Chants

Une minute de lecture

Je ne savais plus combien il y avait eu d’effacement, je ne savais plus depuis combien de temps j’avais cessé de tracer des marques de dénombrement, mais je chantais tous les jours.

Je chantais pour ne pas oublier qui je suis, je chantais tout ce que mère m’avait appris, je chantais pour moi.

J’avais tenté d’attirer à moi quiconque était à portée de ma voix, mais il semblait que seuls des tympans percés fréquentaient mon lieu détention et ses environs.

Mais aujourd’hui, une chose merveilleuse se produisit : un chant répondit au mien.

Ce chant m’était destiné, il venait de l’extérieur, il affirmait qu’il me délivrerait.

Je l’écoutais, enchantée, éblouie. Sa tessiture était si large, elle couvrait plus de quatre octaves. Ses graves ne faisaient pas vibrer que mes tympans, je sentais son chant me pénétrer.

Je sus immédiatement ce qu’il était. Mère disait qu’ils étaient une légende, que s’ils avaient existé, cela faisait bien longtemps qu’ils avaient disparu. Pourtant j’avais la certitude qu’un triton des sables chantait pour me libérer.

Nous chantions à l’unisson, quatre octaves séparaient nos voix.

Il identifia la fréquence qu’il recherchait, le chant devint diphonique.

Nous chantions sur ce mode depuis un moment appréciable, quand je remarquais que sur le mur mon texte disparaissait. De la roche le constituant, du sable s’écoulait. Les commissures de mes lèvres tentèrent de rejoindre les lobes de mes oreilles, j’avais raison et je comprenais leur nom.

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