendant ces quelques semaines de confinement. C'était autant effrayant que cela la rendait hors d'elle de devoir arrêter son activité d'assassin.

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