UN-1

2 minutes de lecture

La nuit est noire, froide et terrifiante. Personne ! Pas un chat. Aucune lumière. Même les lampadaires municipaux, pourtant décoratifs dans la journée restent ternes et mornes. Ils ne sont que des éléments de l'environnement. Rien n'est fait pour me rassurer. Mes pas résonnent sur le trottoir. Un peu inquiète, je me retourne à maintes reprises. Quelqu'un me suit, c'est certain. Mais qui donc ?

Je ne cherche pas à me cacher. Je regarde les noms des plaques de rues. Je suis encore loin. Je suis passée plusieurs fois devant la fontaine Wallace. Et c'est toujours la même. Comment le savoir ? C'est très simple, il n'en existe qu'une seule de cette horrible couleur jaune citron !

Ce voyage de retour n'est pas ce que j'attendais. Cette soirée chez mes amis écrivains s'était pourtant bien passée avec nos ordinateurs, nos brouillons et nos repas simples mais roboratifs. Nous avions discuté de nos oeuvres en cours, échangé à propos de nos ennuis grammaticaux. Heureusement que nous avions avec nous le "Juge de Paix" un énorme livre de grammaire qui avait bien servi.

La copine qui nous recevait vit à l'opposé de chez moi ! Et j'avoue que par radinerie je m'étais affirmé que "je pouvais le faire !" , rentrer chez moi à pied, avec quelques potes qui suivraient le même chemin. Nous nous sommes séparés à mesure qu'ils atteignaient leurs demeures respectives.

Deux kilomètres ! Les rues sont sûres ! Il n'y a pas de monstres, pas de loups-garous, pas de vampires, encore moins de zombies ! Non, une simple nuit d'hiver. Je n'ai pas froid dans mon manteau chaud et coloré. D'accord, je l'avoue, il fait froid et une méchante bise siffle entre les arbres denudés. Et cette absence de lumière municipale ! Heureusement que je ne me balade pas sans ma lampe frontale, issue d'une vieille manie datant de mon enfance.

J'ai bien retenu les leçons de mon papa consistant à ne jamais sortir la nuit sans un gilet réfléchissant et ma lampe frontale ! J'ai toujours dans mon sac ma petite boite contenant mon matériel de survie : lampe, pile et un bonnet.

Penser à mon papa me réconforte. Pour un peu, j'en oublierais que je suis probablement suivie. Mais par quoi ? ou par qui ?

Je m'arrête net. Je me heurte à un arbre ! Enfin, un arbre, sur un trottoir que je connais parfaitement ? Dans ma rue étroite et sinueuse, aucun arbre n'a été planté ! Je connais mon chemin. Surtout, j'en connais tous les arbres et celui-ci m'est inconnu. Un chêne ? Mais que fait un chêne haut et majestueux, dans Paris ?

Je regarde autour de moi. Rien. Aucune maison. Aucun luminaire, aucun banc public. JE NE SUIS PLUS DANS MA SI BONNE VILLE DE PARIS ! Mais qu'ai-je bien pu faire pour mériter ça ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 6 versions.

Vous aimez lire bibigne ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0