Le pirate

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Sur le bord de la route des vacances, j'ai croisé un barbu en haillons, avec une jambe de bois, sur l'épaule, un perroquet à la tête rouge, au ventre bleu et au dos vert. Il portait en bandoulière un lourd sac qui le fait ployer vers l'avant.

Mon mari arrête la voiture et lui propose de l'avancer un peu sur sa route. Nous nous dirigions, en effet vers la ville de Saumur.

- Vous êtes drôlement loin de la mer !

- Oui, nous répond-il. Je suis un ancien pirate et j'ai vendu mon bateau. J'ai avec moi mon Trésor pour m'acheter une maison et des habits neufs.

- En effet, lui répondis-je, vous en avez besoin, ce ne sera pas un luxe.

- Ils sont d'origine ! J'étais le Capitaine. Il ne me reste que mes galons, mes boutons et les broches de mon chapeau, que je conserve précieusement dans ma besace.

- Vous avez eu beaucoup de gens sur la mer, sous votre commandement ? demanda le conducteur.

- Oui, j'ai vu des galions, des bateaux à voiles, de fiers trois-mats chargés d'or et de soieries. Et j'ai commandé un galion volé en remplacement du vaisseau pirate que les marins ont coulé ! Nous avons rencontré un énorme bateau en fer chargé de tonneaux remplis d'une huile de roche affreuse.

- Enfin, Capitaine, se sont des barils de pétrole. C'est bizarre, habituellement le pétrole voyage en cuves !

- En tout cas, celui-là, on l'a laissé partir. Et au cours de mes voyages, j'en ai rencontré des gens bizarres, des fous, si vous voulez mon avis ! Un jour, on a rencontré un type, sur une île déserte. Un Grec qui disait s'appeler Ulysse et revenir de la Ville de Troie qu'ils venaient de raser ! On fait de ces rencontres ! Il ne voulait pas être sauvé ! Son navire allait repasser le chercher. Alors nous avons continué notre route ! J'ai rencontré aussi un Hollandais sur un drôle de bateau, en ruines. Je veux dire que ses voiles étaient des loques, il était percé par endroits, au-dessus de la ligne de flottaison. Certains navigateurs n'ont aucune fierté : naviguer sur une épave perpétuellement entourée de brume. Moi, j'ai su me retirer à temps !

Le perroquet sautille sur les genoux de son maître.

- Coco a faim ! Coco mange du chocolat !

Et brusquement je tombe de mon hamac ! Voilà ! Encore un rêve ! J'ai dû trop remuer. Surprise, je constate que je serre dans mes bras le doudou d'enfance de mon cousin, un énorme perroquet retrouvé au grenier par mes enfants faisant du rangement pour installer leur coin et leurs bureaux pour jouer plus confortablement et lire les bandes dessinées sur leurs coussins, parmi la collection de doudous récupérée et sauvée de l'oubli.

12 avril 2019

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