Juste rien

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Quand la passion rencontre le rien. Quand l'envie disparait et que la seule qui ose rester est l'envie du néant. Quand la passion du rien me prend je m'abandonne.

J'écoute, je respire, j'admire.

J'hume l'air qu'elle veut bien m'offrir.

Silencieuse, je respecte le vide de cette passion. Alors je m'en vais marcher. Et j'erre dans ces rues qui m'ont vu pleurer, qui m'ont vu rire, rentrer tard…ne pas rentrer.

Il fait nuit. La pluie approche.

Mais cette nuit je ne veux pas de compagnie si ce n’est celle de ma cigarette et de ma passion du rien. Les voitures sont rares et le silence est roi.

Amour du fébrile, admiration de vide trop lourd, affection du calme trop bruyant.

Dans ma passion du rien j'avance à l'aveugle. Ma balade neurasthénique m'a menée jusqu'à la plage. Histoire de rien je me glisse entre deux catamarans sur le sable. Je roule, me tourne et grimpe comme un animal nocturne sur l'embarcation. Je m'allonge et fixe le ciel.

On m'a dit de demander à l'homme de la Lune si j'avais le droit de vivre, donc je regardais le ciel, cherchant une réponse, mais cette nuit aucunes étoiles ne peuplait le ciel, et la Lune ne se montrait pas. Dans un soupir je me redressais et fixais l'océan face à moi.

Il m'appelait. Il me disait : "Viens, rejoins moi. Noies toi dans mes profondeurs. Approches toi, défi moi."

Alors, le regard vide, ni triste ni joyeux, ni perturbé ni calme, je m'imaginais défier l'océan. Et quitte à revenir capitaine d'un vaisseau fantôme l'idée m'apparaissait intéressante. Ma la passion du rien reprend toujours le dessus sur moi.

"Non. Reste ici. Reste sur cet embarcation dont tu ignore le propriétaire. Pense à moi. Aime moi. Je suis ta seule amie."

C'est vrai. La solitude me connait depuis toute petite. Elle ne ma jamais laissé, ne m'a jamais abandonnée. Je lui fis confiance. Mais la solitude est jalouse, possessive. Et m'éloigne des autres, me gronde quand je tente un sourire, me frappe quand j'ouvre la bouche, me tire dessus quand je pense.

Alors je me contente de la passion du rien qui loge dans mon coeur. J'attends qu'elle soit à son paroxysme pour pouvoir libérer le poids du vide sur mes épaules. L'insomnie a prit possession de mon corps. L'instabilité s'est installée dans mon crâne, venant brouiller toute forme de bonté, et lacérant comme une bête l'intérieur de ma boîte crânienne.

Papa me disait souvent que je devais combattre et rester droite face à la passion du rien. Mais il n'y a plus de combats depuis longtemps. L'amour, la haine, la joie et le chagrin sont des émotions révolues, devenues futiles. Alors papa je n'ai pas à être forte, juste à être indifférente, juste à être cette passion du rien. C'est tout ce qu'il nous reste.

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